Le débat reste toujours ouvert sur la valeur réelle de la contribution apportée par les romanciers à la connaissance de l'histoire sociale. Sans doute tel bon juge n'a-t-il pas hésité à sacrer « Balzac historien », tel autre invoque, en le discutant, le témoignage de Zola sur la vie paysanne en France vers le milieu du XIXe siècle. Mais cette confiance n'est pas la règle. « L'origine des deux romanciers, leurs partis pris politiques restreignent et altèrent leur vision », déclare un critique pour qui les options politiques semblent primordiales, à ce point que ni Les Paysans, ni La Terre ne trouvent grâce à ses yeux : « Ni l'un ni l'autre n'ont le sang-froid nécessaire à une description objective… Devant le peuple des villes et des campagnes, l'homme de droite et l'homme de gauche se rejoignent dans l'ignorance… Chez Zola, une documentation livresque et des conversations avec quelques amis bourgeois, complétées par une promenade à travers la Beauce, aboutissent à La Terre, ce chefd'œuvre "naturaliste"… On n'entrera pas sans méfiance… dans les fermes de Zola ». Mais un tel jugement me semble un peu rapide.