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L’importance croissante des participations dans les actifs des grandes sociétés industrielles

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Abstract

Ces dernières années, l’importance des participations dans les actifs des principales sociétés industrielles s’est accrue dans une mesure considérable. La plupart de ces sociétés se muent rapidement en sociétés à portefeuille; certaines d’ailleurs n’assument directement aucune tâche de production.

L’internationalisation de la vie économique et, surtout, l’ampleur du progrès technique sont les causes principales de cette évolution rapide.

L’accentuation de la tendance à constituer des filiales bien au delà des frontières nationales ou à y prendre des participations procède de motifs divers: élargissement des marchés, données présentes de l’investissement dans les pays en voie d’industrialisation, souci des entreprises de valoriser au maximum leurs connaissances techniques, volonté de s’assurer des revenus croissants et réguliers dans la croissance.

De son côté, le progrès technique se manifeste aujourd’hui par une véritable mutation de la dimension de l’outil de production, par une interdépendance et une complémentarité grandissantes des techniques et, enfin, par une incitation toujours plus vive à diversifier les fabrications. Plus que dans le passé, il pousse ainsi à la coopération au sein d’un même secteur, rapproche des secteurs hier encore étrangers l’un à l’autre et oblige certaines entreprises à fortement s’agrandir tout en procédant simultanément et dans toute la mesure du possible à la décentralisation de leurs activités.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1963 

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References

(1) Un exemple de l’ampleur du progrès technique. Dans l’industrie sidérurgique française, 107 hauts fourneaux produisaient en 1939 la fonte nécessaire pour 8 millions de tonnes d’acier. En 1962, 90 hauts fourneaux seulement auront produit la fonte nécessaire pour 18 millions de tonnes d’acier. De nos jours, un train à laminés marchands produit 30.000 à 40.000 tonnes par mois, c’est-à-dire la production annuelle d’une usine française du type d’avant-guerre.

(2) Si, par exemple, la Compagnie Belge de l’Aluminium était invitée à souscrire, dans une nouvelle usine d’électrolyse, disons une tranche de 10.000 tonnes/an d’aluminium—soit 15% seulement de la consommation belge de ce métal en 1961—il lui faudrait trouver près d’un demi milliard.

(3) L. ARMAND et M. DRANCOURT, Plaidoyer pour l’avenir, Paris, 1961, p. 48. Les auteurs étayent cette affirmation en prenant l’exemple des fusées. Ici «la réussite exige non seulement l’électronique la plus perfectionnée, la métallurgie la plus moderne, mais encore, fondamentalement, la chimie la plus récente. On peut dire que la hauteur atteinte par le missile est directement fonction du degré d’avancement de la chimie de base, tandis que la précision de sa course est liée à l’électronique. On comprend, dans ces conditions, combien est illusoire le raisonnement de ceux qui voudraient obtenir des résultats «de pointe» dans une seule technique en lui consacrant des sommes importantes aux dépens des autres», Ibid.

(4) Dans l’industrie sidérurgique américaine, le taux minimum d’utilisation de la capacité de production pour ne pas travailler à perte (break even point) est passé de 48% avant la guerre à 70% aujourd’hui.

(5) Citons le cas de la Régie Renault dont les participations représentaient 8% de l’immobilisé en 1950 et 23% en 1960. Comme sociétés exclusivement à portefeuille, citons: en Italie, l’E.R.I., l’E.N.I.; en France, la Régie autonome des pétroles et le Bureau de Recherches de pétroles, le Bureau de Recherches géologiques et minières, le Commissariat à l’Énergie atomique, la Caisse Centrale de Coopération économique, l’O.C.R.S…. La mission de tous ces organismes est de prendre des participations.