Au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, l'agriculture qui se pratiquait dans certaines parties des anciens Pays-Bas était considérée par beaucoup comme la plus productive et la plus avancée de l'Europe. La Flandre surtout fascinait les visiteurs qui y venaient expressément pour s'instruire : pour eux, c'était le « jardin de l'Europe », et les paysans flamands étaient, suivant François de Neufchâteau, les « premiers laboureurs du monde ». Dans leur enthousiasme, ces passionnés d'agronomie oubliaient que, malgré des ressemblances, les conditions géographiques, climatiques et socio-démographiques de la Flandre n'étaient pas exactement les mêmes que celles de l'Angleterre, de la France ou de l'Allemagne, et, un peu précipitamment, ils prétendaient volontiers que les méthodes flamandes devraient être adoptées partout ailleurs.