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L'homme et le milieu naturel : Panorama du nouveau milieu (1939)

Published online by Cambridge University Press:  22 September 2017

Georges Friedmann*
Affiliation:
Paris, Conservatoire des Arts et Métiers
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Dans la multiplication inouïe des techniques et l'imprégnation par elles des sociétés humaines les plus évoluées, le machinisme industriel ne représente qu'une part et qu'un aspect : celui des machines de production de l'industrie auxquelles s'ajoutent celles qui pénètrent l'agriculture.

Le machinisme agricole avec ses tracteurs, moissonneuses, batteusestiuses, herses, arracheuses de pommes de terre, de betteraves, etc., ses multiples machines portatives rendues inutilisables par l'introduction d'un moteur électrique dans l'exploitation agricole : scies, pompes, malaxeuses, etc., son labourage électrique offert aux vastes champs de la cul faire intensive, se heurte certes, en Europe, à une civilisation paysanne dont les traditions prémachinistes et les routines sont puissantes.

Type
III. Sur des voies suivies par Marc Bloch
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1945

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References

page 107 note 1. Lucien Febvre, Revue des cours et conférences, 1925, p. 196.

page 107 note 2. Sur la technique du Moyen Age, cf. Lefebvre des Noëttes, La « nuit » du Moyen Age et son inventaire (Mercure de France, 1er mai 1932); Le gouvernail : contribution à l'histoire de l'esclavage. (Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. LXXVIII, 1932), et La Nature (15 juillet 1932).

Les travaux de L. des N. ont suscité toute une littérature critique. Cf. particulierement : Marc Rloch (Revue de synthèse historique, t. XLI, 1926, et Annales d'histoire, économique et sociale, nov. 1935 : Les inventions médiévales); Jules Sion (Vote sur les répercussions sociales d'une technique, Annales sociologiques, série E, fascicule 1, Paris, 1935); et Lucien Febvre (Annales d'histoire économique et sociale, nov. 1935 : Réflexions sur l'histoire des techniques).

page 108 note 1. Kerneïz, C., Le Hatha yoga, Paris, 1939, p. 48 Google Scholar.

page 108 note 2. Cf. toute l'admirable communication faite par Marcel Mauss à la Société de psychologie, le 17 mai 1934, et publiée dans le Journal de psychologie, 1935, pp. 271-293.

page 108 note 3. Cf. aussi Haudricourt, Revue de botanique appliquée, nos 230-231, pp. 759- 772, « Les moteurs animés en agriculture i>. Il n'y a pas. une façon instinctive de porter un objet, écrit Haudricourt, il n'y a que des façons traditionnelles. Quand on a donné des brouettes à certains indigènes d'Afrique, ils ont commencé par les mettre sur leur tête. H..: rappelle également qu'il faut adapter à un mème fer d'outil des manches courts ou longs, lisses ou à croisillons, etc…, selon les -peuples qui s'en servent. Mauss avait fait, à propos de l'emploi de la bêche- par les troupes françaises et anglaises durant la -première guerre mondiale, une remarqua analogue (art. cit. p. 272).

page 108 note 4. Mauss, ibid., p. 275 : « Et je conclus que l'on ne pourrait avoir une vue claire de tous ces faits, de la course, de la nage, etc., si on ne faisait pas intervenir une triple considération, qu'elle soit mécanique et physique, comme une théorie anatomique et physiologique de la marché ou qu'elle soit, au contraire, psychologique ou sociologique. C'est ce triple point de vue, celui de « l'homme total », qui est nécessaire. » « …Je vois ici les faits psychologiques comme engrenage et ,je ne les vois pas comme cause, sauf dans les moments de création ou de réforme. » (pp. 291-292.) « …Je crois qu'ici encore, quoi qu'il semble, nous sommes en présence de phénomènes biologico-sociologiques » (p. 292).

page 109 note 1. Cf. le livre classique de Karl Bücher, Arbeit und Rythmus, 9e éd., Leipzig, 1923.

page 109 note 2. Haudricourt, « A propos du moteur humain », Annales d'histoire sociale, avril 1940, p. 131 .

page 109 note 3. Du mème, .Revue de botanique appliquée, art. cit.

page 109 note 4. A. Varagnae, « L'homme et les techniques prémachinistes », in L'homme, la technique et la nature, Paris, 1938.

page 110 note 1. Les Orientaux sourient lorsqu'ils entendent un moderne Européen sans cesse prononcer le mot : « vite » (Grenard, Grandeur et Décadence de l'Asie. Paris. 1939, p. 209) : « Non moindre source d'ébahissement [pour l'.l’Asialique] est la manière dont l'Européen conçoit le temps. Il lui faut un temps exactement mesuré . pour faire quelque chose, pour y répartir son travail et les gestes, mêmes inutile», de son existence. L'Asiatique veut du temps pour ne rien faire, jouir de sa respiration. Le principe fondamental de t.ao-Tseu estime : ne rien faire suffit à tout arranger. »

Ce souci de la vitesse, étranger aux Asiatiques, l'était aussi (jusqu'à la nonchalance) aux Russes de l'ancienne Uussie et encore, avant 1939. à ceux de- la nonvelle que le rythme intense des plans quinqennaux n'avait pas atteints et remodelés (Georges Frîedmann, De la sainte Russie à l’U. R. S.. S. Paris, 1938, pp. 45, 76 et suiv.). La Pologne de 1939, pour une bonne partie de sa population, échappait, elle aussi, au sens occidental du temps et de la vitesse.

page 110 note 2. Lucien Febvre, Le problème de l'incroyance au XVIe siècle, Paris, 1942, pp. 426-434.

page 110 note 3. Ibid., p. 428.

page 110 note 4. Huizinga, J., Le déclin du Moyen Age, traduit du hollandais, Paris, 1932 Google Scholar.

page 111 note 1. Lucien Febvre, ouvr. cit., pp. 464-473.

page 111 note 2. Ibid., p. 471.

page 111 note 3. Abel Rey, La jeunesse de la science grecque, Paris, 1939, pp. 445 et suiv. Cf. Febvre, ouvr. cit., pp. 467.473.

page 111 note 4. Huizinga, ouvr. cit., chap. I, et dans les Annales d'histoire sociale (janv.- juin 194I), l'important article de Lucien Febvre, manifeste et programme de travail, sur la « Sensibilité et l'Histoire ».

page 112 note 1. Encyclopédie française, tome VIII, La vie mentale, p. 8.24-6.

page 112 note 2. Wallon, Henri, De l'Acte à la Pensée, Paris, 1942 Google Scholar.

page 112 note 3. Lucien Febvre, ouvr. cit., p. .456 et les ehap. III et IV du Livre II

page 112 note 4. Cf. Les Fonctions mentales dans les sociétés inférieures, 9e éd., Paris, 1948, et les autres ouvrages classiques du mème auteur sur la mentalité primitive.

page 113 note 1. Ouvr. cit., livre II, passim.

page 114 note 1. Huizinga, ouvrage cité, pp. 13 et suiv.

page 114 note 2. L'énigmatique et célèbre définition aristotélicienne de la tragédie — une mimêsis ayant pour objet une catharsisPoétique, .éd. Budé, chap. VI, p. 36) a suscité do nombreuses interprétations qui laissent, pour la plupart, la question entièr\ Le fondement psychologique de la « purgation » des passions, provoquée par 1e drame chez le spectateur, ne pourrait-il être cherché du côté de, cet entremêlement de présences, grâce auquel le spectateur participe au drame comme s'il en était un des acteurs et en tire les béntfices moraux (catharsis) aussi pleinement que s'il l'avait personnellement vécu ?

page 114 note 3. Images -usuelles et auditives dans le cinématographe; auditives seulement à l'écoute du théâtre- radiophonique.

page 116 note 1. « …L'idéal que chacun de nous doit avoir dans son cœur, c'est d'être pour nos malades le médecin moderne avec ses appareils’ compliqués, son laboratoire chimique, ses rayons X, ses instrument à endoscopie, sa technique opératoire et aussi le médecin ancien qui prenait les mains de ses malades en disant : « Ayez confiance, je suis avec vous. » Schoemaker, J., Discours d'inauguration au premier congrès international de gastro-entèrologie, Bruxelles, 1935 Google Scholar.

page 116 note 2. Georges Duhamel, L'Humaniste et l'Automate, Paris, 1933.

page 116 note 3. L'homme était présent dans la guerre : il voyait son ennemi, il luttait corps à corps, lui décochait des flèches, lui envoyait des projectiles à distance réduite. Les comibats mettent en jeu des tendances, des fonctions psycho-motrices différentes dans la guerre moderne où l'individu, enfermé dans les machines sur et sous la terre, dans et sur l'eau, dans les airs, lutte souvent de très loin contre desy adversaires invisibles (ou visibles, audibles, seulement à l'aide d'appareils compliqués) : tranchées, sapes, mines, canons à longue portée, explosions à distance et à retardement, bombardements a haute altitude, sous-marins et grenades sous-marines. La guerre technicienne, en évoluant vers la guerre totale, a dépassé de plus en plus la présence et les dimensions de l'homme.

page 116 note 4. Louis Weber, Civilisation, le mot l'idée, pp. 131 et suiv., et les observations pénétrantes de Charles Blondel, « Intelligence et techniques », Journal de psychologie, 1938, pp. 338 et suiv.