La peur de la domination de la tribu Ibo constitua l'une des raisons majeures pour la décision du Sud-Cameroun Britannique à voter en 1961 pour quitter le Nigéria complètement et de s'unir avec la République du Cameroun. Dès les années 1920, après que la Grande-Bretagne avait obtenu un mandat international sur un part de l'ancienne colonie allemande, elle le gouvernait comme apanage du Nigéria, et le développement, que ce soit économique ou culturel, était très tardif. Les indigènes faisaient concurrence à grande peine aux immigrants du Nigéria, surtout les Ibos, dont la résilience et l'ingéniosité dans le commerce, alliés à leur manque de modestie dans le succès, provoquaient l'envie. Les politiciens camerounais contribuaient aux stéréotypes ethniques en incitant des rumeurs fantasques. Certes, des autres rivalités importaient aussi, mais dans les élections de 1954, 1957 et 1959 le mécontentement avec les liaisons au Nigéria fut clairement associé aux sentiments anti-Ibo.