En rompant avec la conception du temps comme une succession linéaire et accumulative de l'histoire, M. Foucault se retrouve avec une population d'événements dispersés, d' « événements discursifs », de pratiques qui construisent leur propre objet. Car il n'y a pas de réalité qui ne soit déjà une réalité discursive, une réalité de discours. Nietzsche avait bien dit que les faits n'existent pas; seules existent les interprétations. De là que le probléme de Foucault soit celui de la confrontation entre ces faits et une description pure des « événements discursifs », une (dé)monstration qui doit surprendre l'énoncé dans la singularité et la matérialité de son événementialité, et faire apparaître l'ensemble des conditions—historiques—qui ràglent l'apparition et la conservation des énoncés. La difficulté majeure de la méthode archéologique se manifeste alors immédiatement: comment réconcilier le projet d'une description libre de toute « intention prescriptive » avec la tâche infinie de l'interprétation?