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Politique et société : les structures du pouvoir dans l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Philippe Burrin
Philippe Burrin*
Affiliation:
Université de Genève
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L'historiographie des regimes fasciste et nazi montre combien l'histoire comparée demeure une recommandation d'école. En vain chercherait-on parmi les innombrables études publiées dans les trente dernières années un ouvrage abordant de façon comparative l'histoire de ces regimes, ou explorant l'un ou l'autre de leurs aspects, à l'exemple du remarquable travail que Jùrgen Kocka consacra aux cols blancs allemands et américains. Emprise du cadre national sur les études historiques, sans aucun doute, mais aussi peut-être réticence des historiens envers une démarche accaparée dans les années 1960 et 1970 par des politologues à qui seul importait de fixer la formule d'un fascisme générique. Attaché au respect des singularités, l'historien ne pouvait que voir dans des interprétations faisant des regimes allemand et italien l'expression politique d'un stade du capitalisme ou d'une étape de la modernisation, des généralités peu éclairantes, grevées au surplus d'omissions ou de méconnaissances considérables. Ainsi pour ce qui est de l'extermination des juifs, un événement où culminent et se condensent les différences de tous ordres que l'on peut constater entre les deux regimes et que le carcan d'un modèle explicatif global amène presque immanquablement à ignorer ou à aplatir. Même si leur gravité a été longtemps méconnue, les actes de barbarie commis par l'Italie fasciste en Ethiopie sont bien éloignés d'une entreprise de génocide dont la spécificité est d'avoir été idéologiquement motivée, administrativement planifiée et industriellement accomplie.

Summary

Summary

The differences between the fascist and nazi regimes are obvious, but must one thus neglect their similarities? In their political structuration one finds four elements distinguishing them from other totalitarian regimes like the communist regime and making of them a proper political grouping: an alliance with conservative forces, a duel between the party and the state, popular support, and the myth of the leader. These four structures enter into specific combinations, and their existence enjoins us to explore the political culture of German and Italian societies.

Type
Fascisme, Nazisme
Information
Annales. Histoire, Sciences Sociales , Volume 43 , Issue 3 , June 1988 , pp. 615 - 637
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1988

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References

Notes

1. Jürgen Kocka, Angestellte zwischen Faschismus und Demokratie. Zur politischen Sozialgeschichte der Angestellten : USA 1890-1940 im internationalen Vergleich, Cologne, 1977.

2. Pour la problématique du fascisme, cf. notamment Fascism. A Reader's Guide. Analyses, Interprétations, Bibliography, Walter Laqueur éd., Londres, Wildwood House, 1976 ; Stanley Payne, Fascism. Comparison and Définition, The University of Wisconsin Press, 1980 ; Wolfgang Wippermann, Europaischer Faschismus im Vergleich, 1922-1982, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1983.

3. Cf. Saul Friedländer, « De l'antisémitisme à l'extermination. Esquisse historiographique et essai d'interprétation », dans L'Allemagne nazie et le génocide juif, Paris, Gallimard-Éditions du Seuil, 1985, pp. 14-20.

4. Quelques instruments de travail : Philip Rees, Fascism and Pre-Fascism in Europe, 1890- 1945. A Bibliography of the Extreme Right, Sussex, The Harvester Press, 1984. Pour le nazisme, cf. Peter Hüttenberger, Bibliographie zum Nationalsozialismus, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 1980, et Helen Kehr et Janet Langmaid, The Nazi Era, 1919-1945. A Select Bibliography of Published Works from the Early Roots to 1980, Londres, Mansel, 1982. Pour le fascisme, voir la bibliographie en annexe à G. Quazza, E. Collotti, M. Legnani, M. Palla, G. Santomassimo, Storiografia efascismo, Milan, Franco Angeli, 1985. Pour un récent bilan historiographique sur le fascisme et le nazisme, cf. les contributions de Emilio Gentile, Walter Hofer et Johnpeter Horst Grill, dans le Journal of Contemporary History, 21/2, avr. 1986 ; et de Michel Ostenc, dans la Revue d'Histoire de la deuxième Guerre mondiale, 139, juil. 1985. Pour une présentation synthétique des deux régimes, voir le chap. x de l'ouvrage de Pierre Milza, Les fascismes, Paris, Imprimerie Nationale, 1985. Pour illustrer la tendance générale, mentionnons un colloque sur le nazisme et le fascisme organisé en 1984 où toutes les communications, à une exception près — (Fascismo e nazionalsocialismo, Karl Dietrich Bracher et Léo Valiani éds, Bologne, Il Mulino, 1986), se concentrent sur l'un ou l'autre phénomène. Wolfgang Schieder plaide depuis plusieurs années pour une approche comparative des deux régimes : cf. W. Schieder éd., Faschismus als soziale Dewegung. Deutschland und Italien im Vergleich, Gôttingen, Vandenhoek und Ruprecht, 1983, 2e éd. Concernant directement notre propos, mais abordé d'une façon assez différente, voir son article « La Germania di Hitler e l'Italia di Mussolini. Il problema délia formazione dei regimi fascisti », Passato e Présente, n° 9, sept.-déc. 1985, pp. 39-66 (version allemande, « Das Deutschland Hitlers und das Italien Mussolinis. Zum Problem faschistischer Regimebildung », dans Gerhard Schulz éd., Die Grosse Krise der dreissiger Jahre. Vom Niedergand der Weltwirtschaft zum Zweiten Weltkrieg, Gôttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 1985).

5. Cf. Juan J. Linz, « Totalitarian and Authoritarian Régimes », dans Handbook of Political Science, vol. 3, Macropolitical Theory, Fred I. Greenstein et Nelson W. Polsby éds, Addison-Wesley, 1975, pp. 175-412, notamment pp. 191-192 et 264.

6. Pour une argumentation convaincante en faveur de l'application à l'Italie fasciste du concept de totalitarisme, cf. Meir Michaelis, « Anmerkungen zum italienischen Totalitarismusbegriff. Zur Kritik der Thesen Hannah Arendts und Renzo De Felices », dans Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, vol. 62, 1982, pp. 270-302. En Allemagne fédérale, un débat chargé de présupposés politiques a abouti à une mise en opposition irréductible des concepts de totalitarisme et fascisme (cf. Totalitarismus und Faschismus, Munich, R. Oldenbourg, 1980), alors que l'un et l'autre peuvent être employés complémentairement de façon pertinente, à condition, une fois de plus, qu'on les utilise comme des notions utiles et non comme des modèles explicatifs.

7. Cf. notamment Roland Sarti, Fascism and the IndustrialLeadership in Italy, 1919-1940. A Study in the Expansion of Private Power under Fascism, Berkeley, Univ. of California Press, 1971 ; Piero Melograni, Gli industriali e Mussolini. Rapporti tra Confindustria e fascismo dal 1919 al 1929, Milan, Longanesi, 1972 ; Valerio Castronovo, « Il potere economico e il fascismo », dans Fascismo e società italiana, Guido Quazza éd., Turin, Einaudi, 1973, pp. 45-88 . Arthur Schweitzer, Big Business in the Third Reich, Bloomington, Indiana Univ. Press, 1964 ; Dieter Petzina, Autarkiepolitik im Dritten Reich : der nationalsozialistische Vierjahresplan, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1968.

8. Manfred Messerschmidt, Die Wehrmacht im NS-Staat. Zeit der Indoktrination, Hambourg, Decker's Verlag, 1969 ; Klaus-Jiirgen Muller, Das Heer und Hitler. Armée und nationalsozialistisches Régime, 1933-1940, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1969 ; Giorgio Rochat, « L'esercito e il fascismo », dans Fascismo e società italiana, op. cit., pp. 89-124 ; Piero Pieri et Giorgio Rochat, Pietro Badoglio, Turin, Utet, 1974. Sur les Waffen-SS, Bernd Wegner, Hitlers Politische Soldaten : Die Waffen-SS, 1933-1945. Studien zur Leitbild, Struktur und Funktion einer nationalsozialistischen Elite, Paderborn, Schöningh, 1982. Sur la Milice fasciste, cf. l'article d'Elvira Valleri, « Dal partito armato al régime totalitario : la Milizia », Italia contemporanea, 141,oct.-déc. 1980, pp. 31-60.

9. En l'absence d'une biographie sérieuse du roi, cf. la monumentale biographie de Mussolini par Renzo De Felice, Mussolini, Turin, Einaudi, 5 vols parus.

10. Cf. pour l'Italie, Giovanni Miccoli, « La Chiesa e il fascismo », dans Fascismo e società italiana, op. cit., pp 183-208 ; Pietro Scoppola, La Chiesa e il fascismo. Documenti e interpretazioni, Bari, Laterza, 1973 ; John F. Pollard, The Vatican and Italian Fascism, 1929-1932. A Study in Conflict, Cambridge Univ. Press, 1985 ; Chiesa, Azione Cattolica e fascismo nell'Italia settentrionale durante il pontiftcato di Pio XI (1922-1939), Milan, Vita e Pensiero, 1979. Pour l'Allemagne, cf. Günter Lewy, The Catholic Church and Nazi Germany, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1964 ; John S. Conway, The Nazi Persécution of the Churches, 1933-1945, Londres, Weidenfeld and Nicholson, 1968 ; pour un récent état de la question, cf. la partie « Kirchen und Konfessionen zwischen Kooperation und Teilwiderstand », dans Der Widerstand gegen den Nationalsozialismus. Die deutsche Gesellschaft und der Widerstand gegen Hitler, Jürgen Schmädeke et Peter Steinbach éds, Munich, Piper, 1985.

11. Stefano Pivato, « L'organizzazione cattolica délia cultura di massa durante il fascismo », Italia contemporanea, XXX, 132, juil.-sept. 1978, p. 17. Sur l'école, cf. Michel Ostenc, L'éducation en Italie pendant le fascisme, Paris, Publications de la Sorbonne, 1980.

12. Moro, Renato, La formazione délia classe dirigente cattolica (1929-1937), Bologne, Il Mulino, 1979.Google Scholar

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14. Rigby, T. H., Lenin's Government : Sovrarkom, 1917-1922, Cambridge Univ. Press, 1979.CrossRefGoogle Scholar

15. Orlow, Dietrich, The History of the Nazi Party, Univ. of Pittsburgh Press, 1969-1973Google Scholar, 2 vols, et Udo Kissenkoeter, Gregor Strasser und die NSDAP, Stuttgart, Deutsche Verlags- Anstalt, 1978.

16. Pombeni, Paolo, Demagogia e tirannide. Uno studio sulla forma-partito del fascismo, Bologne, Il Mulino, 1984, p. 69.Google Scholar

17. Cf. notamment Peter Diehl-Thiele, Partei und Staat im Dritten Reich. Untersuchungen zum Verhàltnis von NSDAP und allgemeiner innerer Staatsverwaltung, 1933-1945, Munich, Beck, 1969 ; Karl Teppe, Provinz-Partei-Staat. Zur provinzieller Selbstverwaltung im Dritten Reich untersucht am Beispiel Westfalens, Münster, Aschendorffsche Verlags-Buchhandlung, 1977 ; Dieter Rebentisch et Karl Teppe éds, Verwaltung contra Menschenführung im Staat Hitiers. Studien zum politisch-administrativen System, Gôttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, 1986.

18. Klaus Westen, « KPdSU », dans Sowjetsystem und demokratische Gesellschaft, Eine vergleichende Enzyklopâdie, Fribourg-en-Brisgau, Herder, 1969, vol. III ; Jerry F. Hough, « The Soviet Concept of the Relationship between the Lower Party Organs and the State Administration », Slavic Review, XXIV, 1965/2, pp. 215-240 ; Merle Fainsod, Smolensk under Soviet Rule, Cambridge (Mass.), Harvard Univ. Press, 1958.

19. Pombeni, op. cit., p. 99, 149-150. Sur le PNF, l'étude la moins insatisfaisante reste celle de Dante L. Germino, The Italian Fascist Party in Power. A Study in Totalitarian Rule, Minneapolis, Univ. of Minnesota Press, 1959. Emilio Gentile a entrepris d'étudier cette institution si curieusement négligée, cf. notamment « Il problema del partito nel fascismo italiano », Storia contemporanea, XVI, 1984/3, pp. 347-370, et son article dans ce numéro des Annales E.S.C.

20. Cité dans Alberto Aquarone, L'organizzazione dello Stato totalitario, Turin, Einaudi, 1965, p. 164.

21. Diehi-Thiele, op. cit., p. 159.

22. Niccolà Zapponi, « Il partito délia gioventù. Le organizzazioni giovanili del fascismo, 1926-1943 », Storia contemporanea, XIII, 4/5, oct. 1982, pp. 569-624 (ici p. 591 ss). Cf. aussi Tracy H. Koon, Believe, Obey, Fight. Political Socialization of Youth in Fascist Italy, 1922- 1943, Chapel Hill-Londres, Univ. of North Carolina Press, 1985. Pour l'Allemagne, cf., entre autres, Arno KLÖNNE, Jugend im Dritten Reich. Die Hitler-Jugend und ihre Gegner, Cologne, Diederichs, 1984.

23. Zapponi, op. cit.

24: Pour l'Allemagne, voir les travaux de Jane Caplan, « The Politics of Administration : the Reich Interior Ministry and the German Civil Service, 1933-1943 », The Historical Journal, 20, 1977/3, pp. 707-736 ; « Recreating the Civil Service : Issues and Ideas in the Nazi Régime », dans Jeremy Noakes éd., Government and Party in Nazi Germany, Exeter Studies in History, n° 2, 1980, pp. 34-56.

25. Voir par exemple Aquarone, op. cit., pp. 165-166 ; Emilio Gentile, « La natura e la storia del PNF nelle interpretazioni dei contemporanei e degli storici », Storia contemporanea, XVII, 1985/3, pp. 521-607.

26. Broszat, Martin, Der Staat Hitlers. Grundlegung und Entwicklung seiner inneren Verfassung, Munich, 1969 Google Scholar (trad. fr., Fayard, 1985).

27. Robert L. Koehl, « Feudal Aspects of National Socialism », The American Political Science Review, LIV, 4, déc. 1960, pp. 921-933 ; du même, The Black Corps. The Structure and Power Struggles of the Nazi SS, The Univ. of Wisconsin Press, 1983.

28. Pour l'Allemagne nazie, cf. l'ouvrage pionnier de Marlis G. Steinert, Hitlers Krieg und die Deutschen. Stimmung und Haltung der deutschen Bevölkerung im Zweiten Weltkrieg, Düsseldorf, Econ Verlag, 1970, et celui de lan Kershaw, Popular Opinion and Political Dissent in the Third Reich, Bavaria, 1933-1945, Oxford, Clarendon Press, 1983. Pour l'Italie, outre les éléments donnés par De Felice dans sa biographie de Mussolini, cf. Loris Rizzi, Lo sguardo delpotere. La censura militare in Italia nella seconda guerra mondiale, 1940-1945, Milan, Rizzoli, 1984.

29. Pour l'Italie, voir le récent bilan de Maria Fraddosio, « Le donne e il fascismo. Ricerche e problemi di interpretazione », Storia contemporanea, XVII, 1986/1, pp. 95-138. Pour l'Allemagne, voir Jill Stephenson, Women in Nazi Society, Londres, Croom Helm, 1975 ; Dorte Winkler, Frauenarbeit im Dritten Reich, Hambourg, Hoffmann und Campe, 1977 ; Dorothée Klinksiek, Die Frau im NS-Staat, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1982.

30. Cf. notamment Tim Mason, Sozialpolitik im Dritten Reich : Arbeiterklasse und Volksgemeinschaft, Opladen, Westdeutscher Verlag, 1977 ; Adelheid Von Saldern, Mittelstand im Dritten Reich : Handwerker, Einzelhändler, Bauern, Francfort-sur-le-Main, 1979 ; Michael Prinz, Vom neuen Mittelstand zum Volksgenossen. Die Entwicklung des sozialen Status der Angestellten von der Weimarer Republik bis zum Ende der NS-Zeit, Munich, Oldenbourg, 1986 ; Paolo Sylos Labini, Saggio sulle classi sociali, Rome-Bari, Laterza, 1974 ; La classe operaia durante il fascismo, vol. XX des Annali délia Fondazione Feltrinelli, 1979-1980, Milan, Feltrinelli, 1981.

31. Schoenbaum, David, Hitlers Social Révolution. Class and Status in Nazi Germany, 1933-1939, Londres, Weidenfeld and Nicolson, 1967.Google Scholar

32. Kershaw, Popular Opinion, op. cit.

33. Arno Klönne, « Jugendprotest und Jugendopposition. Von der HJ-Erziehung zum Cliquenwesen der Kriegszeit », dans Bayern in der NS-Zeit, Martin Broszat et alii éds, vol. IV, pp. 527-620, Munich, Oldenbourg, 1981.

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35. Passerini, op. cit. ; cf. également Lutz Noethammer éd., Die Jahre weiss man nicht, wo man die heute hinsetzen soll. Faschismus-Erfahrungen im Ruhrgebiet. Lebensgeschichte und Sozialkultur im Ruhrgebiet 1930 bis 1960, Bd. 1, Berlin-Bonn, Dietz, 1983.

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38. Kershaw, Ian, Der Hitler-Mythos. Volksmeinung und Propaganda im Dritten Reich, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1980, p. 74 ss.Google Scholar

39. Outre les différences structurelles indiquées dans le texte, le culte de Staline montre des différences notables avec celui d'Hitler ou de Mussolini, notamment la référence obligée à Lénine, dont Staline est présenté comme le meilleur et le plus fidèle des disciples, et l'utilisation d'un vocabulaire de l'affection et de la camaraderie, certes mêlé à la glorification du guide, mais qui contraste avec l'imagerie héroïsante et pseudo-religieuse des fascistes et des nazis. Quelques éléments d'information dans James L. Heizer, The Cuit ofStalin, 1929-1939, Ph.D., Univ. of Kentucky, 1977 ; Robert C. Tucker, « The Rise of Stalin's Personality Cuit », The American Historical Review, 84/2, avr. 1979, pp. 347-366. Sur le culte de Lénine, cf. Nina Tumarkin, Lenin Lives ! The Lenin Cuit in Soviet Russia, Harvard Univ. Press, 1983.

40. Il resterait à examiner comment cette structuration instable influe sur la politique des régimes, et notamment sur leur bellicisme. Il y a évidemment une pression structurelle exercée par l'idéologie et la rhétorique militaristes, mais dans quelle mesure n'est-elle pas redoublée par la rivalité entre le parti et les forces conservatrices ? A la différence d'un parti communiste au pouvoir, le parti fasciste ou nazi peut voir dans la guerre le moyen de promouvoir de façon décisive ses positions au sein du régime.

41. Albrecht Tyrell, Vont « Trommler » zum « Führer ». Der Wandel von Hitlers Selbstverständnis zwischen 1919 und 1924 und die Entv/icklung der Nsdap, Munich, Fink, 1975 ; Horn, Wolfgang, Fuhrerideologie und Parteiorganisation in der NSDAP, 1919-1933, Düsseldorf, Droste, 1972.Google Scholar

42. Philip Morgan, « Augusto Turati », dans Uomini e volti del fascisme Ferdinando Cordova éd., Rome, Bulzoni, 1980, pp. 473-520.

43. Quelques travaux abordent l'un ou l'autre aspect du sujet : A. B. Hasler, « Das Duce- Bild in der faschistischen Literatur », dans Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken, 60, 1980, pp. 420-506 ; Jens Petersen, « Mussolini : Wirklichkeit und Mythos eines Diktators », dansK. H. Dohrer éd., Mythos und Moderne. Begriff und Bild einer Rekonstruktion, Francfort-sur-le-Main, 1983 ; Piero Melograni, « The Cuit of the Duce in Mussolini's Italy », Journal of Contemporary History, 11, 1976/4, pp. 221-237 ; Joseph Peter Stern, Hitler : Der Fuhrer und das Volk, Munich, DTV, 1981 (éd. originale anglaise, 1975) ; Dominique Pélassy, Le signe nazi- L'univers symbolique d'une dictature, Paris, Fayard, 1983.

44. Citations tirées de Hasler, op. cit., p. 446 ; Hans-Jochen Gamm, Der braune Kult. Das DritteReich und seine Ersatzreligion. Ein Beitrag zur politischen Bildung, Hambourg, Riitten und Loenin Verlag, 1962, p. 26.

45. Nicola Gallerano, « Gli Italiani in guerra, 1940-1943. Appunti per una ricerca », Italia contemporanea, 160, sept. 1985, p. 89 ; Kershaw, Der Hitler-Mythos, op. cit., pp. 165-166, 170.

46. Ibid., p. 191.

47. Gallerano, op. cit., p. 89.

48. Cf. par exemple Klaus-Peter Hoepke, Die deutsche Rechte und der italienische Faschismus. Ein Beitrag zum Selbstverständnis und zur Politik von Gruppen und Verbänden der deutschen Rechten, Düsseldorf, Droste, 1968, et Philip V. Cannistraro, « Burocrazia e politica culturale nello stato fascista : il Ministero della Cultura Popolare », Storia contemporanea, 1/2, 1970, pp. 273-298.

49. George L. Mosse, The Nationalization of the Masses. Political Symbolism and Mass Movements in Germany from the Napoleonic Wars through the Third Reich, New York, Fertig, 1975. Il reste à faire une étude en Italie sur les fêtes et les cérémonies patriotiques avant 1914, de même que sur l'image du roi dans la période fasciste, et l'ombre qu'elle a pu porter au mythe de Mussolini.

50. Cf. surtout Shulamit Volkov, The Rise of Popular Antimodernism in Germany : the Urban Master Artisans, 1873-1896, Princeton Univ. Press, 1978.

51. Cf. notamment Richard Drake, Byzantium for Rome. The Politics of Nostalgia in Umbertian Italy, 1878-1900, Chapel Hill, Univ. of North Carolina Press, 1980 ; Carlo Salinari, Miti e conscienza del decadentismo italiano, Milan, 1976 ; Abraham J. Peck, Radicals and Reactionaries. The Crisis of Conservatism in Wilhelmine Germany, Washington DC, Univ. Press of America, 1978.

52. Heinrich-August Winkler, « German Society, Hitler and the Illusion of Restoration », Journal of Contemporary History, 11/4, 1976, pp. 1-16.