C'est par les réalisations de son industrie que notre époque montre le plus de grandeur. Notre civilisation est matérialiste en ce sens que les désirs des hommes se tournent de préférence vers la possession d'objets manufacturés, vers des distractions nécessitant la mise en oeuvre de moyens mécaniques. Parmi toutes les activités de l'homme moderne, celle de l'ingénieur joue donc dans notre vie sociale un rôle de clef de voûte. Or ce sont les ingénieurs que la crise économique a le plus touchés ; et ce sont eux aussi qui, probablement, la supportent le moins aisément. Nous voudrions, dans les pages qui suivent, rechercher les causes profondes de cette anomalie. Mais d'abord, avant d'étudier les réactions du technicien devant le chômage, cherchons à définir sa position en temps normal — durant les périodes où l'industrie est florissante.