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L'édition parisienne au XVIIe siècle : Quelques aspects économiques1

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

H.-J. Martin*
Affiliation:
ParisBibliothèque Nationale

Extract

Une constatation frappe dès l'abord : entre les grandes dynasties de libraires du XVIe siècle et celles du XVIIe, il existe une coupure très nette. Les noms mêmes des grands éditeurs ont changé ; les Guerres de Religion sont passées par là. Non pas tant que les troubles économiques de la seconde partie du XVIe siècle aient fait disparaître les grandes entreprises ; mais, entre les partis politiques et religieux, les libraires ont dû opter.

Type
Études
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1952

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Footnotes

1.

[Les Annales publient avec plaisir l'article solide et substantiel qu'on va lire. Leur caractère même de revue générale — et préoccupée de coopération entre disciplines — leur interdit de multiplier les travaux intéressant un même secteur de la recherche. Mais non de s'intéresser aux recherches indicatives, si je puis dire — aux recherches qui en suggèrent d'autres. Et c'est le cas aujourd'hui pour l'article de M. H.-J. Martin.

L'histoire du Livre, terra incognita. Non que fassent défaut les travaux d'érudition, dignes de tout éloge. Et, par exemple pour les XVe et XVIe siècles (dont M. Martin n'avait point à s'occuper), outre le vieux et précieux Maittaire qui nous a conservé toute une série de catalogues des grandes firmes du temps, la monumentale Histoire de l'Imprimerie de Claudin — et cette mine de renseignements de toute nature qui s'appelle le Baudrier. Mais l'exploitation de ces richesses n'est pas faite par les historiens. L'histoire de l'Imprimerie n'est que trop rarement intégrée à l'histoire générale. Des historiens « littéraires » peuvent encore disserter à longueur de journée sur leurs auteurs sans se poser les mille problèmes de l'impression, de la publication, de la rémunération, du tirage, de la clandestinité, etc.. qui feraient descendre leurs travaux du ciel sur la terre. Des historiens économiques peuvent toujours ne prêter qu'une attention distraite à une industrie créée de toutes pièces, sans tradition, à une époque oà le grand capital se forme et commence à intervenir avec force dans la vie des sociétés humaines : industrie spécifiquement capitaliste par tant de ses aspects — et qui pose des problèmes de financement, de paiement, de transfert, de salaires aussi, des plus compliqués et des plus intéressants. Même chose, s'agissant des historiens de la religion, de ta morale ou de la politique. Ils sont tous sans excuse, puisqu'il y a déjà de bons recueils de textes et que, par ailleurs, les documents inédits abondent. Voilà des années que je m'en suis préoccupé. Que j'ai professé des cours d'initiation (à Strasbourg notamment) ou des cours de recherche (à Paris, au Collège) sur tous ces problèmes d'intérêt capital. Avec peu de succès, je dois le dire. Le travail d'érudition continue à se faire — mais le travail d'histoire à s'étayer sur lui et à partir de lui : non pas. Et c'est grande pitié. Un article comme celui que nous publions porte ses leçons en lui-même. Il ne dit pas tout. Bien sûr. Il en dit assez pour réveiller les dormeurs, s'ils le veulent bien. C'est le but même des Annales. — L. F.]

References

page 304 note 1. Afin d'éviter la multiplication des notes, indiquons une fois pour toutes un certain nombre d'ouvrages qui ont été d'un usage constant dans la préparation de cet article : Philippe Renouard, Documents sur les imprimeurs parisiens, libraires… ayant exercé à Paris de 1450 à 1600, Paris, 1901, in-8° ; Georges LÉPreux, Gallia typographica, Série parisienne, t. I : Livre d'or des imprimeurs du Roi, Paris, 1911, in-8°, ouvrage très précieux, contenant notamment les résultats d'un dépouillement systématique des arrêts du Conseil privé (série V 6 des Archives Nationales) ; Jean de la Caille, Histoire de l'imprimerie et de la librairie, Paris, 1694, in-4° : publication d'un imprimeur parisien du XVIIe siècle ; renseignements intéressants sur la filiation des fonds de librairie. — Principales sources manuscrites utilisées : archives de l'inspection de la librairie, Collection Anisson (Bibl. Nat., ms. fr. 22061-22193) qui contiennent de nombreux recueils de documents concernant le xvne siècle ; archives de la Communauté des imprimeurs et libraires parisiens (Ibid., ms. fr. 21813-22060) ; Archives Nationales; enfin Minutier central des notaires parisiens (nombreux actes intéressants, notamment dans l'étude XLIII). — Nous remercions les notaires qui nous ont autorisé à consulter ces actes, et les archivistes qui nous ont guidé dans nos recherches.

page 304 note 2. La Compagnie des Usages et celle du Navire étaient de grosses affaires de librairie. Vers 1640, elles commandèrent, ainsi que l'Imprimerie royale qui venait d'être créée, et dont on constituait les stocks, tant de papiers que les réserves des papeteries du centre de la France s'en trouvèrent épuisées. La Compagnie des Usages employait régulièrement une douzaine de presses, et faisait avec l'Espagne un trafic d'environ 50 000 écus par an ; en 1660, par suite de la fermeture de la frontière et de la résistance gallicane à la diffusion de l'usage romain, elle avait pour plus de 200 000 livres de marchandises invendues dans ses magasins. Le privilège de ces Compagnies suscitait de nombreuses convoitises. En 1615 par exemple, lors du renouvellement de la première, dont le privilège venait à expiration, les libraires parisiens, associés à de grands libraires de province (tel le Bordelais Millanges), se divisèrent en quatre sociétés qui firent chacune leurs offres, et s'efforcèrent de Prouver leur savoir-faire en produisant des épreuves. Le fondeur de caractères Le Bé s'efforça d'agir sur ses confrères de Lyon, Bâle et Paris afin que ceux-ci ne vendent rien aux compagnies rivales. Au cours des innombrables procès suscités par ces privilèges, le Parlement de Paris, traditionnellement hostile aux monopoles, soutenait régulièrement les libraires défavorisés, et s'efforçait de faire interdire l'octroi de privilèges pour les livres anciens et pour les livres conformes à l'usage romain. — Sur ces compagnies, voir notamment : Arch. iVai., Minutier central, Étude XVII (notaire Saint-Vaast), 10 juill. 1615 : contrat passé entre le clergé parisien et des libraires de Paris et de province pour la reconstitution de la Compagnie des Usages ; — Étude XLIII (notaire Quarré), 25 mai et 4 sept. 1640, 8 mars et 8 nov. 1641, 23 janv. 1643, 14 sept. 1644 (achat de papier par Cramoisy et ses divers associés). Voir également : Bibl. Nat., ms. fr. 22071, pièce 66 (réorganisation par Richelieu de la Compagnie des Usages) et pièces 47, 55, 68, 69 et 94. Et encore Simon Mabion, Plaidoyés, Paris, 1629, in-12, Plaidoyé troisième pour l'impression des missels (Marion s'efforce de défendre devant le Parlement la validité du monopole de la Compagnie des Usages).

page 305 note 1. Lepbeux, GaUia typographica… Série parisienne… T. I, Livre d'or des Imprimeurs du Roi, Introduction. 2. Le P. Louis Jacob, Traiclé des plus bettes bibliothèques publiques et privées, Paris, 1644, in-8°.

page 305 note 2. Sur la création de l'Imprimerie royale et son organisation, voir L'art du livre à l'Imprimerie nationale, Paris, 1950, in-8°.

page 306 note 1. Bibl. Nat., ms. fr. 17398-17404, 17407 et 17409-17411 (lettres de Cramoisy à Séguier), et Mélanges Colbert, ms. 110, f° 375 et ms. 129, f” 302 (lettre de Cramoisy à Colbert).

page 306 note 2. A ce jeu, Gabriel Cramoisy fit même faillite. En 1658, à la suite de mauvaises affaires, peut-être provoquées par la fermeture de la frontière espagnole et par la guerre, il se trouva redevable de plus de 10 000 livres envers des négociants de Paris, Bordeaux, La Rochelle, Lyon, Toulouse et Saint-Malo. Sébastien Cramoisy, qui s'était associé son frère dans ses affaires de librairie au tiers des bénéfices, intervint et régla toutes les dettes au moins d'un an [Arch. Nat., Minutier central, étude XLIII, notaire Quarré, 3 févr. 1658 et 30 juin 1659). La maison d'édition des Cramoisy avait, on le voit, les reins solides. Quand Sébastien Cramoisy mourut en 1669, sa fortune dépassait 400 000 livres (Inventaire après décès, étude XLIII, notaire Quarré, 7 févr. 1669).

page 306 note 3. La fidélité au parti janséniste n'était pas sans danger pour ces libraires : Desprez, Savreux et Le Petit furent emprisonnés pour avoir publié les Provinciales, les Lettres apologétiques d'Arnaud et d'autres pamphlets favorables à Port-Royal. En revanche, ils amassèrent tous des fortunes considérables : Desprez, par exemple, possédait à sa mort (1709) un fonds de livres évalué à 226 357 livres. Il était en compte avec des libraires de Paris, Metz, Marseille, La Rochelle, Rouen. Bordeaux, Caen, Reims, Angers, Poitiers, Dijon, Vitry-le-François, Blois, Rennes, Saint-Malo, Amiens, LilleJ Soissons, Maubeuge, Chartres, Le Mans, Toulouse, Douai, Tournai et Amsterdam (Inventaire après décès, Arch. Nat., Minutier central, étude XCVIII, 22 juill. 1709). Son atelier d'imprimerie comptait en 1701 quatre presses sur lesquelles travaillaient quinze ouvriers. Quant à Léonard, on aura une idée de sa fortune lorsqu'on saura qu'il accorda à sa fille une dot de 120 000 livres et que le Dauphin assista à la signature du contrat. Le même Léonard possédait comme maison de campagne le château de Bois-Préau, près de la Malmaison, actuellement transformé en Musée national.

page 307 note 1. Sur les colporteurs et les libraires étalants, voir Bibl. Nat., ms. fr. 22115 et 21855 (Registre de délibération de la Communauté des libraires), passim.

page 308 note 1. Celles de Langlois, Blaizot, Préveray, La Caille, la VV8 Langlois, Libert et Martin. Georges LÉPreux, Une enquête sur l'imprimerie de Paris en 1644, dans Bulletin du Bibliophile, 1910, n09 1-2.

page 308 note 2. Arch. Nat., Minutier central, Étude XLIII (notaire Quarré), mai 1645 (mariage d'Edme II Martin) et mars 1645 (mariage de Marguerite Cramoisy).

page 308 note 3. A cette époque, où les livres se débitaient très lentement, et où l'argent était rare, les éditeurs ne payaient les frais d'impression qu'au fur et à mesure de l'écoulement de l'édition. Parfois, ils attendaient encore plus longtemps sans que les imprimeurs osassent trop protester : le 31 mars 1651, Cramoisy reconnaît devoir aux Martin 7 862 livres pour impressions exécutées par lui entre 1622 et 1641 ﹛Arch. Nat., Minutier central, Étude XLIII, notaire Quarré). Et en 1679, les enfants d'Edme Martin poursuivirent en justice les héritiers de Cramoisy pour obtenir le payement de ces impressions [Bibl. Nat., ms.fr. 22108, f° 21). Quelques années plus tard, en 1684, la veuve de l'imprimeur Jean Libert réclame plus de 27 000 livres pour livres fournis par son mari à Cramoisy entre 1610 et 1632. Les promesses de Cramoisy, sa qualité d'échevin, les payements qu'il avait effectués régulièrement par la suite avaient incité les Libert à se taire jusque-là. On voit comment les grands libraires tenaient imprimeurs et petits libraires sous leur coupe.

page 309 note 1. Sur cet épisode, LÉPreux, Une enquête sur Vimprimerie de Paris en 1644,

page 309 note 2. Antoine Vitré se trouvait, en effet, dans une situation à part : bien qu'il ne sût même pas le latin, il était passionné de belle typographie et spécialiste des éditions savantes et des impressions en langues orientales. Des éditions de ce genre étaient évidemment déficitaires ; Vitré ne pouvait les entreprendre que s'il obtenait des subsides du roi ou de l'Église de France, dont il fut l'imprimeur officiel — ou s'il trouvait un mécène comme Le Jay, qui finança la fameuse Bible polyglotte en sept langues dont l'entreprise passionna la société religieuse du xvne siècle. Vitré travailla beaucoup pour le compte de la Compagnie des Usages à qui Richelieu n'avait accordé son privilège que contre l'engagement d'éditer les Nouveaux Testaments, catéchismes et dictionnaires en langues orientales dont une partie devait être remise gratuitement aux missionnaires pour être distribuée en Orient. A ce métier, Vitré ne semble d'ailleurs guère s'être enrichi puisqu'à sa mort son fonds de libraire ne fut estimé qu'à un peu plus de 12 000 livres (Arch. Nat., Minutier central, Étude XCI, juill. 1673). Sur les impressions orientales, L'Art du livre à l'Imprimerie nationale, p 42-49.

page 309 note 3. Indication fournie par un mémoire manuscrit de Vitré destiné à Colbert (Bibl. Nat., ms. fr. 16748, f°B 402 et suiv.) et écrit vers 1670. Vitré estime que, sur les 220 presses d'imprimeries existant alors à Paris, 115 sont en pleine activité et servent à l'impression de livres ; 105 travaillent irrégulièrement et utilisent le papier de 25 presses roulantes. L'évaluation concorde avec les renseignements que donnent les enquêtes sur l'imprimerie parisienne de 1644, 1666 et 1696 : En 1644, on trouve à Paris, : 73 ateliers, 176 presses, 257 compagnons,94apprentis; en 1666 (Bibl. Nat., ms. fr. 17563) : 79 ateliers, 216 presses, 222 compagnons, 69 apprentis ; en 1696 (Ibid., ms. fr. 21748) : 44 ateliers, 191 presses, 168 compagnons, 3 apprentis. — Si l'on considère qu'il faut deux personnes pour manoeuvrer une presse, sans tenir compte des compositeurs et des correcteurs, on s'aperçoit que les imprimeurs parisiens avaient raison de se plaindre du manque de travail.

page 309 note 4. Ateliers où l'on trouvait en 1644 plus de 9 compagnons et apprentis : Mathurin Hénault 7 presses 14 compagnons 0 apprentis Edmé Martin 5— 16 — 2 —- Claude Calleville 4— 10 — 2 — Louis Feugé 4 — 9 — 1 — Jean Roger ., 4 — 6 — 4 François Préveray 4 — 7 — 3 — Antoine Vitré 5— 9 — 0 — Antoine Bstienne 5 — 7 — 2 — L'enquête de 1666 révèle une situation analogue : huit imprimeurs seulement emploient plus de dix compagnons et apprentis (contre six en 1644). Ces chiffres montrent (jue l'imprimerie n'était pas une grande industrie au xvne siècle, ni probablement aussi au xvi8 siècle, comme on a souvent tendance a1 le croire.

page 310 note 1. Par exemple, le libraire Coignard ne put obtenir une prolongation du privilège qu'il avait eu pour le dictionnaire de Moreri — une excellente affaire de librairie — que contre l'engagement d'éditer les Antiquitates Constantinopolitanse de Dom Anselme Bandur

page 311 note 1. Cf. par exemple, Maurice Magendie, La politesse mondaine et les théories de l'honnêteté en France au XVIIe siècle, de 1600 à 1660, Paris, 1925, in-8°; Gustave Reynier, La femmeau XVIIe siècle, Paris, 1929, in-8°.

page 312 note 1. Il y aurait une étude très intéressante à faire sur l'industrie papetière française du xvie au XVIIIe siècle. Nous avons surtout utilisé ici les documents réunis dans le ms. 22082 de la Bibliothèque nationale, et un très intéressant mémoire adressé à Golbert par l'imprimeur Vitré sur l'état des papeteries françaises vers 1670 (Bibl. Nat., ms. fr. 16746, f° 402 et suiv.).

page 312 note 2. D'après le mémoire de Vitré, les libraires de Paris ne pouvaient plus employer le papier d'Angoulême, le meilleur de tous : il coûtait 3 livres 5 sols par rame ; or, les frais de transport à Paris revenaient à 30 sols et l'impôt à 16. A la même date, le « petit papier commun », ou « papier de procureur», qui ne coûtait que 20 à 75 sols la rame payait 12 sols d'impôt. Vitré attribue à ces impôts le déclin de l'industrie papetière qui fournissait chaque année, vers 1650, plus de 10 000 rames de papier à l'Espagne, plus de 200 000 rames à l'Angleterre et, à la Hollande qui se chargeait de fournir le Nord, plus de 400 000 rames. Dès 1670 (donc bien avant la Révocation de l'Ëdit de Nantes), l'exportation était tombée, selon Vitré qui énumère les moulins ruinés, à 300 000 rames.

page 313 note 1. Toujours d'après Vitré, un maître Gauthier, papetier d'AngouIème, s'était établi à 4 lieues de Bruxelles, dans un endroit favorable : le roi d'Espagne lui avait permis de construire 16 moulins à papier. Gauthier avait déjà 50 ouvriers et se proposait d'en faire venir d'autres de France pour travailler chez lui. — Sur la façon dont des Français introduisirent en Angleterre l'industrie papetière, voir Henri Hauser, La Révocation de l'Edit de Nantes et la papeterie en Angleterre, dans But. Soc. Hist. Protestantisme, 1934, p. 230-232.

page 313 note 2. Pour Benserade, contrat passé avec le libraire Sommaville, le 26 févr. 1636 (Étude LVII) ; pour Rotrou, contrat passé avec le même libraire les 27 janv. et 11 mars 1637 dans la même élude. Contrats signalés par JAL, Dictionnaire critique, Paris, 1867, 2 vol. in-8°. Pour les pièces de La Fontaine et Molière, voir Georges Guéret, La Promenade de Saint-Cloud, Paris, in-12 ; Bordelon, Diversités curieuses, Amsterdam, 1699, in-12. — En ce qui concerne L'Astrée, voir l'arrêt du conseil du 5 mai 1617, Bibl. Nat., ms. fr. 22071, pièce 56. Pour Scarron, voir A. de Boislisle, Paul Scarron et Françoise d'Aubigné, Paris, 1894, in-8°. Pour la critique de Sertorius, Donneau de VizÉ, Défense du Sertorius de M. Corneille, Paris, 1663, in-12. Pour Varillas, Varillasiana, Paris, 1736, in-12. Pour les oeuvres de Bourdaloue, Auguste Bernard, Histoire de l'Imprimerie royale du Louvre, Paris, 1867, in-8°, p. 158. — Le contrat de vente des manuscrits de M. de Sacy au libraire Desprez, fut enfin passé le 9 mars 1684 (Arch. Nat., Minutier central, Étude Lxxvi, liasse 83).

page 314 note 1. Rapprochons des vers de Boileau ce passage d'un mémoire où les libraires parisiens expliquent pourquoi les livres parisiens coûtent si cher : « A l'égard des provinces, personne n'ignore que tout coûte plus à Paris, que les frais domestiques y sont beaucoup plus grands. Mais peu de gens savent la différence d'acquisition des originaux, ni combien les libraires de Paris les achètent chèrement, et combien ils coûtent peu aux libraires, de province, puisque, sans les acheter, ils ne leur coûtent que la liberté qu'ils se donnent de les contrefaire ; la copie d'un ouvrage aura coûté 200 pistoles à un libraire de Paris, et celui de Lyon n'a qu'à l'acheter 20 sols dès qu'il est imprimé. Autrefois les auteurs donnaient de l'argent aux libraires pour contribuer aux frais d'impression de leurs ouvrages, et cet argent leur venoit des pensions et des gratifications du Roy et de ses ministres qui les encourageoient par ces bienfaicts à travailler pour le public, et si tous n'étoient en état de donner de l'argent, du moins ils n'en demandoient pas. Aujourd'hui l'usage est contraire, et soit qu'il doive son origine au besoin ou à l'avarice de quelques auteurs, soit que quelqu'autre l'ait introduit, on s'y est tellement accoutumé que l'art de composer est devenu pour ainsi dire un métier pjmr gagner sa vie… » (Mémoire de la contestation qui est entre les libraires de Paris et ceux de Lyon au sujet des privilèges et des continuations que le Roy accorde pour l'impression des livres, Bibl. Nat., ms. fr. 22 071, pièce 177).

page 315 note 1. Beaucoup de ces innombrables procès sont analysés par LÉPreux, Gattia typographica. Série parisienne, t. I.

page 315 note 1. M. Audin, Somme typographique, t. II, Lyon, 1949, p. 47 et suiv

page 316 note 1. Cf. Défense des libraires de Paris contre l'entreprise des nommés Anisson frères, Posuel et Rigaud. Bibl. Nat., ms. fr. 22071, pièce 169. — Mémoire pour servir au procès entre Guillaume Desprez et François Godard, libraire à Reims, Christophe Ballard, imprimeur à Paris, et autres (s. I. n. d.). — Les Anisson avaient un but précis : ils voulaient, après avoir ruiné l'édition parisienne, prendre la direction de l'Imprimerie royale et obtenir l'autorisation d'établir à Paris une succursale de leur entreprise d'édition lyonnaise ; ils ne purent réaliser que la première partie de leur plan par suite de la résistance de la corporation des libraires parisiens.

page 316 note 2. Arch. Nat., Minutier central, Ëtude XLIII (notaire Quarré), 18 juin 1666 : Etienne Michallet, éditeur de La Bruyère, qui était originaire de Lyon, y fut nommé procureur général avec pouvoir d'aller dans tous les lieux du royaume et d'y saisir les livres contrefaits.

page 316 note 3. Mémoires de Vitré, Cramoisy et Léonard, Bibl. Nat., Ms. fr. 21748, pièces 78 et suiv.

page 317 note 1. Ibid., ms. fr. 22065, pièce 20.

page 317 note 2. Arrêt du Conseil du 17 févr. 1667. Ibid., ms. fr. 22065, pièce 21. Cet arrêt prescrit la fermeture immédiate de treize imprimeries parisiennes.

page 317 note 3. Édit donné à Versailles en août 1686, enregistré au Parlement le 7 sept, suivant (Arch. Nat., X,A, 8680, f° 113 et suiv.).

page 317 note 4. Déposition du bilan de Claude Cellier (Arch. Nat., Minutier central, Étude XLIX, 21 juill. et 3 août 1696) ; reconnaissance de dettes par l'imprimeur Lambin condamné par sentence des juges consuls de Paris, le 7 mai 1697 et prisonnier au CMtelet (Etude XLIX, 17 févr. et 24 mai 1703) ; sur séance à l'Orléanais Bordes que l'arrêt des affaires avec Amsterdam empêche de régler ses dettes (Étude XVII, 6 juin 1703).

page 318 note 1. Sur la résistance des libraires de Rouen, Georges LÉPREUX, Gallia typographica (Série départementale), t. III, Province de Normandie, Paris, 1512, in-8°. Sur celle des Lyonnais, Arch. municipales de Lyon, série HH, dossiers 98-101.