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Inscriptions de l'hippodrome de Tyr

Published online by Cambridge University Press:  16 February 2015

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L'hippodrome de Tyr est l'un des mieux conservès du monde antique. Les malheurs du temps et la mort de l'èmir Maurice Chèhab, qui en avait dirigè la fouille, n'en ont pas encore permis la publication scientifique. Des inscriptions y ont ètè trouvèes, dont l'èmir Chèhab m'avait confiè le relevè et la publication. Les èvènements du Liban ont interrompu ces travaux. Les inscriptions de l'hippodrome sont encore inèdites; des rèvisions et quelques complèments d'information s'imposent, peut-être difficiles à effectuer ou à obtenir, car il est à craindre que plus d'un document n'ait ètè perdu ou dètèriorè durant ces annèes dramatiques. J'ai toutefois souvent eu l'occasion de faire mention des plus importantes de ces inscriptions. La bienveillante autorisation de la Direction Gènèrale des Antiquitès du Liban me permet d'en donner ici les textes eux-mêmes. Cette première prèsentation du dossier anticipe une èdition plus critique et un commentaire plus complet, qui devraient prendre place dans le deuxième volume, en prèparation, consacrè aux inscriptions dècouvertes dans les fouilles de Tyr.

Ces inscriptions, peu nombreuses, forment trois groupes. L'un comprend trois mosaïques de pavement, conservèes en place, qui ont quelque peu souffert des èvènements. Un deuxième groupe est celui d'inscriptions sur fragments de colonnes, dont il n'est pas possible de dèterminer avec toute la prècision ou la certitude souhaitable les lieux de dècouverts, et dont je ne sais ce qu'elles sont devenues; ces inscriptions indiquaient les emplacements rèservès, sur les gradins, aux deux grandes factions, à d'autres groupes ou à certains personnages. Un troisième groupe est celui d'inscriptions peintes qui, près des accès et sous les galeries de l'hippodrome, marquaient les emplacements rèservès aux commerçants; dèjà difficiles à dèchiffrer avant 1975, ces inscriptions sont aujourd'hui apparemment effacèes; je n'ai pu en retrouver aucune lors de brèves visites en 1997 et 1998.

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Archeological Reports and Notes
Copyright
Copyright © Journal of Roman Archaeology L.L.C. 2002

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References

1 Voir provisoirement Chéhab, M., “Le cirque de Tyr,” in Archéologia (02 1973) 20 Google Scholar; Humphrey, J, BASOR 213 (1974)Google Scholar surtout 41-43 sur Tyr; id., Roman circuses: arenas for chariot racing (Londres 1986) 461–477. Voir aussi, pour comparaisons, Campbell, W. A., “The circus,” in Antioch on the Orontes, I (Princeton, N.J 1934)Google Scholar; Ostrasz, A. A., “The hippodrome of Gerasa,” Syria 66 (1989) 5177 CrossRefGoogle Scholar; Dagron, G., “L'organisation et le déroulement des courses d'après le Livre des Cérémonies ,” Travaux et Mémoires 13 (2000) 1200 Google Scholar.

2 Voir notamment Acta XIII Cong. Int. Arch. Christ. III (Città del Vatricano-Split 1998), “Tyr, la nécropole et ses inscriptions,” 685-91.

3 Qu'il me soit permis de remercier vivement J. Humphrey de m'avoir demandé et d'avoir patiemment attendu cet article.

4 Voir mon article Syrie romaine, de Pompée à Dioclétien,” JRS 68 (1978) 153-54, avec n.122Google Scholar (renvoi à Seyrig, H., Antiq. Syr. III, 151 Google Scholar; Eissfeld, O., RE [1948] 1900 s.v. “Tyros”Google Scholar; Chéhab, M., MélBeyrouth 38 (1962) 3133)Google Scholar.

5 Meshorer, Y., Ancient means of exchange, weights and coins, The Hecht Museum Collection (Haifa 1998)Google Scholar n° 625.

6 Cf. Le Quien, M., Oriens christianus in quatuor Patriarchatus digestus (Paris 1740)Google Scholar t. II, 797 suiv.; Devresse, R., Le Patriarcat d'Antioche depuis la paix de l'Église juscqu'à la conquête arabe (Paris 1945)Google Scholar.

7 Schwartz, E., Acta Conciliorum Oecuménicorum II (1936) 102, 104 Google Scholar.

8 Id., ACOec. II, 86 (index des cités episcopales), 115, 126.

9 Id., ACOec. III (1940), 83.

10 Le souci de marquer sa primauté s'est exprimé dans le monnayage de Tyr; une monnaie (Meshorer [supra n.5] n° 626), datée de l'an 203 de Tyr soit 77/78 après J.-C, porte la légende A. AU. IER. ASU. Les trois dernières abréviations sont bien connues: Tyr est une ville “autonome, sainte, inviolable”; le premier sigle alpha est à prendre en valeur numérique et à comprendre comme signifiant “première”: Tyr est la “première”, non pas de toute la province (dont la capitale et la métropole est Antioche), mais de toute la Phénicie, à cette époque l'une des grandes circonscriptions de la province de Syrie. Le souci d'affirmer le rang de la cité est commun à toute l'époque impériale et à l'antiquité tardive. Voir Robert, L., “La titulature de Nicée et de Nicomédie. La gloire et la haine,” HSCP 81 (1977) 139 Google Scholar = OMS VI, 211-49 (fondamental); récemment, Collas-Heddeland, E., “Le culte impérial dans la compétition des titres sous le Haut-Empire. Une lettre d'Antonin aux Éphésiens,” REG 108 (1995) 410–29CrossRefGoogle Scholar. Sa thèse, Néocorie impériale (Université de Paris IV, 1993), porte un sous-titre (De la rivalité à la primauté) qui exprime exactement, pour une époque plus ancienne, le mouvement même que nous croyons possible de reconnaître dans l'inscription du vestiaire des Bleus.

11 Rappelons ici que leur hostilité réciproque avait poussé Tyr et Béryte à prendre chacune un parti opposé dans les guerres civiles qui donnèrent l'empire à Septime Sévère (Hérodien 3.2.7-9: prirent le parti de Septime-Sévère, en Syrie les gens de Laodicée par haine (μίσϵι) des gens d'Antioche, en Phénicie les Tyriens par hostilité envers les Bérytiens, κατὰ δὲ Φοινίκην Τύριοι Βηρυτίων ἔχθϵι; on appréciera la nuance.

12 Cf. Mouterde, R., Regards sur Béryte phénicienne, hellénistique et romaine (Beyrouth 1966 = MélBeyrouth 40.2) 3538 Google Scholar, renvoyant à Collinet, P., Histoire de i'École de droit de Beyrouth (1925) 152 Google Scholar.

13 Tout à fait différente de celle que présentent toutes les inscriptions latines du IIIe s. découvertes dans les fouilles de Tyr (j'en prépare la publication), l'écriture me paraît d'une date bien postérieure à celle que croit pouvoir lui assigner Chéhab, M. (BMusBeyr 33 [1983] 129, pls. XIV-XV)Google Scholar; les ressemblances avec l'écriture de monnaies tyriennes d'époque sévérienne me paraissent bien faibles.

14 Chéhab ibid. 126. F. Millar, citant cette inscription (“The Roman coloniae of the Near East: a study of cultural relations,” dans Solin, H. et Kajava, M., Roman Eastern Policy and other studies in Roman history [Helsinski 1990] 36)Google Scholar, signale (n.130) que nous devions, J. Mallon, M. Christol, A. Magioncalda et moi- même, donner une étude détaillée de cette inscription; les circonstances amenèrent l'abandon de l'article projeté, et je suis resté avec le remords d'avoir eu scrupule d'indiquer à F. Millar la bonne lecture, qui est la suivante: Domitio Ulpiano, praefecto I praetorio, eminentissimo viroiurisconsulto, item praefecto ∣ annonae sacrae Urbis, SeveriaFelix Aug. Tyrior. Col. metropol.patria (à l'avant-dernière ligne, les vestiges des deux premières lettres T, Y, du nom Tyrior[um] sont bien visibles sur la pierre et sur la photographie d'estampage publiée par Chéhab [supra n.13] pl. XV).

15 Cf. mon Inscriptions grecques et latines découvertes dans les fouilles de Tyr (1963-1974), I: Les inscriptions de la nécropole (= BMusBeyr 29 [1977]) 123–24Google Scholar.

16 Le nom Ἴλλος ou Ἴλλους (ou Ἰλλοῦς) est bien attesté dans l'antiquité tardive; vor PLRE 2. 586-90, s.v. Illus. Voir Dagron, G. et Feissel, D., Inscriptions de Cilicie (Paris 1987) 5354 Google Scholar, avec n.23.

17 Mentzou, K. P., Συμβολαι ϵἰς τὴν μϵλϵτὴν τοῦ οἰκονομικοῦ καὶ κοινωνικοῦ βίου τῆς πρῶιμου βυζαντινῆς πϵριοδου (Athènes 1975) 1824 Google Scholar.

18 Cf. Sartre, M., Trois études sur l'Arabie romaine et byzantine (Coll. Latomus 178, 1982) 107, n° 78 et 79Google Scholar; Roueché, C., Aphrodisias in late antiquity (Londres 1989) 92 Google Scholar.

19 Cf. RÉG 1992, Bull, épigr. n° 643.

20 Claude, D., Die byzantinische Stadt im 6. Jahrhundert (München 1969) 147 Google Scholar.

21 CJ 10.56.1 (éd. Krueger p.423) et des papyrus d'Oxyrhinque rangent la πατϵρία parmi les mimera municipaux; Dagron et Feissel (supra n.16) 219.

22 Voir Feissel ibid. Appendice I, “Nouvelles données sur l'institution du πατὴρ τῆς πόλϵως”; Roueché (supra n.18) 77-78.

23 Roueché ibid. 101.

24 Schwartz, ACOec III, 85-90.

25 Sur le calendrier de Tyr, voir Grumel, V., La chronologie (Traité d'études byzantines I; Paris 1958) 173–74Google Scholar; Rey-Coquais (supra n.15) 134.

26 Les lieux présumés de découverte des inscriptions marquant des emplacements réservés aux factions sur les gradins (nos n° 5-8) semblent indiquer que, dans l'hippodrome de Tyr, Bleus et Verts se faisaient face de part et d'autre de la piste, dans les zones proches des carceres.

27 Cependant, Cameron, A., Circus factions: Blues and Greens at Rome and Byzantium (Oxford 1976)Google Scholar, nie toute localisation topographique des factions dans la ville.

28 Gascou, J., CdÉ 58 (1983) 226–28Google Scholar; AnTard 5 (1997) 377 Google Scholar.

29 En Égypte, les papyrus semblent bien mettre en rapport factions et quartiers: voir Matter, M., “Factions et spectacles de l'hippodrome dans les papyrus grecs à Hermoupolis de Thébaïde. Étude préliminaire,” Ktéma 21 (1996) 151–56Google Scholar, notamment 152.

30 Gascou (supra n.28).

31 Χριστοϕιλοπούλου, A., “Οἱ ἔκτος τῆς Κωνσταντινουπόλϵως βυζαντινοὶ δῆμοι,” Χαριστήριον ϵἰζ Α. Κ. Ὀρλάνδον, 2 (Athènes 1966) 329–32Google Scholar.

32 Rey-Coquais (supra n.15) 95, n° 168. Le haut de la dalle a été martelée et une nouvelle inscription a été gravée en-dessous de la zone martelée.

33 Le nom Népos est connu à Tyr dans une inscription agonistique d'époque sévérienne (inédite).

34 Sur de telles inscriptions de τόπος pour des boutiquiers, voir Dagron et Feissel (supra n.16) 22.

35 Ainsi, parmi beaucoup d'autres, dans la Bible, Simon, fils de Mattathias (I Macc. 2:1), Simon, fils d'Onias, grand-prêtre (Si 50:1), Simon-Pierre, l'Apôtre (Jn 1:40-42), Simon, père de Judas Iscariote (Jn 6:71; 13:2), Simon de Cyrène (Lc 23, 26); et, dans les inscriptions, Simon sur un sarcophage de Tibériade, H? Lifshitz, RBibl 1969, 92-94, n° 5 Q- et L. Robert in REG 1969, Bullépig. n° 589); Simon sur plusieurs ossuaires trouvés dans la vallée du Cédron, Avigad, N., IEJ 12 (1962) 112 Google Scholar (J. et L. Robert in REG 1963, Bull épig. n° 285).

36 RBibl 1905, 576 Google Scholar; Frey, J.-B., CIJ I, n° 800Google Scholar.

37 Cf. Bernand, A., De Koptos à Kosseir (Leyde 1972) 51 Google Scholar, n° 20, avec renvoi au Namenbuch de Preisigke.

38 Cf. REG 1967, Bull épig. n° 644. Nombreux exemples dans Frey, CIJ II, n° 855, 862, 863, 867, 873 (qui est une plaque de marbre de Beyrouth: Renan, E., Mission de Phénicie [Paris 1864–74Google Scholar; rééd. Beyrouth 1998] 348; Waddington, IGLSyr [Paris 1870; rééd. Rome 1968] n° 1854c; aujourd'hui au Musée National de Beyrouth); 910, 943, 956, 957, 961, etc.

39 Cf. REG 1961, Bull. épig. n° 810, et REG 1963, Bull. épig. n° 283.

40 Cf. Gatier, P.-L., Syria 62 (1985) 312 CrossRefGoogle Scholar, ησ 4, inscription funéraire de Gérasa. Il y avait dans la région d'Apamée-sur-l'Oronte, au VIe s., un monastère de Sainte Matrona ( Schwartz, E., ACOec III, 107 Google Scholar); sainte Matrona figure dans les mosaïques de Saint-Georges de Thessalonique, et un monastère fortifié de Sainte Matrona existait hors les murs de Thessalonique ( Feissel, D., Recueil des inscriptions grecques chrétiennes de Macédoine du IIIe au Ve siècle [BCH Suppl. 8, 1983] 100–1, n° 105 B)Google Scholar.

41 Cf. Rey-Coquais (supra n.15) 159-60.

42 Rey-Coquais, J.-P., “Fortune et rang social des gens de métiers à Tyr au Bas Empire,” Ktéma 4 (1979) 281–92Google Scholar.

43 Rey-Coquais (supra n.15) n° 164, 167.

44 CIJ II, n°991.

45 Schwabe, M. et Lifshitz, B., Beth She'arim, II. The Greek inscriptions (Jérusalem 1967)Google Scholar n° 147 et 199.

46 REG 1976, Bull épig. n° 736.

47 Jarry (supra n.27), surtout 2ème partie, ch. 7.

48 Malalas, Chron. 386 et 395. Cf. Cameron, A., Porphyrius the charioteer (Oxford 1973)Google Scholar; Aubreton, R., Anthologie grecque 13.2, Anthologie planudéenne (Paris 1980) 68 Google Scholar.

49 Cf. Χριστοϕιλοπούλου (supra n.31) 330.

50 Doctrina Iacobi, éd. Bonwetsch, , Abh. Göttingen XII.3 (1910) 89 Google Scholar, cité par Feissel, D., REG 1989 Google Scholar, Bull épig.. n° 899. La Doctrina ïacobi est un pamphlet anti-juif.

51 ACOec., III, 8589 Google Scholar. La sténographie de cette séance, ces cris, acclamations et invectives en pleine église donnent une excellente idée de ce que pouvaient être les cris de la foule lors des tumultueuses séances de l'hippodrome. Sur le synode de Tyr de 518, cf. Vassiliev, A. A., Justin the First (Dumbarton Oaks Studies 1, 1950) 154–58Google Scholar.

52 Il existait en effet à Tyr deux corporations de pêcheurs de pourpre, les κογχυλϵυταί et les κογχυλϵ ῖς, différentes par leur port d'attache et sans doute par leur statut; voir Rey-Coquais (supra n.15) 159-60.

53 Cf. Kolendo, J., “La répartition des places aux spectacles et la stratification sociale dans l'Empire romain. A propos des inscriptions sur les gradins des amphithéâtres et théâtres,” Ktéma 6 (1981) 301–15Google Scholar (traitant surtout de l'époque impériale romaine et de l'Occident).

54 Roueché, C., Performers and partisans at Aphrodisias in the Roman and Late Roman periods (Londres 1993)Google Scholar; voir aussi le CR de Gascou, J., AnTard 5 (1997) 375–77Google Scholar.