La situation des marchés financiers ne se distingue guère pendant les trois premiers mois de 1954 de celle de 1953; elle en est le fidèle prolongement. Mais la fin du premier trimestre coïncide avec un renversement de la conjoncture; celle-ci révèle des signes d’expansion progressivement de plus en plus accusés.
Les crédits des banques à l’économie privée se développent en fonction des besoins accrus de l’industrie et du commerce; simultanément les prêts des institutions paraétatiques destinés à •des fins d’investissement augmentent, spécialement ceux qui, en vertu de dispositions légales particulières, bénéficient de la garantie de l’Etat ou d’un taux d’intérêt subsidié; le crédit total du système bancaire à l’Etat continue de croître sous l’influence du haut niveau des dépenses publiques; une transformation structurelle intervient toutefois dans la composition du portefeuille des banques en titres de la dette publique; les fonds publics y occupent une place relativement plus importante que précédemment ce qui a eu pour effet d’asseoir la liquidité des banques plus directement sur le marché des fonds publics et de rétablir les liens entre celui-ci et le système bancaire.