La Banque Nationale de Belgique vient de publier un ensemble de données relatives à l'évolution monétaire de la Belgique, de juin 1950 à juin 1955. Elle annonce en même temps que ce remarquable travail sera tenu à jour et fera l'objet d'une publication trimestrielle.

L'existence de données précises et certaines va permettre une meilleure compréhension de notre système. Le présent article vise à préciser la description des mécanismes monétaires et de leur fonctionnement: ainsi que l'on verra, la théorie classique du crédit ne s'applique en Belgique que moyennant certaines modifications qui tiennent à des facteurs institutionnels particuliers à notre économie.

Dans le bulletin d'août 1954, nous avons examiné la question de la population active en Belgique, pour en indiquer les composantes et souligner les traits essentiels du phénomène. Nous avons montré combien la position de la Belgique avait à de nombreux égards un caractère extrême: proportion maximum de personnes d'âge actif (avec minimum de jeunes et maximum de personnes âgées); proportion maximum d'inactifs dans la population de 15 à 65 ans; part très faible des activités agricoles et très élevée des activités industrielles et commerciales; maximum d'indépendants dans le secteur tertiaire.

Qu'il s'agisse de ventes ou de baux, de propriétés urbaines ou rurales, bâties ou non, il n'existe en Belgique que peu d'indices immobiliers établis systématiquement et s'étendant largement dans le passé. Depuis le début de 1950, l'Institut National de Statistique dispose mensuellement de listes mentionnant les ventes de biens immobiliers. Le numéro de mars 1951 du Bulletin de Statistique de l'Institut National de Statistique, a commencé la publication d'une statistique très complète des mutations immobilières. Grâce à elle, on peut rattacher l'évolution du marché immobilier des dernières années à celle qui est étudiée ici et qui s'arrête en 1952. La Caisse générale d'Epargne et de Retraite se soucie aussi de combler les lacunes de la documentation immobilière.