A mon vieil ami, le Professeur J. Garstang, en souvenir de nos visites archéologiques aux sites bibliques de jadis.—E. Dhorme.
Si J'associe ces deux dieux dans une même étude, c'est non seulement parce qu'ils représentent l'un et l'autre une conception similaire de la divinité dans les anciennes religions sémitiques, mais aussi parce qu'ils ont subi, l'un et l'autre, un même traitement de faveur, ou plutôt de défaveur, dans la transmission du texte massorétique appuyée par le grec des Septante. En revanche, si la personnalité du Baal n'a fait que s'agrandir en se précisant, grâce surtout aux découvertes de Ras Shamra, l'ancienne Ugarit, celle du Moloch a été l'objet de contestations énergiques depuis une vingtaine d'années, au point qu'une brochure, parue en 1935, annonçait dans son titre “la fin du dieu Moloch”. Nous allons donc examiner les faits qui, selon nous, exigent la présence de Moloch à côté de Baal dans le plus ancien panthéon sémitique attesté par la Bible.