Le journal le Kentish Express, publie sous le titre «Un chevalier de la Croix-Rouge», le compte rendu d'un interview de Sir John Furley sur l'œuvre accomplie au sud de l'Afrique au nom de la Croix-Rouge anglaise.

Le capital de la Société, qui était en 1895, de kr. 26,038, 72 (fr. 36,859 35) s'est augmenté pendant ces six années et atteint actuellement le chiffre de kr. 29,096 18 (fr. 41,800 26).

Les revenus annuels, dont on peut disposer pour le bien de l'œuvre, s'élèvent donc à kr. 1200 environ, soit fr. 1660.

Il est compréhensible qu'avec des moyens aussi minces on ne puisse pas faire grand'chose.

Le sous-comité de Palerme a organisé en 1899 un cours d'instruction destiné plus particulièrement à la formation du nouveau personnel d'assistance enrôlé cette année-là. Après le cours théorique, fait du 9 au 13 juillet par le Dr Pasquale Blanca, se déroula, du 14 au 22 juillet, l'exercice pratique qui en formait le complément obligé.

La Société mecklembourgeoise, qui ne publie, comme on sait, que tous les deux ans un rapport sur son activité, ne tient que tous les trois ans son assemblée générale. Elle n'en a donc pas eu de 1898 à 1900. Le changement de nom de la Société a été ratifié par le duc régent; elle a donc été définitivement baptisée « Société mecklembourgeoise de la Croix-Rouge ».

Comme à l'ordinaire, la Croix-Rouge italienne a été appelée à participer aux grandes manœuvres de l'armée qui ont eu lieu en 1899 et elle a mobilisé à cet effet quatre hôpitaux de guerre de 50 lits chacun et une ambulance de montagne.

Nous avons reçu de Mlle Hamilton, Dr en médecine de la Faculté de Montpellier et auteur de l'ouvrage les Infirmières des hôpitaux auquel nous avons accordé une courte analyse dans notre dernier Bulletin, un article destiné à rétablir certains faits que la presse européenne et, à sa suite, notre Bulletin, auraient dénaturés, relatifs au service hospitalier de l'armée anglaise au sud de l'Afrique. Toujours désireux de laisser la vérité se faire jour dans les cas où, elle pourrait avoir été altérée, nous publions volontiers les lignes qui suivent, tout en en laissant nécessairernent à l'auteur l'entière responsabilité. Nous nous bornerons à protester contre tout soupçon, même éventuel, qui pourrait nous être adressé de manque d'impartialité ou de charité, et à affirmer catégoriquement que les appréciations que nous avons reproduites d'après d'autres journaux ne nous étaient dictées par aucun sentiment quelconque de sympathie ou d'animosité à l'égard de l'un ou de l'autre des belligérants.

Le Dr Romeyn, officier de santé de 1re classe, donne un court aperçu sur l'activité de l'ambulance qu'il a dirigée dans le Sud africain. Nous en extrayons les quelques notes ci-après:

On sait que les Boers n'avaient pas préparé, avant la guerre, une organisation sanitaire. Chacune de leurs armées avait une ambulance placée sous la direction d'un médecin de village désigné à cet effet et assisté de quelques personnes dépourvues de toute instruction spéciale. A l'arrière, dans le voisinage d'une station de chemins de fer, il y avait quelques lazarets à caractère plus stable. Enfin des hôpitaux fixes, établis dans quelques grands centres de l'intérieur du pays, entre autres à Prétoria et à Harrismith, ont reçu les malades, tandis que les deux ambulances néerlandaises, installées dans les bâtiments d'école, ont soigné les blessés.

Danssa trente-quatrième année d'existence, la Société francfortoise a vu le nombre de ses collaborateurs s'accroître d'une façon réjouissante par l'augmentation du nombre de ses sœurs de 70 qu'elles étaient à 96. Trente d'entre elles ont été placées dans l'hôpital de la ville, ce qui-constitue pour elles un excellent stage et un champ de travail très fructueux. Lorsqu'elle les place dans des établissements hospitaliers, la Société cherche à leur assurer une bonne nourriture, à obtenir qu'elles soient déchargées des travaux inférieurs [pour que toutes leurs forces puissent être consacrées aux soins des malades, et à leur procurer une vie de famille confortable.

Sous ce titre, la Croix-Rouge italienne vient de publier le rapport de l'inspecteur médical, M. Paul Postempski, sur les efforts faits en 1900 pour combattre efficacement la malaria dans la campagne de Rome.

En opposition avec l'exercice 1899–1900, dans lequel une grande activité extérieure avait été déployée à propos de l'envoi au sud de l'Afrique du détachement sanitaire, la période de 1900–1901 a été une période de calme qui a été utilisée à consolider, lentement il est vrai, mais sûrement, les assises de la Société par une propagande efficace au sein de la population. Un nouveau rouage avec lequel la Société a eu le plaisir d'entrer régulièrement en relations, c'est la Société d'utilité publique des femmes suisses, devenue comme on sait, partie intégrante de la Croix-Rouge suisse.

En 1896 le professeur F. Contuzzi avait publié sur la Croix-Rouge une étude très complète à laquelle nous avons consacré en son temps une analyse. L'ouvrage de M. Raffaele Montuoro, qui a vu le jour en 1900 à l'occasion de l'exposition d'hygiène à Naples, (avril à octobre 1900) n'a pas la prétention d'être aussi complet et porte modestement comme sous-titre «Notes et souvenirs».

Depuis le mois d'avril, le Comité de Lisbonne est appelé à s'occuper des réfugiés boers, arrivés de Lourenço-Marquès sur les transports portugais, sur lesquels, selon les affirmations de la presse, ils auraient eu beaucoup à souffrir par manque d'égards et de soins. Ils étaient environ 1200 et un assez grand nombre durent être, dès leur débarquement, envoyés dans les hôpitaux pour y recevoir le traitement qu'exigeait leur état. La Croix-Rouge portugaise a été aidée dans sa tâche par un détachement de docteurs et de diaconesses envoyé à Lisbonne par la Croix-Rouge néerlandaise pour soigner les Boers. Le Comité hollandais a fait en outre parvenir à M. Krüger un chèque d'un million de florins (2,100,000 fr.), montant des souscriptions récoltées en Hollande eu faveur des Boers.

Le Comité central norvégien avait, outre un don aux Croix-Rouges transvalienne et orangiste, envoyé au Sud de l'Afrique M. le docteur Haugen, avec la mission de renforcer le personnel médical dans l'assistance volontaire aux blessés. Bien que muni de papiers de légitimation complets, constatant sa qualité de médecin délégué par une société de la Croix-Rouge officiellement reconnue, il fut arrêté par les autorités anglaises à Durban et mis dans l'impossibilité de continuer sa route sur Lourenço-Marquès. Le Comité norvégien s'adressa alors, pour faire cesser cette intervention arbitraire et contraire à la Convention de Genève, au Comité international; celui-ci transmit la réclamation au Comité central anglais, lequel la porta à son tour devant son gouvernement.

La VIme Conférence internationale des sociétés de la Croix-Rouge à Vienne, a chargé le Comité international de Genève de faire des démarches auprès des Comités centraux en temps opportun, pour fixer le siège de la VIIme Conférence internationale qui, d'après les décisions des conférences, IVme de Carlsruhe et Vme de Rome, doit avoir lieu tous les cinq ans.

La commission de secours secondée par la Croix-Rouge italienne a décidé sur la proposition de M. le prof. Postempski de prolonger la lutte contre la malaria dans la campagne romaine, jusqu'en octobre 1900. Cette œuvre constitue un grand pas dans la voie de la colonisation et de l'assainissement de la campagne romaine. Toutes les précautions ont été prises pour que le personnel, au nombre de 39 personnes, dont 25 médecins, puisse échapper à la contagion et jusqu'ici on y a réussi. Dans cette lutte contre la maladie, on eut trop souvent à vaincre l'indifférence, le laisseraller, le scepticisme ou les habitudes invétérées des habitants des campagnes, mais il est à espérer que la vue des faits finira par les convaincre, et que cette œuvre d'assainissement de la campagne romaine, qui est à la gloire de la Croix-Rouge italienne et du roi d'Italie qui en a favorisé l'entreprise, pourra se poursuivre et aboutira à une transformation complète et durable des conditions de la vie.

L'exposition industrielle de Bâle et l'exhibition de la Croix-Rouge organisée à ce propos par la section bâloise offraient à la Société centrale suisse une excellente occasion de se réunir dans cette ville. C'est ce qu'elle fit en invitant les délégués de ses sections à s'y rencontrer le 16 juin 1901.

La Société de la Croix-Rouge d'Aix, présidée par l'infatigable Dr Liesen, a su montrer, à l'occasion d'une exposition locale, comment il fallait s'y prendre pour tenir en éveil l'attention et provoquer l'intérêt du public en faveur de la Croix-Rouge. Elle organisa, du 4 au 9 novembre 1900, une exhibition de tous les objets sanitaires que l'assistance volontaire utilise en temps de guerre. La colonne sanitaire d'Aix, dans une partie séparée de l'exposition, présenta un tableau complet de tout le service d'une colonne.

La Société russe de la Croix-Rouge en remplissant sa principale tâche — seconder le service sanitaire dans ses soins aux blessés et malades des armées en campagne — forme des sœurs de charité expérimentées. Celles-ci ne reçoivent, sauf leur entretien complet, aucune rémunération de la Société. Frappée de ce fait, la Direction générale s'était préoccupée depuis longtemps déjà des moyens d'assurer le sort de celles de ces infirmières qui, après un certain nombre d'années, deviennent incapables de continuer leur service et se trouvent dans l'impossibilité de se procurer des moyens d'existence par leur travail personnel.

La section de Bâle de la Société centrale suisse de la Croix-Rouge a eu l'heureuse idée d'élever au milieu du parc de l'Exposition industrielle qui vient de s'ouvrir dans cette ville, un élégant pavillon destiné à mettre sous les yeux du public les résultats de son activité.

Sous ce titre, la Société japonaise de la Croix-Rouge a fait paraître, à l'occasion de l'Exposition de Paris, une importante monographie due à la plume de M. le professeur Nagao Ariga, exposant l'organisation et le fonctionnement de la Société de la Croix-Rouge du Japon.