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La Figure Des Disciples En Jean 41

Published online by Cambridge University Press:  05 February 2009

Élian Cuvillier
Affiliation:
(Institut Protestant de Théologie, Faculté de Montpellier, 13 rue Louis Perrier, 34000 Montpellier, France)

Extract

1.1. Dans une monographie consacrée à la recherche sur la figure des disciples dans l'eévangile de Marc, C. C. Black, parlant du quatrième évangile, note que ‘the Johannine perspective on the disciples has not received the attention it deserves’. Certes, les travaux ne manquent pas qui s'intéressent, chez Jean, à la mise en scène contrastée du disciple bien-aimé et de Pierre essayant, par ce moyen, de reconstituer la communauté destinataire de l'évangile. A notre connaissance cependant, aucune enquête sérieuse n'a été faite sur le concept de μαθητής tel qu'il est développé dans le quatrième évangile. Dans le cadre limité de cet article, il ne nous appartient pas de mener une telle enquête sur l'ensemble de l'évangile. Plus modestement nous tenterons de mettre à jour, sur un texte précis – ici Jean 4 – la fonction que l'évangéliste lui assigne dans l'ensemble du chapitre. II va sans dire que nous n'opposons pas ici une lecture résolument synchronique aux méthodes historico-critiques traditionnelles. Bien au contraire, comme nous essayerons de le montrer au terme de cet article, notre étude conduit à reposer les questions historiques ouvrant ainsi la voie à la démarche diachronique.

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Articles
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Copyright © Cambridge University Press 1996

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References

2 Black, C. C., The Disciples according to Mark. Markan Redaction in Current Debate (JSNTS 27; Sheffield: Academic, 1989).Google Scholar

3 Black, C. C., The Disciples according to Mark, 275Google Scholar n. 9. L'auteur mentionne deux travaux qui abordent cette question: Schulz, A., Nachfolge und Nachahmen. Studien über das Verhältnis der neutestamentlichen Jüngerschaft zur urchristlichen Vorbildethik (Munich: Kösel, 1962) 137–44, 161–76Google Scholar; Smith, D. M., Johannine Christianity: Essays on Its Setting, Sources, and Theology (Columbia: University of South Carolina, 1984) 209–22Google Scholar. Voir également Schnackenburg, R., Das Johannesevangelium 3 (HThK 4; Freiburg/Basel/Wien: Herder, 1975) 231–45.Google Scholar

4 Sur le sujet, voir la monographie récente (et la bibliographie) de Quast, K., Peter and the Beloved Disciple. Figures for a Community in Crisis (JSNTS 32; Sheffield: Academic, 1989)Google Scholar; également, Zumstein, J., ‘Le disciple bien-aimé’, Miettes Exégéiques (Le Monde de la Bible 25; Genève: Labor et Fides, 1991) 225–35.Google Scholar

5 Ainsi, , Brown, R. E., The Community of the Beloved Disciple (New York: Paulist, 1979).Google Scholar

6 On dénombre 78 emplois du terme chez Jean. Par comparaison: Matthieu: 72; Marc: 46; Luc-Actes: 65.

7 Dans la suite de cet article, c'est ainsi que nous désignerons le rédacteur de 1'éVangile dans son état actuel.

8 Parmi les contributions les plus récentes, mentionnons Olsson, B., Structure and Meaning in the Fourth Gospel: A Textual-Linguistic Analysis of Jn 2:1–11 and 4:1–42 (ConBib 6; Lund: Gleerup, 1974)Google Scholar; Vouga, P., Le cadre historique et l'intention théologique de Jean (Beauchesne Religions 3; Paris: Beauchesne, 1978) 2436Google Scholar; Leidig, E., Jesu Gespräch mit der Samaritanerin und weitere Gespräche im Johannesevangelium (Theologische Dissertationen 15; Bâle: F. Reinhardt, 1981)Google Scholar; Hugry-Clergeon, C., ‘De Judée en Galilée. Etude de Jean 4,1–45’, NRT 113 (1981) 818–30Google Scholar; Chappuis, J. M., Jésus et la Samaritaine. La géométrie variable de la communication (Genève: Labor et Fides, 1982)Google Scholar; Cantwell, L., ‘Immortal Longings in sermone humili. A Study of John 4,5–26’, SJT 36 (1983) 7386CrossRefGoogle Scholar; Lenglet, A., ‘Jésus de passage parmi les Samaritains. Jn 4/4–42’, Biblica 66 (1985) 493503Google Scholar; Okure, T., The Johannine Approach to Mission. A Contextual Study of John 4:l–42 (WUNT 31; Tübingen: Mohr, 1988)Google Scholar; Botha, J. E., Jesus and the Samaritan Woman. A Speech Act Reading of John 4:1–42 (NT.S 65; Leyde: Brill, 1991)CrossRefGoogle Scholar; Link, A., ‘Was redest du mit ihr?’ Eine Studie zur Exegese-, Redaktions- und Theologiegeschichte von Joh 4,1–42 (BU 24; Regensburg: F. Pustet, 1992)Google Scholar, cf. particulièrement 6–177: état de la question sur l'exégèse de Jn 4 depuis la période patristique jusqu'à nos jours.

9 Sur l'ironie et le malentendu johanniques, voir tout particuliérement le travail de F. Vouga, Le cadre historique de Jean, chapitre premier: ‘L'argumentation par le malentendu et l'ironie’, 15–36. Également, Marguerat, D., ‘L'évangile de Jean et son lecteur’ (Le temps de la lecture. Exégèse biblique et sémiotique. Mélanges offerts à Jean Delorme [Paris: Cerf, 1993]) 305–24Google Scholar, spécialement p. 309–16 et notes 11 et 15.

10 Ce point a été bien mis en évidence par Schnackenburg, R., Das Johannesevangelium 1 (HThK4; Freiburg/Basel/Wien: Herder, 1967) 456.Google Scholar

11 Une rapide enquête sur quelques commentaires du quatrième évangile est significative. Chez Bultmann, R., Das Evangelium des Johannes (KEK 2; Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 12me éd. 1952) 143–8Google Scholar, Brown, R. E., The Gospel according to John I–XII (AncB 29; New York: Doubleday, 1966) 164–89Google Scholar, Schnackenburg, R., Das Johannesevangelium, 1.478–88Google Scholar, Haenchen, E., Das Johannesevangelium: ein Kommentar (Tübingen: Mohr, 1980) 246–8, XGoogle Scholar. Léon-Dufour, , Lecture de l'évangile selon Saint Jean 1 (Paris: Seuil, 1989) 380–91Google Scholar, l'interprétation des versets 31–8 n'est pas articulée avec une compréhension globale du rôle des disciples dans l'ensemble du chapitre. Deux travaux déjà mentionnés portent cependant une attention toute spéciale aux disciples, ceux de F. Vouga, Le cadre historique de Jean et A. Lenglet, Jésus de passage parmi les Samaritains. Nous reviendrons sur les arguments souvent suggestifs deces auteurs; remarquons pourtant que l'un et l'autre ne prennent pas en compte les w. 1–2 dans leur argumentation.

12 Notre perspective de lecture synchronique nous permet de laisser de côté la question des sources du passages qui reste ouverte: nul doute néanmoins que le texte est l'aboutissement d'un long processus dont nous avons sous les yeux le résultat final. Cf. sur la question, les commentaires de R. Bultmann, Das Evangelium des Johannes et E. Haenchen, Das Johannesevangelium, spécialement 252–6; également Boismard, M.-E.Lamouille, A., Synopse des quatre évangiles 3: L'ivangile de Jean (Paris: Cerf, 1977) 128–44Google Scholar et A. Link, ‘Was redest du mit ihr?’, 178–324.

13 On sait que la mention du v. 44 (‘Car Jésus lui-même témoignait qu'un prophète n'a jamais d'honneur dans sa propre patrie’) constitue un lieu de controverse dans l'interprétation. Avec Lenglet, A., Jésus de passage parmi les Samaritains, 494Google Scholar n. 2, X. Léon-Dufour, , Lecture de I'ivangile selon Saint Jean, 339Google Scholar, les deux suivant Willemse, J., ‘La Patrie de Jésus selon Saint Jean, iv.44’, NTS 11 (19641965) 349–64CrossRefGoogle Scholar, il parait plus logique de supposer que chez Jean, la ‘Judée’ est la patrie de Jésus. Ce qui donne leur cohérence aux v. 1–3 par rapport aux vv. 42–5. ‘La patrie réelle de Jésus n'est done pas, selon Jn, l'endroit de son origine terrestre mais le lieu où se joue éminemment sa mission personnelle’ (X. Léon-Dufour, Lecture de I'évangile selon Saint Jean, 339–40).

14 Vouga, Selon F., Le cadre historique de Jean, 25Google Scholar, les vv. 46–54 doivent être rattachés à notre passage: ‘Le théme de ce récit est: Jésus donne la vie et la foi; il illustre done les entretiens qui précédent.’ Nous n'avons pas à nous prononcer sur cette question puisque la figure des disciples n'apparait pas dans ces versets. II reste que tout découpage est arbitraire puisqu'il opère une coupure artificielle dans un récit plus large. Avec le découpage proposé1 nous avons simplement voulu isoler une unité thématique dont nous n'ignorons pas qu'elle appartient à un cadre plus large. De fait, c'est même un ensemble plus vaste qu'il faudrait ici prendre en compte, puisque les vv. 46 et 54 font explicitement allusion à l'épisode de Cana (2. 1–11).

15 Lenglet, A, Jésus de passage parmi les Samaritains, 494Google Scholar; tout en souscrivant à cette opinion, nous ne voyons pas de raison d'exclure ce qui constitue les limites de ce récit, a savoir les vv. 1–2 et 43–5.

16 Lenglet, A., Jésus de passage parmi les Samaritains, 496.Google Scholar

17 Avec Léon-Dufour, X., Lecture de l'évangile selon Saint Jean, 342Google Scholar, contre Nestlé-Aland, , Novum Testamentum Graece (Stuttgart: Deutsche Bibelgesellschaft, 27me éd. 1993)Google Scholar nous optons pour la leçon avec κύριος: est ainsi soulignée la connaissance surnaturelle de Jésus qui n'est pas au bénéfice d'un réseau de renseignements particulièrement efficace mais qui est le Révélateur omniscient.

18 Débat littéraire: le v. 2 est-il ou non une glose? débat théologique: le paralléle voulu entre 4.1–2 et 3.22–30 pose la question des relations que le quatriéme évangile cherche à établir entre Jésus et Jean-Baptiste; débat historique enfin: sur l'origine du baptême chrétien. Sur toutes ces questions, un bon elat chez Légasse, S., Naissance du Baptême (Paris: Cerf, 1993) 71–9.Google Scholar

19 Que ce verset 2 soit de la main de l'évangéliste ou d'un glossateur n'importe pas ici. Dans la deuxième hypothèse nous aurions ici les conséquences d'une première réception du texte sur son interprétation.

20 Pour Léon-Dufour, X., Lecture de l'´vangile selon Saint Jean, 382Google Scholar: ‘La “volonté du Père” est une notion éminemment positive, elle implique le dessein de salut dans toute son ampleur, comme l'a montré en d'autres termes le texte de 3.16–17.’

21 Le lecteur va ainsi apprendre que ‘faire des disciples’ (4.1) équivaut à ‘faire la volonté du Père’ (4.34 et 6.38) c'est a dire “faire” que les hommes qui croient en Jésus aient la vie éternelle (6.39–40).

22 Avec quelque bon sens beaucoup font remarquer que s'il s'agit d'une glose secondaire, on ne comprend pas pourquoi la correction n'est pas faite en 3.22 (dans ce sens déjà Bultmann, R., Das Evangelium des Johannes, 128Google Scholar, n. 4). Faut-il ici parler d'un respect pour la tradition?

23 Dans un sens similaire, S. Légasse, Naissance du Baptême, 74–5: il s'agit, pour l'évangéliste, de souligner le fait qu'il n'y a ni divergence ni séparation entre Jean-Baptiste et Jésus, étant entendu que le second est supérieur au premier.

24 Il n'est bien sur pas exclu que le texte se fasse ici l'écho d'un débat entre les communautés chrétinnes et le judaïsme de l'époque.

25 Nous rejoignons ici des hypothèses de la critique historique. Ainsi, pour Légasse, S., Naissance du Baptême, 74Google Scholar, la correction du v. 2 a pour but d'éviter que l'on assimile l'activité de Jésus à celle du Baptiste et qu'ainsi on diminue la personne de Jésus. Dans le même sens, Brown, R. E., The Gospel according to John I-XII, 164.Google Scholar

26 Haenchen, Ainsi E., Das Johannesevangelium, 239–40Google Scholar: ‘Aber das Oftenbarungsgespräch Jesu mit der Frau forderte Einsamkeit, welche die Jünger nicht stören.’ Voir aussi Lenglet, A., Jésus de passage parmi les Samaritains, 493503Google Scholar, cf. 499: l'absence des disciples manifeste ‘que la conversation dans laquelle Jésus suscite la foi de la femme est chose absolument personnelle’.

27 Sur ce point, la lecture de Lenglet, A., Jésus de passage parmi les Samaritains, 499Google Scholar, nous paraît trop positive; pour lui, l'absence des disciples ‘est en même temps présence dans la ville. Leur communion avec la vie dans la ville prépare l'entrée en scène des Samaritains (v. 28)’. Selon nous la présence des disciples dans la ville est marquée du sceau de la stérilité et seule la femme, en témoignant de ce que Jésus lui a dit, prépare la venue des Samaritains.

28 Pour Léon-Dufour, X., Lecture de l'évangile selon Saint Jean, 379Google Scholar, la seconde question doit se traduire, non pas ‘Pourquoi lui parles-tu?’ mais ‘De quoi lui parles-tu?’ La question porte cependant ici sur la relation avec la femme et non sur le contenu des paroles.

29 Avec Lenglet, A., Jésus de passage parmi les Samaritains, 500Google Scholar et Léon-Dufour, X., Lecture de l'évangile selon Saint Jean, 380.Google Scholar

30 Que la foi soit, chez Jean, un processus évolutif, cela est montré de façon pertinente par Zumstein, J., ‘L'évangile johannique: une stratégie du croire’, Miettes Exégétiques, 237–52Google Scholar. Pour l'auteur qui emprunte à G. Theissen l'expression d'‘herméneutique étagée’ l'évangéliste veut ainsi ‘faire passer le lecteur d'un croire élémentaire à un croire achevé au sens johannique’ (cf. 244).

31 Léon-Dufour, X., Lecture de l'évangile selon Saint Jean, 385–6.Google Scholar

32 Léon-Dufour, Avec X., Lecture de l'évangile selon Saint Jean, 389.Google Scholar

33 Qui sont les ἅλλοι, outre bien sur Jésus? Jean-Baptiste, les prophètes, tous ceux qui annoncent l'Évangile? Voir, à ce sujet, Bultmann, R., Das Evangelium des Johannes, 147–8Google Scholar; Schnackenburg, R., Das Johannesevangelium, 486Google Scholar; Haenchen, E., Das Johannesevangelium, 247–8Google Scholar; Léon-Dufour, X., Lecture de l'évangile selon Saint Jean, 390Google Scholar; Cullmann, O., ‘La Samarie et les origines de la mission chrétienne. Qui sont les ἅλλοι de Jean 4,38?’, Des Sources de l'Evangile à la formation de la théologie chrétienne (Neuchâtel: Delachaux et Niestlé, 1969) 43–9Google Scholar; du même auteur, Le milieu johannique (Neuchâtel: Delachaux et Niestlé, 1976) en particulier 63–87. Également Neugebauer, J., ‘Die Textbezüge von Joh 4,1–42 und die Geschichte der johanneischen Gruppe’, ZNW 84 (1993) 135–41.Google Scholar

34 A strictement parler cependant, la Samaritaine n'est jamais envoyée en mission par Jésus. Le chapitre 4 ne parle d'ailleurs de mission que pour Jésus et les disciples. C'est là une nuance importante qui rejoint la remarque faite précédemment selon laquelle les disciples ne jouent pas le même rôle que la femme. Reste, qu'au terme du chapitre, la Samaritaine, par son attitude, devient une figure exemplaire pour les disciples.

35 Le jeu de relation qui s'établit entre la Samaritaine et ses co-religionnaires n'est pas sans évoquer les mots de Kierkegaard, S., Les Miettes Philosophiques (Paris: Seuil, 1964)Google Scholar au sujet du témoignage du contemporain pour l'homme des générations postévieures; cf. 164: ‘Il peut lui dire qu'il a lui-même cru ce fait, ce qui n'est pas du tout à proprement parler une communication … mais ne fait que donner une occasion’; de manière similaire le témoignage de la Samaritaine consiste à inviter les gens de la ville à ‘venir voir’ Jésus qui, affirme-t-elle, ‘m’a dit tout ce que j'ai fait' (v. 29). En outre, toujours pour Kierkegaard, Les Miettes Philosophiques, 166–7: ‘le croyant … donne justement l'information de telle façon que personne ne peut l'accepter immédiatement’; là encore, dans notre texte, les Samaritains ne croient pas en Jésus uniquement à cause des paroles de la femme mais pour l'avoir eux-mêmes entendu. Le rapprochement entre Jn 4 et le philosophe danois est proposé par Bultmann, R., Das Evangelium des Johannes, 148–9Google Scholar; contre, Haenchen, E., Das Johannesevangelium, 251–2Google Scholar. Ici nous semble-t-il, l'évangéliste réfléchit à la question des médiations: seul le témoignage d'une rencontre avec le Révélateur peut faire office de médiation. Dans le même sens l'episode de Marie de Magdala au tombeau (20.11–18, cf. v. 18).

36 Dans le même sens, Vouga, F., Le cadre historique de Jean, 34Google Scholar: ‘Si la Samaritaine ne parvient pas à comprendre ce qu'est l'eau de la vie, le lecteur, lui, le sait parfaitement et la femme pourrait bien, au bout du compte, devenir la victime du ridicule. Fort malheureusement pour le lecteur, ce ne sont pas les Juifs, la Samaritaine et Pilate qui sont victimes de cette ironie, mais également les disciples … Or, comme nous devrons encore le souligner, les disciples ont eux aussi, dans l'évangile de Jean, un caractère paradigmatique: ils représentent de manière exemplaire la communauté des croyants.’

37 Dans le même sens, Lenglet, A., Jésus de passage parmi les Samaritains, 500Google Scholar: ‘La moisson des disciples parait comme le fruit du labeur missionnaire de Jésus.’

38 Pour le dire avec Kierkegaard, S., Les Miettes Philosophiques, 164Google Scholar: elle est l'‘occasion’ qui permet la rencontre avec Jésus.

39 L'évangile de Jean n'est pas celui de Marc!

40 Rappelons que c'est l'hypothèse défendue par Cullmann, O., Le milieu johannique, qui souligne, p. 68Google Scholar, une ‘très étroite parents’ sinon une identity entre les Hellénistes de Jérusalem autour d'Étienne et le groupe johannique. Cullmann poursuit en parlant d'un ‘enracinement du discours d'Étienne comme de l'évangile de Jean dans le judaïsme hétérodoxe, surtout dans la théologie samaritaine’. Une telle hypothèse permettrait d'interpréter un certain nombre de détails du texte d'une manière originale. Ainsi, en supposant que la communauté johannique ait bien intégré la ‘Grande Église’, la mention des disciples qui baptisent (v. 2) peut être comprise comme une allusion à la volonté de cette dernière de faire passer les chrétiens johanniques par le baptême officiel; la suite du chapitre servant alors de revendication des chrétiens johanniques en soulignant que leur foi, pour n'avoir pas suivi le canal ‘officiel’, n'en est pas moins authentique. Dans le même sens, le ἄλλοι du v. 38 peut être compris comme une revendication de ces mêmes chrétiens a l'endroit de la Grande Église: elle a moissonné dans un champ où d'autres (les membres de la communauté johannique) ont déjà travaillé Cullmann, Pour, Le milieu johannique, 76–7Google Scholar: ‘Les ἅλλοι qui ont “travaillé” en Samarie ne sont autres que les Hellénistes, les v´ritables missionnaires de ce pays. Pierre et Jean n'y sont venus que par la suite (Act. 8.14), envoyé;s par les disciples de J´rusalem: ils sont “entr´s dans le travail” des ἅλλοι Dans ce cas, l'évangéliste tient manifestement à rendre justice à ces Hellénistes en refusant une surestimation du groupe de Pierre. La raison doit être cherchée dans un lien particulier entre le milieu johannique et les “Hellénistes.”’ L'hypothèse historique de J. Neugebauer, ‘Die Textbezüge von Joh 4,1–42’, 141 est un peu différente: ‘Wenngleich der Text die ἅλλοι in V. 38 als Samaritaner kennzeichnet, sind die Parallelen von johan-neischer und hellenistischer Theologie dennoch nicht zu leugnen. Soil dieser Befund für die Auslegung von Joh 4 fruchtbar gemacht werden, heiβt das, daβ die Hellenisten nicht als ἅλλοι, die vorher gesät und sich abgemüht haben, in Frage kommen, sondern nur als die Gruppe johanneischer Jünger, die später in die Arbeit eintreten.’