Hostname: page-component-848d4c4894-wg55d Total loading time: 0 Render date: 2024-05-03T06:41:18.076Z Has data issue: false hasContentIssue false

Changer de paradigmes dans les approches de la schizophrénie : de Bleuler aux hypothèses actuelles

Published online by Cambridge University Press:  17 April 2020

P.-M. Llorca*
Affiliation:
Fondation fondamental, réseau des centres experts schizophrénie, CHU Clermont-Ferrand, université d’Auvergne EA 7280, Clermont-Ferrand, France

Abstract

L’hypothèse dopaminergique reste l’hypothèse mécanistique dominante de la schizophrénie, plus de 50 ans après sa formulation. On ignore toujours les causes de la dysrégulation dopaminergique, et certains patients ne répondent pas complètement aux traitements actuels. Il est donc nécessaire de réinterroger nos paradigmes concernant la sémiologie schizophrénique, ses mécanismes physiopathologiques et de nouvelles approches thérapeutiques. Sur un plan sémiologique, Bleuler plaçait l’atteinte des affects au premier rang des symptômes fondamentaux de la schizophrénie. L’intérêt s’est ensuite plutôt tourné vers les symptômes positifs et les troubles cognitifs. Nous proposons de présenter les travaux récents – utilisant notamment les paradigmes d’imagerie fonctionnelle – portant spécifiquement sur l’étude des émotions dans la schizophrénie. Nous évoquerons et mettrons en perspective différentes stratégies : études des cognitions sociales (reconnaissance des émotions), induction d’états émotionnels, capacité d’expression des émotions. Sur un plan biologique, des travaux récents suggèrent l’implication de perturbations de la vitamine D dans un grand nombre de troubles psychiatriques majeurs. La vitamine D exerce un rôle fondamental dans le développement et le fonctionnement du système nerveux central. Les patients souffrant de schizophrénie présentent plusieurs facteurs de risque de carence potentiels. Après avoir décrit les aspects physiopathologiques, nous présenterons les données sur le statut vitaminique dans cette population et les conséquences cliniques potentielles qui en découlent. Enfin, sur un plan thérapeutique, nous synthétiserons les données en faveur de l’implication d’une inflammation chronique du système nerveux central dans le déclenchement et le maintien d’une sémiologie schizophrénique. Nous présenterons les possibilités thérapeutiques qui peuvent potentiellement être proposées en adjonction des traitements classiques. Au cours de ces trois présentations nous aurons réinterrogé l’approche sémiologique, nos connaissances biologiques et les thérapeutiques innovantes que nous pouvons proposer aux patients souffrant de schizophrénie.

Type
S1
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2014

Déclaration d’intérêts

L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Pour en savoir plus

References

Fakra, ESalgado-Pineda, PDelaveau, PHariri, ARBlin, O.Neural bases of different cognitive strategies for facial affect processing in schizophrenia. Schizophr Res 2008;100(1–3):191–205. doi: 10.1016/j.schres.2007.11.040.CrossRefGoogle Scholar
Kring, AMElis, O.Emotion deficits in people with schizophrenia. Annu Rev Clin Psychol 2013;9:409–33. doi: 10.1146/annurev-clinpsy-050212-185538.CrossRefGoogle ScholarPubMed
McGrath, JJBurne, THFéron, FMackay-Sim, AEyles, DW.Developmental vitamin D deficiency and risk of schizophrenia: a 10-year update. Schizophr Bull 2010;36:1073–78.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Fond, GHamdani, NKapczinski, FBoukouaci, WDrancourt, NDargel, AOliveira, JLe Guen, EMarlinge, ETamouza, RLeboyer, M.Effectiveness and tolerance of anti-inflammatory drugs’ add-on therapy in major mental disorders: a systematic qualitative review. Acta Psychiatr Scand 2014;129(3):163-79. doi: 10.1111/acps.12211.CrossRefGoogle ScholarPubMed
Submit a response

Comments

No Comments have been published for this article.