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La Violence Vue d'en bas. Réflexions Sur les moyens de la Politique en Période Révolutionnaire

Published online by Cambridge University Press:  26 July 2017

Daniel Roche*
Affiliation:
Institut Universitaire Européen, Florence

Extract

Réfléchir sur le problème de la violence pendant la Révolution française devient une nécessité. On ne peut y échapper face au développement actuel en France, mais les échos en parviennent à l'étranger, d'une polémique de remise en cause de la politique révolutionnaire, et des interprétations jusqu'ici admises de l'historiographie. Au nom d'une condamnation de la violence et de ses enchaînements à court terme (la Terreur, le fanatisme jacobin, les massacres, la guillotine, le « génocide » vendéen) comme de ses conséquences supposées à plus long terme, nous sommes invités à accepter la logique implacable qui conduit de la Déclaration des droits de l'homme aux lois de Prairial, et au goulag, voire à l'ensemble des massacres collectifs de la seconde moitié du xxe siècle.

Summary

Summary

The celebration of the bicentenial of the French Revolution provides an oppurtunity to consider the central question of violence. Up until recently, historians have explained it either by the necessity of political response or by fear, a mobilizing phenomenon of collective psychology. The purpose of this article is to try to understand the archaic nature of the facts and to read the phenomenon as such. Jacques-Louis Ménétra and Louis Simon, in Paris and in the West, indicate the ways in wich violence was subscribed to or refused their work suggests the possibility of a three-fold explanation whereby terrorism would be the legacy of the Christian spectacle of death whose fascination is related to the “part maudite”, and wherein important factors would be “victimary” (sacrificial) anthropology and the mimetic crisis, and a shift from avowal to disavowal of violence when the latter no longer demonstrates anything.

Type
La Révolution Française
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1989

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References

Notes

* Je remercie Paolo Viola qui avait accepté ce texte pour la rencontre organisée en mai 1987 par l'École Normale Supérieure de Pise de m'avoir autorisé à le reprendre.

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