Hostname: page-component-848d4c4894-sjtt6 Total loading time: 0 Render date: 2024-06-24T15:03:48.512Z Has data issue: false hasContentIssue false

Le roi dépensier. Le don, la contrainte et l'origine du système financier de la monarchie française d'Ancien Régime

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Alain Guery*
Affiliation:
C.N.R.S. — Centre de Recherches Historiques

Extract

« État gouverné par un roi » selon la définition de Littré, la monarchie est le type de régime politique qui a duré le plus longtemps en France. Entre le Xe et le XVIIIe siècle, un phénomène de si longue durée a connu des changements qui obligent aux différents moments de son évolution à se demander : quelle forme d'État, quel type de roi ? A la question posée par La Boétie à l'aube du développement en Europe de ce qu'il est convenu d'appeler l'État moderne — pourquoi les hommes acceptent-ils d'obéir à un seul?.

Summary

Summary

The origins of the modern state lead back in political history to monarchic power. The financial System of the last centuries of the Old Regime, which our own System inherited more than it believes, was still based upon the principle of the extravagant king whose largesse was initially a political means of maintaining power. But the system was already based on one of taxation, where the exercise of the power of one man depended on a contribution from all. The modern state derives from this confrontation between the king as the magnanimous giver and his administrative apparatus, the constraining taker. Throughout the controversy over gifts which developed from the XIVth to the XVIth century, and which was followed by the debate over taxes in the XVIIth and XVIIIth centuries it was always this practical aspect of the social contract which was at stake, be it between individuals, groups or society as a whole. It is therefore essential to understand the role of political authority in the interplay of power contrived by social relations.

Type
Finance et Politique
Copyright
Copyright © École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1985

Access options

Get access to the full version of this content by using one of the access options below. (Log in options will check for institutional or personal access. Content may require purchase if you do not have access.)

References

1. Etienne de LA Boette, Discours de la servitude volontaire ou Contre'Un, écrit vers 1550, publié partiellement en 1574 dans le recueil anonyme, Le réveille matin des Français, et complètement en 1577 dans la compilation, Les mesmoires des Estats de France sous Charles le Neuvième. Le texte de La Boétie a été republié récemment, avec une présentation de Miguel Abensour et Marcel Gauchet, des préfaces d'éditions antérieures et des commentaires de LA Mennais, Leroux, A. Vermorel, G. Landaurer, S. WEH et une importante post-face de Pierre Clastres, Liberté, Malencontre, Innommable, et de Lefort, Claude, Le nom d'Un, Paris, 1978.Google Scholar

2. Toute l'oeuvre de Michel Foucault est un dévoilement de cette « microphysique du pouvoir » pour reprendre une de ses expressions. Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, il résume sa pensée sur ce point : « Le discours n'est pas simplement ce qui traduit les luttes ou les systèmes de domination, mais ce pourquoi, ce par quoi on lutte, le pouvoir dont on cherche à s'emparer », L'ordre du discours, Paris, 1971, p. 12.

3. Marcel Mauss, « Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques » L'Année sociologique, seconde série, 1923-1924, tome 1, repris dans Mauss, Marcel, Sociologie et Anthropologie, Paris, 1973, pp. 145279.Google Scholar

4. « Des institutions de ce type ont réellement fourni la transition vers nos formes, nos formes à nous, de droit et d'économie. Elles peuvent servir à expliquer historiquement nos propres sociétés. La morale et la pratique des échanges usités par les sociétés qui ont immédiatement précédé les nôtres gardent encore des traces plus ou moins importantes de tous les principes que nous venons d'analyser. Nous croyons pouvoir démontrer, en fait, que nos droits et nos économies se sont dégagés d'institutions similaires aux précédentes » (c'est-à-dire celles décrites dans les chapitres précédents traitant des sociétés archaïques du Pacifique), Marcel Mauss « Essai sur le don », op. cit., p. 228.

5. Louis Gernet, « Droit et prédroit en Grèce ancienne » L'Année sociologique, troisième série, 1948-1949, p. 22. Cet article a été repris dans Gernet, Louis, Anthropologie de la Grèce antique, Paris, 1968, pp. 175260.Google Scholar

6. Finley, Moses I., Le monde d'Ulysse, Paris, 1969, p. 59.Google Scholar

7. Bloch, Marc, « The Rise of Dépendent Cultivation and Seigniorial Institutions », The Cambridge Economie History of Europe, Cambridge, 1941, tome I, chap. vi, pp. 224277 Google Scholar;

8. Dopsch, Alfons, Wirtschaftliche und soziale Grundlagen der europàischen Kulturentwicklung aus der Zeit von Caesar bis aufKarl den Grossen, Vienne, 1918-1920.Google Scholar

9. Kletler, Paul, Nordwesteuropas Verkehr, Handel und Gewerbe im friihen Mittelalter, Vienne, 1924, p. 61.Google Scholar

10. Marc Bloch, « La société du Haut Moyen Age et ses origines », Journal des Savants, 1926, pp. 403-420, p. 420, n. 1. Cet article a été repris dans Bloch, Marc, Mélanges historiques, Paris, 1963 Google Scholar, tome 1, pp. 61 à 74.

11. Lot, Ferdinand, La France des origines à la guerre de Cent Ans, Paris, 24e éd., 1948, p. 183.Google Scholar

12. Duby, Georges, Guerriers et paysans VIIe-xiie siècle, premier essor de l'économie européenne, Paris, 1973, pp. 6263.Google Scholar

13. Guizot, François, Histoire des origines du gouvernement représentatif en Europe, Paris, 1851 Google Scholar. La traduction en français du texte d'Hincmar figure pp. 270-271.

14. Le Songe du Vergier, édité par Marion Schnerb-lièvre, Paris, 2 vols, 1982, Livre II, chap. Cxlx, p. 123.

15. Benveniste, Emile, « Don et échange dans le vocabulaire indo-européen », L'Année sociologique, 3e série, tome II, 1951 Google Scholar, repris dans Benveniste, Emile, Problèmes de linguistique générale, Paris, 2 vols, 1966 et 1974 Google Scholar, volume 1, pp. 315-326.

16. « Ganelon le félon l'a trahi : du roi païen il a reçu de grands dons, de l'or, de l'argent, des étoffes et des vêtements de soie, des mulets et des chevaux et des chameaux et des lions ». Chanson de Roland, vers 844 à 847. Texte de la sixième édition établie par Alfons Hilka, révisée par Gerhard Rohlfs, Halle, 1965, publiée également en France, accompagnée d'une traduction en français moderne par Andrée Lheritier, Paris, 1965, pp. 82-83.

17. « … Mordred, resté en possession de l'ensemble de ses terres, convoqua les hauts barons et tint de grandes cours. Il se mit à leur distribuer à maintes reprises de riches dons pour conquérir les coeurs de ceux qui étaient restés sur la terre du roi, tant et si bien que tous ses commandements étaient exécutés comme si ce fût ceux du roi en personne ». La mort du roi Arthur, texte présenté et traduit par G. Jeanneau, Paris, 1983, p. 183.

18. « Cela lui était du reste facile, puisque Arthur lui (à Mordred) avait laissé tous ses trésors, avant de partir, en quelque endroit qu'ils fussent. De plus, chacun lui apportait quelque chose, tenant ces dons pour bien employés en raison de sa grande largesse ». La mort du roi Arthur, p. 224.

19. Lancelot. Roman du Xiiie siècle, texte choisi et présenté par Alexandre Micha, Paris, 1983, pp. 103, 117,359.

20. « … n'oublie pas pour autant d'accroître les fiefs des nécessiteux de belles rentes et de terres fertiles, à chacun selon son état ; tu n'auras rien à y perdre, mais tu gagneras leur coeur ; tes terres seront mieux défendues par des hommes courageux, s'ils les possèdent, que par toi seul, puisque tu n'es rien qu'un homme seul et ton pouvoir dépend d'eux ; tu dois donc préférer que tes braves chevaliers tiennent honorablement une partie de ta terre plutôt que tu perdes honteusement l'une et l'autre » Lancelot, pp. 168-169.

21. Lorris, Guillaume De et Mung, Jean De, Le Roman de la Rose, édité par Langlois, E., Paris, 5 vols, 1914-1924 Google Scholar, vers 8983.

22. troyes, Kristian Von, Sàmliche erhalterne Werke, édité par Wendelin Foerster, Halle, 4 vols, 1884-1898 Google Scholar, vers 88 à 91 : Un don, fait-il que je vous prie de m'accorder Ne le remettez pas à plus tard, Si vous devez me l'octroyer. Traduction de Foucher, Jean-Pierre, Troyes, Chrétien De, Romans de la table ronde, Paris, 1970 Google Scholar; p. 95.

23. Romans de la table ronde, pp. 96-97.

24. Duby, Georges, Les trois ordres ou l'imaginaire du féodalisme, Paris, 1978, p. 387.Google Scholar

25. « Au milieu du xe siècle, les quelques très grandes fortunes sont certainement récentes et d'origine politique ». Duby, Georges, La société aux XIe et Xiiie siècles dans la région mâconnaise, Paris, 1971, p. 58.Google Scholar

26. Bloch, Marc, La société féodale, Paris, dernière édition, 1968, p. 233 Google Scholar. Ne peut-on au passage utiliser ce même principe d'échange pour réconcilier les deux thèses qui s'étaient opposées au moment de la parution du merveilleux livre de Marc Bloch en 1939. Pour lui, dans la féodalité, la relation humaine (l'hommage) prime la relation réelle (le contrat de fief). Ferdinand LOT : « La société féodale », Journal des Savants, 1943 et Charles-Edmond Perrin : « La société féodale », Revue historique, 1944, affirment le contraire. Hommage et contrat de fief ne peuvent-ils être conçus comme les deux faces, personnelle et réelle, d'un même lien de dépendance ?

27. Voir sur ce sujet Bell, Dora M., L'idéal éthique de la royauté en France au Moyen Age d'après quelques moralistes de ce temps, Genève, 1962.Google Scholar

28. Lancelot, pp. 168-169.

29. Pisan, Christine De, Le livre de Paix, édité par Charity C. Willard, Gravenage, 1958, p. 148.Google Scholar

30. Le livre de Paix, p. 148.

31. Ibid., p. 148.

32. Ibid., p. 161.

33. Ibid., p.149.

34. O'Connell, David et Goff, Jacques Le, Les propos de Saint Louis, Paris, 1974, p. 60.Google Scholar

35. Commynes, Philippe de, Mémoires, éditées par J. Calmette et G. Durville, Paris, 3 vols, 1924-1925, V, 9, tome 1, p. 390.Google Scholar

36. Mémoires, VI, 2, tome 2, p. 18.

37. Mémoires, VI, 2, tome 2, p. 69.

38. Voir sur cette question Saulnier, V. L., Le dessein de Rabelais, Paris, 1957.Google Scholar

39. Rabelais, François, Gargantua, chap. 46, dans Oeuvres complètes, éditées par Jacques Boulanger, Paris, 1941, p. 157.Google Scholar

40. Gargantua, chap. 54, dans OEuvres complètes, p. 176.

41. MÉNager, Daniel, « La politique du don dans les derniers chapitres du Gargantua », The Journal of Médiéval and Renaissance Studies, vol. 8, n° 2, 1978, p. 190.Google Scholar

42. Ronsard, Pierre De, « Institution pour l'adolescence du roy très chrestien Charles neufviesme de ce nom » dans Discours, derniers vers, édités par Yvonne Bellanger, Paris, 1979, p. 71.Google Scholar

43. Ronsard, Pierre De, « Hymne du très chrestien roy de France Henry », dans OEuvres complètes, éditées par Paul Laumonier, Isidora Silver et Raymond Lebègue, Paris, 1924-1967, tome 8, p. 18.Google Scholar

44. Ronsard, Pierre De, « Exhortation au camp du roy Henry II », dans OEuvres complètes, tome 9, p. 7.Google Scholar

45. Ronsard, Pierre De, « Hymne du très Chrestien roy de France Henry », dans OEuvres complètes, tome 8, p. 18.Google Scholar

46. Pierre de Ronsard, « Institution pour l'adolescence du roy très chrestien Charles neufviesme de ce nom », op. cit., p. 71.

47. « De la folle largesse », dans Recueil général des fabliaux des Xiiie et Xive siècles, édité par Anatole de Montaiglon et Gaston Raynaud, Paris, 6 vols, 1872-1890, vol. 6, Cxlvi, 53. Ce conte est traduit par Scott, Nora, dans Contes pour rire, fabliaux des Xiiie et Xive siècles, Paris, 1977, p. 77.Google Scholar

48. « De la folle largesse », Contes pour rire, p. 81.

49. Ibid., p. 83.

50. Ibid., p. 83.

51. « L'abuze en Court », dans Anthologie des grands rhétoriqueurs, éditée par Paul Zumthor, Paris, 1978, p. 67.

52. Seyssel, Claude De, Histoire de Louys Xii, roy de France, Paris, 1615, p. 103.Google Scholar

53. Delaruelle, L., Répertoire analytique et chronologique de la correspondance de Guillaume Budé, Toulouse et Paris, 1907 Google Scholar, Lettre n° 116 à Janus Lascaris, p. 170.

54. Seyssel, Claude De, La grande monarchie de France, Paris, 1519.Google Scholar

55. Bontemps, Claude, « L'institution du Prince de Guillaume Budé », dans Le prince dans la France des XVIe et XVIie siècles, Paris, 1965, p. 53.Google Scholar

56. Voir les nombreux exemples dans le texte de VInstitution du prince de Guillaume Budé, éditée par Claude Bontemps à la suite de son étude, en appendice de l'ouvrage cité dans la note précédente, p. 77 à 139.

57. De très loin le plus cité en exemple dans tous les textes de ce temps et dès le Moyen Age … Quant bien au faiet d'Alexandre je pense, Si grant seigneur et de telle despence, Qui du monde fut gouverneur unicque,… Meschinot, Jean, Les lunettes des princes (1461-1465) édité par Ch. Martineau-genieys, Genève, 1972, pp. 37 Google Scholar repris dans Anthologie des grands rhétoriqueurs, publiée par Paul Zumthor, op. cit., p. 43.

58. Machiavel, Nicolas, « Discours sur la première décade de Tite-Live », Livre 1, chap. xxxvn, dans Le prince et autres textes, Paris, 1980, p. 188.Google Scholar

59. Nicolas Machiavel, « Le prince » chap. xvi : « De la libéralité et de la parcimonie », dans Le prince et autres textes, p. 100.

60. Voir sur cette interprétation, Merleau-ponty, Maurice, « Note sur Machiavel », dans Éloge de la philosophie, Paris, 1967, pp. 349376.Google Scholar

61. A. Nicolai, « Le machiavélisme de Montaigne », Bulletin de la Société des Amis de Montaigne, 1958, pp. 3-8.

62. Georges Duby, Les trois ordres ou l'imaginaire duféodalisme, op. cit., p. 387.

63. Lancelot. Roman du Xiiie siècle, op. cit., pp. 169-170.

64. ÉRasme, , Institutio principis christiani (1516). Opéra omnia Desiderii Erasmi Roterdami recognito et adnotatione critica instructa notisque illustrata, IV-1, pp. 789797, Amsterdam, 1974 Google Scholar. Sur le proverbe, cf. Cicéron, Paradoxa, VI, 3, 49. Je dois d'avoir pu trouver cette citation, ainsi que la suivante, à mon ami André Godin et à sa monumentale érudition érasmienne. Qu'il en soit remercié ici.

65. Institutio principis christiani, pp. 206, 227-228.

66. Institutio principis christiani, p. 594 C D E (” De vectigalibus et exactionibus »).

67. Montaigne, Michel De, Essais, édités par Thibaudot, Albert, Paris, 1950, pp. 306307.Google Scholar

68. Dumont, François, « La royauté française vue par les auteurs littéraires du XVIe siècle », dans Mélanges Noël Didier, Paris, 1961, p. 89.Google Scholar

69. Un bon exemple est fourni par Joly, , Recueil de maximes véritables et importantes pour l'institution du Roy, contre la fausse et pernicieuse Politique du Cardinal Mazarin, prétendu Surintendant de l'éducation de Sa Majesté, Paris, 1652 Google Scholar, qui se contente de citer sur le sujet, Strabon pour l'Antiquité, p. 458, Commynes pour le Moyen Age, p. 458, et Seyssel (Histoire de Louis Xii) p. 460 et 464.

70. Diderot, Denis et d'alembert, Jean LE Rond, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Genève, Neuchâtel, 3e éd. 1778, tome 19, p. 977.Google Scholar

71. Encyclopédie, tome 19, p. 640.

72. Voltaire, , « Le siècle de Louis Xiv », dans Œuvres historiques, éditées par René Pomeau, Paris, 1957, p. 709.Google Scholar

73. « Somptuosité : Grande dépense et magnifique » définit Furetière, Antoine, Dictionnaire universel, La Haye/Rotterdam, 1690.Google Scholar

74. Emile Benveniste, « Don et échange dans le vocabulaire indo-européen », op. cit., repris dans Problèmes de linguistique générale, pp. 323-324.

75. Duchhardt, Heinz, « Das diplomatische Abschiedsgeschenk », Archiv fur Kulturgeschichte, 1975, tome 57 (2), pp. 345362.Google Scholar

76. Voir principalement, pour la question ici traitée, Elias, Norbert, La Société de cour, Paris, 1974.Google Scholar

77. Alain Guery, « Les finances de la monarchie française sous l'Ancien Régime », Annales E.S.C., mars-avril 1978, pp. 216-239.

78. Ce « budget » de 1523 a été publié par Roger Doucet, « L'état des finances de 1523 », Bulletin philologique et historique, 1920, pp. 5-141.

79. Bercé, Yves-Marie, Histoire des croquants. Études sur les soulèvements populaires au XVIie siècle dans le Sud-Ouest de la France, Paris-Genève, 2 vols, 1974, tome 2, pp. 608610.Google Scholar

80. ladurte, Emmanuel LE Roy, Le Carnaval de Romans. De la Chandeleur au mercredi des cendres 1579-1580, Paris, 1979 Google Scholar. Voir le dernier chapitre : « Les primitifs de l'égalité », pp. 374- 408.

81. Finley, Moses I., Le monde d'Ulysse, Paris, 1969, p. 64.Google Scholar

82. Lot, Ferdinand, L'impôt foncier et la capitation personnelle sous le Bas-Empire et à l'époque franque, Paris, 1928, p. 123.Google Scholar

83. Ferdinand Lot, L'impôt foncier, p. 123.

84. « Lecture des cahiers de doléances, relation de Jean Masselin », publiée dans Vie et Vaissette, , Histoire générale du Languedoc, Paris, 1737-1745, vol. 5, livre 36, chap. 5, p. 67.Google Scholar

85. Commentant cette conception, André Lemaire écrit : « Conception fausse bien que très répandue au Moyen Age. Celui-ci (l'impôt) en effet n'est pas un don volontaire, mais une contribution obligatoire aux charges de l'État. » Les lois fondamentales de la monarchie française d'après les théoriciens de l'Ancien Régime, Paris, 1907, p. 306. Du refus de certains historiens de reconnaître aux sociétés du passé une logique propre, une conception propre de leur existence, par projection des nôtres sur leur histoire.

86. Voir Gustave Dupont-ferrier, « Essai sur la géographie administrative des élections financières en France de 1356 à 1790 », Annuaire du Bulletin de la Société de l'Histoire de France, 1928-1929.

87. André Lematre, Les lois fondamentales…, op. cit., p. 308.

88. Le Songe du Vergier, op. cit., Livre 1, chap. cxxxvi, p. 230.

89. Lot, Ferdinand, L'impôt foncier et la capitation personnelle sous le Bas-Empire et à l'époque franque, Paris, 1928, p. 97.Google Scholar

90. Dupont-ferrier, Gustave, Études sur les institutions financières de la France à la fin du Moyen Age, Paris, 2 vols, 1930, tome 1, p. 21.Google Scholar

91. Le Songe du Vergier, p. 230.

92. Loyseau, Charles, Traité des seigneuries, Paris, 1611 Google Scholar, chap. m, n° 47.

93. Bodin, Jean, Les six livres de la République, Paris, 1576, p. 225.Google Scholar

94. Bret, Cardin Le, Traité de la souveraineté du roi, de son domaine, et de sa couronne, Paris, 1632.Google Scholar

95. Chaunu, Pierre, tome I, vol. 1 : « L'État et la ville », dans Histoire économique et sociale de la France, Paris, 1977, p. 193.Google Scholar

96. Emile Benveniste, « Don et échange dans le vocabulaire indo-européen », op. cit., repris dans Problèmes de linguistique générale, op. cit., p. 322.

97. Hobbes, Leviathan.

98. « Le don ne saurait toutefois organiser la société sous forme solidaire mais seulement sous forme segmentaire. La réciprocité est une relation « entre » deux termes. Elle ne dissout pas les parties distinctes au sein d'une unité supérieure, mais, au contraire, conjugue leur opposition et, par là même, la perpétue. Aussi bien, le don n'institue-t-il pas non plus une tierce partie dont les intérêts prévaudraient sur les intérêts séparés des contractants. Enfin et surtout, il ne dépossède pas ceux-ci de leur force ; car le don affecte seulement la volonté, non le droit. » Sahlins, Marshall, Age de pierre, âge d'abondance. L'économie des sociétés primitives, Paris, 1972, p. 222.Google Scholar

99. Voir ce qu'écrit pour les sociétés primitives Clastres, Pierre, La société contre l'État, Paris, 1974 Google Scholar, particulièrement le dernier chapitre, qui a donné son titre au livre.

100. Emmanuel LE ROY Ladurie, « L'histoire immobile », Annales E. S. C, mai-juin 1974, pp. 673-692.

101. Mousnier, Roland, Les institutions de la France sous la monarchie absolue, Paris, 1974 Google Scholar, tome 1 : Société et État.

102. Charron, Pierre, De la sagesse, Paris, 1601 Google Scholar. Toutes les citations qui suivent sont tirées du Livre l.chap. 62« Des richesses et de la pauvreté », repris dans Le XVIe siècle en 10/18, textes littéraires français choisis par Christiane Lauvergnat-gaonière et Jean-Noël Pascal, Paris, 1982, pp. 300-301.

103. Zeldin, Théodore, Histoire des passions françaises, 1848-1945, tome 1 : Ambition et Amour, Paris, 1978 Google Scholar, voir particulièrement le chap. 1 « Les prétentions de la bourgeoisie ».

104. Alfred Marshall, « The Social Possibilities of Economie Chivalry », The Economie Journal, mars 1907.

105. Galbraith, John Kenneth, Le temps des incertitudes, Paris, 1978, p. 83.Google Scholar

106. Kolm, Serge-Christophe, « Introduction à la réciprocité générale », Information sur les Sciences sociales, vol. 22, n° 4/5, 1983, p. 595.CrossRefGoogle Scholar

107. Relations des ambassadeurs vénitiens sur les affaires de France, éditées par N. Tommaseo, Paris, 2 vols, 1838, tome 1, p. 97.

108. Claude Bontems, « L'institution du Prince de Guillaume Budé », op. cit., p. 57.

109. Lefort, Claude, « Machiavel : la dimension économique du politique », dans Les formes de l'histoire. Essais d'anthropologie politique, Paris, 1978, pp. 126140 Google Scholar, pp. 128-129.

110. Voir Rosanvallon, Pierre, Le capitalisme utopique, Paris, 1979.Google Scholar

111. Finley, Moses I., « Aristote and Economie Analysis », Past and Présent, n° 47, mai 1970, pp. 325.CrossRefGoogle Scholar

112. Ftnley, Moses I., « Les Anciens et leur économie », chap. 1 de L'économie antique, Paris, 1973.Google Scholar

113. C'est le titre du dernier livre de Kolm, Serge-Christophe, La bonne économie, Paris, 1984 Google Scholar, où il est question du don, mais dans un système de réciprocité générale.