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Le commerce du Levant et la Hongrie au Moyen Age. Thèses, polémiques, arguments

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Zsigmond Pál Pach*
Affiliation:
Institut des Sciences Historiques de l'Académie Hongroise Budapest

Extract

Dans un article récent, le professeur Ashtor présente un exposé utile sur les « dernières recherches relatives au commerce du Levant » et débat de certains points vivement controversés sur le sujet. Mais nous constatons avec regret qu'il a négligé une question chaudement discutée et qui a fait l'objet d'une controverse pendant près de deux siècles. C'est à cette question que le présent article est consacré.

Depuis le début du XIXe siècle, et pendant sa plus grande partie, une thèse a presque fait l'unanimité des historiens de toutes nations : au Moyen Age, les produits du Levant auraient été transportés vers l'Europe centrale et même occidentale en passant par la Hongrie et la Transylvanie.

Summary

Summary

After examining the historiographie debates in the course of which the thesis of a medieval Levantine trade route passing through Hungary and Transylvania held at the beginning of the 19th century gave way to criticism of this thesis at the end of the century, the author argues that a long list of sources both Transylvanian and Roumanian and both Latin and Slavonic, dating from the last third of the 14th and the first third of the 15th centuries, provides indisputable documentary evidence of pepper, spices, and other oriental goods having been imported regularly from the Black Sea coasts by an overland route to Transylvania and Hungary—somewhat similarly to the land route of Levantine trade to Poland. Hungary, like Poland, was also in direct trade relations with the Black Sea region during the late medieval period.

Type
Les Domaines de l'Histoire
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1976

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References

Notes

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6. On trouvera des propositions semblables, rédigées par des experts commerciaux de Vienne (1799, 1804) dans le but d'encourager le commerce du Levant par le Danube, dans : Béer, A., Die österreichische Handelspolitik im neunzehten Jahrhundert, Vienne, 1891, pp. 37-38,Google Scholar 434-435.

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9. Ces positions sont résumées par Hormayr, J. v., « Historische Bruchstücke über das tyrolische Strassenwesen und den Transitohandel dieses Landes », Historisch-statistisches Archiv für Süddeutschland, 4, Francfort-Leipzig, 1807, pp. 226-227.Google Scholar — Cf. A. Robert, L'idée nationale autrichienne et les guerres de Napoléon. L'apostolat du baron Hormayr et le salon de Caroline Pickler, Paris, 1933.

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19. Hormayr, op. cit., pp. 258-261, 267, 272; Hann, op. cit., pp. 281-282, 316-319, 333- 335; M. Horvàth, op. cit., pp. 231-244, 356-359.

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24. On trouvera des points de vue semblables, exprimés dès 1880, dans: Nitzsch, K. W., Geschichte des deutschen Volkes, Leipzig, 1883, II, p. 165 Google Scholar ; Götz, W., Die Verkehrswege im Dienste des Welthandels. Eine historisch-geographische Untersuchung, Stuttgart, 1888, p. 592.Google Scholar En revanche, la « théorie du Danube », antérieure, était encore soutenue en 1890, par Luschin, A. Ebengreuth, V., « Die Handelspolitik der österreichischen Herrscher im Mittelalter », Almanach der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften in Wien, 1893, pp. 4,Google Scholar 8 ; Below, G. v., Das ältere deutsche Städtewesen und Bürgertum, Bielefeld-Leipzig, 1898, pp. 8, 11.Google Scholar Il convient cependant de signaler que, dans la deuxième édition de l'étude de Below, cette référence était déjà abandonnée, manifestement sous l'influence de Heyd : Bastian, op. cit., p. 300.

25. Jastrow, op. cit., pp. 1-2, 52-59. Dès 1865 environ, un géographe hongrois adopta un point de vue semblable. Tout en suivant la thèse d'un long parcours commercial à travers la Hongrie au Moyen Age, il soulignait que « la route du Danube avait perdu son importance d'autrefois dans le commerce mondial » ; « le commerce avec l'Arabie, la Perse et l'Inde allait désormais s'effectuer par le canal de Suez » : Hunfalvy, J., Hazánk közlekedési eszközeiröl(Des facilités de communication en Hongrie), Budapest, 1867, pp. 2-3,Google Scholar 17-19, 25-29, 50-51.

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28. Meltzl, op. cit., pp. 722-723.

29. Heyd, op. cit., I, pp. 94-95 ; II, pp. 717-718.

30. Au début du XXe siècle, il y eut néanmoins deux historiens économistes hongrois pour interpréter correctement le point de vue de Heyd. D'accord dans l'ensemble avec lui, ils ne rejettent que son point de vue sur une circulation des produits orientaux au Moyen Age par la voie du Danube. Cependant, ces historiens ne s'intéressaient pas au problème de la route transylvaine du commerce du Levant : Takáts, op. cit., p. 170 ; Kováts, F., « Adalékok a dunai hajózás es a dunai vámok történetéhez az Anjouk korában » (Contributions à l'histoire de la navigation et des droits de passage sur le Danube, à l'époque des Anjou), Magyar Gazdaságtörténelmi Szemle, 1901, pp. 433-434.Google Scholar

31. Voir, par exemple, Wenzel, G., « Budai regesták » (Résumé des chartes concernant Buda), Magyar Történelmi Tár (Magazine historique hongrois), IV, Pest, 1857, p. 149.Google Scholar

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38. Pour une discussion de la thèse de Pirenne — qui dépasse le cadre du présent article — on se reportera à Laurent, H., « Les travaux de M. Henri Pirenne sur la fin du monde antique et les débuts du Moyen Age », Byzantion, VII, 1932 Google Scholar; A., Riising, « The fate of Henri Pirenne's thesis on the consequences of Islamic expansion », Classica et Medievalia, XIII, 1952 ; Ashtor, op. cit., pp. 187-190.Google Scholar

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44. Pleidell, op. cit., pp. 34-35, 53, 58. Cf. Kováts, op. cit., pp. 438, 444, 461, 468.

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46. On ne dispose de données exploitables sur l'importance des importations d'épices par la route de l'ouest que pour une période plus tardive — vers le milieu du XVe siècle. Selon les registres de douane de Pozsony pour l'année fiscale 1457-1458 (c'est-à-dire d'avril 1457 à avril 1458), on a importé 166,33 quintaux de poivre de Vienne à Pozsony, pour la somme de 5 000 florins-or hongrois : F. Kováats, Nyugat-Magyarország àruforgalma a XV. században a pozsonyi harmincadkönyv alapján (Le commerce en Hongrie occidentale au XVe siècle, d'après les registres de douane de Pozsony), Budapest, 1902, pp. 72-81.

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50. Le roi Louis avait déjà particulièrement insisté sur la possession de Zara au cours des négociations préliminaires à la conclusion de la paix en 1358 : Ljubić, S., Listine o odnošajih izmedju južnoga slavenstva i mletačke republike (Monumenta spectantia historiam Slavorum meridionalium), III, U Zagreb, 1872, pp. 361-368Google Scholar ; V, U Zagreb, 1875, pp. 279-289, 324-326.

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53. La charte de Nagyszeben (1370) stipulait à nouveau qu'en direction des côtes dalmates, « omnibus mercatoribus regni nostri libera via pateat et secura, regnumque nostrum Hungariae rebus maritimis et Dalmatiae locupletetur et exuberetur » : Fejér, Codex diplomaticus, IX, 4, pp. 234-235 ; Zimmermann, Werner, Müller, Urkundenbuch, II, pp. 361-362.

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56. « … et si portabitur aliunde quam de Venetiis — continue le texte — et discaricabitur in Jadra vel districtu, incurrant contrafacientes de quinquaginta pro centenario (!) de toto eo, quod discaricatum esset contra praedicta ». Il s'agit, de toute évidence, d'une très lourde taxe ; pour toute marchandise autre que les produits du Levant, le traité prescrivait : « quae conducentur Jadram et districtum aliunde quam de Venetiis, … solvant duas pro centenario » : Ljubić, Listine, III, pp. 1-3.

57. « … per officiales vestros (c'est-à-dire de Venise) suis (c'est-à-dire les citoyens de Zara) non datur licentia et facultas pro sua pecunia extrahendi de civitate et aliis locis vestrae dominationi subditis… quamplurima suo usui necessaria », se plaignait le ban (c'est-à-dire le duc) hongrois de Dalmatie, dans sa lettre de décembre 1359 au Conseil de Venise. Par sa réponse de mars 1360, Venise maintint l'interdiction : Ljubić, Listine, IV, pp. 15, 26-27 ; Wenzel, MDA, II, Budapest, 1875, pp. 553-554. Cf. Cessi, op. cit., p. 111 (avec une sorte de parti pris).

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59. En décembre 1372, le Conseil de Venise ordonnait que « elapso mense Januarii proximo aliquis Raguseus non audeat nec possit extrahere de Venetiis aliquas mercationes » ;, il ajoutait, en avril 1373, que « de cetero aliquis noster civis… non audeat, possit vel praesumat… conducere seu conduci facere aliquod havere, res, pannos vel mercationes de-Venetiis, vel de aliqua alia parte, ad partes Ragusii, nec ad aliquas alias partes intra Culphum, unde possint conduci Ragusium » : Ljubić, Listine, IV, pp. 104-105 ; Wenzel, MDA, III, pp. 47, 51-52.

60. Ljubić, Listine, IV, pp. 102-103, 107; Wenzel, MDA, III, pp. 73, 94, 155.

61. Smičiklas, Codex diplomaticus, XII, pp. 665-671. La route de Zara est probablement la même que l'ancienne voie militaire, empruntée par le roi Ladislaus et par Coloman lors de la conquête de la Croatie et de la Dalmatie : Pauler, Gy., « Horvát-Dalmátország elfoglalásáról, 1091-1111 » (La mainmise sur la Croatie et la Dalmatie, 1091-1111), Századok, 1888, pp. 212-213.Google Scholar

62. Il n'existe qu'un seul document dont on puisse déduire qu'un voyage vers la Dalmatie ait effectivement été entrepris : en 1370, trois marchands de Brassó, nommément désignés, furent exemptés de droits de douane sur la route de Zara : Fejér, Codex diplomaticus, IX, 4, p. 228 ; Zimmermann, Werner, Müller, Urkundenbuch, II, p. 354.

63. Ljubić, Listine, IV, pp. 119, 126-128; Wenzel, MDA, III, pp. 434, 439-441.

64. Wenzel, MDA, III, pp. 619, 628-632 ; Ljubić, Listine, IV, pp. 231-239, 413, 473, 477 ; V, pp. 348-361.

65. Gelcich-Thauóczy, Raguza és Magyarország, pp. 188-189 ; Ljubić, Listine, V, pp. 177 et ss. ; CESSI, op. cit., pp. 126-131.

66. Fejér, Codex diplomaticus, X, 2, Buda, 1834, pp. 308-309 ; Zimmermann, Werner, Müller, Urkundenbuch, III, Hermannstadt, 1902, pp. 128-129, 388. Il est également significatif que les chartes accordées en 1402 par le roi Sigismond aux marchands de cinq villes de l'ouest et du nord de la Hongrie : Sopron, Pozsony (Bratislava), Nagyszombat (Trnava), Bártfa (Bardejov) et Löcse (Levoča), ne fassent plus allusion à la route de Zara, mais à la route « ad Segniam » (de Zengg) ; et que la charte de la ville transylvaine de Kolozsvár (Cluj), en 1404, mentionne déjà la direction «versus Venetias » : Fejér, Codex diplomaticus, X, 4, Buda, 1841, pp. 108-116, 121-124 ; Zimmermann, Werner, Müller, Urkundenbuch, III, pp. 323-325 ; Mályusz, E., Zsigmondkori oklevéltár (Archives de l'époque de Sigismond), II, 1, Budapest, 1956, pp. 167-170.Google Scholar

67. Fejér, Codex diplomaticus, IX, 2, Buda, 1833, p. 688. Cf. Manolescu, R., Comertul Jării Rominesti şi Moldovei eu Braşovul (secolele XIV-XVI), Bucarest, 1965, pp. 5-14.Google Scholar

68. Fejér, Codex diplomaticus, IX, 4, pp. 148-150.

69. Heyd, op. cit., I, p. 583 ; II, p. 165.

70. Tocilescu, G., 534 documente istorice slavo-romane din Tăra Romanească şi Moldova privitoare la legăturile eu Ardealul 1346-1603, Vienne-Bucarest, 1931, p. 3.Google Scholar

71. Zimmermann, Werner, Müller, Urkundenbuch, III, pp. 544-547.

72. Bogdan, J., Documente si regeste privitoare la relatiile Jarii Ruminesti eu Braşovul si Ungaria in secolul XV şi XVI, Bucarest, 1902, pp. 3-5Google Scholar ; GÜndisch, G., Urkundenbuch zur Geschichte der Deutschen in Siebenbürgen, IV, Hermannstadt, 1937, pp. 425-426.Google Scholar L'institution de ces deux tarifs douaniers est en liaison directe avec les projets commerciaux du roi Sigismond qui, tenu en échec dans la région dalmate, prit pour nouvelle cible de sa politique anti-vénitienne au Levant la région de la mer Noire. La discussion de la politique orientale de Sigismond dépasse le cadre de cet article. Nous l'avons présentée lors du second Congrès des historiens économiques français et hongrois (Paris, octobre 1975).

73. Zimmermann, Werner, Müller, Urkundenbuch, III, p. 546.

74. Bogdan, Documente, p. 4.

75. Gündisch, , Urkundenbuch, IV, pp. 102-103,Google Scholar 248-249, 365-367.

76. Bogdan, Documente, pp. 9-10 ; Gündisch, , Urkundenbuch, IV, pp. 149-151.Google Scholar

77. Bogdan, Documente, pp. 12-18 ; Gündisch, , Urkundenbuch, IV, pp. 168, 170-173, 222- 228.Google Scholar

78. Bogdan, Documente, pp. 19-23 ; Gündisch, , Urkundenbuch, IV, pp. 373-374,Google Scholar 426-429.

79. Bogdan, Documente, pp. 49-50 ; Gündisch, , Urkundenbuch, IV, pp. 609-619,Google Scholar 626-628.

80. Kutrzeba, St., Handel Krakowa w wiekach šrednich, Cracovie, 1902, pp. 12-14,Google Scholar 109-113 ; Wendt, op. cit., pp. 16-38 ; Panaitescu, P. P., « La route commerciale de Pologne à la mer Noire au Moyen Age », Revista Istorică Română, III, 1933, pp. 172-193Google Scholar ; Malowist, M., « Les routes du commerce et les marchandises du Levant dans la vie de la Pologne au Bas Moyen Age et au début de l'époque moderne », Mediterraneo e Oceano Indiano, Florence, 1970, pp. 157-175.Google Scholar

81. On ne dispose de données exploitables sur l'importance des importations d'épices par la route de l'Est, que pour une période plus tardive — les premières années du XVIe siècle. Selon les registres de douane de Nagyszeben pour l'année 1500 et ceux de Brassó pour l'année 1503, les importations annuelles de poivre à ces deux postes de douane transylvains s'élevaient à 825 quintaux, et atteignaient une valeur de 36 000 florins-or hongrois. Il est à noter qu'une telle quantité représente près de cinq fois les importations de poivre (dont nous avons parlé plus haut ; cf. note 46) de la ville-frontière de Pozsony, à l'ouest de la Hongrie, par la route de l'Ouest, vers le milieu du XVe siècle. Pour plus de détails, se reporter à Pach, S. P., « La route du poivre vers la Hongrie médiévale (Contribution à l'histoire du commerce méditerranéen au XVe siècle) », Mélanges en l'honneur de Fernand Braudel, Toulouse, 1973, II, pp. 449-458.Google Scholar

82. On peut suivre la route des importations de poivre de Brassé jusqu'à Nagyvárad (Oradea) et Kassa (Košice), dans les premières années du XVIe siècle.

83. Cela ressort, entre autres, d'une comparaison des données de la note 81 avec celles qui concernent le montant des importations vénitiennes d'épices, depuis Beyrouth et Alexandrie, durant les années 1497, 1498 et 1501 : Lane, F. C., « Venetian Shipping during the Commercial Revolution », American Historical Review, 38, 1933,CrossRefGoogle Scholar et « The Mediterranean Spice Trade: Further Evidence of its Revival in the Sixteenth Century », American Historical Review, 45, 1940, réimprimé dans : Crisis and Change in the Venetian Economy in the Sixteenth and Seventeenth Centuries, édité par B. Pullan, Londres, 1968, pp. 33, 47. Cf. Braudel, F., La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, 2e éd., Paris, 1966, I, p. 500.Google Scholar

83. Cela ressort, entre autres, d'une comparaison des données de la note 81 avec celles qui concernent le montant des importations vénitiennes d'épices, depuis Beyrouth et Alexandrie, durant les années 1497, 1498 et 1501 : F. C., Lane, « Venetian Shipping during the Commercial Revolution », American Historical Review, 38, 1933,Google Scholar et « The Mediterranean Spice Trade: Further Evidence of its Revival in the Sixteenth Century », American Historical Review, 45, 1940, réimprimé dans : Crisis and Change in the Venetian Economy in the Sixteenth and Seventeenth Centuries, édité par B. Pullan, Londres, 1968, pp. 33, 47. Cf. F., Braudel, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, 2e éd., Paris, 1966, I, p. 500.Google Scholar