Les historiens rapportent que vers la fin du IVe siècle de notre ère des bandes organisées de brigands en armes battent les routes de l'Afrique Mineure, coupent les chemins, envahissent les fermes, molestent les honnêtes gens, provoquent au combat et rossent parfois les forces de police, humilient les puissants, vengent les offenses faites aux humbles, s'ordonnent en congrégations pieuses et violentes, meurent en martyrs au seuil des églises proscrites du « donatisme » et, tantôt retirées au désert, tantôt régentant de leur tyrannie justicière foires, bourgs et grands domaines, embrasent les hommes de Berbérie d'un espoir insensé : la rédemption des âmes par le schisme et l'avènement de la Cité de Dieu sur terre sous la dictature des « purs » et des « saints ».