Au cours des dernières années et tout récemment encore, la mort ayant creusé des vides au sein du Comité international, ce dernier a été appelé à les combler.

La plupart des Comités centraux nous ont exprimé de façon très sentie, leur sympathie à l'occasion de la perte de notre regretté vice-président. Plusieurs de leurs membres, qui l'avaient rencontré dans les conférences internationales, avaient su apprécier sa haute valeur morale, les services qu'il rendait à l'œuvre internationale de la Croix-Rouge, en même temps que sa personnalité distinguée et son esprit cultivé.

A la suite de notre circulaire du 3 Janvier 1914, concernant la création de cette médaille et faisant connaître les conditions de sa distribution, nous avons reçu, en vue de la constitution du Fonds. de 25.000 francs nécessaire, les dons suivants :

La Croix-Rouge espagnole nous a fait parvenir le reliquat de collectes faites en Espagne en faveur des victimes de la guerre, soit une somme de fr. 1363, en nous priant de la répartir entre les Sociétés de la Groix-Rouge des cinq belligérants. Notre agence de Belgrade ayant fermé ses portes, nous avons fait directement aux Comités de Belgrade, Sofia, Athènes, Constantinople et Cettigné la remise du cinquième qui leur revenait à chacun.

Encouragé par l'aimable insistance de la Croix-Rouge suisse et la grande obligeance que la Direction de cette Société a mise à lui offrir une place dans son exposition, le Comité international s'est décidé à présenter à Berne, à l'Exposition nationale suisse, qui va s'ouvrir au mois de mai prochain, l'arbre généalogique du développement de la Croix-Rouge pendant les 50 premières années de son existence.

Le premier numéro de l'année du journal allemand Das Rote Kreuz jette un coup d'œil rétrospectif sur le passé, à l'entrée de la cinquantième année d'existence du pacte humanitaire qui a lié les peuples le 22 août 1864 à Genève. Il montre les profondes racines que la Croix-Rouge a poussées dans le sol germanique, au moyen du principe constitutionnel de son organisation : partout en effet, dans les sociétés régionales d'hommes aussi bien que de dames, les princes et les princesses se sont constitués les protecteurs de la Croix-Rouge et ce sont souvent les premiers magistrats de tel district ou localité qui sont à la tête des sociétés ou sections. Il rappelle le mérite de l'impératrice Augusta d'avoir su élargir la sphère d'action de la Croix-Rouge en lui assignant également pour tâche l'accomplissement d'œuvres sociales en temps de paix. L'appui des autorités, par l'union personnelle de la Croix-Rouge avec elles, est un puissant levier pour la réalisation de ces progrès humanitaires, auxquels elle est admirablement outillée pour satisfaire et qu'elle réussit à acheminer ou à perfectionner là où les organes politiques, à eux seuls, ne suffiraient pas à la tâche.

A l'assemblée générale extraordinaire du 18 décembre 1913, le prince Aloys de Schönburg-Hartenstein a résigné ses fonctions de président de la Société, qu'il occupait depuis nombre d'années.

On l'a nommée «la Providence des blessés», et c'est avec raison. Notre délégué sur le théâtre de la guerre, M. de Marval a déjà, dans ses rapports, rendu un éclatant hommage à son action bénie.

Par circulaire du 30 avril 1909 (no 123), nous avons porté à la connaissance officielle des Comités centraux la fondation, dès 1903, d'une Société de la Groix-Rouge au Chili, avec Comité central et siège à Punta Arenas.

Nous avons annoncé, dans notre dernier Bulletin, le décès du Marquis de Polavieja, qui était depuis vingt ans à la tête de la Croix-Rouge en Espagne.

A la place du marquis de Polavieja, dont nous avons annoncé le décès récent et auquel nous consacrons cidessus quelques lignes, Son Altesse l'Infant Fernand Maria d'Espagne a été appelé aux fonctions de Commissaire royal et de Président de la Croix-Rouge. A cette occasion et en prenant possession de sa charge nouvelle, il a eu la délicate pensée d'associer le Comité international à son avènement en lui adressant le télégramme suivant:

« Madrid, 25 mars 1914.

Poursuivant notre étude sur les relations officielles entre la Croix-Rouge et l'armée, nous publions aujourd'hui le règlement espagnol régissant ces rapports pour la guerre sur terre. Nous avons déjà publié les dispositions fixant ces rapports en cas de guerre sur mer.

L'assemblée générale annuelle de la Croix-Rouge américaine a toujours lieu à Washington le premier mardi après le premier lundi de décembre. C'est une prescription de l'acte d'incorporation. Ce jour tombait en 1913 sur le 10 décembre. Le président Wilson, qui présida la séance de relevée, rendit hommage à l'utilité et à l'action bienfaisante, de mieux en mieux reconnue, de la Croix-Rouge en Amérique. Son allocution est reproduite en partie dans le Magazine de Janvier.

La construction du monument en faveur des héroïnes de la guerre civile, qui doit servir de palais pour la Croix-Rouge, est maintenant assurée. Les deux Chambres Américaines ont voté, déjà en 1913, le crédit de 400.000 $ à condition que la Croix-Rouge en fournisse elle-même 300.000. Grâce à quatre généreux donateurs, ce chiffre fut même dépassé, et à l'assemblée annuelle du 10 décembre 1913 on put annoncer publiquement que la Croix-Rouge avait même reçu 400.000 $, se trouvant ainsi en mesure de contribuer pour la moitié à l'érection d'un édifice de 4 millions de francs.

On se souvient du rapport trés remarqué que notre collaborateur, M. le Dr Ferrière, a présenté à la Conférence de Londres en 1907 sur la participation de la Croix-Rouge à la lutte contre la tuberculose. Il concluait que la Croix-Rouge, organe de l'assistance civile auprès de l'armée, était désignée en première ligne pour servir d'intermédiaire entre les services sanitaires de l'armée et les organismes institués dans chaque pays pour la lutte antituberculeuse, et souhaitait que cette participation de la Croix-Rouge s'appliquât plus particulièrement aux individus rejetés de l'armée.

Mme l'amirale Jaurès, ayant donné sa démission de présidente de l'Association des Dames-françaises en décembre 1913, le Gonseil d'administration de cette Société lui décerna à l'unanimité le titre de Présidente honoraire et appela à la remplacer dans les fonctions qu'elle quittait après de longs et éminents services, Mme Ernest Carnot, dès longtemps attachée à l'Association et dévouée à son œuvre.

L'assemblée générale annuelle de l'Association des Dames françaises, dont l'annuaire de 1913–1914 de cette Société rend compte, s'est tenue, pour la 36e fois, le 14 novembre 1913. Elle était présidée par M. le général Michel, gouverneur de Paris, ayant à ses côtés Mme Raymond Poincaré, présidente d'honneur de l'Association.

Le no de décembre des Archives de médecine et de pharmacie militaires, contient la fin de la revue sommaire que M. le Dr Legrand a faite de l'organisation et du fonctionnement des différentes sociétés de la Croix-Rouge et que nous avons signalée dans notre no de janvier.

Nous saluons avec beaucoup de plaisir la publication mensuelle depuis le mois de janvier 1914, du nouvel organe de la Croix-Rouge anglaise : The Red Cross.