Sur la vie de l'1uteur autrichien Joseph von Preindl (en version francisée Joseph de Preindl) nous n'1vons réussi à trouver presque aucune information, malgré nos recherches ; en fait, ce que l'1n peut en dire, on ne le tire que de son oeuvre même. Il vécut au 18ème siècle, étudia les langues orientales à Vienne (comme on lit dans l’Avertissement placé en guise d'1ntroduction au début de sa Grammaire) et approfondit sa connaissance du turc en voyageant longtemps dans les territoires de l'1mpire Ottoman, ainsi qu'1n peut le déduire des nombreuses descriptions des us et coutumes turcs dont son oeuvre est parsemée et qui, de toute évidence, se fondent sur leur observation directe. Ensuite il entra comme interprète au service de la cour de Prusse: sa Grammaire est dédiée « à Sa Majesté le Roi de Prusse Frederic Guillaume II le bien aimé », dont l'1uteur se professe « le plus humble, le plus obeissant, & le plus fidelle serviteur ». Au cours de son existence il écrivit un Essai d'1ne Grammaire Turque (Schleswig 1787), réélaborée plus tard comme Grammaire turque d'1ne toute nouvelle methode d'1pprendre cette langue en peu de semaines avec unvocabulaire enrichi d'1necdotes utiles et agreables (Berlin 1789), avec deux réimpressions immédiates et sous le même titre, toujours à Berlin, dans les années successives (1790 et 1791).
Si maintenant nous examinons brièvement en détail l'1euvre de Preindl, sur la base de l’édition de 1790, nous voyons qu'1lle est ainsi structurée: la véritable exposition grammaticale subdivisée en sept chapitres (pp. 1–109) ; trois autres chapitres qui contiennent respectivement des « Dialogues » (pp. 110–154), des « Proverbes Turques » (pp. 155–162), des « Fables » (pp. 163–172), suivis de l'1raison Dominicale (pp. 172–173) ; enfin, un dictionnaire français-turc en ordre alphabétique (” Vocabulaire de la Langue Turque », pp. 177–588). Comme le montre les quatre cents pages qu'1l compte, ce dictionnaire constitue de loin, la partie la plus importante de tout le travail de Preindl – le nombre d'1ntrée turques qu'1l contient s’élève à plusieurs milliers – ce qui en fait donc le troisième grand répertoire lexical turc-ottoman apparu en Europe vers la fin du 18ème siècle, à côté de ceux de Pianzola et Viguier.