Par « marginalisation » des exploitations agricoles, nous entendons la dégradation progressive de la situation de revenu de la plupart des agriculteurs, cette situation de revenu étant appréciée en termes relatifs, c'est-à-dire par rapport aux revenus des autres classes sociales. La marginalisation des exploitations agricoles est une résultante de la contraction de l'agriculture, phénomène universel mais surtout observé dans les pays développés et depuis la révolution industrielle.

Chacun admettra aisément que le climat économique a, au cours des dernières années, considérablement changé. Je ne fais pas allusion au fait qu'on soit passé d'une période de prospérité et de croissance forte à une période de crise prolongée, mais bien à la perplexité des milieux économiques eux-mêmes quant aux moyens propres à nous sortir de cette crise.

Jusqu’au début des années 70, l’opinion générale était assez unanime pour considérer que l’inflation résultait d’une surchauffe de l’appareil économique et qu’inversément le chômage était la manifestation d’une déficience de la demande finale. La maîtrise des fluctuations conjoncturelles ne posait done aucun problème de principe puisqu’il suffisait soit de décourager soit de stimuler la demande finale par des mesures fiscales ou monétaires appropriées. C’était là simplement appliquer les leçons tirées de la crise des années 30 telles que nous les avait enseignées Lord Keynes.

L'adaptation des pays à l'instabilité monétaire internationale et à l'ample modification des prix relatifs, provoquée avant tout par la hausse du prix du pétrole, s'est avérée très différenciée suivant les pays. Cette différenciation amène une question cruciale : est-elle due à de « bonnes » ou « mauvaises » politiques monétaires, ou bien dépend-elle de conditions structurelles dont les paramètres et les modalités d'influence sur les ajustements macroéconomiques sont à identifier?

Changes in monetary policy instruments are transmitted to the real sector through different channels. For Keynesian as well as for monetarists interest rates are very important; time deposits rates are therefore crucial variables. In econometric model building the formulation of the time deposit rate equations need special attention, not only because these rates affect the behavior of the private sector but also because institutional features such as e.g. ceilings on rates, can be important.

La politique monétaire restrictive amorcée aux Etats-Unis par le plan VOLCKER en octobre 1979 a enclenché une hausse des taux d'intérêt qui s'est propagée au reste du monde et a entraîné de sérieuses difficultés pour les intermédiaires financiers; la chute de la valeur boursière des Institutions financières beiges illustre l'importance du phénomène dans notre pays.

Deux tentatives d'explications ont été avancées qui découlent de la nature propre des intermédiaires financiers : ils se financent à court terme (sous forme de dépôt à vue, carnet de dépôt...) pour prêter à plus long terme (crédit d'investissement, fond d'état...); une hausse des taux concerne done l'ensemble du passif alors que seuls les nouveaux crédits bénéficient d'un rendement plus élevé, les financements antérieurs continuant à offrir un rendement plus faible jusqu'à maturité : c'est ce qu'on appelle l'effet d'asymétrie qui résulte de la structure bilantaire des organismes financiers. Ceux-ci peuvent freiner temporairement la hausse des taux créditeurs et attendre le renouvellement des actifs et des revenus supérieurs, mais au risque d'une fuite des dépôts vers d'autres actifs financiers plus attrayants. C'est en particulier le cas aux Etats-Unis où les « Savings and Loan Associations » qui financent le credit hypothécaire font face à une fuite de dépôts vers de nouveaux actifs financiers, les « Money Market funds » et les « Money market certificates »

Since the Becker-Lancaster approach (1965-66) to consumer-demand, there has been a large body of literature on consumption technology. Part of it was intended to build in consumption technology into the classical consumption models. More specifically, the allocation of time has been introduced in various models. Mostly this introduction was limited to the time-variable as just one more argument in the utility function ana a time-restriction. Nevertheless this approach has proved to be useful.

This way of handling the time input is the most obvious one, when demand functions are directly specified. But if one starts off from a functionally specified utility function, consistency asks for the introduction of the time component by functionally specifying the consumption technology. In this contribution, we have tried to apply this reasoning to the linear Expenditure System, derived from the Stone-Geary utility function and an appropriate consumption technology. A first empirical exercice for Belgian data is made to a simplified version.

Lorsque l'on compare les systèmes d'agriculture qui se sont développés et se développent encore à travers le monde, on ne peut s'empêcher de constater des différences fondamentales dans les modes de production agricole.

Outre le degré de modernisation qui différencie fondamentalement les agricultures de subsistance par rapport aux agricultures d'échange, force nous est d'observer qu'à un même niveau d'accès aux techniques, le degré d'intensification évolue également considérablement d'un pays à I'autre et d'une région à I'autre dans un même pays.

The purpose of this paper is to study the effects of a devaluation on the economic variables of major concern in a non-oil producing developing country. The question of whether a devaluation can be expected to produce effects similar to those experienced in industrial countries is of considerable practical interest. For example, the International Monetary Fund has frequently been critized for recommending devaluation in developing countries faced with non-transitory current account deficits. Opponents of devaluation point to the rudimentary economic structure of these countries and take the empirical fact that terms of trade are usually exogenous to these countries (with few exceptions) as an indication of the impotence of devaluation to redress the current account. The only clearcut effect of devaluation would then be a rise in domestic prices. In paper this I argue that, even when the terms of trade remain unaffected, devaluation can have strong effects on the domestic relative price structure and thus on the sectoral allocation of resources, on development of the economy, and on the current account.

Le début des années septante a vu aboutir l'étude rigoureuse et complète de la théorie de l'équilibre général concurrentiel, théorie qui remonte à Walras et à laquelle sont associés les noms de Arrow et Debreu. L'axiome clef de cette théorie est que les prix s'ajustent librement de manière à assurer l'égalité entre l'offre et la demande sur tous les marchés. Dans son interprétation la plus large, elle suppose que les agents économiques ont accès à un système complet de marchés à terme, ce qui conduit à un modèle essentiellement atemporel : tous les contrats sont conclus au début des temps et il n'y a pas d'incitant à réouvrir les marchés par la suite (1). Deux révolutions sont récemment intervenues en théorie économique, dont les effets combinés ont permis de résoudre des problèmes qu'il n'était pas possible d'aborder dans le cadre des approches précédentes.

Au cours des années 1970, l'ensemble des économies industrialisées ont subi l'impact d'un nombre important de perturbations : la rupture du système monétaire de Bretton Woods et l'agitation subséquente du marché des changes, les divers chocs pétroliers, et la précipitation d'une crise économique profonde et durable constituent les phénomènes les plus marquants à cet égard. Face à cette situation, force est de constater que les pays industriels ont le plus souvent réagi avec manque de coordination, notamment en matière de politique des changes, et que des divergences en matière de performances macro-économiques globales ont pu être constatées entre les différentes économies concernées.

Y a-t-il une relation entre les positions de change et les performances macroéconomiques relatives ? Quels sont les effets et les mécanismes de transmission d'une disparité des changes ? Voici les questions centrales auxquelles la présente note tentera d'apporter quelques éléments de réponse.

An Arrowian social welfare function is single-valued. That is, to any set of individual orderings a social welfare function assigns one, and only one, social ordering. While other features of the Arrowian framework have given rise to a huge volume of literature, single-valuedness does not seem to have attracted any attention at all and, on the face of it, this may seem hardly surprising. After all, given that social choice is to depend on a binary relation of social preference (or what has been called a relational procedure in Sen (1977)), single-valuedness seems natural and unobjectionable. Furthermore, it is not clear that anything can be gained by relaxing it. However, the question of single-valuedness and its implications is not quite so simple.

C'est une idée très répandue et largement admise que le marché du travail capitaliste, au début de la révolution industrielle, avait pour « loi » de réduire ou de maintenir les salaires au niveau des subsistances.

Cette idée remonte aux classiques, en particulier à Ricardo, qui la déduisait de la loi de la population de Malthus. Elle a été reprise par Marx; ce dernier toutefois déduisait la loi des salaires, non de la tendance de la population à croître plus vite que les ressources, mais de la nature même du salariat qui permettrait aux capitalistes de limiter le salaire à ce qui est nécessaire à la survie de l'ouvrier et de sa descendance, et de conserver le surplus de valeur produite par le travail c'est-à-dire la plus-value. La raison en serait que, dans le régime capitaliste, le travail (ou, plus exactement, la force de travail) est une marchandise comme une autre, dont le prix est donc déterminé par ses frais de production. A titre d'exemple, Marx s'exprime ainsi (1): « II va de soi que les mêmes lois générales, qui règlent le prix de toute marchandise, sont aussi celles qui règlent le salaire ou prix de travail.

In the framework of a sequential equilibrium planning model, an explanation of labour demand allowing for discrepancies between implicit and actual wages is put forward. An extension of the input-output price system to take account of decreasing returns to scale is considered by introducing surpluses. The model is applied to Egypt on the period 1970-1989.

Labour demand is sometimes derived in planning models (1) under the assumption of profit maximization leading to the equalization of marginal productivity, valued at net prices, and, nominal wage. Furthermore wages are assumed equal over sectors. A different approach is taken here.

L'objet de cet article est de présenter une statistique homogène des salaires industriels belges qui couvre la période de l'entre-deux-guerres.

Il est d'un intérêt indéniable, tant pour l'analyse macro-économique de cette période que pour une comparaison entre la crise contemporaine et celle des années trente, de connaître l'évolution des salaires dans l'ensemble de l'industrie et dans chaque secteur particulier de l'activité industrielle. On sait cependant la pauvreté des données statistiques antérieurement à la deuxième guerre mondiale. Avant 1945, seule la Banque Nationale de Belgique publiait un indice trimestriel des salaires horaires, établi sur base d'une enquête permanente auprès d'entreprises réparties dans tous les secteurs de l'industrie. L'indice ne remontait malheureusement pas au-delà de 1929 (1).

Dès 1942, L.H. Dupriez se montra soucieux de combler cette lacune. L'Institut de Recherches Economiques et Sociales de Louvain (IRES) venait de reconstituer l'évolution des salaires industriels entre 1830 et 1913 (2.); l'absence d'information pour les années 1919 à 1929 ne permettait cependant pas d'établir un lien entre les séries de l’IRES et celles de la BNB postérieures à 1929. L.H. Dupriez suggéra donc à la BNB de procéder à une enquête rétrospective (1913 et 1919-1929) analogue à l' enquête permanente (3). Des enterprises furent aussitôt contactées et les résultats de l'enquête — dite « enquête Davin » — furent regroupés en 1943 au Service de la Statistique de la Banque Nationale.

Dans son intéressante étude sur le salaire des mineurs en Belgique de 1832 à 1913, Louis Duquesne de la Vinelle établit une relation empirique très satisfaisante entre le taux de croissance des salaires et les taux de croissance du prix du charbon, du rendement moyen par ouvrier et de l'emploi. Le coût moyen du panier de subsistance (pour la période 1835–1870, et l'indice du coût de la vie après 1870) ne contribuant pas de manière statistiquement significative à l'explication, l'auteur rejette la théorie des salaires de Marx.

L'objet de la présente note est d'apporter un complément économétrique à cette étude sans pour autant entrer dans un débat idéologique centré sur la réfutation ou la non réfutation de la théorie marxiste (ou classique) des salaires. J'éprouve, en effet, une grande réticence à rejeter toute théorie économique à partir d'une analyse empirique. Les remarques suivantes visent à étayer sommairement cette position.

Clearly there remain number of problems in the field of energy today. Of particular relevance is the role of substitutes and/or backstop technologies (see Nordhaus (1973)) in affecting the extraction decisions of monopolistic producers of (scarce) exhaustible resources.

Research and development is currently underway in most industrialized countries with the objective of producing alternatives to conventional energy inputs. Two principle motivating factors appear to be stimulating R & D in nations which import a significant share of their resource requirements for energy production. The first involves the inherent scarcity of these inputs which, unlike other capital assets, are nonrenewable. The second factor (which is augmented by the first) concerns the strategic or « essential » (see Dasgupta & Heal (1979)) nature of exhaustible resources in production. Such inputs often lie concentrated in the hands of a few potentially unstable regimes which for either political or strategic reasons makes continued dependance on these resources undesirable.

Fifty years ago was published the first major theoretical work of John M. Keynes : The Treatise on Money (1930). The book at the time was not very well received by the profession and the impact of the General Theory, published six years later, soon eclipsed Keynes' earlier contribution to political economy. After 50 years of progress in macroeconomics, the gap between the present state of the science and the original project of Keynes is all the more impressive. A candid look at the Treatise today could remind us of the challenges still open to our profession.