La façon dont les divers acteurs de l’ordre juridique international ont appréhendé la relation entre les piliers économique et environnemental du développement durable témoigne d’une évolution: alors qu’une première interprétation estimait que cette relation se fondait sur la recherche d’une conciliation, une seconde interprétation a par la suite considéré qu’elle était au contraire caractérisée par l’existence d’un soutien mutuel. Si cette seconde conception, qui conduit à extraire du développement durable toute idée de tension entre l’environnement et l’économie, a connu une influence grandissante au cours des dernières années, la Cour internationale de Justice a réaffirmé dans l’ Affaire des Usines de pâte à papier sur le fleuve Uruguay son attachement à la première interprétation de la relation entre les piliers économique et environnemental. Il semble donc actuellement coexister en droit international deux lectures opposées du développement durable, l’une se fondant sur le paradigme de la conciliation, l’autre sur le paradigme du soutien mutuel.