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De Tours à Villeurbanne. Hypothèses pour une lecture renouvelée de l'histoire du Parti communiste français

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

Louis Bodin*
Affiliation:
Fondation nationale des sciences politiques

Extract

Toutes proportions gardées, la réflexion historique sur le Parti communiste français est au stade où en était celle sur la Révolution française dans la première moitié du xixe siècle. Elle se dégage à peine des passions polémiques ou romantiques. On pourrait facilement trouver des équivalents à Burke ou à de Maistre, à Saint-Martin ou à l'abbé Barruel, à Thiers et à Mignet aussi, mais surtout avec sa vitalité et la fougue de son expression, Annie Kriegel est une sorte de Michelet du communisme français. On serait tenté de dire un Michelet à rebours car, si elle envisage le communisme comme une religion, ainsi que Michelet le faisait de la Révolution, c'est moins pour l'exalter que pour le rejeter.

Type
Révisions
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1975

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References

Notes

1. De sa thèse, Aux origines du communisme français, 1914-1920, Paris - La Haye, Mouton, 1964, 2 vol. 997 p., à son « essai d'ethnographie politique », Les communistes français, Paris, Le Seuil, 1970, seconde édition, 319 p.

2. En particulier, par Ronald Tiersky dans son ouvrage : Le mouvement communiste en France, 1920-1972, Paris, Fayard, 1973, 423 p.

3. Publié dans la Revue française de science politique, XVI (3), juin 1966, pp. 627-635.

4. Les citations sont faites à partir du compte rendu sténographique, Parti socialiste (S.F.I.O.), XVIIIe Congrès tenu à Tours les 25, 26, 27, 28, 29 et 30 décembre 1920, Paris, 1921, xxvii-604 p.

5. Le livre publié aux Éditions sociales sous le titre : La fondation du Parti communiste français et la pénétration des idées léninistes en France : cinquante ans d'action communiste, 1920-1970, Paris, Éditions sociales, 1971, 334 p., est à cet égard intéressant. Il s'agit du compte rendu analytique du « colloque scientifique » organisé par l'Institut Maurice Thorez du 31 octobre au 2 novembre 1970. On y souligne avec juste raison le rôle de Maurice Thorez « pour l'introduction du léninisme en France » : Georges Cogniot présente un rapport sur ce thème. En revanche, aucun des participants à ce colloque ne semble se souvenir de Staline : son nom n'est jamais prononcé, et la part qu'il a pu prendre dans la constitution du léninisme en système de référence n'est nulle part analysée… Cet oubli paraît, cependant, n'être que circonstanciel : en effet, dans les travaux en cours à l'Institut Maurice Thorez (en particulier des réunions introduites par Danielle Tartakowsky et André Moine), une juste place est faite à Staline et à la pédagogie stalinienne.

6. Cité par Badie, Bertrand, Le P.CF. et la grève : analyse des fonctions d'un parti ouvrier, Paris, 1973, mémoire dactyl., 272 p.Google Scholar

7. Cahiers du bolchevisme, 15 septembre 1926.

8. Il n'est pas question de nier le rôle de l'Internationale au cours de cette période, en particulier dans « l'affaire Doriot », mais de montrer que, seuls ou en interaction avec l'Internationale, les communistes français acquièrent des réflexes léniniens — ce qui à la fois relativise le poids des « mots d'ordre », lorsque « mots d'ordre » il y a, et permet d'apprécier leur fécondité.

9. Aux origines du communisme français, p. 863.

10. Les citations sont faites d'après le compte rendu sténographique, VIIIe Congrès national du Parti communiste français (Lyon - Villeurbanne, 22-25 janvier 1936), Paris, Éditions du Comité populaire de propagande, s.d., 590 p.

11. Sur la «découverte” de la grève par le P.C., voir le mémoire, déjà cité, de Bertrand Badie et son article sur « Les grèves du Front populaire aux usines Renault », Le mouvement social, octobre-décembre 1972, pp. 69-109.

12. Ce texte s'inscrit dans une recherche sur l'idée de révolution en France depuis 1920. Il a été présenté à une réunion sur le communisme dans les pays d'Europe occidentale, organisée en juin 1973 par The European Consortium for Political Research.