Notre Bulletin entre, avec ce numéro, dans sa deuxième période décennale, et nous nous plaisons à espérer qu'elle ne sera pas la dernière. En tout cas nous l'entreprenons avec confiance, et avec le ferme désir de continuer à répondre, selon nos forces, à l'honorable mandat que la Conférence de Berlin nous a confié en 1869. Un regard jeté sur les dix volumes que nous avons déjà publiés est d'ailleurs bien propre à nous y encourager.

Notre Bulletin a entretenu ses lecteurs, à diverses reprises, de spéculations peu avouables qui avaient la Croix rouge pour objet. Il s'agissait, on s'en souvient, d'un prétendu ordre hospitalier de la Croix rouge de Genève, dont les inventeurs étaient toujours prêts à vendre les insignes à beaux deniers comptants, aux gens assez simples pour les croire sur parole et n'y pas regarder de plus près.

Le titre que nous donnons à cet article pourrait facilement induire en erreur sur son contenu; aussi convient-il que nous prévenions nos lecteurs de ce dont il s'agit, afin que leur attente ne soit pas trompée.

Aucun Etat nègre, pas même la République de Libéria, n'a encore adhéré à la Convention de Genève; il n'est même pas à désirer qu'ils le fassent, car les peuples noirs de l'Afrique sont, pour la plupart, trop sauvages encore pour pouvoir s'associer à la pensée humanitaire qui a inspiré ce traité et pour la mettre en pratique. Les aspirations civilisatrices du roi Jean, le souverain chrétien de l'Abyssinie.

L'idée du droit naturel. Discours prononcé à l'ouverture du cours de philosophie du droit, à l'Université de Léopol (Galicie), le 1er mai 1879, par M. le Dr et prof. Gustave Roszkowski, br. in-8 (en polonais).

De l'organisation de la fédération internationale. Discoura prononcé à l'ouverture de l'année académique à l'Université de Léopol (Galicie), le 1er octobre 1879, par M. le Dr et prof. Gustave Boszkowski, br. in-8 (en polonais).

Le Comité central allemand ayant adressé à l'Impératrice Augusta une lettre de félicitations, à l'occasion de son jour de naissance, S. M. a répondu par la lettre suivante:

«L'expression chaleureuse des sentiments du Comité central, à l'occasion de mon anniversaire, a témoigné de nouveau d'un esprit que j'apprécie hautement. C'est donc une joie pour moi de vous exprimer ma reconnaissance, en même temps que la part que je continue de prendre aux travaux importants et si riches en résultats des Sociétés unies sous la Croix rouge.

D'après les comptes rendus publiés par la Société d'Oldenbourg, les recettes de 1877, y compris l'avoir en caisse au commencement de l'exercice, s'étaient élevés à 3,751 marks et les dépenses à 3,206 marks; pour 1878 les recettes, y compris l'avoir en caisse, ont été de 3,865 marks et les dépenses de 3,312 marks. En outre la fondation Empereur Guillaume a fourni des secours pour 627 marks.

Vu la déclaration datée de Paris, le 16 octobre 1879, par laquelle Son Excellence Monsieur Thomas Frias, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Bolivie en Espagne, agissant au nom de son gouvernement, et faisant usage de la faculté réservée à l'article 9 de la Convention internationale conclue à Genève le 22 août 1864 pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne, déclare que le gouvernement de la République de Bolivie accède à cette Convention, déclaration dont la teneur suit:

«Le gouvernement de la République de Bolivie, ayant pris connaissance de la Convention signée à Genève le 22 août 1864 entre la Confédération suisse, Son Altesse Royale le grand-due de Bade Sa Majesté le roi des Belges, Sa Majesté le roi de Danemark, Sa Majesté la reine d'Espagne, Sa Majesté l'empereur des Français, Son Altesse Royale le grand-duc de Hesse, Sa Majesté le roi d'Italie, Sa Majesté le roi des Pays-Bas, Sa Majesté le roi de Portugal et des Algarves, Sa Majesté le roi de Prusse et, Sa Majesté le roi de Wurtemberg, Convention dont la teneur suit:

(Inseratur.)

«Le soussigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de Bolivie près le gouvernement de Sa Majesté le roi d'Espagne, muni à cet effet de pouvoirs spéciaux du gouvernement de la République de Bolivie, déclare par la présente que la Bolivie accède à la susdite Convention.

Le Comité international a reçu la lettre suivante en date de Bruxelles le 5 novembre 1879:

Monsieur le Président du Comité international de la Croix rouge, à Genève.

Monsieur,

Le 3 juillet dernier, la mort a enlevé à l'Association belge de secours aux militaires blessés son vénéré Président, M. le lieutenant-général Renard.

Le Conseil général de l'Association, dans sa dernière séance, a procédé à son remplacement. A l'unanimité, il a appelé à la présidence M. le lieutenant-général Liagre, ministre de la guerre, qui a bien voulu accepter ces fonctions.

La circulaire suivante a été adressée par M. le duc de Nemours, Président de la Société, en date de Paris le 10 novembre 1879, à MM. les Présidents des Comités et sous-Comités institutés dans les départements:

Monsieur le Président,

MM. les représentants des Comités de notre Société, réunis en assemblée générale au mois de juin dernier, avaient exprimé l'opinion qu'un des moyens les plus propres à faire apprécier la mission de l'Œuvre, c'était d'obtenir qu'elle fût admise à prendre part aux grandes manœuvres militaires qui ont lieu chaque année.

Parmi les services accessoires des troupes en campagne, il en est un qui a une importance capitale, surtout dans les armées telles qu'elles sont constituées de nos jours: c'est le service de santé. Jusqu'à présent on paraissait s'en être peu préoccupé en France, malgré les innombrables lacunes et défectuosités qu'on avait pu constater dans ce service, lors de la guerre avec l'Allemagne. Cependant une commission spéciale avait été réunie à l'effet de l'étudier et de le réorganiser.

Le 24 juin dernier, l'Ordre des Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem d'Angleterre a tenu son assemblée générale, dans le compte rendu de laquelle nous devons tout particulièrement signaler le rapport de M. V. B. Barrington-Kennett, associé honoraire de l'Ordre, sur les secours offerts anx victimes des guerres carliste, turco serbe et turco-russe.

En attendant la publication du compte rendu annuel de ses travaux, qui sera présenté à l'assemblée générale des membres de la Société helléniquede la Croix rouge, le Comité central de cette société nous transmet les renseignements suivants:

10 Le capital réservé pour des éventualités de guerre s'élève à fr. 200,000. Cette somme est en dépòt à la Banque de Crédit général à Athènes et produit un intérêt. de 5%.

J'ai l'honneur de vous annoncer que, le 21 décembre dernier, comme le prescrit l'article transitoire no 3, le Comité central s'est réuni pour élire le Conseil directeur, en vertu de l'article 13 des statuts.

Le Conseil directeur reste composé de la manière suivante:

Président: le Commandeur Enrico Guicciardi, sénateur.

Le compte rendu des recettes et des dépenses de la Société, du 1er janvier au 1er octobre 1879, transmises par le Comité central an Comité international de Genève, se résume ainsi:

Les recettes au 1er janvier étaient de 1,217,325 r.; pendant les sept mois suivants elles se sont élevées à 806,707 r., en y comprenant 61,937 r. recueillis au profit des villes incendiées.

Nous ne croyons pas inutile de reproduire un article qu'a publié le Journal de St-Péterbourg, soit pour redresser l'erreur de bien des personnes qui croient encore que les Articles Additionnels de la Convention de Genève ont force de loi, soit pour rappeler combien l'extension de la Convention de Genève à la marine est désirable. Cette lacune s'est fait douloureusement sentir pendant la guerre d'Orient et plus récemment encore dans l'Amérique du Sud. Voici donc comment s'exprime la feuille russe:

La pensée d'humanité qui avait inspiré les gouvernements signataires de la Convention de Genève de 1864, ne leur avait pas permis d'exclure la marine de guerre des bienfaits du régime nouveau, introduit dans les armées de terre par la neutralisation des hôpitaux et du personnel placé sous la protection de la Croix-Rouge.

Ce fut en 1876 que, grâce à l'initiative de la comtesse Aline Armfelt, la Société finlandaise de la Croix rouge prit naissance, au moment où la situation politique faisait présager une guerre prochaine, et le 7 mai 1877, dans une assemblée tenue à Helsingfors, un comité était élu, composé de sept membres (quatre messieurs et troisdames), avec quatre suppléants (deux messieurs et deux dames). Cette assemblée décida en même temps de monter un lazaret de campagne de cinquante lits, à diriger sur le théâtre de la guerre. Le personnel affecté à ce lazaret comprenait: un médecin en chef deux candidats en médecine, un intendant (ingénieur) deux infirmiers, deux charpentiers, six infirmières et une blanchisseuse. Ce lazaret, destiné à l'armée d'Asie où il porta communément le nom d'ambulance finnoise, partit d'Helsingfors le 9 juillet 1877, compléta son équipement à St-Pétersbourg, arriva par le chemin de fer le 20 juillet à Wladikaukas, et de là, franchissant le Caucase par la chaussée, vint se mettre à Tiflis à la disposition de la Croix rouge caucasienne.