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Observations sur le manse : Dans la région parisienne au début du IXe siècle

Published online by Cambridge University Press:  22 September 2017

Ch.-Edmond Perrin*
Affiliation:
Paris, Sorbonne
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Le manse, dont le nom (mansus) apparaît pour la première fois au début du VIIe siècle, mais sur lequel nous n'avons de renseignements précis et nombreux qu'à partir du IXe siècle, est couramment défini par les historiens de l'économie carolingienne comme l'unité de tenure par excellence du système d'exploitation domaniale. Dans un tel système, la villa, base territoriale de la seigneurie rurale, est divisée en deux portions : la réserve ou mansus indominicatus, exploitée directement par le grand propriétaire à son profit exclusif, et les tenures ou manses concédés, à Litre héréditaire, à des tenanciers libres ou non libres, à charge pour eux d'acquitter au dominus des redevances de nature variée et d'exécuter, au profit de la réserve, des prestations en travail ou servitia; privée de ces services et réduite à la main-d'œuvre fournie par les esclaves domestiques (mancipia), dont la classe est en voie de disparition dès le IXe siècle, cette réserve serait en grande partie improductive.

Type
III. Sur des voies suivies par Marc Bloch
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1945

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References

1. La (orme manse est une forme savante, calquée sur le latin mansus; mais, je pense, avec Marc; Bloch (Les caractères originaux de l'histoire rurale française, p. 155, n. 1), qu'il n'y aurait que des inconvénients a substituer à manse le mot meix, forme- dialectale à laquelle a abouti la forme latine mansus, dans les pays de langue d'oïl, et plus spécialement en Lorraine et en Bourgogne. Le mot meix, dans ces régions, s'applique au jardin contigu à la maison, soit à une partie seulement de l'ancien manse. L'emploi du mot meix, au lieu de manse, est une cause d'ambiguïté et doit être proscrit en dépit de l'usage systématique qui a été fait de ce terme par le regretté A. Déléage, dans sa remarquable thèse de doctorat (A. Déléage, La vie sociale et économique de la Bourgogne dans le haut moyen âge, 1941, 2 volumes et un atlas).

2. Marc Bloch, op. cit, p. 155 et n. 2.

3. En ce qui concerne les services, la différence consiste surtout en ceci que les manses serviles doivent des services à bras, à l'exclusion de charrois; ces services à bras peuvent’ représenter une charge très gênante pour le tenancier, puisque, dans certains cas, les services sont requis par le dominus, à raison de trois jours par semaine.

4. F. Lot, Le jugum, le manse et les exploitations agricoles dé la France moderne (Mélanges d'histoire offerts à Henri Pirenne, p. 318). Cette opinion s'appuie, en ce qui concerne l'époque moderne, sur des études de spécialistes citées par l'auteur p. 319. Ce dernier signale incidemment l'intérêt qu'il y aurait a déterminer quel est le minimum de surface, variable selon les régions et la nature des cultures, cpui est nécessaire pour assurer la vie d'une famille paysanne (p. 326). On peut ajouter qu'il y aurait intérêt a faire des études analogues, poulies périodes anciennes, mais il faut bien avouer ,que de telles études sont très difficiles, pour ne ,pas dire impossibles, en raison de l'ignorance dans laquelle nous sommes du niveau de vie dans les périodes anciennes. Toutefois, il est infiniment probable que les historiens français du xrxe siècle finissant, fils d'une époque de suralimentation, ont eu tendance à accroître la quantité de terre jugée nécessaire aux époques anciennes, et en particulier durant le haut moyen fige, pour assurer la subsistance d'une famille paysanne.

5. Marc Bloch, op. cit., p. 162.

6. Marc Bloch, op. cit, p. 160-161.

7. Sur la date, voir Dopsch, A., Die Wirtschajtsentwicklung der Karolingerzeil. I, p. 76, n. 6 Google Scholar.

8. Il est possible que le polyptyque de l'évêché d'Augsbourg, qui ne nous est plus connu que par un fragment inséré dans le recueil de modèles d'inventaires, publié par Boretius sous le nom de Brevium exempla (M. G. H., Capitularia. I, n° 128, p. 250), soit légèrement plus ancien.

9. Bibliothèque Nationale, Fonds latin. Manuscrit n° 12832.

10. Si l'on tient, compte du nombre .de feuillets manquants — nombres d'ailleurs incertain, puisque les derniers feuillets étant absents du manuscrit, on ne peut chiffrer exactement l'étendue de la perte résultant de cette mutilation — on peut dire qu'il manque au polyptyque, dans son état actuel, au moin l'inventaire de trois ou quatre domaines. Certains auteurs estiment qu'on peut fixer à a5 ou 26 le nombre des domaines dont les inventaires sont perdus par suite des mutilations du manuscrit; mais c'est la un maximum et il est infinimont probable que nous n'avons pas à regretter des pertes aussi étendues ( Lot, F., Conjectures démographiques sur la France au IXe siècle; Le Moyen Age, 31 (1931), p. 8 Google Scholar et 9).

11. Le polyptyque donne le nom du tenancier du manse, el, le cas échéant, celui de sa femme et de ses enfants; toutefois, selon F. LOT, Conjectures démographiques, p. 18, les enfants on bas âge ne seraient pas icomptés, .le polyptyque ne faisant état que des individus assujettis à des corvées et à des manœuvres, et on âge de payer la capitation.

12. Polyptyque de l'abbé Irminon, publié par B. GUÉRARD, I (Prolémogènes), et Il (Polyptyque), Paris, 1844, 2 vol. in-4°. — Polyptyque de l'abbaye de Saint- Germain-des-Prés, rédigé au temps de l'abbé Irminon, publié par A. Longnon, l (Introduction, II, 1 (Texte du polyptyque), et II, 2 (Index et tables), Paris, 1886-95, 2 volumes in-8°.

13. B. Guérard a cru pouvoir fixer la valeur moyenne du manso ingénuile pour l'ensemble des 25 domaines de Saint-Germain-des-Prés, inventoriés aui polyptyque à 10 ha. 59, la superficie moyenne du manse servile étant évaluée par lui à 7 ha. 43 (Prolémogènes, p. 894. Les successeurs de B. Guérard, arrondissant le nombre proposé par celui-ci, donnent au manse ingénuile une superficie moyenne de 11 ha. (en particulier Tulippe, O., Le manse à l'époque carolingienne; Annales de'la Société scientifique de Bruxelles, Série D, Sciences économiques, 56 (1936), p. 246 Google Scholar). D'ailleurs. P. Guiliermoz, De l'équivalence des anciennes mesures; Bibliothèque de l'Ecole des Chartes,’ 74 (1913), partant de données purement systématiques, a fixé la superficie du manse pour l'ensemble ries royaumes francs à 11 ha. 22. J'ignore a la suite de quels calculs ‘MARC BLOCH, op. cit., p. 159, a renoncé à cette évaluation de 11 ha., devenue en quelque sorte traditionnelle, pour adopter une valeur moyenne de 13 hectares.

14. Sur l'ensemble des 24 domaines inventoriés au polyptyque, il n'y en a pas moins de 19 qui se situent autour de Paris, entre Mantes à l'Ouest, et Château-Thierry a l'Est; les cinq autres domaines se répartissent entre les régions dp Montereau, Châteauroux, Mortagne et la Rasse-Normandie. On a dit plus haut que le polyptyque, sous sa forme actuelle, inventorierait 25 domaines, mais un des chapitres (chapitre X), qui concerne le domaine de Bitry, en Nivernais, n'appartient pas à la rédaction primitive du polyptyque.

15. Guérard, Prolémogènes, p. 583; Marc Bloch, op. cit., p. 157.

16. L'inégalité des manses à l'intérieur d'un même domaine et les variations dans la superficie moyenne du manse, d'un domaine à l'autre, ont été signalées rapidement par B. Guérard, Prolégomènes, p. 606.

Des deux phénomènes, c'est le premier qui a retenu plus particulièrement l'attention des historiens; voir, en particulier, Marc Bloch, op. cit., p. 158-159, et O. Tulippe, op. cit., p. 8-10.

Quant aux variations dans la superficie moyenne du manse, d'un domaine à l'autre, elles ont été mises en lumière de façon excellente par L. Halphen, Etudes critiques sur l'histoire de Charlemagne, p. 263, n. 1; mais l'auteur a présenté les résultats de ses calculs dans une courte note, sans les accompagner d'aucun commentaire, et, d'autre part, il na pas cru devoir faire la distinction entre les manses ingénuiles et les manses serviles. La question a également retenu l'attention de Tulippe, O., De l'importance des exploitations agricoles au IXe siècle dans l'Ile-de-France; Annales de Géographie, 40 (1931), p. 307310 Google Scholar.

17. Ces domaines sont inventoriés respectivement aux chapitres I, V, V et XIV du polyptyque.

18. Palaiseau; Seine-et-Oise, Versailles, chef-lieu de canton. — Verrières; Seine-et-Oise, Versailles, Palaiseau. —, Epinay-sur-Orge; Seine-et-Oise, Corbeil, Longjumeau. — Thiais; Seine, Sœaux, Ivry-sur-Seine

En principe, les anciennes paroisses, devenues communes à l'époque moderne, correspondent aux villae carolingiennes de Palatiolum, Vedrariae, Spinogilum et Theodaxium; mais, quand après avoir calculé la superficie de ces quatre’ domaines, telle qu'elle résulte des données du polyptyque, on compare cette superficie à celle des communes modernes correspondantes, on constate des différences parfois sensibles, dont F. Lot, Conjectures démographiques, p. 115-120 et p. 121-125, a tenté de fournir la justification.

19. Les historiens modernes ont adopté 1a forme hoslise ou hôtise, de préférence à la l'orme hospice, couramment employée par B. Guérard, l’hospilium étant, en principe, la tenure d'un hospes, d'un hôte, c est-à-dire d'un individu étranger à la seigneurie, et établi sur celle-ci à la suite d'une immigration récente.

20. Dans l'inventaire du domaine de Palaiseau, on relève, en deux endroits différents (1, 3 et 40), la mention d'un groupe formé de deux manses accolés; dans un cas (1, 2), il est bien spécifié que la tenure ainsi formée acquitte des redevances et des prestations en travail, qui sont le double de celles du manse simple; dans l'autre cas (1, 40), la formule Solvit similiter, qui semble appliquer au groupe des deux manses le régime propre aux manses isolés, qui précèdent, laisse le lecteur dans l'incertitude. Il en va de même a Verrières, où l'on rencontre doux groupes de deux manses (V, 3 et 75), avec la même incertitude, en ce qui concerne les charges d'un des groupes (V, 75).

21. L'inventaire de Palaiseau offre l'exemple d'une tenure composite formée de deux, demi-manses ﹛1, 83).

22. A Palaiseau, on rencontre deux exemples d'une tenure composite formée d'un manse et d'un demi-manse. (1, 78 et 84); Verrières et Thiais offrent chacun un exemple d'une tenure composite analogue (V, 87 et XIV, 3). A noter également à Palaiseau (1, 74), le cas curieux d'une tenure composite formée d'un manse auquel on a adjoint une terre non amansée et dont la superficie est évaluée à trois bonniers.

23. Les explications qui précèdent étaient nécessaires pour justifier les différences qu'on pourra relever entre l'état numérique des mêmes manses, tel qu'il a pu être dressé par d'autres auteurs.

24. B. Guérard, Prolémogènes, p. 166-177.

25. Guilhiermoz, P., De l'équivalence des anciennes mesures; Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 74 (1913), p. 267328 Google Scholar.

26. (1. Je rappelle que l'équivalence des mesures superficielles franques s'établit comme suil dans l'un et l'autre système :

Toutes les données numériques mentionnées dans cet article on figurant sur te tableau .annexe, à la fin, sont le résultat de calculs simples, mais assez longs à effectuer. Ces calculs ont été effectués par moi-même, mais les résultats en ont été contrôlés par deux de mes étudiants : M. François Crouzet, élève de l'E. N. S.. actuellement professeur agrégé au tycée de lieauvais, et M. Paul Bouju, diplômé d'Etudes supérieures, auxquels je suis heureux d'exprimer ici mes bien vifs remerciements.

26 bis. Voir ce tableau à la fin de l'article.

27. Il arrive que certains manses jouissent d'un régime spécial qui s'écarte sur quelques points du régime normal appliqué aux autres manses, mais il ne semble pas que ces particularités de régime aient le moindre rapport avec des anomalies do superficie.

28. Marc Bloch, op. cit., p. 158.

29. Il est juste de signaler que O. Tulippe, Le manse…, p. 245, a, lui aufisi, li-uté de donner une explication des inégalités de superficie qu'on rencontre entre les manses d'un même domaine. « Les inégalités les plus faibles, écrit l'auteur; pourraient provenir de différences dans les conditions locales de milieu, peut-être aussi de nuances dans la densité de la population; il est regrettable que l'auteur n'ait pas développé sa, pensée de manière plus ‘ explicite; telle qu'elle est présentée, l'explication manque de clarté.

30. A Epinay, un manse concédé à titre de bénéfice (VI, 55), et dont la qualité n'est pas spécifiée, ne compte pas moins de 15 ha. 25, tandis que, à Thiais, un manse concédé à titre de précaire (XIV, 93), a une superficie de 1 ha. 33 seuleent.

31. M. G. H., Capitularia, II, n° 373, cap. 30, p. 373.

32. A Palaiseau, où le nombre des manses atleint son maximum (99), la superficie moyenne du manse atteint 6 ha. 10, alors que, à Verrières, qui compte 81 manses, elle atteint seulement 4 ha. 85.

33. Rappelons que B. Guerard, qui .attribuait au manse ingénuile, pour l'ensemble des domaines de «Saint-Germain-des-Prés, une superficie moyenne de 10 ha. 59, évaluait la superficie moyenne du manse servile à 7 ha. 43.

34. A Epinay, le manse servile le plus pxand atleint 9 ha. s5, alors que le plus petit ne dépasse ‘pas 3 ha. 90; c'est là l'écart le plus considérable qu'on relève pour l'ensemble des quatre domaines.

35. A Thiais, la superficie moyenne du manse servile est de 5 ha. 70; la superficie des 14 manses seniles oscille entre 8 ha. et 3 ha., mais 11 manses ont une superficie qui oscille entre 5 ha. et 7 ha. 50 seulement.

36. Le problème a été abordé par O. Tulippe, Le manse…, p. 247-249. — On pourrait aussi, pour expliquer l'exiguïté de certains manses, s'inspirer des pénétrantes remarques de De Saint-Jacob, P., La structure du manse; Annales de Bourgogne, 15 (1943), p. 173178 Google Scholar, et imaginer que cette superficie doit s'entendre des manses, au sens restreint de ce mot, qui fréquemment s'applique à l'ensemble forme par la maison et le jardin; mais le fait qu'il entre dans la composition de ces manses minuscules des terres labourables, des prés et des vignes, suffit pour écarler cette ‘interprétation.

37. Epinay : G manses serviles, tous à un seul exploitant. — Thiais : 14 manses Serviles, soit 8 manses à un seul exploitant, 5 à -2 et 1 à 3. — Verrières : 3 manses serviles, soit 1 à un seul exploitant, et 1 à deux exploitants. —. Palaiseau : .5 manses serviles, soit 2 à un seul exploitant, 2 à 2 et 1 à trois exploitants.

38. Dans les quatre domaines, les manses les plus étendus sont, en général, aux mains d'un seul exploitant.

39. Voir n. 22, l'énumération de ces tenures composites, qui, toutes, sans exception, sont aux mains d'un seul exploitant.

40. Dans le cas de tenures composites formées de deux manses juxtaposés, il est parfois précisé que les charges normales du manse pèsent sur chacun des deux manses (1, 2; V, 3); mais, dans d'autres cas (I, 40; V, 75), la formule Soleit similiter est ambiguë. Au premier abord, celte formule laisserait supposer que lu groupe doit les redevances et services du type normal, comme les manses précédemment énumérés; toutefois, cette interprétation n'est pas absolument certaine, et il est possible que ces redevances et services incombent à chacun des deux manses entrés dans la constitution du groupe.

Dans le cas de tenures composites, formées'par la réunion d'un manse et d'un demi-manse, il y a toujours allégement des charges, réserve faite pour • Verrières, où la mention concernant la seule tenuro composite de cette sorte, existant sur ce domaine, ne précise par les charges de ladite tenuro (V, 87). A Thiais (XIV, 3), la tenure composite formée d'un manse et d'un demi-manse et exploitée par Giroldus, doit seulement les redevances et services du manse de type normal, et c'est même cette tenure qui sert de règle pour tous les autres manses ingénuiles. A Palaiseau, le demi-manse annexé au manse doit, en tout et pour tout, cultiver un lot-corvée de A perches (1, 78 et 84); dans le cas où les lerres annexées au manse atteignent trois bonniers (1, 7/1), le service mis a la charge des trois bonniers est de même nature, mais l'étendue du lot-corvée est portée à 6 penches.

A Palaiseau, qui offre l'exemple unique d'une tenuro composite formée de deux demi-manses accolés (I, 83), le premier demi-manse doit les charges de cette catégorie de tenures, alors que le second demi-manse doit seulement cultiver un lot-corvée de 4 perches.

41. On rencontré un seul exemple d'une tenure de trois-quarts de manse (ingénuile) (très partes de manso), et un seul exemple de quart de manse (servile), tous deux à Palaiseau (I, 73 bis et 114).

42. A Epinay, 1 demi-manse servile. — A Thiais, 5 demi-manses ingénuiles; .à Verrières, 3; à Palaiseau, 3.

43. Le fait avait déjà retenu l'attention de B. Guérard, qui écrit (Prolégomènes, p.594) : « De plus, il arrive assez fréquemment que tel demi-manse contient plus de terres que tel manse entier, et cela dans un même fisc : la grandeur se réglait alors moins sur la contenance que sur le produit ». B. Guérard semble donc admettre, dans ce passage, que les inégalités constatées correspondent à des différences sensibles dans le rendement des terres; mais l'explication ne porte pas, quand on remarque que, à Thiais (XIV, 60), le demi-manse le plus étendu atteint une superficie de 8 ha. 20, soit une superficie supérieure à celle de la majorité des manses entiers.

44. C'est le cas à Palaiseau et à Thiais.

45. A Verrières, le demi-manse est dispensé de certaines des charges’ du manse (redevance en numéraire ad hostem, obligation d'édifier un tas de bois de chauffage, corvées do labourage, charrois, coupe d'arbres); pour les autres prestations, elles sont régulièrement réduites de moitié.

46. A Palaiseau, le quart de manse servile (1, 114), atteint une superficie de ha. 60, superficie-qui diffère un peu de celle atteinte par le plus grand des manses serviles, avec 3 ha. (1, 113), — On ne connaît malheureusement pas les charges de la tenure de trois-quarts de manse ingénuile, signalé à Palaiseau, car le paragraphe qui la concerne (1, 73 bis),, ne renferme pas la moindre indication à ce sujet.

47. En particulier en Lorraine; cf. C. Edmond Perrin, Recherches sur la seigneurie rurale en Lorraine, d'après les plus anciens censiers, p. 639 et sq.

48. Réserve -faite de Thiais, où 4 demi-manses sur 5 sont aux mains de deux exploitants.

49. Empressement, qu'on peut observer en particulier à Palaiseau, où l'on compte, au total, 7, demi-manses, dont 4 sont entrées dans la composition ,-Ie tenures composites :’ 2 d'entre eux ont été annexés à des manses (1, 78 et'84), 2 autres ont été englobés en une même tenure composite (1, 83); trois demimanses seulement subsistent avec leur individualité propre.

50. Marc Bloch, op. cit., p. 159-160.

51. Pour ne] pas allonger outre mesure celte étude, j'ai dû renoncer à l'ahv état du remarquable et systématique essai lente par A. Déléage, pour déterminer la valeur ou les différentes valeurs du manse primitif dans l'ensemble du domaine européen (A. Déléage, La vie économique et sociale de la Bourgogne dans le haut moyen âge, p. 305 et sq.); je me propose de revenir ultérieurement sur celle question.

52. L'édition du polyptyque d'Irminon, procurée par B. Guérard en 1844, est aujourd'hui introuvable; la réédition d'A., Longnon se fait rare; c'est pourquoi j'avais formé le projet, il y a quelques années, de publier une nouvelle édition du polyptyque en l'accompagnant d'une introduction destinée a compléter sur quelques points les Prolégomènes de B. Guérard. J'aurais été heureux de faire coïncider cette publication avec le centenaire de cette œuvre célèbre, mais accaparé par d'autres travaux, je n'ai pu donner- suite à ce projet auquel, d'ailleurs, je n'ai pas enlièrement, renoncé.