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Aux Origines du Capitalisme Génois

Published online by Cambridge University Press:  30 October 2017

Roberto Lopez*
Affiliation:
Gênes, Université
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Les problèmes que soulèvent les origines d'un centre de capitalisme aussi important que Gênes sont sans doute trop complexes pour laisser à l'auteur de ces quelques pages l'illusion de les avoir résolus. Bien des questions attendent encore une réponse, et il en est peut-être qui, faute de documents, ne pourront jamais recevoir de solution. Mais Mr Lucien Febvre l'a dit, dans ces mêmes Annales, il y a quatre ans : « Une série de points d'interrogation bien posés et formulés peut être infiniment plus satisfaisante pour l'esprit qu'un amas de molles certitudes fragmentaires et superficielles ».

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1937

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References

page 129 note 1 Annales, 1933, t. V, p. 280.

page 129 note 2 Pour la bibliographie, le lecteur voudra bien se reporter à 1’ « Orientation bibliographique « donnée en appendice. Dans le cours de l'exposé, les références seront réduites au minimum ; les ouvrages mentionnés dans l'Orientation seront cités en abrégé ; comme documents, je me bornerai à renvoyer à ceux qui revêtent une importance spéciale, ou qui n'ont pas encore été utilisés. Les documents inédits de l’Archivio di Stato de Gênes seront cités sous les initiales A. S. G.

page 130 note 1 J'ai développé plus longuement ces idées dans Studi cit. (les documents sont cités, p. 65 et suiv.). Cf. Nissen, aussi, Italienische Landeskudne, t. II, Berlin, 1902, p. 145 Google Scholar. Le contraste entre l'époque préromaine et les temps romains saute aux yeux dès lors surtout que l'on veut bien comparer les nécropoles qui comptent parmi les plus vastes de l'Italie occidentale préromaine, et le plan de la ville romaine plus petite que, par exemple, Albenga à la même date.

page 130 note 2 Pour plus de brièveté, j'adopte pour les voies la dénomination qui a prévalu dans l'usage, encore qu'elle ne soit pas la plus exacte. Cf. Lugli, art. Aurelia et Postumia dans Enciclopedia Italiana, et la bibliographie qui y est donnée. En réalité, les sources sont rares, si bien que, sur la renaissance du commerce génois, nous sommes plus ou moins réduits à des hypothèses. Cf., cependant, C . I . L . , t . X, n. 6, 815, 820, 5889, 7753 ; S. Ambroise dans Migne, Patrologia latina, p. 66 et 68 ; Légende des SS. Nazaire et Celse et les observations de Gabotto (Italia occid.), hardies, mais suggestives.

page 130 note 3 Cassiodoke dans Mon. Germ. Hisl.,t. II, p. 27 ; t. IV, p. 33 ; Procope, De bello golhico dans Fonti per la Storia d'Italia, t. II, p. 12.

page 130 note 4 La pauvreté des documents doit certainement être imputée en grande partie au fait que, sous la domination byzantine, on se servait encore de papyrus.

page 131 note 1 S. Grégoire Le Grand dans Mon. Germ. Hist., Epistulae III, 26, 29 et 30 ; IV, 2, 3, 4, 29, 30, 33 et 37 ; Calalogus archiepiscoporum Medwlani, ibid., X, p. 103. L'évêqued'Acqui,luiaussisemble-t-il, s'enfuit à Gênes. Lanotice sur le vicarius vient de la Pragmatique Sanction ; d'autre part, l'importance stratégique de Gênes a été confirmée par la découverte des fondations d'une tour byzantine. Mais nous manquons d'une étude sur le limes byzantin en Ligurie, exception faite de la Lunigiane. Cf. la bibliographie dans Formentini, art. Lunigiana dans Encicl. Italiana. Pour les autres sources, cf. Mor et Lombroso, cit. Belgrano, ouv. cités (Illustrazione,p. 261 et suiv.).

page 131 note 2 Paul Diacre dans Fonti per la Storia d'Jtalia, III ; Fredecaire dans M. G. H., II, 111. Cf. Lombroso, OUV. cité, p. 26 et suiv. ; Heyd, Vntersuchungen ûber die Verfassungsgeschichte Cenuas dans Zeilschrift für die gesamte Staatwissenschafl, 1854

page 132 note 1 Voir surtout Schneider, OUV. cité, p. 124 et 154-155. — En réalité, nous ne disposons que de sources toponymiques et de quelques documents plus tardifs, mais avec références à l'époque précédente : voir Belgrano, Regislro, et Illuslrazione L'existence d'un sculdascio à Gènes se trouverait confirmée si l'on devait admettre pour certaine, d'une part, l'étymologie de cintraco comme dérivé de centeanrio, ainsi que le propose Lombroso, et, d'autre part, l'identité du centenario et du sculdascio, comme le veut Schneider, p. 115 et suiv. Par «cintraco » on entendit, plus tard, une sorte d'huissier de la commune, mais pourvu aussi d'attributions beaucoup plus élevées et délicates. Cf. Arch. Du Ministère Des Affaires Étrangères, Paris, Liber Jurium VII, fol. 291 r. Un autre centre d’ « arimannies » fut, à la vérité, constitué entre Lavagna et Recco, mais à une époque plus tardive (cf. Belgrano, ouv. cité) ; aussi bien, là débouchait une autre route qui franchissait l'Apennin au col des Cento Croci.

page 132 note 2 Eginard, dans M. G. H.,II, 541. Cependant l'Hadumarus cornes civilatis Genuae, qui, en 806, tomba en combattant « imprudemment » les Arabes de Corse (Annales regii dans M. G. H.,I, 1931, reproduit dans Enhardi Fuldensis, Annales, ibid., et Annalista Saxo, ibid., vol. VI), était sans doute un comte de Genève. Gênes, en effet, étaitappelée parles Francs « Genava maritima » ; « Genua » tout court, généralement, désigne Genève. D'autre part, l'expédition de 828 également dirigée contre la Corse eut pour chef le comte de Lucques et de Toscane ; Gênes n'y prit pas directement part cf. Manfroni, ouv. cité, I, 36 et suiv.). On ne sait pas si la Ligurie fut quelque temps unie au duché de Toscane ou si, au contraire, elle forma un duché à part qui,sous le nom de Litora maris, eût compris les terres en deçà des Apennins, qui avaient constitué naguère la Ligurie romaine. Ce qui est sûr, c'est que, depuis le milieu du ix° siècle jusqu'au milieu du xe, elle fut rattachée au duché de Toscane, où elle ne jouait qu'un rôle médiocre en raison de sa situation excentrique (Formentini, OUV. cité, p. 226 et suiv.). Ensuite furent instituées les deux marches dont nous parlons.

page 132 note 3 11 convient de noter, en outre, qu'Oberto, le premier marquis de la marche de la Ligurie Orientale (qui comprenait Gênes) possédait des bénéfices et des alleux dans toute l'Italie septentrionale et en Toscane, et était comte palatin à Pavie : ses intérêts principaux n'étaient certainement pas en Ligurie. La même observation s'applique à ses fils Adalbert et Oberto II. Nous y reviendrons.

page 133 note 1 Honorantie civitatis Papiae, éd. Solmei, V'amministrazione jinanziaria del regno italico nelV alto medioevo, Pavie, 1931, p. 21. Mais, déjà avant l'établissement des Sarrasins au Freinet, le seul voyage de Gênes en Provence dont nous ayons connaissance, celui du pape Jean VIII, en 878 (JAFFÉ, 3137-3141), fut accompli par mer. Le pape était arrivé à Gênes de Luni : par mer aussi ? S'était-il servi de navires armés à Gênes ou, plus probablement, de navires qu'il s'était procurés dès le début du voyage à Rome ? Assurément la décadence de la via Aurélia devait avoir été bien profonde puisque, dans les premières années du xiv° siècle encore, alors que le trafic avait repris depuis longtemps, on voit Dante demander, par deux fois, à cette route des termes de comparaison destinés à donner une idée des difficultés surhumaines des accès au Purgatoire (IV, 25 ; VI, 49-51) Si le secteur ligure de la via Aurélia avait été endommagé par les éboulements et la mer, le secteur côtier dans l'Italie centrale avait été rendu impraticable durant une grande partie de l'année parla malaria. Il ne faut pas non plus oublier que les assauts des pirates contre les terres côtières n'étaient pas rares. Cf. aussi Formentini, Leggende délia Marittima dans G. S. L. L.,1927.

page 133 note 2 Cf. surtout Annales Ianuenses, IV, p. 9, 73, et Schrod, p. 19 et suiv.

page 133 note 3 C'est une constatation qui s'impose à quiconque parcourt les cartulaires notariaux de l'A. S. G. et, bien qu'on n'en puisse établir une évaluation statistique, elle est confirmée par la quote de ses carature de péage à des taux très élevés (cf. Sieveking, ouv. cité, chap. i). Pour l'intensité du trafic sur cette route, cf. Lopez, aussi, Benedetto Zaccaria ammir. e mercante, Messine et Milan, 1933, p. 19 Google Scholar. Pour l'importance économique de Bobbio, Hartmann, , ZUT Wirlschaftsgeschichte Italiens im fruhen Mittelalter Gotha, 1904, p. 42 Google Scholar et suiv. Le fait, enfin, que le trafic était assuré presque exclusivement par des mulets n'est pas un indice favorable sur l'état de sa conservation.

page 134 note 1 Schrod, Cf., p. 27 et suiv. ; Schulte, Geschichte des mittelalt. Bandels und Verkehr zw. Westdeutschland und Italien, Leipzig, 1900 Google Scholar, chap. i. De là la grande importance du Mont Bardone et de son « arimannia » dont nous avons déjà parlé ; Schulte, cf., Der Appennin-pass des Monte Bardone und die deulschen Kaiser, Berlin, 1901 Google Scholar. Le document mentionné dans le texte est de 1132 (Belgrano, Registro, 444). En outre, dans le haut moyen âge, la via Francigena et les ports de Luni ou de Portovenere constituaient, même pour les voyagesd'outre-mer, l'itinéraire normal, tel que le parcourent les légats de Charlemagne à Harun-al-Rashid (cf. Formentini, Nuoce ricerche, p. 84 et suiv., et les sources citées). Depuis la conquête lombarde, qui semble s'être étendue à Luni avec Liutprand jusqu'à sa dernière dévastation de 1016, Luni semble avoir gardé la première place dans le commerce extérieur de la Ligurie, supériorité due peut-être aussi, ici, au fait d'être restée plus longtemps une des terres frontières dans les mains des Byzantins et de se trouver sur la via Francigena.

page 134 note 2 Au temps de Dante, un centre d'une aussi grande importance (aussi par son commerce) que Noli était presque impossible à atteindre par voie de terre et aujourd'hui encore il est des pays comme San Fruttuoso ou les cinq villages appelés Cinque Terre auxquels on accède par de brusques escaliers. Et ce fut l'impossibilité de construire un réseau de communications terrestres entre les différents districts de la Ligurie qui entrava pendant longtemps l'oeuvre d'unification entreprise par Gênes et l'empêcha d'absorber certaines enclaves avant le XVIIIe siècle.

page 135 note 1 La toponomastique urbaine rappelle l'existence de vastes espaces en friche, sablonneux ou cultivés, mais surtout de potagers, au milieu de la ville, encore au XIIIe siècle. De petits torrents et fossés la sillonnaient. Il est, en outre, probable que, dans une époque d'insécurité, beaucoup de paysans possesseurs de champs dans les environs habitaient en ville, comme il est arrivé plus récemment dans la plus grande partie de l'Italie méridionale. Cf. aussi Belgrano, Illustrazione ; POP Esta, II colle di S. Andréa dans A. S. L., Gênes, 1901.

page 136 note 1 Nous avons déjà vu (p. 432, n. 2) comment le comté de Gênes a été toujours agrégé à une unité administrative plus vaste. II nous semble donc très probable que le roi ou le duc lombard, dont dépendait le « sculdascio » de Gènes (si la ville en eut un) résidait ailleurs. Paul Diacre (II, 16) ne place Gênes qu'au quatrième rang parmi les centres de la province des Alpes Gottiennes. Il en était do même du marquis de Toscane, dont relevait Gênes au ixe siècle. Mais les documents débutent seulement avec les marquis Obertenghi. Oberto Ier résidait habituellement à Pavie en qualité de cornessacripalaiii et il tint « placiti » dans les endroits les plus divers, de Lucques à Ravenne, de Chiassa (Arezzo) à Volpedo (Alexandrie), jamais dans la Ligurie maritime, ce qui nous semble une autre preuve de la faible importance de ses biens dans la région. Ses descendants se montrent quelquefois en Ligurie, mais, à notre connaissance, seulement son arrièrepetit- fils Albert III tint un plaid à Gênes en 1039 (cf. Gabotto, March Obertenghi et sources citées).

page 136 note 2 Cf. Belgrano, Illustrazione, IIe et IIIe parties ; Begistro, passim; Kehr, p. 275 et suiv. (pour une époque postérieure) ; Sieveking, p. 14 et suiv. ; Di Tucci, Imposte. Un diplôme de Béranger Ier aux chanoines de Pavie (909) confirmé en des termes identiques par Rodolphe (924), par Hugue et par Lothaire (936) nomme, incidemment, une curtis ianuensis existante à Pavie, que Volpe, Medio Evo italiano (Florence, 1928), p. 257 et suiv., et SOLMI, OUV. cité, p. 111, supposent avoir appartenu àl'église de Gênes, car, disent-ils, la plupart des évêchés et des monastères en possédaient dans cette ville. Toutefois nous croyons qu'il s'agissait seulement d'une maison avec ses terres adjacentes (c'est-à-dire une curtis entendu dans son sens juridique primitif) destinée à fournir le logement et les vivres à l'évêque de Gênes, chaque fois que les devoirs dérivant de son office l'obligeaient de rester à Pavie. Que, dans certains cas, ces curtes fussent pourvues de maisons et de boutiques destinées à être louées aux marchands, ou de droits de propriété sur les ports du Tessin, ainsi que l'imagine Volpe, c'est sans doute probable ; mais, pour la cour génoise, nous ne le croyons pas, soit que l'évêque de Gènes, comme il semble, n'ait jamais participé directement au commerce, soit que les Génois n'aient jamais eu de stations commerciales à Pavie, malgré la variété de leurs relations avec celle-ci, même à une époque plus avancée.

page 137 note 1 Cf. Belgrano, ouv. cité. On aura, sans doute, remarqué combien ce tableau ressemble, par exemple, à celui que les recherches de Volpe ont tracé pour l'évêché de Volterra et qu'on pourrait établir pour tant d'autres.

page 137 note 2 Cf. Belgrano, OUV. cité, et surtout Cartario, passim. L'histoire économique des monastères de Gênes reste en grande partie à faire. Même l'A. S. G. conserve encore beaucoup de parchemins inédits pour S. Stefano et S. Siro. Cf. aussi Kehr, p. 303 et suiv.

page 138 note 1 Cf. Sieveking, p. 3 et suiv. ; Lopez, Studi, p. 209 et suiv. Aux marquis resta néanmoins, pour longtemps encore, une participation aux péages de l'ancienne voie Postumia.

page 138 note 2 En plus des ouvrages cités dans les notes qui précèdent, cf. Lattes, La compagna,, ouv. cité, p. 1 152 et suiv. ; Vitale, Genova nejsecolo XII, Gênes, 1929.

page 138 note 3 Des indices ne manquent pas, même dans les documents du Cartario et du Registre, mais une preuve ne pourrait être fournie que plus tard, en étudiant les cartulaires notariaux; et nous ne pourrions en donner même un simple essai qu'en analysant des dizaines et des dizaines de situations et en rapportant l'histoire détaillée d'un certain nombre de familles, ce qui dépasserait les limites de cet article. Voir aussi les généalo gies recueillies par Giscardi, Origine délie nobilifamiglie di Genoça (Mss., Bibliothèque Berio, Gênes), par Federici, Abbecedario délie famiglie geneeesi (Mss., Bibliothèque des missions urbaines, Gênes), par Della Cella, Memorie di diverse famiglie(di Genova e di Riviera (Mss., Bibliothèque de S. M. le Roi d'Italie, Turin) ; cf. aussi Lopez, Studi, p. 213 et suiv., et documents relatifs.

page 139 note 1 Sur cette question, la littérature générale est trop abondante et connue pour que nous nous croyions obligé de la citer. Cf., par exemple, Caggese, , Classi e corn uni rurali, Florence, 1907 Google Scholar ; pour Gênes, voiries nombreux contrats de pastinatio, contenus dans Cartario et dans Registro cités ; cf. aussi Carli, ouv. cité, p. 36 et suiv. Cette impulsion au défrichement se prolonge jusqu'au premier tiers du xr3 siècle ; après, celuici s'arrête, soit (comme nous verrons) qu'une très grande quantité de propriétaires fonciers aient désormais investi leur propre capital dans le commerce, soit que l'on ait mis en culture tout le terrain cultivable : comme en Ligurie il n'y a ni marécages, ni « bruyères » à racheter, on avait gagné du terrain au détriment surtout des pâturages et des bois. Comme conséquences économiques, il advint que la Ligurie qui, d'après Strabon, était exportatrice de laines, peaux et bois pour les constructions navales, se présente au XIIIe siècle, par contre, comme importatrice de toutes ces matières.

page 140 note 1 Cf. Sieveking, p. 9 et suiv.; Belgrano, Illustrazione, p. 485; Lofez, Studi, p. 131 et suiv.; Mannucci, Délie società genovesi d'artî e mestieri… dans G. S. L. L., 1905.

page 140 note 2 Cf. LOPEZ, ouv. cité, p. 183 et suiv.

page 140 note 3 Cf. Di Tucci, La nave, p. 49 et suiv. ; Byrne, Genoese skipping, ouv. cité, p. 12 et suiv. ; Manfroni, passim. On trouvera une intéressante confirmation de cette situation qui, d'ailleurs, ressemble un peu, on l'a sans doute remarqué, à celle de beaucoup de cités grecques après l'invasion dorienne, dans un document de 1274, relatif à l'installation d'une colonie en Corse : on y lit que, pour le transport du blé,il n'est pas prévu l'utilisation de chariots, mais d'une barque spéciale (ARCH. DU Ministère Des Affaires Étrangères, Paris, Liber Iurium VII, fol. 218 v., document que je vais publier avec un commentaire). Par ailleurs, plusieurs villages de la Ligurie d'aujourd'hui présentent des situations analogues,

page 141 note 1 Cf. Lopez, p. 126 et suiv.; Di Tucci, Documenii sulla spedizionc… di Ceuta dans A. S. L., Gênes, 1935 ; en outre, les cartulaires de TA. S. G. abondent en documents à ce propos. Cf., par exemple, le matricule d'une galère de Benoît Zaccaria dans Cart. I.eonardo Negrini, I, feuillet détaché. Pour une époque postérieure, voir A. S. G., salle 42, « bancone » : Galearum rationes. Autrement, on ne pourrait expliquer comment Gênes aurait pu armer une flotte si nombreuse : en 1285 les «Rivière », non compris Gênes, furent astreintes à fournir 121 000 hommes d'équipage (Annales Ianuenses, V, 62 et suiv., témoignage digne de confiance) ; quelques années après, si l'on doit en croire IACOPO DE VORAGINE (à dire vrai, un peu trop enclin aux exagérations), la commune de Gênes aurait armé 200 galères, susceptible d'en équiper 40 autres, atteignant ainsi un total de plus de 50 000 hommes aptes au service militaire naval. En outre, le recensement de 1531, démontre qu'à cette époque la plus grande partie de la population ligurienne était accaparée parl'agriculture, bien qu'elle exerçât le commerce et la navigation.

page 141 note 2 Faut-il souligner que cette objection de méthode n'atteint pas la situation conjecturalement reconstituée pour les artisans et les marins, car leur importance continue à paraître plus modeste à travers les cartulaires notariaux plus anciens durant un temps plus ou moins long ?

page 142 note 1 Pour la définition de «Compagna », les pages de Lattes, arrivant après une discussion qui s'est prolongée durant beaucoup d'années (voir la bibliographie donnée par Manproni, t. I, p. 11), nous semblent désormais définitives. Pour la définition générale du « Comune » (s'il est encore permis d'insérer des références bibliographiques sur un tel sujet), nous renvoyons aux observations fondamentales de VOLPE, ouv. cité, p. 12 et suiv.

page 142 note 2 Ces trois documents viennent d'être publiés à nouveau dans Impériale, Codice dipl., I, p. 3-4, 7-9, 350 et suiv. Voir aussi, pour la troisième phase, le serment des consuls de la Commune de 1143, p. 153 ot suiv. Pour la valeur à attribuer à l'expression « fidèles et habitatores in civitate Ianuensi » du diplôme de Bérenger, cf. Pivano, Stato e chiesa da Berengario ad Arduino, Turin, 1908, 359 et suiv.

page 143 note 1 A en juger d'après les consuetudines, les femmes lombardes même auraient pu s'engager sans l'assistance d'un « mundualdo »; toutefois les actes contemporains nous montrent habituellement son intervention et nous voyons les femmes durant tout le XIIe et tout le xme siècle, dans les actes notariés qui les intéressent, choisir librement et, très souvent, hors de tout lien de parenté des « propinqui et consiliarii ». Cf., pour plus de détails, SALVIOLI dans Rieista di storia e filosofia del diritto, 1905, et LOPEZ, Studi, p. 114 et suiv.

page 144 note 1 On pourra opposer le fait que, dans beaucoup d'autres communes aussi, la revendication des droits sur les biens immobiliers précède la garantie des intérêts commerciaux (cf. VOLPE, p. 22 et suiv.), mais à Gênes, cette juxtaposition dans le temps est particulièrement nette ; lorsque les intérêts commerciaux s'affirment, on ne parle plus des agricoles ; en outre, rien n'exclut que le même processus se soit reproduit dans beaucoup d'autres communes dépourvues, elles aussi, de bonnes communications. D'autre part, les doutes sur le parallélisme entre les progrès des différentes formes de l'activité économique et ceux de la protection accordée par la société communale seront, en grande partie, dissipés, si l'on compare la graduelle ascension économique de l'artisanat du XIIe au xive siècle — que l'on peut suivre dans les actes notariés — avec l'augmentation de la considération accordée à leurs intérêts par les lois et les statuts. (Cf. Sievekinc, IIe partie, p. 8 et suiv. ; Mannucci, ouv. cité ; Lopez, OUV. cité, p. 130 et suiv.). Remarquons en effet, que les artisans apparaissent déjà dans le serment de la Compagna de 1157, mais avec une protection moindre que les autres membres de la communauté. En outre, les dispositions qui les regardent ne se proposent point de favoriser leur activité, mais d'empêcher qu'elle ne contrecarre le commerce ou la défense armée; cela, jusqu'en 1257.

page 144 note 2 Cf. BYRNE, ouv. cité, et les sources qui y sont citées ; par contre, dans le commerce plus proche et de moindre importance, les hommes d'origine plus modeste étaient plus nombreux. Cf. VITALE, Documenti sul castello di S. Bonifacio (A. S. G., 1936) ; KRÙGER, ouv. cité ; LOPEZ,Lerelazionicommerciali traGenova e la Francia nel medioeco dans Cooperazione intellettuale, fasc. VI). De quelles origines économiques et sociales ressortissaient ces derniers ? Avec des sources aussi pauvres, il serait hasardeux d'émettre des hypothèses ; mais les documents du xme siècle donnent l'impression que, très souvent, ils provenaient de l'hinterland et des côtes les plus proches de la rivière génoise : quelque chose de semblable, dans ses grandes lignes, à ce dont nous parle Plesner pour Florence (L'émigration de la campagne à la ville de Florence au XIIIe siècle, Copenhague, 1934). Nous ne pouvons pas ici donner la documentation; cf., cependant, dans Lopez, Studi, les documents cités p. 226, 240 et suiv. Les marchands orientaux ont eu aussi une importance particulière ; cf. Byrne, Easlerners, ouv. cité.

page 144 note 3 Sans aller chercher trop loin nos termes de comparaison, nous rappellerons que l'essor bancaire de Sienne et le développement industriel de Florence au xme siècle accusent presque autant de rapidité.

page 145 note 1 Faut-il ajouter que, dans les villes qui demeurèrent entre les mains des Byzantins, aussibien qu'en d'autres parties del'Italieoùle commerce était plus vivant,la circulation monétaire était beaucoup plus intense (cf. Bloch, ouv. cité et les sources citées).

page 145 note 2 Impériale, Codice dipl., t. I, p. 5-6. Cf. Belgrano, Illnstrazione, p. 469 et suiv. ; Ferretto, OUV. cité ; Schauee, OUV. cité ; Patrucco, , I Saraceni in Piemonte e nelle Alpi occidentali dans Biblioteca delta Società Storica Subalpina, Turin, 1907 Google Scholar, etles sources citées.

page 145 note 3 Cf. Gabotto, p. 162, et Foumentini, Nuove ricerche, ouv. cité. La participation de l'un des Obertenghi àl'expédition contrele Freinet est prouvée par eux-mêmes. Mais la thèse que ces marquis aient conduit une expédition en Corse et en Sardaigne contre les Arabes au xie siècle nous laisse encore des doutes. Ni les sources d'origine arabe, ni celles de provenance chrétienne ne mentionnent aucune expédition en Corse ; d'autre part, dans celle entreprise contre la Sardaigne, les sources n'indiquent pas la présence des marquis ; dès que des détails nous parviennent, on constate que les marquis ne participent pas aux expéditions, ou y jouent un rôle secondaire. Le fait même que les Obertenghi aient concédé des fiefs en Corse n'est pas une preuve suffisante, car le titre de defensor Corsicae appartenait ab antiguo aux comtes de Luni.

page 146 note 1 Peut-être, trouvera-t-on ce langage trop imprécis, mais nous n'avons pas les moyens de préciser davantage ce que furent les participants aux premières expéditions : les sources, souvent postérieures, ne contiennent que des allusions rapides et, trop de fois, ne nous fournissent même pas les noms des chefs. A l'imprécision de ce tableau il faut ajouter qu'il n'est pas l'expression de documents contemporains, mais surtont une reconstruction d'après ce que nous savons sur l'organisation des Génois au temps des dremières croisades (d'après les Annales Ianuenses de Caffaro).

page 146 note 2 Cf. Byrne, Genoese shipping, p. 12-13 et les sources citées plus haut. En outre, il ne faut pas non plus oublier que, lors de leurs premières entreprises, les Génois étaient les alliés des Pisans et des souverains de la Provence et de l'Espagne, et que ces derniers peuvent bien avoir fourni les navires les plus gros. Ce qui n'est pas sans intérêt, car c'est, peut-être, à cette plus large participation de leur capital naval que les Pisans et les comtes de Barcelone durent leur prééminence en Méditerranée, les premiers en Corse et en Sardaigne, les derniers dans les îles Baléares, bien qu'ilne soit pas, même à ce propos, aisé de séparer le vrai du légendaire. Cf. Sforza, Mugahid e le sue imprese contro la Sardegna e Luni dans Giornale Ligustico, 1893, et sources Citées.

page 146 note 3 Cette connexion de la guerre avec l'expansion commerciale des Génois a été chantée par un poète qui connaît l'histoire : D'Annunzio, La canzone del sangue; mais elle est aussi une réalité économique, qui a été évoquée par un historien poète, H. Pirenne, Les villes du moyen âge, p. 80 ; d'autre part, l'importance économique du butin a été signalé par Sombaut, Vas moderne Kapitalismus, t. I, p. 520 et suiv.

page 147 note 1 Pour les premières expéditions, comme celle contre Mugahid, ou celle de Mahdiah, les documents nous parlent de pillages, mais trop souvent sans préciser l'importance du butin. Une véritable taille, par contre, est imposée à Almeria (113 000 « marabottini »d'or) et à Valence (20 000 « marabottini », à deux reprises). Vraisemblablement, au début, la répartition du butin n'eut pas lieu d'après une règle fixe ; mais dès le pillage de Cesarea (1101), on procéda à une répartition d'après un critérium qu'on conserva dans la guerre de Corse jusqu'au xive siècle et même au delà : cf. Brunetti dans liivista marittima, 1910, et mon article annoncé dans l'Orientation bibliographique » : un pourcentage à l'État et, dans certains cas, par contre, à l'évêque ; une partie au capital, c'est-à-dire aux navires ; une autre partie, la plus grande, devait être partagée entre tous les participants à l'expédition en proportions diverses suivant leur grade.

page 147 note 2 Pour les détails, voiries ouvrages généraux de Manfroni,Canai.E,Schaube, etc. On se souvient, sans doute, que Sombart a attaché une grande importance aux rentes foncières que les Génois et les Vénétiens auraient retirées des terres conquises en Palestine et cultivées parleurs esclaves (p. 430 et suiv.) : théorie qui a été démontrée non fondée par Bratianiu, ouv. cité, pour les colonies de la mer Noire. Mais aussi dans les colonies de Terre Sainte, les « casalia » concédés aux Génois furent trop petits pour donner des rentes d'importance appréciable ; ainsi, s'ils tenaient à posséder des champs en plus des « fondaci », ce fut vraisemblablement pour assurer, au moins en partie, l'alimentation des marchands habitant la colonie et peut-être aussi à cause de la mentalité de leurs chefs qui, descendants de propriétaires agricoles, étaient particulièrement désireux de posséder une base agricole, même si celle-ci ne devait pas leur rapporter grand'chose (cf. encore une fois le document cité ci-dessus, p. 440, n. 3). Voici un exemple .- en 1250, Thomas Corvo ne retira de l'affermage de son jardin de Beyrouth que la modique somme de 50 besants sarrasins (A. S. G., Cart. Barlolomeo de Fornari II, fol. 70, r.). D'autre part, il est évident que les rentes foncières, si elles n'étaient pas transformées en numéraire sur les lieux, ne pouvaient augmenter la circulation monétaire en Ligurie.

page 147 note 3 Nous aurions dû rappeler encore une autre source de métaux précieux : l'importation d'or connue sous le nom de «Paiola » de l'Afrique du Nord-Ouest, qui servait en grande partie aux transactions en Egypte, où il était envoyé par la voie des contrats de commandite (cf. LOPEZ, p. 35 et suiv., et sources citées, p. 265-266). Mais nous ne croyons pas que cet or ait exercé une influence considérable, soit que les quantités importées aient été presque insignifiantes et trop variables d'une année à l'autre, soit à cause des difficultés pour s'en procurer. Quant à l'argent, les Génois ne participèrent jamais à l'exploitation des minières delà Toscane (disputées parles Siénois, Volterrans, Pisans, etc.) ; il ne semble pas, non plus, qu'ils aient exploité les minières de la Sardaigne, sur lesquelles, pourtant, ils s'étaient assuré !un privilège dès 1131. Cf. Lopez, Contributo alla storia délie minière argentifère di Sardegna dans Studi economico-giuridici délia B. Université di Cagliari, 1936.

page 148 note 1 Pour la littérature du sujet, très abondante, cf. les sources citées dans l'Orientation bibliographique et dans ASTUTI, OUV. cité. Je me rapproche surtout des idées soutenues par Silberschmidt qui, cependant, n'a pu observer le type particulier de cheptel étudié par Besta, Le obligazioni nella storia del diritto italiano, Padoue, 1937, p. 361, dans lequel la répartition des profits est faite par moitié, comme dans la societas maris, si les deux concourent dans l'apport (du capital), et par trois quarts contre un quart, comme dans Vaccomendatio, si le capital est apporté dans sa totalité par l'une des parties; et de celles de Byrne, qui a, sur les autres, l'avantage d'avoir suivi l'évolution du contrat à travers les cartulaires notariaux génois. — Pour les affinités de la commandite et du cheptel avec un autre contrat agricole, la « colonia parziaria », selon une règle du Liber Jurium génois, cf. Carli, ouv. cité, p. 206-207.

page 148 note 2 Il n'y a pas lieu de nous arrêter sur ce phénomène, qui n'est que l'expression particulière d'un phénomène beaucoup plus général. Pour la répartition du butin, voir p. 447, n. 1.

page 148 note 3 Quelquefois les marchands ne rapportaient pas comme profit de leur commerce une somme d'argent, mais du poivre, de l'alun, du bois de Brésil, ou d'autres épices. Le résultat, cependant, était pratiquement le même, car ces épices circulaient et - étaient acceptées communément au même titre que la monnaie métallique ; cf. SIEVEKING, AUS Genueser Hechnungs und Steuerbûcher, Wien, 1909, et Casaretto, çh. i, et les sources citées.

page 149 note 1 Cf. Byrne, Commercial commets, ouv. cité ; Luzzatto, , La commenda nella vila economica dei secoli XIIIe XIVe dans Atti délia manifestazione pro Tabula Amalpha Naples, 1934 Google Scholar, et les sources citées.

page 149 note 2 Les contrats du XIIe siècle sont publiés et interprétés par Astuti, , Rendiconti inediti del cari, di Giovanni Scriba, Turin, 1933 Google Scholar. Les contrats du xm° siècle restent encore inédits et, en attendant de les publier avec un commentaire, je donne ici les références: dansl'A. S. G. : Cart. Bartolomeo de Fornari, II, fol. 23 r., 96 r., 133 r., 164 v. ; Cart. Nicole de Porta, I, lr e partie, 2 v. ; Cart. Matteo di Predone, II, 149 r. ; Cart. Matteo di Predone, I, 2e partie, 266 v. ; Cart. Gioachino IVe pitella, I, 65 v. Il est vrai, par contre, que, dans deux autres de ces contrats, les profits sont plus bas : de 8, 625 àl2, 8 p. 100 (A. S. G., Cart. Bartolomeo de Fornari, II, 265 r. ; Cart. Giberlo di Nervi, 55 r.) et,dans deux autres, on constate une perte ﹛Cart. Bartolomeo de Fornari, II, 264 r. et Cart. Angelino di Sestri Levante, III, 105 v.) ; mais vouloir déduire de ces contrats les possibilités de profits de la commandite serait aussi absurde que vouloir juger les perspectives de gain offertes au commerce d'aujourd'hui en prenant comme base d'appréciation les liquidations judiciaires. — Pour une idée de l'altération des inventaires de l'époque, le cas qui nous a été conservé dans A. S. G., Cart. Gioachino Nepilella, I, 66 r., est très éloquent. Un tuteur, au nom de ses mineurs, déclare à l'un des commandités du père des susmentionnés que, non seulement sa déclaration d'avoir perdu 4 sous parlire est fausse, mais qu'il a, par contre, réalisé un profit de 50 lires pour un capital de 100 lires. Comme on le voit, un commandité sans scrupules (en l'espèce, Daniel Fontanella) pouvait tenter de faire apparaître une perte de 20 p. 100 au lieu d'un profit de 50 p. 100. Que l'on retienne enfin qu'au fur et à mesure que [l'on s'éloigue du début du siècle, l'obligation pour le commanditaire de faire confiance au rapport financier du commandité « tuo simplici verbo, sine testibus et iuramento » se généralise de plus en plus. Ce qui, en d'autres termes, constitue une renonciation de la part du commanditaire à tout contrôle sur la gestion du tractans. On constate une évolution analogue à Venise (Luzzatto, ouv. cité).

page 150 note 1 Ce processus, nous pouvons le suivre surtout à travers les inventaires ; sur l'importance de ces sources et sur le profit que l'on peut en tirer pour l'histoire économique et sociale, cf. Lofez, p. 206 et suiv., où sont reproduits 20 inventaires types.

page 150 note 2 Après avoir tant souffert de la pénurie de documents, nous sommes arrivés à une époque pour laquelle, grâce aux cartulaires notariaux, on n'a plus que l'embarras du choix. Voir, par exemple, les tables généalogiques, citées, de Belgrano ; l'arbre généalogique de la famille Zaccaria dans Lopez, Ben. Zaccaria, ouv. cité ; l'arbre de la famille Doria dans Impériale, Jacopo Doria e i suoi annali, Venise, 1930 ; les recueils généalogiques cités plus haut, p. 438, n. 3 (à consulter avec précautions). Benoît Zaccaria, de la branche cadette d'une des plus nobles familles, d'origine foncière, mais qui n'exerce plus que le commerce, avait dix autres frères. Les Doria qui combattent à Meloria (en 1284) se chiffrent à 250, et il semble que d'autres soient restés à la maison; de même, ceux-ci, d'origine féodale, ont désormais mobiliséleur propriété foncière. Mais l'on constate la même fécondité dans les familles d'origine plus modeste et chez les émigrés de la campagne.

page 150 note 3 Ici encore, nous n'avons que l'embarras du choix. Deux exemples parmi tant d'autres : le partage des biens de Nicolas Embrone et de Zaccaria di Castro (Lopez, Studi, p. 219-223, et Ferretto, Codice diplomatico délie relazioni… (A. S. G., Gênes, 1901, IIe partie, p. 317-318). Cf. aussi nos observations dans Studi, p. 211 et suiv.

page 150 note 4 Reprenons comme exemple, les deux familles susmentionnées. Nicolas Embrone et ses fils bâtissent un groupe de maisons et une tour sur un emplacement assez éloigné des originaires habitations des Embrone, tout en conservant quelque participation dans la possession des anciennes habitations. Le plus ancien des Zaccaria connu, Zaccaria Ier de Castro, avait son porticus au Gastelletto ; son fils Zaccaria II, à Piazzalunga ; son neveu, Fulcone, habitait à Saint-Georges ; son arrière-petit-neveu, Benoît, se fit bâtir un palais près de Bisagno ; les neveux de ce dernier avec des descendants d'autres branches des Zaccaria avaient formé un quartier dénommé contrata Jachariorum (Lopez, Studi, p. 211 et suiv., et B. Zaccaria, p. 16). Même les quotes-parts d'impôts proviennent aux Zaccaria d'opérations commerciales et non de;droits féodaux ; pourtant, àl'origine, ils auraient dû avoir une participation dans les droits tributaires des vicomtes. Que signifie cela, sinon qu'ils avaient vendu dans un premier temps leurs parts sur les impôts pour les investir dans le commerce, et qu'ils avaient plus tard utilisé une partie de leurs gains commerciaux pour acheter d'autres parts d'impôts. (Voir LOPEZ, ouv. cité, p. 210 et suiv.)

page 151 note 1 La balance commerciale qui était passive pour l'Europe (au moins au xir3 siècle) ne pose aucun problème important pour Gènes, car la ville n'était qu'un intermédiaire de ce commerce et en profitait par les exportations invisibles. Sa production et sa consommation propres étaient trop faibles pour provoquer un déficit important.

page 151 note 2 Annales, t. IX, 1937, p. 366 et suiv.

page 152 note 1 On trouvera une mise aux point des caractères économiques et politiques de la colonisation génoise dans mon article Stato e individuo nella storia coloniale dei Genovesi dan» Nouva Rivista Storica, 1937.