Hostname: page-component-77c89778f8-vpsfw Total loading time: 0 Render date: 2024-07-18T11:22:40.934Z Has data issue: false hasContentIssue false
  • English
  • Français

La question de l'animal politique : une mise en dialogue entre Aristote et Épicure

Published online by Cambridge University Press:  07 April 2009

Jean-Philippe Ranger
Jean-Philippe Ranger*
Affiliation:
Université Memorial de Terre-Neuve
*
Jean-Philippe Ranger, département de philosophie, Université Memorial de Terre-Neuve, Canada; jpranger@mun.ca
Get access Rights & Permissions [Opens in a new window]

Abstract

Résumé. Dans ce texte, je mets en parallèle l'anthropologie politique d'Aristote et d'Épicure, pour repenser l'opposition moderne entre le communautarisme et la théorie du contrat social. J'établis un dialogue entre ces deux penseurs pour défendre la thèse selon laquelle pour Épicure, l'appartenance à une communauté politique est essentielle au bonheur. En premier lieu je montre que selon Aristote et Épicure, les êtres humains possèdent une capacité politique, car ils sont capables de partager une conception commune de la justice communiquée par le langage. En second lieu, en faisant ressortir le sens aristotélicien de ce qu'est quelque chose «par nature», je montre que l'être humain est aussi, sous l'horizon épicurien, par nature un animal politique.

Abstract. In this text, I confront Aristotle and Epicurus' political anthropology to rethink the modern opposition between communitarian and social contract theories. Contrary to the secondary literature that opposes Aristotle and Epicurus according to the nature-convention controversy, I establish a dialogue between them to show that according to Epicurus, being part of a political community is essential to happiness. First, I show that according to Aristotle and Epicurus, human beings possess a political capacity in that they can share a conception of justice communicated through language. Second, by analysing the Aristotelian meaning of what something is “by nature”, I show that human beings are also, according to Epicurus, by nature political animals.

Type
Research Article
Information
Canadian Journal of Political Science/Revue canadienne de science politique , Volume 42 , Issue 1 , March 2009 , pp. 237 - 258
Copyright
Copyright © Canadian Political Science Association 2009

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

Bibliographie

Alberti, A. 1995. «The Epicurean Theory of Law and Justice». Dans Justice and Generosity: Studies in Hellenistic Social and Political Philosophy, dir. Laks, A. et Schofield, M.. New York : Cambridge University Press.Google Scholar
Annas, J. 1996. «Aristotle on Human Nature and Political Virtue». Review of Metaphysics 49 : 731–753.Google Scholar
Arendt, H. 1998. The Human Condition. 2e éd.Chicago : University of Chicago Press.CrossRefGoogle Scholar
Balaudé, J.-F. et Gauthier, R.-A.. 2001. Aristote. Éthique à Nicomaque. Livres VIII et IX : Sur l'amitié. Paris : Livre de Poche.Google Scholar
Balme, D. M. et Gotthelf, A.. 2002. Aristotle. Historia animalium. Cambridge : Cambridge University Press.Google Scholar
Benveniste, É. 1948. Noms d'agent et noms d'action en indo-européen. Paris : Adrien-Maisonneuve.Google Scholar
Benveniste, É. 1969. Le vocabulaire des institutions indo-européennes. Vol. I : Économie, parenté, société. Paris : Éditions de Minuit.Google Scholar
Bignone, E. 1973. L'Aristotele perduto et la formazione filosofica di Epicuro. 2e ed.II vols.Firenze : «La Nuova Italia» Editrice.Google Scholar
Bodéüs, R. 1982. Le philosophe et la cité. Recherches sur les rapports entre morale et politique dans la pensée d'Aristote. Paris : Belles Lettres.Google Scholar
Bodéüs, R. 1985. «L'animal politique et l'animal économique». Dans Aristotelica : Mélanges offerts à Marcel De Corte, dir. Motte, A. et Rutten, C.. Bruxelles : Ousia.Google Scholar
Bonitz, H. 1955. Index Aristotelicus. Graz : Akademische Druck- U. Verlagsanstalt.Google Scholar
Brisson, L. 1998. «Les Sophistes». Dans Philosophie grecque, dir. Canto-Sperber, M.. Paris : Presses Universitaires de France. Édition originale, 1997.Google Scholar
Chantraine, P. 1999. Dictionnaire étymologique de la langue grecque. Paris : Klincksieck.Google Scholar
Conche, M. 1967. Lucrèce et l'expérience. Paris : Seghers.Google Scholar
Conche, M. 1987. Épicure. Lettres et maximes. 5e éd.Paris : Presses Universitaires de France.Google Scholar
Cooper, J. M. 1999. «Political animals and civic friendship». Dans Reason and Emotion, dir. Cooper, J. M.. Princeton : Princeton University Press.CrossRefGoogle Scholar
Depew, D. J. 1995. «Humans and Other Political Animals in Aristotle's History of Animals». Phronesis 40 (2) : 156–181.CrossRefGoogle Scholar
DeWitt, N. W. 1936. «Epicurean Contubernium». Transactions of the American Philological Association 67 : 55–63.Google Scholar
DeWitt, N. W. 1954. Epicurus and His Philosophy. Minneapolis : University of Minnesota Press.Google Scholar
Diano, C. 1994. «La philosophie du plaisir et la société des amis». Dans Forme et événement : Principes pour une interprétation du monde grec, dir. Diano, C.. Combas : Éditions de l'Éclat.Google Scholar
Dixsaut, M. 1985. Le naturel philosophe : Essai sur les dialogues de Platon. Paris : Belles Lettres et Vrin.Google Scholar
Dodds, E. R. 1964. The Greeks and the Irrational. Berkeley & Los Angeles : University of California Press.Google Scholar
Festugière, A.-J. 1997. Épicure et ses dieux. 4e éd, Quadrige. Paris : Presses Universitaires de France.Google Scholar
Fraisse, J.-C. 1974. Philia : La notion d'amitié dans la philosophie antique. Essai sur un problème perdu et retrouvé, Bibliothèque d'Histoire de la Philosophie. Paris : Vrin.Google Scholar
Freeman, K. 1938. «Epicurus—A Social Experiment». Greece & Rome 7 (21) : 156–168.CrossRefGoogle Scholar
Gauthier, R.-A. et Jolif, J.-Y.. 1970. L'Éthique à Nicomaque. Traduction et commentaire. II vols. Vol. II.2 : Commentaire, Deuxième partie. Livres VI-X. Louvain : Publications Universitaires.Google Scholar
Goldschmidt, V. 1977. La doctrine d'Épicure et le droit, Antiquité. Paris : Vrin.Google Scholar
Goldschmidt, V. 1984 «La théorie épicurienne du droit.» Dans Écrits, dir. Goldschmidt, V.. Paris : Vrin.Google Scholar
Guyau, J.-M. 2002. La morale d'Épicure et ses rapports avec les doctrines contemporaines. 3e éd.Paris : Encre Marine.Google Scholar
Jones, H. 1992. The Epicurean Tradition. New York : Routledge.Google Scholar
Kahn, C. H. 1981. «The origins of social contract theory in the fifth century BC». Dans The Sophists and their Legacy, dir. Kerferd, G. B.. Wiesbaden : Franz Steiner Verlag.Google Scholar
Kenny, A. 1992. Aristotle on the Perfect Life. Oxford et New York : Oxford University Press.CrossRefGoogle Scholar
Kerferd, G. B. 1981. The Sophistic Movement. Cambridge : Cambridge University Press.Google Scholar
Keyt, D. 1987. «Three Fundamental Theorems in Aristotle's Politics». Phronesis 32 : 54–79.CrossRefGoogle Scholar
Koch, R. 2005. Comment peut-on être dieu? La secte d'Épicure. Paris : Belin.Google Scholar
Konstan, D. 1997. Friendship in the Classical World. New York : Cambridge University Press.CrossRefGoogle Scholar
Lalande, A. 1999. Vocabulaire technique et critique de la philosophie. Paris : Presses Universitaires de France.Google Scholar
Liddell, H. C., Scott, R. et Jones, H. S.. 1968. A Greek-English Lexicon. Oxford : Clarendon Press.Google Scholar
Littré, É. 1967. Dictionnaire de la langue française. Paris : Gallimard-Hachette.Google Scholar
Long, A. and Sedley, D.. 1987. The Hellenistic Philosophers. Vol. I. New York : Cambridge University Press.Google Scholar
Louis, P. 1964–1969. Aristote. Histoire des animaux. III vols. Vol. I. Paris : Belles Lettres.Google Scholar
Mulgan, R. 1974. «Aristotle's Doctrine that Man is a Political Animal». Hermes 102 (3) : 438–445.Google Scholar
Mulgan, R. 1990. «Aristotle and the Value of Political Participation». Political Theory 18 (2) : 195–215.CrossRefGoogle Scholar
Müller, R. 1969. «Sur le concept de physis dans la philosophie épicurienne du droit». Dans Actes du VIIIe congrès de l'Association Guillaume Budé. Paris : Belles Lettres.Google Scholar
Newman, W. L. 1985. The Politics of Aristotle: with an Introduction, two Prefatory Essays and Notes Critical and Explanatory. IV vols. Vol. I. Oxford : Clarendon Press.Google Scholar
Nichols, J. 1976. Epicurean Political Philosophy. Ithaca : Cornell University Press.Google Scholar
Ostwald, M. 1969. Nomos and the Beginning of the Athenian Democracy. Oxford : Clarendon Press.Google Scholar
Peck, A. L. 1965. Aristoteles. Historia Animalium. London : Heinemann.Google Scholar
Pellegrin, P. 1993. Aristote. Les Politiques. 2e éd.Paris : GF-Flammarion.Google Scholar
Ritter, J. 1969. Metaphysik und Politik. Frankfurt : Suhrkamp.Google Scholar
Robinson, T. M. 1979. Contrasting Arguments, an Edition of the Dissoi Logoi. New York : Arno Press.Google Scholar
Rodis-Lewis, G. 1976. Épicure et son école. Paris : Gallimard.Google Scholar
Rodrigo, P. 1987. «D'une excellente constitution. Notes sur Politeia chez Aristote». Revue de philosophie ancienne 5 (1) : 71–93.Google Scholar
Schall, J. V. 1996. «Friendship and Political Philosophy». The Review of Metaphysics 50 (1) : 121–41.Google Scholar
Schneider, G. 1811. Aristotelis De animalibus historiae libri X. Leipzig : Bibliopolio Hahniano.Google Scholar
Sprague, R. K. 1968. «Dissoi Logoi or Dialexeis». Mind 77 (306) : 155–167.CrossRefGoogle Scholar
Stern Gillet, S. 1995. Aristotle's Philosophy of Friendship. Albany : University of New York Press.Google Scholar
Strauss, L. 1968. Notes on Lucretius. Dans Liberalism Ancient and Modern, dir. Strauss, L.. New York : Basic Books.Google Scholar
Strauss, L. 1986. Droit naturel et histoire. Trad. Nathan, M. et Dampierre, É. D., Champs. Paris : Flammarion.Google Scholar
Striker, G. 1996. «The Role of Oikeiosis in Stoic Ethics». Dans Essays on Hellenistic Epistemology and Ethics, dir. Striker, G.. Cambridge : Cambridge University Press.Google Scholar
Taylor, C. C. W. 1995. «Politics». Dans The Cambridge Companion to Aristotle, dir. Barnes, J.. Cambridge : Cambridge University Press.Google Scholar
Thompson, D. W. 1910. The Works of Aristotle, Translated into English. IV: Historia Animalium. Oxford : Clarendon Press.Google Scholar
Vander Waerdt, P. A. 1988. «Hermarchus and the Epicurean Genealogy of Morals». Transactions of the American Philological Association 118 : 87–106.Google Scholar
Vergnières, S. 1995. Éthique et Politique chez Aristote : phusis, êthos, nomos, Fondements de la Politique. Paris : Presses Universitaires de France.Google Scholar
Vernant, J.-P. 1996. Mythe et pensée chez les Grecs : Études de psychologie historique. 3e éd.Paris : La Découverte.CrossRefGoogle Scholar
Voelke, A.-J. 1961. Les rapports avec autrui dans la philosophie grecque d'Aristote à Panétius. Paris : Vrin.Google Scholar
Wolff, F. 1991. Aristote et la politique. Paris : Presses Universitaires de France.Google Scholar
Wolff, F. 2000. «L'homme politique entre dieu et bête». Dans L'être, l'homme, le disciple, dir. Wolff, F.. Paris : Presses Universitaires de France.Google Scholar
Woodruff, P. 1999. «Rhetoric and Relativism: Protagoras and Gorgias». Dans Cambridge Companion to Early Greek Philosophy, dir. Long, A.. New York : Cambridge University Press.Google Scholar
Yack, B. 1993. The Problems of a Political Animal. Berkeley, Los Angeles et Londres : University of California Press.CrossRefGoogle Scholar