L’uranium est un radioélément ainsi qu’un métal lourd
auquel l’homme peut être exposé du fait de sa présence dans l’environnement
ou des activités humaines. Il exerce principalement une toxicité
chimique au niveau du tubule contourné proximal du rein après exposition
aiguë ou chronique. Après exposition à une forte dose d’uranium,
la néphrite tubulaire aiguë est révélée par une protéinurie ainsi qu’une
diminution du débit de filtration glomérulaire. Plus récemment,
l’utilisation de marqueurs d’intégrité tissulaire telle que la béta
2-microglobuline ou des enzymes tissulaires a pu être corrélée aux
altérations histopathologiques des tubules contournés proximaux.
Lors d’exposition chronique à de faible niveau, l’utilisation de
marqueurs plus spécifiques et plus sensibles s’avère nécessaire
lorsque les lésions sont faibles. Des études expérimentales développées
au laboratoire ont montré la pertinence de certains de ces biomarqueurs
tel que Kim-1 pour détecter de faibles altérations rénales. L’uranium
exerce sa cytotoxicité au niveau des cellules épithéliales des tubules contournés
proximaux probablement du fait de son entrée dans la cellule où
il s’accumule préférentiellement dans le noyau cellulaire, lorsqu’il
n’est pas sous forme de précipités. Les mécanismes conduisant à
la mort des cellules ne sont pas encore totalement élucidés mais
le stress oxydant semble y jouer un rôle important.