La troisième Conférence des Sociétés de la Croix-Rouge s'est réunie à Genève dans les premiers jours de septembre dernier. En attendant que le compte rendu détaillé de ses travaux puisse être publié, il nous a paru utile d'indiquer brièvement, aux lecteurs du Bulletin, l'œuvre du Congrès, d'en préciser le caractère et d'en tirer les conclusions.

La Conférence a délibéré et voté successivement sur les questions nos 8, 16 et 17, — 2 et 23, — 1 et 6, — 3, 4 et 22, — 5, — 11, — 18, — 9, de son programme. Elle a ajourné le no 15. Faute de temps, elle n'a pu aborder les questions nos 10, — 7, — 21, — 12, — 13, — 19, — 20. Le no 14 avait été retiré. Elle a en outre formulé 7 vœux ou résolutions relatifs à divers objets non compris dans le programme.

Aujourd'hui que l'organisation du matériel sanitaire des armées a considérablement progressé et que le concours des Sociétés de la Croix-Rouge a fait de cet élément, autrefois plus ou moins négligé, un des facteurs importants de toute armée bien organisée, il est intéressant de voir surgir une branche nouvelle de l'art de procurer des secours sur les champs de bataille, et surtout de constater que cette branche nouvelle est l'improvisation des moyens de secours. L'improvisation, eu effet, a précédé de beaucoup toute espèce d'organisation ambulancière, et semble au premier abord bien dépassée. L'époque n'est pas encore très éloignée où le matériel sanitaire des armées n'existait que sous une forme des plus rudimentaires, et où les secours sur le champ de bataille étaient livrés à une improvisation plus ou moins ignorante et insuffisante. Mais ce qui a fait de l'improvisation une innovation et une innovation des plus heureuses, c'est qu'elle a été rationnellement étudiée et coordonnée en système par une des plumes les plus autorisées en chirurgie militaire. Aucun traité sur cette malière n'existait avant l'ouvrage auquel nous faisons allusion ici.

Oesterreichische Gesellschaft vom Rothen Kreuze:

a) Taschenbuch für die Blessirtenträger. — Wien, 1883, in-32, 118 p.

b) Instruction für die Blessirten-Transports-Colonnen. — Wien, 1884, in-80, 57 p.

c) Instruction für das mobile Vereinsdepot, für die Filial-Materialdepots und Material-Colonnen. — Wien. 1884, in-12, 27 p. et tableaux.

Celui qui, depuis de longues années, correspond avec le Bulletin international, est, en ce moment encore, sons l'impression que la Conférence internationale de Genève, à laquelle il a eu l'honneur de prendre part, a produite sur lui. On ne saurait exagérer l'importance de ce fait, que des questions capitales pour l'œuvre des secours volontaires ont été traitées en détail par un grand nombre d'hommes appartenant à toutes les sociétés et à tous les pays, et tous ardemment dévoués à la cause de la Croix-Rouge; la Conférence de Genève sera un jalon dans l'histoire de notre institution, et ses effets ne pouront manquer d'être riches en bénédictions.

Incessamment encouragée par la protection de la grande-duchesse Louise et par la sympathie de l'impératrice Augusta, la Société badoise des dames a, durant le dernier exercice, beaucoup travaillé, soit à la continuation des œuvres déjà entreprises, soit à l'étude de celles à entreprendre.

Le Comité de la Société bavaroise des dames vient de publier le compte rendu de son activité pendant les années 1881, 1882, et 1883.

Quoique, en raison de l'état de paix, cette activité n'ait pas eu à se concentrer sur la Croix-Rouge, elle n'en est pas moins digne d'intérêt, par la nature et le nombre de ses objets:

Envoi aux Comités de cercles de coffres modèles, garnis d'effets de pansement;

Appel et distribution de secours aux victimes des inondations (environ 750,000 marks);

Négociations pour l'instruction d'infirmières locales, distinctes des sœurs de la Croix-Rouge;

Relations soutenues avec le Comité de l'Union des dames de Berlin, celui de la Société des hommes de Bavière, et avec l'Ordre des chevaliers de St-Georges, surtout en vue d'une entente pour l'organisation de colonnes de transport en cas de guerre;

Participation à l'exposition d'hygiène et de sauvetage de Berlin (où la Société a obtenu une médaille d'or), et à la conférence des Comités de dames, tenue à Dresde en 1883;

Et, dans les huit Comités de cercles: crèches et jardins d'enfants, salles d'asile, cuisines populaires, caisses de petites épargnes (Pfennigsparkassen), cadeaux de Noël aux invalides et aux vétérans, monumentsfunéraires, etc., etc.

En 1883 le Comité central a continué et étendu son œuvre de secours aux malades, d'après les principes suivis les années précécédentes.

Dans le courant de l'année, 22 élèves ont été instruites à l'hôpital de la commune; une d'entre elles a quitté le service; neuf ont été reçues infirmières; pendant les trois premiers mois de 1884 trois élèves ont été reçues infirmières et une a quitté le service, l'instruction continue pour 8 élèves. Le Comité ne saurait assez remercier MM. les médecins en chef et tout le personnel des hôpitaux, pour l'aimable bienveillance avec laquelle ils lui ont prêté leur concours et lui ont facilité sa tâche.

Le Président de la République Française,

Sur le rapport du Ministre de la guerre et du Ministre de la marine et des colonies;

Vu le décret du 23 juin 1866, reconnaissant comme établissement d'utilité publique la Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer;

Vu le décret du 31 décembre 1870, relatif à la même Société;

Vu le décret du 2 mars 1878, portant règlement pour le fonctionnement de ladite Société;

Vu la loi du 16 mars 1882 sur l'administration de l'armée;

Le Conseil d'État entendu,

Décrète:

Art. 1. La Société française de secours aux blessés des armées de terre et de mer est autorisée à seconder, en temps de guerre, le service de santé militaire, et à faire parvenir aux malades et blessés les dons qu'elle reçoit de la générosité publique.

Ce petit volume est la reproduction de conférences populaires, données par le Dr Gross, membre du Comité de la Croix-Rouge de Nancy, et destinées à instruire un personnel de brancardiers.

Malgré les modifications apportées récemment aux conditions du fonctionnement de la Société de secours, les divers services énumérés dans le nouveau décret imposent à celle-ci l'obligation de s'assurer des auxiliaires instruits, capables de donner les premiers secours et connaissant les différents modes de transport des blessés.

M. J. Furley, notre fidèle correspondant, directeur du matériel de secours de l'Ordre des chevaliers de St-Jean de Jérusalem, en Angleterre, nous a adressé un volume de 120 pages, qui est une sorte de manuel du visiteur au département de la Croix-Rouge de l'Exposition internationale d'hygiène de Londres. Il a été rédigé par le docteur chirurgien-major, G.-J.-H. Evatt.

Le ministère de la guerre en Angleterre a publié récemment un manuel de législation militaire. Ce volume, fort in-80 de 1099 pages, avec table des matières, renferme, entre autres documents intéressants, une « Histoire de l'organisation et des lois militaires » et « Les coutumes de la guerre. »

On y trouve également les origines de la Convention de Genève de 1864, dont le texte traduit en anglais est publié pour la première fois dans un ouvrage militaire officiel émanant du ministère de la guerre anglais.

Les services de M. J.-S. Young, officier du commissariat et de l'état-major de transport de l'armée anglaise, ont été mis temporairement à la disposition de la Société nationale anglaise de secours aux militaires blessés et malades. M. Young est parti pour l'Egypte, comme représentant de la Société pendant les opérations militaires dans ce pays; il a été muni d'abondantes ressources pécuniaires, pour acheter sur place tout ce que le médecin officiel de l'organisation du commissariat ne pourrait pas procurer, ainsi que tout ce qui pourrait ajouter au confort des malades et blessés, dans les hôpitaux des champs de bataille ou durant leur transport d'une station à l'autre. La mission dont est chargé M. Young a l'approbation complète des autorités militaires.

Le matériel de secours présenté à l'Exposition nationale de Turin par la Croix-Rouge italienne, attire toujours l'attention des militaires et des philanthropes.

Sous le pavillon des chemins de fer, on voit un train pour voyageurs transformé en train-lazaret, ou, plus exactement, en un train destiné à l'évacuation d'un champ de bataille.

« Les lois de guerre et la Convention de Genève, » tel est le titre d'un ouvrage que M. Pierre Bosco, lieutenant au 35me régiment d'infanterie italienne, a fait paraître cette année-ci, d'abord dans la Revue militaire italienne, ensuite en brochure.

L'auteur cherche comment ces habitudes ou lois de la guerre ont pris naissance et se sont développées; il en fait l'historique depuis les temps les plus reculés; les Grecs et les Romains ont méconnu toute loi de guerre, en niant l'égalité de traitement entre vainqueurs et vaincus, en surprenant même la bonne foi de l'adversaire, comme à Carthage.

L'exercice 1882–1883 a été marqué tristement par la mort du grand-duc Frédéric-François II, dont le nom était uni de la manière la plus étroite à l'œuvre de la Croix-Rouge. La grandeur de la perte qu'a faite la Société a été signalée dans le précédent rapport annuel; mais celui que nous résumons aujourd'hui donne l'assurance que l'œuvre mecklembourgeoise continuera à jouir de la protection du souverain, Son Altesse Royale le grand-duc Frédéric-François III ayant daigné accepter le protectorat de la Société, en déclarant que son intention est d'accorder à celle-ci le même appui et la même sollicitude dont elle avait été l'objet de la part de son bienheureux père.

L'application des nouveaux statuts de la Société russe de la Croix-Rouge, qui interdisent toute intervention de la Société dans les épidémies et autres calamités publiques, s'est heurtée à des difficultés plus on moins considérables. Comme toute règle, les nouveaux statuts comportent des exceptions.

Cette année, comme dans les deux précédentes, un détachement sanitaire, composé de quatre sœurs de charité, de quatre officiers de santé (féldchers) et de deux serviteurs, auxquels s'adjoignit volontairement le Dr Goulévitch, a été envoyé par le Comité local d'Archangel sur les côtes du Mourman. Après douze jours d'un voyage excessivement pénible, pendant lequel il fallut souvent remplacer les chevaux par des rennes, et faire quelquefois une partie de la route à pied, le détachement arriva enfin à Kola, petite ville sur les bords de la mer Blanche. Là, tout le personnel du détachement s'embarqua sur le vapeur «le Tchigeoff» pour Zyp-Navolok, où existe un petit hôpital de la Croix-Rouge qui porte le nom de l'auguste protectrice de la Société, l'impératrice de Russie, et ne fonctionne que dans la saison de la pêche, pendant la présence des délégués de la Croix-Rouge.

L'ouvrage de M. Iwanowsky, privat docent à l'université d'Odessa, est une étude très consciencieuse sur la Convention de Genève. C'est, en même temps, le seul livre spécial et détaillé qui existe en Russie sur cet acte international.