Dans une économie pré-industrielle, étant donné l'insuffisance des moyens de transport, n'importe quelle société se trouve obligée d'investir une quantité notable de ses ressources dans la formation de stocks. Cette tendance s'accentue, évidemment, pour les denrées alimentaires, en raison soit de l'importance prééminente des denrées dans l'échelle des besoins à satisfaire, soit de la forte instabilité des récoltes ; instabilité que l'homme, à ce stade de développement technique et économique, n'est pas encore en mesure de contrôler.
La formation et le maintien de stocks, en particulier de stocks alimentaires, constituent une forme particulière d'investissement, c'està- dire d'accumulation de capital. Il s'agit d'un investissement ayant un caractère, pour ainsi dire, « statique », et non « évolutif », car il ne contribue pas à l'accroissement du revenu pendant cette longue période, mais sert seulement à une meilleure distribution du revenu dans le temps.