L’article examine un procès criminel qui eut lieu dans la capitale du gouvernement deCuyo, en 1818, au cours des guerres d’indépendance hispano-américaines, avec l’intentionde l’analyser comme une pratique judiciaire, source privilégiée pour examiner la pluraliténormative et procédurale alors en vigueur et les procédures pénales inquisitoires mises enœuvre, objets du débat historiographique contemporain. L’exercice spécifique de la preuveet les arguments qui ont légitimé la condamnation sont également analysés. En l’absenced’un centre de pouvoir unifié, ce cas de sédition permet de mettre en lumière une mutationde la culture politique, où patriotisme et vertu républicaine deviennent prépondérants, audétriment de la tradition monarchique.