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La Chute De La Dynastie Des Sisse: Considerations Sur La Dislocation De L'Empire Du Ghana A Partir De L'Histoire De Gao

Published online by Cambridge University Press:  13 May 2014

Dierk Lange*
Affiliation:
Université de Bayreuth

Extract

Les Sissé étaient un clan royal établi au Ghana dont le règne s'étendait au moins jusqu'à l'époque almoravide. La plupart des historiens partagent en effet la conviction que l'empire du Ghana des auteurs arabes correspond au Wagadou de la tradition soninké et de ce fait ils estiment que les Sissé connus par la tradition furent les rois du Ghana. Mais, malgré ces identifications plausibles il est évident que la reconstruction de l'histoire du plus ancien empire ds l'Afrique occidentale qui en ressort est fondée sur des bases fragiles. La fragilité de cette reconstruction devient éclatante quand on se tourne vers la question de la dislocation du Ghana.

Jusqu'à une date récente l'opinion prévalait que le Ghana fut l'objet d'une conquête par les Almoravides à la suite de laquelle sa vitalité fut brisée. D. Conrad et H. Fisher ont pris le contre-pied de cette opinion en soutenant que ni les textes écrits, ni les traditions orales ne portaient trace d'une telle conquête. Ils contestent l'existence d'une rupture dynastique correspondante et ils nient que le Ghana fut affaibli par l'intermède almoravide. D'autres voix se sont levées qui mettent en évidence les dangers d'une approche trop littéraliste. Mais malgré les efforts déployés une quasi-certitude ne fut jamais mise en question: l'emplacement de l'empire du Ghana. Pour les auteurs concernés l'identité entre le Ghana et le Wagadou constituait un problème, mais la solution de ce problème fut toujours cherchée dans la convergence des différentes indications sur Koumbi Saleh en tant que capitale de l'empire des Sissé et donc des Soninké.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © African Studies Association 1996

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References

Notes

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26. Sauvaget, , “Épitaphes,” 428.Google Scholar

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28. Ibid., 435.

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51. On peut y voir comme preuve l'ouvrage récent de G. Dieterlen et D. Sylla qui, tout en traitant exdusivement du Wagadou, porte dans son titre principal le nom du Ghana (L'empire de Ghana).

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64. L'élimination de la nasale ne pose pas de problèmes puisque al-Maghīlī et al-Saʿdī écrivent Saghay et non pas Sanghay (Ajwiba, éd. Hunwick, J. O., Sharīʿa in Songhay, Oxford [1985], 14Google Scholar; T. al-Sūdān, 2, 4, 6, 7; v.a. T. al-Fattāsh, 24, 25, 31, 32, 75 n. 6).

65. Ibid., 214-7.

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70. Corpus, 174.

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79. On notera que le terme akkadien damqu signifie “bon, de bonne famille, bienveillant, gracieux,” CAD, 3, 68–73.

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82. T. al-Fattāsh, 332. Le T. al-Sūdān porte ici le nom de Fay (3/tr. 4).

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90. T. al-Sūdān 152–3/tr. 235–7. Ces rois fantoches étaient encore en place à Tombouctou au milieu du XVIIe siècle (T. al-Fattāsh, 327).

91. Dans mon article sur le Mali ancien je m'en tiens à la conception antérieure selon laquelle le Wagadou éait situé à l'ouest de la région lacustre du Niger (“Altes Mali,” 610-21).

92. Corpus, 79-81.

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115. Ibid.

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117. Corpus, 98–99. Le texte anglais est ici fautif car les auteurs omettent de traduire ʿalayhum qui se rapporte aux habitants de Tadmekka et de N.s.lā (al-Zuhrī, K. al-Jaʿrāfiyya, éd. Hadj-Sadok, M., Bulletin des études orientales XXI [1968], 181).Google Scholar

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123. Corpus, 80.

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127. La date de la mort d'Abū Bakr est signalée par Ibn Abī Zarʾ (Corpus, 248) et confirmée par des éléments numismatiques (Hazard, H. W., The Numismatic History of Late Medieval North Africa, New York, 1952, 99Google Scholar).

128. Corpus, 333. Ibn Khaldūn dit explicitement que les Soso règnaient sur le Ghana (sans doute en tant que que lignage royal) et qu'ils se convertirent à l'Islam lors de la conquête (almoravide) du Ghana (Corpus, 322, 421n1). Cette situation n'avait pas encore changé à son époque (Corpus, 322), malgré l'expansion du Mali entraînant la soumission des rois du Ghana (Corpus, 333). Il n'y a done pas lieu de déformer le texte d'Ibn Khaldūn, comme le fait Stephan Bühnen, pour faire des Soso un peuple conquérant venu du sud (In quest of Soso,” History in Africa, 21 [1994], 47Google Scholar). En réalité même si les Soso du Sahel avaient à l'origine quelque chose en commun avec ceux de la Guinée, rien ne prouve qu'au Moyen Age le nom s'appliquait à une seule et même entité collective. Cuoq se rapproche des faits quand il distingue, en suivant Levtzion (Ancient Ghana, 50), entre les Soninké du sud (les Soso) et ceux du nord, tout en signalant que les premiers ‘réoccupaient’ le Ghana en tant que ‘héritiers des anciens rois’ (Islamisation, 60).

129. Sur cette date voir le passage de la Riḥla d'al-Sarakhsī cité par al-Maqqarī (Corpus, 372, 433n9).

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131. Voir supra n. 65.

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137. Ibid., 291.

138. Avant l'émergence des Almoravides les Massufa contrôlaient la route caravanière passant de Sidjilmasa par Awdaghost au Ghana (Corpus, 49 [Ibn Ḥawqal], 65 [al-Bakrī]). D'après Ibn Khaldūn ce fut une guerre entre des Lamtuna et des Massufa qui obligea ʿAbū Bakr b. ʿUmar de retourner avant l'accomplissement de la conquête du Maghreb au Sahara (Corpus, 330).

139. Corpus, 333.