Nous avons mentionné en son temps l'apparition du premier numéro du Bulletin de guerre, organe de l'Union des Femmes de France pendant la guerre. Le numéro 8 contient le compte rendu de l'assemblée générale, tenue le 7 juillet 1916, sous la présidence de M. l'amiral Fournier. Il est accompagné d'un supplément qui présente en illustrations une vue d'ensemble de l'œuvre accomplie depuis la guerre: cantines de gare, foyers du soldat, cantines-refuges, ouvriers, soupes populaires, péniches-ambulances, établissements antituberculeux et prétuberculeux, centres de rééducation, de mécanothérapie, d'héliothérapie. Au 1er mai 1916, elle avait 300 hôpitaux, plus de 20,000 infirmières et avait dépensé 36 millions. Dans cette somme figure un envoi de 50,000 fr. à la reine Marie de Roumanie; en outre, une équipe d'infirmières, sous la direction de M. l'amiral Fournier, est partie pour Bucarest.

Ce livre officiel, sorti en 1916 des presses de l'Imprimerie nationale, est préfacé par M. le prof. Louis Renault, membre de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. Il rappelle que la législation internationale sur les prisonniers de guerre est née en 1899, à la première Conférence de la paix, et à l'instigation du jurisconsulte bien connu qu'était de Martens.

La Croix-Rouge britannique poursuit l'œuvre variée et multiforme que nous avons esquissée dans notre numéro de juillet 1916.

A Salonique elle a organisé des cantines, soit postes de rafraichissements pour les blessés et malades, des cuisines pour les invalides, un home de convalescence pour les nurses. Un bureau d'information et d'enquêtes y fonctionne aussi en vue des renseignements à fournir. Le camp des réfugiés serbes est l'objet de soins particuliers. On fournit aussi d'objets de pansement, de médicaments et de lait le service de santé de l'armée serbe.

Dans l'attente d'un article résumant toute l'activité de la Croix-Rouge, que nous avons demandé au Comité central de Rome mais quo nous n'avons pas encore reçu, nous glanons dans le Journal officiel du Comité central italien les brèves nouvelles suivantes.

Par lettre du 7 décembre 1916, le consulat royal du Monténégro à Genève nous fait savoir, d'ordre du président du Conseil des Ministres, Monsieur Andriga Radovitch, que le Comité de la Croix-Rouge monténégrine, momentanément dissous par la guerre, s'est reconstitué à Paris, où se trouve actuellement le Gouvernement royal.

La Croix-Rouge norvégienne, suivant l'exemple de la plupart des Croix-Rouges, a constitué comme suit sa Commission de secours aux prisonniers de guerre à l'étranger:

MM. Torolf Prytz, président.

Par lettre du 30 octobre 1916, la Croix-Rouge roumaine nous a avisés qu'elle a constitué une Commission des prisonniers rattachée au ministère de la Guerre, en conformité des prescriptions de la Convention de La Haye.

Le Comité de Stockholm a bien voulu nous adresser le compte rendu suivant de son activité pendant la guerre, rédigé à sa demande par M. Alfred Mohn, pasteur français à Stockholm.

« Les deux années qui se sont écoulées depuis lo début des tragiques événements auxquels nous assistons ont été, pour la Croix-Rouge de Suède, des années d'activité intense. Activité au dedans et activité au dehors. Travail d'adaptation aux circonstances nouvelles et secours porté aux victimes de la guerre. C'est ce double aspect de son effort que voudraient retracer brièvement les lignes qui suivent.

Les délégués des Sociétés d'Allemagne, d'Autriche, de Hongrie et de Russie se sont de nouveau réunis, comme ils l'avaient fait déjà en novembre 1915 et en mai 1916, sous la présidence du prince Charles de Suède, président de la Croix-Rouge suédoise.

L'ensemble de l'œuvre accomplie depuis le début de la guerre ne peut pas encore être présenté en un tableau complet.

Comme nous l'avons dit déjà, la collecte nationale, qui a continué en 1915, atteignait à la fin de cette année-là le chiffre de 1,085,972 fr.; l'argent recueilli a principalement servi à fournir du linge aux soldats nécessiteux.

Malgré la réduction des troupes mobilisées, la Croix-Rouge n'a guère vu diminuer le nombre des demandes de sous-vêtements et de linge qui lui sont adressées. Le pourcentage par compagnie a sensiblement augmenté, ce qui semble révéler que la pauvreté s'est accrue et que les ressources des familles pour secourir leurs soldats ont diminué. La Croix-Rouge suisse a pu continuer à faire de nombreux envois aux soldats nécessiteux.

Mme M. Bohny, femme de M. le colonel Bohny, médecinchef de la Croix-Rouge suisse, a bien voulu nous donner, à notre demande, un nouveau récit du passage des grands blessés, non plus français et allemands, mais italiens et autrichiens. Nous lui laissons la parole en lui exprimant notre gratitude au nom de nos lecteurs.

Au début de l'année 1916 nous avions déjà attiré l'attention de nos lecteurs sur le prodigieux trafic postal que la situation géographique de la Suisse lui impose et qu'elle accomplit gratuitement, par conséquent au prix de sacrifices pécuniaires considérables.

Les dons provenant de Suisse et à destination des militaires combattant sur le front des armées en Allemagne, en Autriche-Hongrie et en France sont admis en franchise de port jusqu'au poids de 2 kg.

Ils ne jouissent de la franchise de port qu'à condition que le contenu soit destiné à être réparti intégralement aux militaires combattant sur le front, et non pas adressé à des militaires nominativement désignés.

M. le pasteur Dr Nagel, de Schaffhouse, a entrepris en 1915 la publication d'un ouvrage richement illustré, destiné à présenter au public, sous une forme attrayante et frappante, cette charité internationale, dans ses diverses manifestations, qui a été et qui est encore l'apanage de la Suisse au milieu de la conflagration actuelle.