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De la production lente à l'économie dynamique en Syrie*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Le gouvernement d'orientation baathiste qui s'empara du pouvoir en Syrie à la suite du coup d'État du 8 mars 1963, précisa dans son programme diffusé le 14 mars que la réforme agraire serait amendée pour une meilleure protection des petits paysans, et que les petits commerçants seraient défendus contre les gros commerçants et les usuriers. Ces points évoquent des besoins spécifiques, mais aigus et largement répandus, étant donné la nature de l'économie syrienne, des nécessités dont doit tenir compte tout ministère soucieux de s'appuyer sur les masses. Or cet appel aux populations besogneuses des villes et des campagnes accompagnait d'autres promesses : organisation populaire et syndicale, amélioration des conditions de vie des travailleurs, développement économique par l'encouragement au secteur public et privé, et par la réalisation de grands travaux grâce à l'aide étrangère, bien qu'il fût précisé que le pouvoir serait gardé contre la mainmise du capital et qu'il lutterait sur le plan extérieur contre le néo-colonialisme.

Type
Histoire et Temps Présent
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1966

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Footnotes

*

Communication faite au colloque tenu à Ankara sur le thème : « Transformations économiques et changements sociaux dans les pays méditerranéens. »

References

page 59 note 1. On connaît les difficultés d'application politique et pratique qu'a soulevé cet idéal unitaire ; de significatives polémiques se sont élevées entre les presses et les radios égyptiennes et syriennes, surtout à partir du mois de mai 1963. Le programme baathiste a été théorisé par M. ‘Aflaq, Fî sabîl al-ba'th, Damas, 1959, et Ma'rakat al-rnasîr al-wâhid, Beyrouth, 1958. Sur l'ensemble de la question : Hourani, A., Arabic Thought in the Liberal Age, 1789-1939, Londres, 1962 Google Scholar, notamment chap. XI.

page 61 note 1. Voir Chevallier, D., « Un exemple de résistance technique de l'artisanat syrien aux XIXe et XXe siècles : Les tissus ikatés d'Alep et de Damas », Syria, t. XXXIX, 1962, pp. 300324 CrossRefGoogle Scholar ; et Chevallier, D., « A Damas : Production et Société à la fin du XIXe siècle », Annales E.S.C., XIX, 1964, pp. 966972.Google Scholar

page 63 note 1. Helbaoui, Y., « Le revenu agricole en Syrie en 1960 et 1961 », L'Économie et les finances de la Syrie et des pays arabes, n° 62, février 1963, p. 31.Google Scholar

page 63 note 2. Idem, p. 35.

page 64 note 1. Enquête faite à Homs au début du mois de mars 1963.

page 65 note 1. Chevallier, D., « Lyon et la Syrie en 1919, les bases d'une intervention », Revue Historique, t. CCXXIV, 1960, pp. 275305.Google Scholar

page 65 note 2. Comme ces soies ne suffisaient pas aux besoins de la Syrie, les marchands lyonnais y importèrent aussi, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, des soies d'Extrême-Orient bon marché pour remplacer les soies libanaises de qualité et de prix plus élevés, qui étaient exportées.

page 66 note 1. Bulletin Économique de l'État des Alaouites, 1924 à 1929 ; Bulletin Économique de la Chambre de Commerce d'Alep, 1930 à 1940 ; Jacquot, P., L'État des Alaouites, Beyrouth, 1929, p. 31 Google Scholar ; Fevret, M., « La sériciculture au Liban », Revue de Géographie de Lyon, t. XXIV, 1949, p. 349.Google Scholar

page 67 note 1. Maaila, J., « La situation agricole en 1962 et ses perspectives », L'Économie et les finances de la Syrie et des pays arabes, n° 63, mars 1963, p. 20.Google Scholar

page 68 note 1. A Alep, souq de la soie construit à l'époque ayyoubide : Sauvaget, J., Alep, Paris, 1940, p. 150 Google Scholar ; khân aux soies construit à l'époque ottomane : id., p. 215, n. 808, et fig. 52. A Damas, khân de la soie construit en 1572 : Sauvaget, J., Monuments historiques de Damas, Beyrouth, 1932, p. 83, n° 76.CrossRefGoogle Scholar Sur l'activité de la qaysarîyé de la soie à Beyrouth au début du XXe siècle : Ducousso, G., L'industrie de la soie en Syrie et au Liban, Paris-Beyrouth, 1913, pp. 149150.Google Scholar

Ce n'est pas, bien entendu, le seul khân de la soie qui est le lieu de cette activité, mais tous les khâns où se trouvent commercialisés les produits apportés par les petits paysans, comme le fait remarquer pour Homs le géographe Naaman, A. (Le pays de Homs, étude de régime agraire et d'économie rurale, thèse dactylographiée, Paris, 1951, pp. 399400)Google Scholar : « Si l'établissement des moyens de communication modernes, coïncidant avec le développement de la campagne de Homs, a contribué à intensifier l'activité du marché de Homs, rien n'a été changé pour autant aux fonctions de la ville elle-même, organisée en marché depuis le temps des caravanes. D'ailleurs, à l'intérieur de la cité, l'organisme de ce marché continue à fonctionner comme par le passé : c'est le « khân » ou caravansérail qui demeure le centre commercial faisant la liaison entre la cité et sa campagne ; actuellement Homs en possède 22. Le « khân » se compose d'une grande cour entourée de locaux à un ou deux étages ; on y reçoit hommes, animaux et marchandises. Le propriétaire ou le gérant du khân, le « khângi », est à la fois dépositaire des marchandises entreposées et courtier servant d'intermédiaire entre le commerçant et le producteur ; il est rarement commerçant lui-même. Les produits agricoles sont amenés au « khân » par les cultivateurs pour être vendus aux gros commerçants stockeurs et exportateurs. Le « khângi » s'entend avec le producteur pour effectuer la vente moyennant une commission qui varie de 15 à 5 %, suivant que le paysan se trouve ou non endetté auprès de son « khângi ». Ces derniers, qui se font une concurrence acharnée, cherchent toujours à s'attacher leur clientèle paysanne en lui avançant de l'argent, s'assurant à l'avance de la vente des produits agricoles au temps de la récolte. De ce fait, les chalands sont maintenus et la commission augmentée des intérêts. Le paysan, sans cesse à court d'argent, exige la vente immédiate de ses produits, ce qui l'oblige souvent à les céder à vil prix, tandis que le propriétaire citadin attend la hausse qui suivra la baisse fatale que l'afflux des produits agricoles a provoquée sur le marché.

page 69 note 1. Sur ces techniques prises dans leur dimension historique, voir Chevallier, D.' « Techniques et Société en Syrie, I, Le filage de la soie et du coton à Alep et à Damas »’ Bulletin d'Études Orientales, XVIII, 1963-1964, pp. 101109.Google Scholar

page 69 note 2. S. Reich, Études sur les villages araméens de l'Anti-Liban, Publication de l'Institut Français de Damas, 1938, pi. XVI b et XXIII b.