Nous rappellerons d’abord très brièvement les tendances fondamentales qui se manifestent depuis l’après-guerre dans les principaux secteurs de l’économie agricole belge; nous examinerons ensuite les événements principaux qui ont marqué l’année 1960 d’une physionomie propre. Parmi ceux-ci, nous consacrerons cependant un paragraphe aux événements de la politique agricole, tant intérieure qu’extérieure, pendant l’année écoulée. Nous terminerons enfin en jetant quelques perspectives, d’abord pour l’année 1961, ensuite dans l’optique plus large de la position de l’agriculture belge dans le Marché Commun.

La première partie de cet exposé traite de diverses formes de communication des informations : les Postes, les Téléphones et Télégraphes, la Radio; la seconde partie est consacrée aux divers modes de transports: aérien, par route, par fer, et par eau.

Comme on le pense bien, il ne s’agira que d’un coup d’œil vraiment sommaire. Non seulement les secteurs sont assez nombreux, ce qui exige de se limiter fortement, mais il y a des implications sociales et politiques où nous ne pouvons nous engager. En revanche, la position géographique de la Belgique au carrefour de l’Europe et son appartenance à la Communauté Economique Européenne nous amèneront à élargir quelque peu l’horizon.

Le commerce extérieur belge, et en particulier l’exportation, ont été influencés en 1960 par plusieurs faits, dont les uns sont favorables et les autres défavorables. Nous les mentionnerons dans l’ordre, de façon à ne plus y revenir dans l’exposé des mouvements que nous décèlerons dans les statistiques du commerce extérieur.

En premier lieu, la crise congolaise a déterminé un recul très sensible des exportations vers le Congo, à partir surtout du mois de juillet, qui a vu le début des troubles après l’accession à l’indépendance. L’importation a été beaucoup moins atteinte, en raison du fait que les relations avec le Katanga sont demeurées fort actives, ce qui a permis de continuer à envoyer en Belgique des minerais et métaux que, traditionnellement, notre pays recevait en vue de leur transformation.

En second lieu, la Belgique a perdu l’appoint fortuit qu’avait constitué la grève de la sidérurgie américaine, qui de juillet à novembre 1959, avait paralysé la production de ce pays. Il en était résulté que les usines belges avaient pu joindre à leur trafic habituel vers le golfe du Mexique, des fournitures importantes d’acier dans tout l’Est des Etats-Unis. Nous essayerons plus loin de préciser l’ampleur de cette modification, mais disons ici que l’effet s’en est fait sentir jusqu’en février 1960, à partir duquel la sidérurgie américaine ayant récupéré son retard de production, les Etats-Unis n’ont plus demandé à la Belgique que les quantités normales, destinées aux zones où par suite des frets de transport, les aciers belges sont compétitifs. Il s’agit en ordre principal du sud de la région Sud des Etats-Unis.

L’allure des prix de gros devait nécessairement refléter la tendance qui prévaut sur le marché mondial. A cet égard, une anomalie a été fréquemment soulignée : la conjoncture en hausse n’a pas été accompagnée d’une hausse du prix des matières, les coûts de production ayant baissé progressivement. C’est ainsi qu’en Belgique, le niveau général des prix de gros était légèrement inférieur à la fin de 1960, à ce qu’il était à la fin de 1959.

Pourtant, les produits du règne animal ont renchéri, mais ceci a été neutralisé par la baisse des produits végétaux. Par ailleurs, on a noté la baisse sensible des prix du caoutchouc, ainsi que des peaux et cuirs.

Autant dans un passé encore récent l’économie congolaise s’était développée en dehors de tout contexte politique, autant la préparation hâtive de l’indépendance au cours du premier semestre et les convulsions politiques qui secouèrent la jeune République au cours du second semestre ont-ils entièrement dominé l’évolution économique du Congo durant l’année 1960.

L’année fut marquée par deux périodes bien distinctes que sépare la date du 30 juin. Durant la première, au cours de laquelle l’administration belge a continué, à peu de chose près, les mêmes tâches que dans le passé, le développement de la production et du volume des affaires s’est poursuivi en même temps que se précipitait un processus de détérioration financière déclanché par les appréhensions que suscitait l’approche de l’indépendance. Durant le second semestre, au cours duquel l’organisation administrative s’est effondrée, la conjoncture économique a ressenti tous les contre-coups des troubles politiques dont la gravité engendra des réactions internationales très vives et parfois inquiétantes.

Les résultats de ces deux périodes, correspondant l’une aux derniers mois du Congo belge et l’autre aux premiers mois de la République du Congo, doivent être présentés séparément, non seulement pour tenir compte de la profonde dissemblance des situations, mais aussi en raison de la disparition, avec la fin de l’administration belge, de sources statistiques traditionnelles auxquelles on s’efforce de suppléer depuis lors, dans la mesure du possible, par une documentation d’une valeur assez inégale en raison de son origine disparate.