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Cari Gustav Jung. Esquisse d'une œuvre

Published online by Cambridge University Press:  06 September 2021

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Ces toutes dernières années ont été publiés en français deux ouvrages de C. G. Jung qui occupent, à des titres différents, l'un et l'autre une place importante dans la très vaste production du savant suisse : Psychologie et Alchimie en 1970, Les racines de la conscience en 1971. Ces ouvrages affrontent et posent de tels problèmes que l'analyse approfondie et précise qu'ils méritent demande au moins une connaissance suffisante des lignes directrices et des motivations essentielles des recherches jungiennes. Il semble par ailleurs hors de doute que, dans les milieux français cultivés en général et plus particulièrement dans les milieux scientifiques concernés par ces ouvrages, un tel degré de connaissance soit encore peu répandu ; plus souvent ces milieux ne font pas preuve d'une méconnaissance absolue, ce qui après tout serait un moindre mal ; l'œuvre de Jung est plutôt entourée d'une sorte d’ « aura » parfois franchement négative.

Type
Histoire et Psychanalyse
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1973 

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References

Notes

1. Psychologie und Alchemie, Zürich, Rascher, 1944. Traduit et annoté par Henri Pernet et Roland Cahen, Paris, éd. Buchet-Chastel, 1970.

2. Von den Wurzeln des Bewusstseins, Zürich, Rascher, 1954. Traduit par Yves Le Lay, Paris, éd. Buchet-Chastel, 1971.

3. Au cours de cet article je citerai les différents écrits de Jung suivant le plan et les numéros d'ordre de l'édition des Œuvres, en 18 volumes, déjà en cours en allemand, en anglais et en italien. Il est à prévoir que le même plan sera adopté pour l'édition française, lorsqu'il sera possible de la réaliser.

4. En analysant les bases historiques de la psychologie analytique Jung remontait à la Révolution française (voir « Über das Unbewusste », Schweizerland, Zürich, IV, 1918, Œuvres, vol. 10). Dans ce rappel rapide il me suffira de prendre le départ à la fin du XIXe siècle.

5. Voir tout particulièrement, Névroses et idées fixes, 2 vol., Paris, 1898.

6. Par exemple dans la fantasmagorie onirique des « visions terrifiantes » accompagnant en particulier la phase des « attitudes passionnelles » de la « grande attaque » hystérique.

7. Experimentelle Untersuchungen (Œuvres, vol. 2), comprenant une série d'études publiées de 1904 à 1909.

8. Über die Psychologie der Dementia praecox : ein Versuch, Halle a. S., C. Marhold, 1907 (Œuvres, vol. 3).

9. Erinnerungen, Träume, Gedanken, Zürich, Rascher, 1962. Traduction française : Ma Vie. Souvenirs, rêves et pensées, recueillis et publiés par Anjela Jaffé. Traduit par R. Cahen et Y. Le Lay, Paris, Gallimard, 1970.

10. Zur Psychologie und Pathologie sogennanter occulter Phänomene. Eine psychiatrische Studie, Leipzig, Mutze, 1902. Tr. fr. de Ed. Godet et Y. Le Lay, Paris, Aubier, 1939 : Phénomènes occultes (Œuvres, vol. 1).

11. Pour Freud, l'aspect psychique énergétique de la pulsion sexuelle. Voir Laplanche, J. et Pontalis, J. B., Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, P.U.F., 1967 Google Scholar, s.v « Libido ».

12. Ferenczi était aussi du voyage mais Jung ne le nomme jamais.

13. Voir Ma Vie…, cité, pp. 186-189 de la traduction française.

14. Publiés en 1906 par son maître Théodore Flournoy dans les Archives de Psychologie de Genève.

15. La traduction française par L. De Vos de la première édition a été publiée en 1932 par Aubier à Paris, avec le titre : Métamorphoses et Symboles de la Libido. L'édition définitive de 1952 a été traduite par Y. Le Lay et publiée en 1953 par Georg à Genève, avec le titre : Métamorphoses de l'âme et ses symboles (Œurves, vol. 5).

16. Voir les études, en collaboration avec le physicien Prix Nobel Wolfgang Pauli, sur les phénomènes de « synchronicité » entre événements physiques et psychiques dépourvus de lien de causalité : Über Synchronizität (1951), et Synchronizität als ein Prinzip akausaler Zusammenhänge (1952) (Œuvres, vol. 8) ; voir plus loin p. 366-67.

17. Parmi les innombrables textes dans lesquels Jung a essayé de cerner son hypothèse centrale voir aux deux extrémités temporelles de son oeuvre : Instinkt und Unbewusstes de 1919 ﹛Œurves, vol. 8) et Theoretische Überlegungen zum Wesen des Psychischen de 1954 (Œurves, vol. 8), ce dernier compris dans l'anthologie Les racines de la conscience, citée, pp. 465-565. Pour un début d'analyse des relations entre la Gestalttheorie et l'hypothèse jungienne des archétypes d'une part, et d'autre part des relations entre cette dernière et les hypothèses de biologistes tels A. Portmann, H. Hediger, K. Lorenz et F. Alverdes, voir J. Jacobi : Komplex, Archetypus, Symbol (tr. fr. : Complexe, Archétype, Symbole, Paris, Delachaux et Niestlé, 1961 ; pp. 37-43 et 48-50). Voir aussi Frey, L. : Von Freud zu Jung, Zürich, Rascher, 1969, pp. 373377 Google Scholar.

18. Je reviendrai plus loin en parlant des études historiques de Jung, sur ce point, la confusion lourde de conséquences entre inconscient collectif et conscient collectif, dans laquelle tombent nombre de ses critiques, et non des moindres ; aidés en cela, il est vrai, par des imprécisions terminologiques de Jung lui-même, et surtout de certains de ses élèves.

19. Sur les traces de Rudolph Otto, Jung a utilisé ce terme pour indiquer la puissance surhumaine, fascinante et dangereuse des contenus de l'inconscient.

20. Psychologische Typen, Zürich, Rascher, 1921. Tr. fr. de Y. Le Lay, Genève, Georg, 1950 (Œurves, vol. 6).

21. Voir page suivante.

22. Voir, par exemple, Herbert Marcusk : Éros et civilisation, tr. fr. par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, Paris, Les Éditions de Minuit, 1969, passim et surtout la postface.

23. L'infini phénoménologie « religieuse » en porte témoignage, aussi bien au niveau individuel que collectif. Voir plus loin le paragraphe sur les études historiques de Jung.

24. Voir The Transcendent Function, traduction privée en anglais de A. R. Pope pour l'Association des Étudiants de l'Institut C. G. Jung de Zürich. Publié en allemand en 1958, Zürich, Rhein-Verlag (Œurves, vol. 8).

25. Voir par exemple : Zur Empire des Individuationsprozesses (Empirie du processus d'individuation) publié la première fois en 1934 et remanié en 1950 (Œurves, vol. 9, 1).

26. Voir plus haut page 349 : « Quels sont les prémisses sur lesquels repose la psychologie freudienne ? Dans quelle catégorie de la pensée humaine doit-on la ranger ? Quel est le rapport entre son personnalisme presque exclusif et les antécédents historiques généraux ? ».

27. Voir sur ce point, auquel je ne fais que toucher, l'article d'A. Dupront, « L'Histoire après Freud », dans La Revue de l'Enseignement supérieur, 1969, nos 44-45, pp. 27-63.

28. Voir plus haut, p. 350.

29. Il s'agit, on s'en rappellera, d'un psychisme en état pré-psychotique de dissociation latente, et donc de fantasmes correspondant aux pulsions « originales » qu'un tel état libère.

30. A plusieurs reprises Jung s'est exprimé en ce sens, et notamment dans Sigmund Freud dis Kulturhistorische Erscheinung, Zürich, Rascher, 1934 (Œurves, vol. 15) et dans « Sigmund Freud : ein Nachruf », Sonntagsblatt der Basler Nachrichten, XXXIII, 1939 (Œurves, vol. 15). Par ailleurs, Jung n'a cessé de reconnaître la part qui, dans son oeuvre, revenait à ses propres conditionnements historiques et à son « équation personnelle ».

31. Ainsi la confusion entre inconscient collectif organique à l'espèce et conscient collectif, concrétisation historique de temps très variable de l'hypothétique premier (voir plus haut p. 352).

32. Jung en a été parfaitement conscient du reste et dans la préface à la dernière rédaction, datée de septembre 1950, a écrit à ce sujet (voir éd. fr. citée, pp. 33-34) : « Cet ouvrage ne m'a jamais apporté beaucoup de joie, encore moins de satisfaction : il a été écrit en quelque sorte malgré moi, au milieu de l'incertitude et de la fièvre de la pratique médicale, sans tenir compte du temps et des moyens. J'ai dû rassembler à la hâte mon matériel là où le hasard me le fit trouver. Aucune possibilité de laisser mûrir mes pensées. Tout cela tomba sur moi comme une avalanche impossible à contenir… Loin de moi la pensée de vouloir diminuer de quelque manière les extraordinaires mérites de Freud dans l'étude de la psyché individuelle. Mais les cadres conceptuels dans lesquels il enferma le phénomène psychique me semblaient insupportablement étroits ».

33. Voir préface du Mysterium coniunctionis, Zürich, Rascher, 1955-1956 (Œurves, vol. 14).

34. L'ouvrage naît de l'élaboration de deux conférences données en 1935 et en 1936 à l’Eranos d'Ascona : « Traumsymbole des Individuationsprozesses » (Symboles oniriques du processus d'individuation), Eranos-Jahrbuch, III, Zürich, 1936 ; et « Die Erlösungsvorstellungen in der Alchemie » (Les conceptions du salut dans l'Alchimie), Eranos-Jahrbuch, IV, Zürich, 1937.

35. Ce sont : Europäischer Kommentar zu das Geheimnis der goldenen Blüte : Ein chinesisches Lebensbuch (Commentaire européen au « Secret de la Fleur d'Or », un « Livre de vie » chinois), Munich, Dorn, 1929 ; un texte dont le sinologue Richard Wilhem avait demandé à Jung un commentaire psychologique ; Die Visionen des Zosimos (Les visions de Zosime), 1945-1954. Ces deux textes sont compris dans Les racines de la conscience, cité ; Paracelsica : zwei Vorlesungen über den Artz und Philosophen Theophrastus (Deux conférences sur Théophraste, médecin et philosophe), Zürich, Rascher, 1942 ; Der Geist Mercurius (L'esprit Mercurius), Zürich, Rascher, 1948 (Œurves, vol. 13).

36. Die Psychologie der Übertragung, Zürich, Rascher, 1946 (Œurves, vol. 16).

37. Aion - Untersuchungen zur Symbol - Geschichte, Zürich, Rascher, 1951 (vol. 9, 2).

38. Voir note 33.

39. Pour un aperçu historique des études sur l'alchimie jusqu'aux travaux de Jung, voir Mircea Eliade, « Note sur Jung et l'Alchimie », dans C. G. Jung, ouvrage collectif publié par Le Disque Vert, Paris-Bruxelles, 1955. Mircea Eliade voit bien l'originalité de la position jungienne entre celle des historiens de la chimie d'une part et celle de la tradition hermétique de l'autre.

40. Voir plus haut, p. 356, à propos du « processus d'individuation » tendant vers cette condition inatteignable de « coincidentia oppositorum » que Jung a appelé le Soi.

41. Voir notamment dans Die Visionen des Zozimos, cité, et dans le Mysterium coniunctionis, cité.

42. Voir notamment Aion, cité.

43. Voir Psychologie der Uebertragung, Psychologie und Alchemie, Mysterium, coniunctionis, cités.

44. Voir Psychologie et Alchimie, cité, tr. fr., p. 33.

45. Mysterium coniunctionis, cité, préface : « Ce n'est pas seulement que la psychologie moderne nous donne une clef pour percer les secrets de l'alchimie ; inversement c'est l'alchimie qui fournit à la psychologie de l'inconscient une base historique significative. » Et plus loin : « L'alchimie nous offre un véritable trésor de symboles, dont la connaissance peut beaucoup nous aider à comprendre les processus névrotiques et psychotiques. » Dans son autobiographie, citée, Jung dit encore (p. 243) : « Ce n'est qu'en découvrant l'alchimie que je discernai clairement que l'inconscient est un processus et que les rapports du moi à l'égard de l'inconscient et de ses contenus déclenchent une évolution, voire une métamorphose véritable de la psyché. »

46. « Obscurum per obscurius, ignotum per ignotius » (Psychologie et Alchimie, cité, p. 297) : ainsi un aphorisme alchimique définissait la démarche. Dans cette « obscurité » qui déroute les alchimistes eux-mêmes et les pousse à des explications multiples, ainsi que dans la diversité infinie des définitions de l'opus, de ses phases et de son but, Jung propose de voir non pas tant imposture et confusion, mais bien plutôt la preuve du fait que les alchimistes vivaient leur activité « tarn ethice quam physice », comme ils le disaient. C'est-à-dire dans une inextricable imbrication de plans, déterminée par les conditions historiques globales dans lesquelles se faisait l'histoire de l'alchimie.

47. L'alchimiste se dit « Salvator macrocosmi » (op. cit., p. 35), libérateur de Dieu présent dans la matière, même la plus abjecte (par exemple, op. cit., p. 402 « in stercore invenitur »). De cette manière l'opus alchemicum a une fonction compensatoire par rapport aux dominantes conscientes chrétiennes, car le « Lapis philosophorum », la « Pierre », est « Filius macrocosmi », et guérit le monde, là où le Christ est le Sauveur de l'homme seulement.

48. Pourtant bien matérialisées entre fours, alambics, creusets, cornues et athanors. Mais cela n'empêche qu'en même temps le « vas mirabile », le « vas hermeticum », dans lequel la transformation alchimique se fait, ne soit identifiable avec aucun de ces appareils, qu'il soit rond et ait en même temps la forme de l'oeuf, qu'il soit « aqua permanens » et « ignis verus » : qu'il soit, en somme, symbolique (op. cit., pp. 310-311).

49. Il suffit de songer à des formules telles que « aurum nostrum non est aurum vulgi » (op. cit., p. 51, d'après le Rosarium phylosophorum [milieu du XVIe ?] compris dans les deux volumes de Artis auriferae quam Chemiam vocant…, Basileae [1593]). L'or des alchimistes est « potabile » (p. 303) ou « phylosophycum » (p. 107) ou « hermeticum » (p. 627) : justement tout autre que celui du « vulgaire ».

50. Voir tout spécialement le parallèle Lapis-Christus longuement développé dans Psychologie et Alchimie et Aion, cités.

51. Voir Psychologie und Religion, Zürich, Rascher, 1938 (Œurves, vol. n ) , tr. fr. de M. Bernson et G. Cahen, Buchet Chastel, 1958, pp. 14-16 : « Encore qu'on m'ait souvent traité de philosophe, je suis un empirique et comme tel je m'en tiens au point de vue phénoménologique… Dans la mesure où le phénomène dénommé religion recèle un côté psychologique considérable, je traite ce sujet d'un point de vue purement empirique, me bornant à l'observation de phénomènes, et m'abstenant de toute considération métaphysique ou philosophique… Étudiant, par exemple, le thème de la naissance virginale, la psychologie se borne à constater qu'une telle idée existe, sans se préoccuper de savoir si cette idée est, à aucun autre point de vue, vraie ou fausse. Psychologiquement une telle idée est vraie, du moment qu'elle existe. » Quant à la définition jungienne de religion, nous la lisons dans le même ouvrage, un peu plus bas (p. 19) : « on pourrait dire que l'expression « religion » désigne l'attitude particulière d'une conscience qui a été modifiée par l'expérience du numinosum. » Aussi bien au plan du collectif qu'au plan individuel.

52. Versuch zu einer psychologischen Deutung des Trinitätsdogmas, Zürich, Rascher, 1948.

53. Das Wandlungssymbol in der Messe, Zürich, Rascher, 1954. Tr. fr. dans Les racines de la conscience, cité.

54. Antwort auf Hiob, Zürich, Rascher, 1952. Tr. fr. de R. Cahen, avec une préface d'Henri Corbin, Paris, Buchet-Chastel, 1964.

55. Psychological Commentary to The Tibetan Book of the Great Liberation, edited and trans. by W. Y. Evans-Wentz, London etc., Oxford Univ. Press, 1954, Écrit en anglais. Tr. fr. anonyme, Paris, Adyar, i960.

56. Psychologischer Kommentar zum Bardo Thödol, herausgegeben von W. Y. Evans- Wentz, Zürich, Rascher, 1935. Tr. fr. par M. La Fuente, Paris, Adrien Maisonneuve, 1958.

57. Foreword to I Ching, or Book of Changes, New York-London, Panthéon Books, Routledge and Kegan Paul, 1950.

58. Par exemple : Yoga und der Westen (Le Yoga et l'Occident), Calcutta, 1936 ; « Zur Psychologie östlicher Méditation » (Psychologie de la méditation orientale), dans Mitteilungen der Schweizerischen Gesellschaft der Freunde ostasiatischer Kultur, V, 1943 ; Über den indischen Heiligen (Les Saints Hindous), Zürich, Rascher, 1944. Toutes les études indiquées aux notes 52-58 sont réunies dans le vol. 11 des Œurves.

59. En d'autres mots, image de l'activation de ce que Jung a appelé « l'archétype du Soi ». Voir : Über Mandalasymbolih (Le symbolisme du mandala), Zürich, Rascher, 1950, qui reproduit entre autres une série de mandalas déjà présentés et commentés par Jung en 1929 dans Das Geheimnis der goldenen Blüte, cité ; Zur Empirie des Individuationsprozesses, cité. (Les deux dans : Œurves, vol. 9, 1).

60. Voir plus haut, p. 355.

61. Par rapport à la position freudienne du problème, l'originalité de la position de Jung est évidente une fois de plus. Jung ne saurait aucunement s'arroger le droit de traiter l'activité religieuse tout entière d’ « illusoire », selon le propre terme de Freud, aussi bien au niveau collectif qu'individuel. Pour Jung, Freud resta toujours prisonnier de sa propre découverte et de ses conditionnements historiques.

62. Non sans avoir pourtant rappelé, dans un autre secteur de recherches historiques, l'ouvrage écrit en collaboration avec K. KÉRényi : Einführung in das Wesen der Mythologie (Introduction à l'essence de la mythologie), Zürich, Rascher, 1941. Tr. fr. de H. E. Del Medico d'après la quatrième édition revue, Payot, 1953. Les deux contributions de Jung ont pour titre : Zur Psychologie des Kind-Archetypus (Contribution à la psychologie de l'archétype de l'enfant) et Zum psychologischen Aspekt der Kore-Figur (Contribution à l'aspect psychologique de la figure de Koré). Voir aussi l'ouvrage en collaboration avec K. KÉRényi et Paul Radin : Der gôttliche Schelm, Zürich, Rascher, 1954 ; éd. fr. : Le Fripon divin, tr. de Arthur Reiss, Genève, Georg et Paris, Albin Michel, 1958.

63. Par ailleurs, la fécondité de l'approche historique jungienne est attestée depuis 1933 par les rencontres d'Ascona, qui réunissent annuellement historiens, ethnologues, anthropologues et autres savants du monde entier, autour de thèmes d'étude d'histoire du psychisme collectif. Les Eranos-Jahrbûcher qui en publient les résultats constituent déjà un imposant corpus (le dernier volume paru à ce jour, pour l'année 1968, est le 37e de la série). Bien que d'éminents spécialistes français — de P. Masson-Oursel et H.-Ch. Puech à Louis Massignon et Henri Corbin — y aient participé jusqu'ici, les travaux d'Ascona demeurent presque inconnus en France.

64. Voir sur ce point, à propos de l'analyse individuelle, plus haut p. 358.

65. Voir plus haut, p. 355, à propos des Types psychologiques.

66. Sur ce problème évidemment capital, voir les réflexions d'A. Dupront, art. cité, spécialement aux pp. 37-44.

67. Avec son cortège bien connu d'applications schématiques du modèle individuel freudien à des phénomènes dont l'historien connaît bien, au contraire, toute la complexité. De ce schématisme souffre presque en totalité l'histoire psychanalytique. Et le danger reste réel, nonobstant de méritoires efforts d'ouverture. Voir par exemple l'intelligent article de D. Lagache : « Définitions et aspects de la psychanalyse », dans la Revue française de psychanalyse, t. XIV, n° 1, janvier-mars 1950, pp. 384-421 ; et, plus récemment sur l'ensemble du problème, A. Besançon : « Vers une histoire psychanalytique », dans Annales E.S.C., 1969, nos 3 et 4.

68. Voir les deux articles dans : Wirklichkeit der Seele, Zürich, Rascher, 1934. Tr. fr. par Y. Le Lay, dans l'anthologie : Problèmes de l'âme moderne, Paris, Buchet-Chastel, 1960. Jung a procédé de la même façon pour l'oeuvre de Freud. Voir plus haut note 30.

69. Voir Neue Schweizer Rundschau, n.s. I I I , mars 1936. Tr. fr. de R. Cahen dans : Aspects du drame contemporain, Genève, Georg, et Paris, Albin Michel, 1948 (Œurves, vol. 10).

70. Zürich, Rascher, 1958. Tr. fr. de R. Cahen : Un mythe moderne. Des « Signes du ciel », Paris, Gallimard, 1961 (Œurves, vol. 10).

71. Jung reproduit deux gravures allemandes du xvie siècle (Nuremberg, 1561 et Bâle, 1566), accompagnées de récits détaillés d'expériences collectives visionnaires tout à fait semblables à celles des « soucoupes volantes ».

72. « Synchronizitàt als ein Prinzip akausaler Zusammenhânge », dans l'ouvrage en collaboration avec Wolfgang Pauli : Naturerklàrung und Psyché (Explication de la nature et Psyché). L'hypothèse est également présentée en forme plus résumée dans : « Über Synchronizitàt » (La synchronicité), Eranos-Jahrbuch 1951, Zürich, Rascher, 1952 (Œurves, vol. 8).

73. Puisqu'ils rendent relatives les catégories de temps et d'espace indispensables pour une explication causale.

74. Puisque les calculs des probabilités aboutissent à des résultats qui sortent tout à fait du domaine du « hasard ». Voir l'article de Anjela Jaffé : « Synchronicité », aux pages 110-118 de l'ouvrage collectif consacré à C. G. Jung et publié par Le Disque Vert en 1955, cité.

75. Pour les derniers développements de cette hypothèse, voir l'ouvrage de Marie Louise von Franz : Zahl und Zeit (Nombre et Temps), Stuttgart, Klett, 1970.