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L’Equilibre économique dans l’hypothèse d’une concurrence imparfaite

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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La théorie de l’équilibre économique, élaborée par Marshall et reprise sans modifications essentielles par ses successeurs, était presque entièrement confinée au cas de la concurrence, le monopole étant considéré comme une exception peu commune et étudié à l’aide d’une technique spécialement réservée à son usage. La partie essentielle, la théorie de la valeur régie par la concurrence, trouvait son expression la plus connue dans le diagramme représentant les courbes de l’offre et de la demande. Ces deux courbes étaient regardées comme une représentation satisfaisante et particulièrement frappante des causes essentielles qui déterminent la valeur des biens économiques, leur intersection indiquant le point où l’équilibre est réalisé. I,’analyse, reposant sur des hypothèses simplificatrices parfois sous-entendues et souvent formulées d’une manière peu précise, est simple et fort théorique et la tendance des successeurs de Marshall était vers une exposition plus simple encore. Le résultat fut de transformer la théorie de la valeur en une conception purement académique, n’ayant que des rapports lointains avec le monde économique réel, destinée à des buts pédagogiques mais n’ayant qu’un champ d’application extrêmement restreint sinon inexistant dans le domaine de l’économie appliquée.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1935

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References

page 4 note (1) Il s’agit évidemment de la valeur d’échange et non de la valeur d’usage. Le mot « valeur », dit Adam Smith, a deux sens différents : parfois il exprime l’utilité de quelque objet particulier, parfois il exprime le pouvoir d’achat sur d’autres biens que la possession de cet objet entraîne. « Mais l’expérience a montré » ajoute Marshall » qu’il n’est pas bon d’employer le mot dans ce premier sens. » MARSHALL, Principles of Economics, 8e édition, II, II, 6, p. 61.

page 5 note (1) Elle peut avoir une inclinaison positive dans certains cas exceptionnels où la baisse du prix écarte les consommateurs. Il peut en être ainsi pour certains produits de luxe, mais nous n’envisageons pas le cas ici.

page 5 note (2) Dès lors, si y = f(x) est l’équation de la courbe et e son élacticité, si δy et δx représentent les accroissements de y et de x et si indique que δx tend vers zéro,

Les notes mathématiques, d’ailleurs élémentaires, ne sont nullement indispensables à la compréhension du texte.

page 5 note (3) Donnant aux signes la même signification qu’à la note qui précède,

page 6 note (1) Ce ne serait pas le cas si la somme consacrée par les consommateurs à une marchandise donnée était toujours la même, quel qu’en soit le prix, la courbe étant alors une hyperbole equilatere d’élasticité constante et égale à l’unité. Si on fait abstraction de la thésaurisation, la courte de la demande globale pour toutes les marchandises achetables dans la communauté econonuque est de cette nature.

page 6 note (2) Ces définitions sont plus ou moins arbitraires mais, dans la suite, nous emploierons les mots, industrie, marchandise, produit et entreprise, dans le sens particulier que nous leur donnons ici. Nous userons parfois le mot « firme » comme synonyme d’entreprise. Le chef d’une entreprise ou firme sera appelé « entrepreneur ». Dans toute cette étude nous supposons qu’une « entreprise » ne manufacture qu’un seul « produit ».

page 8 note (1) Cf. N. KALDOR. « Market. Imperfection and Excess Capacity.» — Economica, février 1935.

page 8 note (2) MARSHALL, Principles of Economics 8e édition, V, I, 3, p. 325.

page 9 note (1) Car en réalité, ce que le consommateur acquiert, ce n’est pas une marchandise mais un « faisceau d’utilités ». Ainsi, l’acheteur d’une paire de souliers achète bien d’autres choses que des souliers; il achète l’avantage d’avoir un fournisseur à la mode, ou établi près de chez lui, d’être servi dans un milieu plus ou moins luxueux, d’être traité avec déférence par le vendeur, pour ne citer que quelques-unes des « utilités » qu’il se procure en même temps que la marchandise. Il faudrait aussi sans doute ajouter les différences dues au facteur temps, une chose achetée aujourd’hui n’étant pas nécessairement identique à la « même » chose achetée hier ou demain. Mais nous ne tiendrons pas compte de ce facteur, notre analyse étant avant tout statique, ainsi qu’il sera dit plus loin.

page 10 note (1) Nous n’envisagerons pas le cas où un seul acheteur est mis en présence d’un seul vendeur. C’est le cas du monopole bilatéral, envisagé par J. K. HICKS dans « The theory of monopoly ». Econometrica, janvier 1935.

page 11 note (1) Si le revenu moyen R. M. = y = f(x), le revenu total R. T. = x.f(x) et le revenu marginal,

page 12 note (1) La surface qui se trouve sous la courbe marginale est égale au rectangle sous-tendu par la courbe moyenne : en effet, si nous donnons aux lettres la même signification qu’aux notes précédentes

page 12 note (2) Dans l’équation des courbes moyennes y = f(x), x et f(x) sont toujours positifs, dès lors la courbe marginale f(x) + x.f’(x) sera supérieure, égale ou inférieure à la courbe moyenne f(x), suivant que f’(x) sera plus grand, égal, ou plus petit que zéro, c’est-à-dire suivant que l’inclinaison de la courbe moyenne sera positive, nulle ou négative. Pour un procédé permettant de dériver rapidement la courbe marginale de la courbe moyenne. Cf. JOAN ROBINSON, The Economics of Imperfect Competition, ch. II. The Geometry.

page 13 note (1) Nous avons vu que , par conséquent

Nous avons vu aussi que la courbe moyenne A = y = f(x) et que la courbe marginale M = f(x) + x.f’(x), dès lors

page 13 note (2) Cf. JOAN ROBINSON. ECONOMICS OF IMPERFECT COMPETITION p. 35.

page 14 note (1) La question de savoir quand un profit est normal ou anormal est une des plus importantes de la théorie de la valeur. Elle sera étudiée plus loin (cf. pp. 17 et 27).

page 14 note (2) MARSHALL. Principles of Economies, 8e édition, V, III, 6, p. 345.

page 14 note (3) Au diagramme III, il faut lire D’ au lieu de D. D’autre part, au point d’intersection de la droite D’B P’P (droite de la demande ou du revenu moyen) et de l’ordonnée OY, manque la lettre D.

page 14 note (4) COURNOT. « Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses », p.46. — Pour la critique de cette manière de voir, cf. L. ROBBINS « Nature and significance of economic science ».

page 15 note (1) En effet, HTS est égal à TAC et DLR à LPA.

page 16 note (1) En fait, il y a changement dans le prix, d’autant plus perceptible que la demande pour la marchandise est peu élastique, que le nombre de producteurs est peu élevé et que le changement dans la quantité produite par une des firmes est important. Si ce changement devient important non seulement par rapport à la quantité produite par chaque firme mais par rapport à la production totale de la marchandise, une des conditions de la concurrence parfaite (répartition équilibrée de la production parmi un grand nombre de producteurs) disparaît et on passe à l’hypothèse de l’oligopole (homogénéité de la marchandise et petit nombre de producteurs). Même si on reste dans l’hypothèse d’une concurrence parfaite, la demande pour une entreprise n’est parfaitement élastique que si le nombre d’entreprises est infini. Et dans ce sens on peut concevoir la concurrence parfaite comme un cas limite dont la réalité s’approche plus ou moins. Mais, en pratique, quand le nombre d’entreprises, sans être infini est très large, le changement dans le prix, encore que réel, est insensible et dans ce sens nous considérons que la demande est horizontale.

page 17 note (1) On a fait remarquer qu’il existait deux niveaux de profits normaux. Un-niveau élevé qui amène l’entrée en lice d’entrepreneurs nouveaux et un niveau plus bas qui entraîne la sortie des entrepreneurs sous-rémunérés du champ de la concurrence. Mrs. ROBINSON « What is imperfect competition », Quaterly journal of economics, 1934, indique comment s’établit l’équilibre entre ces deux courbes. Nous supposons néanmoins ici qu’il n’existe qu’un seul niveau normal de profits au-dessus duquel naît une concurrence nouvelle et en dessous duquel disparaît une partie de la concurrence existante.

page 18 note (1) Dimension optimum, c’est-à-dire, dimension qu’a l’entreprise lorsque le coût unitaire moyen est minimum. Cf. E. A. G. ROBINSON, « Structure of Competitive Industry »., p. 15.

page 18 note (2) Pas nécessairement les moins efficientes. Cf. E. A. G. ROBINSON « Structure of Competitive Industry », ch. VI, 6, The effects of curtaileilment of output on efficiency and survival.

page 19 note (1) P. SRAFFA. « The laws of return under competitive conditions ». Economic Journal, 1926, remarque le caractère artificiel de cette distinction. Une industrie à rendement décroissant, comme par exemple l’industrie sidérurgique, est une industrie qui en englobe un très grand nom bre dont le rendement est normalement croissant, par exemple l’industrie des rails, des locomo tives, constructions métalliques, etc.. En fait, cette question se rattache directement à celle de la définition d’une ‘< marchandise » et dès lors d’une « industrie ».

page 19 note (2) Il est donc évident qu’elle est, en tous cas, descendante pour les premières unités produites. Elle correspond alors en effet à la courbe du coût de l’unique firme existante et celle-ci est nécessairement descendante à l’origine. Mais cette partie descendante n’apparaît pas sur un diagramme normal (elle occuperait sur le diagramme III la moitié du millième de la distance OM) et nous n’en tenons pas compte.

page 21 note (1) Cf. EDWARD CHAMBERLIN. The theory of monopolistic competition, chap. III. « Duopoly and oligopoly ».

page 21 note (2) Imperfect Competition, p. 102.

page 24 note (1) Il n’en continuerait d’ailleurs pas moins à faire un bénéfice exceptionnel égal au total des rentes dont il évite le paiement.

page 25 note (1) EDWARD CHAMBERLIN. Theory of monopolistic competition, p. 99. Nous avons traduit « monopolistic » et « pure competition » par « concurrence imparfaite et parfaite ».

page 26 note (1) Cf. EDWARD CHAMBERLIN. Theory of Monopolistic Competition, ch. VII. « Selling costs and the theory of value ».

page 29 note (1) Short period.

page 29 note (2) Quasi-long period.

page 29 note (3) Long period.

page 31 note (1) Cette manière de voir s’oppose à celle du Professeur Jacob Viner qui considère la « Long period cost curves » C. M. comme le lieu des points minima des « Short period cost curves » C. T. M. cf. « Cost curves and supply curves » « Zeitschrift für nationalokonoinie; », 1932. Voir dans notre sens, R. F. HARROD « Doctrines on Imperfect Competition » « Quarterly journal of oconomics », 1934.

page 31 note (2) Mais évidemment C.T.m. = C.V.m. est différent de ce que serait C.m.puisque C.T.M. et C.M. sont différents.

page 33 note (1) Cette conception est due à Mr. R. F. Kahn, de l’Université de Cambridge.

page 33 note (1) Dans le diagramme X, la nouvelle demande a une élasticité plus granue que 1 ancienne. Au prix QP, l’élasticité passe de 1,5 à 4. Ce serait le cas si un produit fini devenait, à la suite d’une invention, susceptible d’un usage industriel et si la clientèle nouvelle ne témoignait pas aux différentes firmes, les préférences personnelles de la clientèle ancienne. Mais l’augmentation de l’élasticité n’est pas une condition indispensable de la baisse du prix, après accroissement de la demande.

page 34 note (2) PIETRI-TONELLI. Traité d’Economie Rationnelle, p. 15.

page 35 note (1) JACOB VINER. « Cost curves and supply curves », Zeitschrift für Nationalökonomie, 1932, p. 29.