Dans une note (publiée dans une récente livraison des Annales), d'autant plus percutante qu'elle était plus brève, le Professeur Carlo M. Cipolla remettait en cause l'existence même d'une forte pression haussiêre exercée, au XVIe siècle, sur les prix par l'afflux d'or et d'argent en provenance du Nouveau Monde. S'appuyant sur des données statistiques relatives à Florence, l'auteur a montré que la prétendue « révolution des prix » au XVIe siècle, telle qu'elle aurait été provoquée par l'abondance métallique qui suivit en Europe la découverte des Amériques, constituait une manière de voir qui, pour traditionnelle qu'elle fût, méritait d'être vérifiée et, pour le moins, repensée.