Les Hamba appartiennent à la grande ethnie mongo du Congo belge. Étroitement apparentés aux Tetela, avec lesquels ils traversèrent le Lomami, ils habitant une zone forestière englobant le nord-ouest du Territoire de Katako-Kombe et la partie centrale du Territoire de Lomela. Les communautés indepéndantes qu'ils ont constituées, sont toutes dépourvues d'autorité centrale. Je séjournai principalement chez les Djumbusanga (Secteur Otitu, Territoire de Katako-Kombe). Cette communauté compte environ 2.600 âmes, réparties en 14 villages. Quatre lignages patrilinéaires, dont la profondeur généalogique varie de 8 à 10 générations, sont issus de l'ancêtre éponyme Djumbusanga; nous les appellerons lignages maximaux. Étudions brièvement le processus de fragmentation de l'un de ceux-ci, le lignage maximal Nanalungu. A l'ancêtre Nanalungu se rattachent quatre lignages secondaires; deux de ceux-ci forment aujourd'hui chacun un village, les deux autres composent une seule agglomeration. Mais le groupe residentiel correspondait jadis a une division plus petite du lignage maximal, placée sous l'autorité théorique de l'aîné investi, c'est à dire du successeur en ligne paternelle de l'ancêtre fondateur. II ne constituait guère plus qu'un hameau. Nous appellerons ces anciennes unités résidentielles ‘lignages minimaux’. Il faut souligner qu'aucune des divisions de la grande ‘famille’ Djumbusanga, que nous isolons pour les besoins de l'analyse, n'est désignée par un nom particulier. Un groupe de descendance patrilinéaire, quel qu'il soit, est un ‘ventre’ (otema). Dans le lignage maximal Nanalungu, les lignages issus du même ancêtre immediat se sont groupés il y a quelques années, à l'instigation de l'Administration, désireuse de traiter avec des groupes humains plus denses. Ces lignages minimaux présentent aujourd'hui une profondeur généalogique variant de cinq à huit générations. Normalement le lignage se développe sans cesse par scissiparité. L'autorité de l'aîné investi (nkum'ekanga) dans le lignage minimal est trés lâche.