Une tentative vient d'être faite par le major C.-J. Burgess, de l'honorable compagnie d'artillerie de Londres, pour tâcher de répandre en Angleterre une plus grande connaissance des moyens à employer pour le transport des malades et blessés, militaires ou civils. Une demande a été adressée dans ce but au ministère de la guerre pour l'établissement d'écoles préparatories, dans lesquelles les officiers de médecine du corps volontaire seraient mis à même de former des brancardiers, selon le mode employé par le Département médical de l'armée.

Le Times et d'autres journaux anglais ont publié plusieurs appels en faveur des malades et blessés des armées qui se trouvent actuellement sur les bords du Danube et dans l'Asie mineure. Mais ces appels n'ont été faits que pour les soldatsturcs, dont la triste situation est digne, sans aucun doule, d'attirer l'attention et d'exciter la sympathie de l'Angleterre. En de précédentes occasions, l'assistance de la Société nationale a été tout autre. Il fut établi en principe que les secours de la Société seraient donnés d'abord aux malades et aux blessés de nos propres armées si, par malheur, elles se trouvaient engagées dans quelque guerre; mais que, si notre pays demeurait neutre, les secours seraient impartialement offerts aux malades et blessés des nations belligérantes. C'est ce qui a eu lieu durant la guerre franco-allemande et récemment dans la guerre de Serbie, et ce principe continuera d'être suivi.

Le Bulletin no 24 de la Société française de secours aux blessés des armées de terre et de mer nous apporte le compte rendu des séances de l'assemblée des délégués régionaux, réunie à Paris, sous la présidence de M. le due de Nemours, au mois de mai dernier.

Le Comité international a reçu du Comité central de la Société de la Croix rouge des Pays Bas les détails suivants sur les travaux de cette Société.

Ce fut le capitaine (actuellement major) Burgess qui tenta, en 1867, de créer en Angleterre une grande société pour venir en aide aux blessés pendant la guerre; ceci à la suite d'une correspondance entretenue, après son voyage en Suisse, avec M. Moynier, président du Comité de Genève. Les mesures prises alors n'avaient nullement été suggérées par Sir Edmond Lechmere, comme le dit le colonel Brackenbury, mais bien par M. Moynier, qui tes avait conseillées au capitaine Burgess.

Le Comité roumain nous adresse le compte rendu suivant des opéations:de l'ambulance de la Croix rouge roumaine, pendant la guerre turco-serbe:

L'ambulance de la Croix rouge de Roumanie est partie de Bucharest le 13 juillet 1876. Arrivée à Turno-Severin, elle a été forcée d'y faire une halte de six jours, à la suite d'un ordre du ministre des affaires étrangères, provoqué par le refus du gouvernement ottoman de garantir la neutralité de l'ambulance.

L'article qui a paru dans le numéro précédent du Bulletin, sous le titre « La guerre de Serbie », pouvait laisser supposer que la Société anglaise de la Croix rouge n'avait participé qu'indirectement à l'envoi des secours sur les champs de bataille. Il résulte au contraire des communications que nous avons reçues, que toute l'organisation des secours envoyés en Serbie sur le théâtre de la guerre est due à l'initiative de la Société anglaise de la Croix rouge. Son infatigable président, M. le colonel Loyd Lindsay V. C. M. P., assisté de M. le Dr Mac Cormac, comme conseil sanitaire, s'est lui-même rendu sur les lieux pour organiser sur place tous les soins à donner aux militaires blessés et malades. — Pendant son absence, M. le capitaine Douglas Salton et M. le major Burgess, tous deux membres du Comité exécutif, ont pourvu, en Angleterre, le premier en qualité de président, le second comme secrétaire, à tout le travail préparatoire et à l'expédition des objets destinés à la Serbie. — Nous espérons pouvoir prochainement donner de plus amples détails sur l'activité si considérable et si digne d'éloges, déployée dans cette circonstance, par la Société anglaise de la Croix rouge.

M. Alexandre Locati, constructeur de voitures d'ambulance à Turin, nous a adressé une brochure contenant la description des divers types de véhicules de campagne sortis de ses ateliers.

Le Comité central siégeant à la Haye adressait, le 29 mai, la circulaire suivante aux comités locaux de l'Union néerlandaise :

Dans un écrit de M. Gillot, ancien président du Comité de Zierichzer, aujourd'hui pasteur de la commune réformée néerlandaise de St-Pétersbourg, il est fait appel au concours de l'Union néerlandaise, au nom d'un Comité hollandais institué dans la capitale de la Russie. Celui-ci se propose d'ériger un lazaret dans le voisinage du théâtre de la guerre, et il a déjà recueilli à cet effet quelques fonds et du matériel.

Nous avons sous les yeux un rapport très-substantiel sur le matériel de secours aux blessés, qui a figuré à l'exposition de Bruxelles 1876; il est rédigé en connaissance de cause par M. T. Longmore chirurgien en chef et professeur de chirurgie militaire en Angleterre Nous ne pouvons entrer ici dans tous les détails de cet intéressant document, nous ne ferons qu'en mentionner les parties les plus saillantes:

1) Du matériel sanitaire sur le champ de bataille.

Il esl de notoriété publique que la Sociélé russe de la Croix rouge a déployé, pendant la guerre actuelle, une très-grande activité; aussi, quoique nous n'ayons pas reçu du Comité central de St-Pétersbourg des informations à ce sujet, nous ne pouvons nous résoudre à publier ce Bulletin sans en dire quelque chose. A défaut de renseignements offlciels et complets, nous résumerons ceux qu'a publiés le journal Le Nord, qui entretient fréquemment ses lecteurs de l'assistance des blessés, et qui est bien placé pour savoir ce qui se passe en Russie.

Le Levant Herald du 17 novembre 1876, et après lui plusieurs autres journaux, ont raconté les atrocités commises sur des prisonniers tures, après le combat de Medun, atrocités qui étaient imputées aux troupes monténégrines.

La lecture de cet article a produit une impression pénible en Europe, et nous nous sommes immédiatement enquis de l'exactitude de faits aussi regrettables.

Nous avons mentionné dans notre dernier Bulletin (page 161) les démarches faites par la Société impériale de médecine de Constantinople pour constituer une Société de secours en faveur des blessés, officiellement organisée, et l'accueil favorable qui a été fait à cette requête par le Conseil des ministres.

D'après les renseignements tout récents qui nous sont transmis par M. l'archimandrite Vizarion Ljubisa, la Société monténégrine de la Croix rouge, dont il est le président, dispose de très-peu de ressources, eu égard à l'étendue des maux qu'elle aura à soulager si les hostilités avec la Turquie recommencent. Nous portons ce fait à la connaissance de nos lecteurs, avec l'espoir que les sociétés de la Croix rouge, s'inspirant du principe de solidarité qui les unit, mettront, par leurs dons et leur concours, la Société monténégrine en mesure de faire face aux difficultés du temps présent.

L'institut de droit international, réuni en session ordinaire à Zurich, déclare qu'il approuve et ratifle, de la manière la plus complète, «l'Appel aux belligérants et a la presse» publié en son nom par son bureau, sous la date du 28 mai dernier.

Dans le douzième compte rendu qui nous parvient pour l'exercice 1875–76, il n'est guère question que de la situation financière de la Société, un rapport sur l'assemblée générale du 16 octobre 1875 ayant déjà fait partie du compte rendu de l'exercice précédent.

Une des questions portées à l'ordre du jour général du Congrès d'hygiène et de sauvetage qui s'est tenu l'an dernier à Bruxelles était la suivante: « Déterminer l'organisation du service médical sur le champ de bataille, pendant et après l'action, » et l'on se souvient que la tâche d'introduire cette question échut à M. le docteur Appia. Le discours de notre savant collaborateur vient d'être reproduit au complet dans La Médecine usuelle, journal populaire d'hygiène et de médecine vulgarisées, qui paraît à Genève, et tiré à part. Cette consciencieuse étude, écrite avec l'autorité que donne l'expérience acquise au champ d'honneur, est ainsimise à la portée de toutes les personnes qu'elle peut intéresser. Elles ne pourront que nous savoir gré de leur en avoir recommandé la lecture.

Quoique la Société du Croissant rouge eût à peu près tout à créer pour entrer, dès ses débuts, en pleine activité, et quoique les besoins auxquels elle avait à satisfaire, fussent des plus urgents et sans cesse renouvelés, les difficultés ne l'ont point atfardée, ses appels ont été entendus et, grâce à ses soins, bien des soufFrances ont pû être adoucies.

Le but principal des efforts philanthropiques des Sociétés de la Croix rouge est évidemment la conservation de la vie des soldats blessés ou malades, et, le moment venu, la première question qui se présente est celle-ci : Quel est le moyen le plus facile d'atteindre ce but?