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Le changement social en Afrique Centrale

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Le concept de changement social connaît un regain d'actualité en sociologie. Par ailleurs, son utilisation se généralise dans d'autres disciplines des sciences sociales. Pareille faveur ne va pas sans engendrer certaines confusions affectant tant sa compréhension même que sa valeur opérationnelle pour la recherche.

Notre propos n'est pas, dans cette étude, d'entreprendre l'élaboration d'une théorie du changement social mais plutôt de fournir une contribution au besoin de systématisation ressenti dans le domaine de la transformation sociale des sociétés autochtones du Centre de l'Afrique; dans l'état actuel des connaissances de ces sociétés, notre démarche ne peut dépasser le cadre d'un essai.

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Research Article
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Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1959

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References

(1) Selon Nadel il ne semble pas y avoir de différence fondamentale entre le changement provoqué et le changement autonome: « It makes no difference whether the initial change appears to arise within an apparently undisturbed culture and society or is imposed by happenings outside, in situations commonly referred to as culture contact, though in the latter case certain additional variables have to be considered, such as the compulsion, physical or otherwise, sustaining the initial change ». Nadel, S.F., The Foundations of Social Anthropology, Londres, 1953, p. 101.Google Scholar

(2) L'évaluation des forces de résistance et de conciliation au sein des sociétés archaïques exposées à un changement provoqué du dehors a donné lieu à des thèses assez divergentes. Cl. Lévi-Strauss n'y voit qu'une monotonie grimaçante de la dégradation: « Loin que chacune ajoute quelque chose au tableau commencé par les précédentes, elles semblent se répéter toutes, dans l'illustration d'une même indigence grimaçante. C'est que, s'il existe une infinité de formes de sociabilité, il n'y a qu'une manière de perdre radicalement celles qu'on possède pour en adopter d'autres qui sont imposées du dehors... Au moment où elles se défont, toutes les sociétés convergent, aussi différentes qu'elles aient pu être dans leur état original. Il y a des cultures mélanésiennes, africaines, américaines; la décadence n'a qu'un visage ». Durkheim, par contre, reconnaît les résistances internes et les forces qui pèsent sur le cours que prendra le changement quand il fait remarquer: « Il est de règle que les sociétés engendrées soient d'une autre espèce que les sociétés génératrices, parce que ces dernières, en se combinant, donnent naissance à des arrangements tout à fait nouveaux ». Bastide, R., La causalité externe et la causalité interne dans l'explication sociologique, Cahiers internationaux de sociologie, vol. XXI, 1956, pp. 8485, 79.Google Scholar

(3) Pour une confrontation des disciplines appelées à coopérer et leur classification suivant différents critères de référence, voir Balandier, G., Etude inter-disciplinaire et contribution de l'anthropologie, Les implications sociales du progrès technique, Paris, 1959, pp. 297315.Google Scholar

(4) Les types-idéaux de Max Weber, en tant qu'éléments constants de comportement, se réduisent au scheme suivant: zweckrational, wertrational, affectif et traditionnel.

(5) Moins répandue que la dichotomie du sociologue F. Tönnies, la théorie dualiste de l'économiste Boeke, distinguant le secteur capitaliste du secteur pré-capitaliste, connaît une application de plus en plus large dans les études du développement économique. Boeke, J. H., Economies and Economie Policy of Dual Societies, New York, 1953 Google Scholar; Boeke, J.H., Three Forms of Social Disintegration in Dual Societies, Indonesie, vol. VII, n° 4, 1954, pp. 278295 Google Scholar. Pour une critique de ses théories, voir: Burger, D.H., Boeke's dualism, Indonesie, vol. VII, n° 3, 1954, pp. 177198 Google Scholar; Higgins, B., The Dualistic Theory of Underdeveloped Areas, Economic Development and Cultural Change, vol. IV, n° 2, 1956, pp. 99115 CrossRefGoogle Scholar.

(6) Parsons, T., The Social System, Glencoe, 1951 Google Scholar; Parsons, T. & Shils, E.A., Toward a General Theory of Action, Cambridge, 1951 CrossRefGoogle Scholar; Parsons, T. & Smelser, N. J., Economy and Society. A study in the Integration of Economie and Social Theory, Londres, 1957 Google Scholar. Un exposé très clair de la pensée parson-nienne est donné par Bourricaud, F., Introduction en marge de l'œuvre de Talcott Parsons, Eléments pour une sociologie de l’action, Paris, 1956, pp. 1104 Google Scholar.

(7) Les pôles autour desquels les trames des rôles se constituent sont: Affectivité — Neutralité affective;

Orientation vers la collectivité — Orientation vers soi;

Universalisme — Particularisme;

Qualité — Accomplissement;

Spécificité — Diffusion.

Parsons, T., The Social System, Glencoe, 1951, p. 67.Google Scholar

(8) Les thèses célèbres de Max Weber sur l'éthique économique peuvent servir d'exemple concret; il établit que les valeurs et les normes de la religion protestante répondent le mieux aux exigences fonctionnelles du système capitaliste.

(9) En ce sens G. Gurvitch taxe la théorie de Parsons de purement nomina-liste. Gurvitch, G., La vocation actuelle de la sociologie, Paris, 1955, p. 406.Google Scholar

(10) La théorie de Parsons accentue dans le système social les éléments qui mènent à une parfaite intégration, et partant, à la stabilité sociale. Or la socié*i parfaitement intégrée n'existe pas en réalité. Dans une certaine mesure il y a toujours des incompatibilités, des dysfonctions, qui mènent à un certain conflit. Lockwood, D., Some remarks on the Social System, British Journal of Sociology, vol. VII, n° 2, 1956, pp. 134143 CrossRefGoogle Scholar; Dahrendorf, R., Struktur und Funktion: Talcott Parsons und die Entwicklung der soziologischen Theorie, Kölner Zeitschrift für Soziologie und Sozialpsychologie, 7 Jg., Heft 4, 1955 Google Scholar.

(11) L'effet de domination a été mis en relief par l'école française tant pour la théorie économique que pour la théorie sociologique; Perroux, F., Esquisse d'une théorie de l'économie dominante, Economie appliquée, n° 2-3, 1948 Google Scholar; Perroux, F., Note sur le dynamisme de la domination, Economie appliquée, n° 2, 1950 Google Scholar; Balandier, G., Contribution à une sociologie de la dépendance, Cahiers internationaux de Sociologie, vol. XII, 1952, pp. 4769 Google Scholar; Mercier, P., Le changement social et l'interprétation des faits de conflit, Cahiers internationaux de sociologie, vol. XXIII, 1957, pp. 6384 Google Scholar.

(12) Janne, H., Le concept de changement d'échelle, Les implications sociales du progrès technique, Paris, 1959, pp. 142150 Google Scholar.

(13) Les tentatives d'inféodation de certains clans ou de certaines tribus à d'autres n'ont pas manqué dans l'histoire africaine. Plusieurs se sont soldées par un succès et ont donné lieu à la consolidation des territoires et groupes conquis en états, royaumes et empires. Bon nombre de ces formations se sont écroulées au cours des temps, ne laissant derrière elles que débris et souvenirs. Citons ici le Royaume du Kongo ya Ntotila dont la capitale se trouvait à San Salvador. D'autres formations se maintenaient et possédaient tout l'appareil d'un état avec administrations et institutions territoriales au moment de la colonisation: les états Kuba et Lunda, par exemple.

(14) Le bassin déprimé du Congo est couvert d'une forêt équatoriale dense où le bétail, à l'exception de la chèvre, ne s'acclimate pas. Des pluies torrentielles régulières fournissent à ces régions de l'eau en abondance pendant toute l'année. On y trouvera surtout des populations vivant de la cueillette, de la pêche, de la chasse et pratiquant une agriculture primitive. Par contre, la forêt recule et fait place à la savanne arborée, puis herbeuse, sur les plateaux qui entourent le bassin. En plus des activités déjà mentionnées on y rencontrera l'élevage de grands troupeaux bovins. Voir Paulme, D., Les civilisations africaines, Paris, 1953, p. 87 et svGoogle Scholar.

(15) « La cause principale des faibles densités de la population habituelles au Congo belge paraît en définitive être la médiocre aptitude à l'organisation de l'espace qu'ont montrée les populations indigènes. Organiser l'espace, c'est disposer d'un corps d'institutions capables de contrôler des étendues plus ou moins vastes, d'y rendre la justice, d'y organiser un réseau de voies de communications: la paix, le commerce permettent de capitaliser les excédents de population et de promouvoir les spécialisations économiques et sociales qui favorisent le progrès ». Gourou, P., La densité de la population rurale au Congo belge, Bruxelles, 1955, pp. 160161.Google Scholar

(16) «... les observateurs ont été souvent frappés par l'impossibilité pour les indigènes de concevoir une relation neutre ou plus exactement une absence de relations ». Levi-Strauss, Cl., Les structures élémentaires de la parenté Paris, 1949, p. 597.Google Scholar

(18) Ceci semble être moins le cas auprès des populations qui se sont organisées dans des unités territoriales importantes, avec cour et institutions centrales. Certaines fonctions sont alors exercées par les institutions de l'état, de sorte que la famille extensive y prédomine moins. Voir l'étude de Vansina, J., La famille nucléaire chez les Bushong, Africa, vol. XXVIII, n° 2, 1958, pp. 95107 CrossRefGoogle Scholar.

(19) Gluckman, M., Kinship and Marriage among the Lozi of Northern Rhodesia and the Zulu of Natal, African Systems of Kinship and Marriage, (éd.) Radcliffe-Brown, A.R. & Forde, D., Londres, 1950, pp. 166206 Google Scholar; Turner, V.W., Schism and Continuity in an African Society, Manchester, 1957, p. 65 etsv.Google Scholar; Gluckman, M., Custom and Conflict in Africa, Oxford, 1955, pp. 7375 Google Scholar.

(20) Dans une étude importante on a divisé les droits qui dérivent de la femme pour le groupe acquéreur en deux catégories:

— les droits en sa qualité de mère, ou ceux qui ont trait à sa capacité de porter des enfants. Ils ont été définis comme des droits de procréation (genetricial rights);

— les droits en sa qualité d'épouse et ménagère, ainsi que les services domestiques. Ceux-ci sont désignés par les droits maritaux (uxorial rights), Bohana, L., Dahomean Marriage: A Revaluation, Africa, vol. XIX, 1949, pp. 267287 Google Scholar.

(21) «Le mariage était virilocal, mais la femme revenait fréquemment à ce qu'elle continuait d'appeler « notre village », le village de son clan; cela était de règle en cas de maladie ou d'accouchement. Elle y revenait quand elle était vieille et avait fini « d'enfanter », à moins qu'elle ne restât avec ceux de ses enfants qui se seraient attachés à leur père; ceci arrive, quoiqu'elle n'eût cessé de leur dire au village de leur père: « Nous ne sommes pas ici chez nous, nous ne sommes ici qu'en mariage (c'est-à-dire de passage) ».

(22) Fortes, M. & Evans-Pritchard, E.E., African Political Systems, Londres, 1940, pp. 123 Google Scholar.

… Des jeunes, parlant de leur enfance, diront: « Nous avons grandi, nous avons été élevés chez nous », s'ils ont grandi chez leur lemba (oncle maternel), au clan de leur mère. S'ils ont grandi au contraire chez leur père, ils diront: « Nous avons grandi en mariage ». Quelquefois ils diront: « Nous avons grandi en esclavage », c'est-à-dire dans un clan qui nous a achetés, nous et nos mères, et où nous ne sommes rien par la naissance ». de Sousberghe, L., Structures de parenté et d’alliance d’après les formules Pende, Bruxelles, 1955, pp. 2223 Google Scholar.

(23) Auprès de certaines populations, des associations marginales se sont constituées, sous forme de sociétés secrètes et ésotériques, the peer-groups, etc., dont l'action n'était pas entièrement étrangère au déroulement de la vie politique. Biebuyck, D., La société kumu face au Kitawala, Zaire, vol. XI, n° 1, 1957, pp. 740 Google Scholar; Heusch, L. De, Autorité et prestige dans la société tétela, Zaïre, vol. VIII, n° 10, 1954, pp. 10111027 Google Scholar.

(24) Ce point a été formulé d'une façon pénétrante par M. Weber, dans sa théorie sur les trois sources (traditionnelle, rationnelle et charismatique) de la légitimité du pouvoir. Une application de ce point, à la situation africaine, est donnée dans une étude sur les Busoga: « In the two traditional authority structures — lineage and state — authority relations were defined in terms of relationships between particular persons or groups. A person was under the authority of the members of his own lineage or the person who was his own patron … In the civil service bureaucracy, on the other hand, authority is situational. It is a property of an office, not a person, and its validity depends upon general rules governing the office, not upon the person who holds it ». Fallers, L., Bantu Bureaucracy, Cambridge, 1955, p. 238 Google Scholar.

(25) Malengreau, G., Les droits fonciers coutumiers chez les indigènes du Congo belge, Bruxelles, 1947, p. 122 Google Scholar.

(26) Gluckman, M., The Judicial Process among the Barotse, Manchester, 1955, pp. 1516 Google Scholar.

(27) Vansina, J., L'état kuba dans le cadre des institutions politiques africaines, Zaïre, vol. XI, n° 5, 1957, pp. 485492 Google Scholar; Biebuyck, D., Fondements de l'organisation politique des Lunda du Mwaantayaav en territoire de Kapanga, Zaïre, vol. XI, n° 8, 1957, pp. 787817 Google Scholar.

(28) Les ouvrages traitant de l'économie des peuples primitifs sont encore en ce moment peu nombreux. A l'exception de l'étude de R. Firth, ils ont un caractère purement descriptif. Thurnwald, R., L’économie primitive, Paris, 1937 Google Scholar; Firth, R., Characteristics of a Primitive Economy, Primitive Polynesian Economy, Londres, 1940, pp. 352365 Google Scholar; Herskovits, M.J., Economie Anthro-nrtlmrv New York, 1952 Google Scholar.

(29) «Procréer c'est fortifier le clan, augmenter l'importance de la famille, accroître la valeur intrinsèque de la tribu ». Esser, J., Un fléau africain: la polygamie, Zaïre, n° 3, 1949, p. 249 Google Scholar.

(30) Greaves, I.C., Modern Production among Backward People, Londres, 1935, p. 48 Google Scholar; Pauvert, J. Cl., La notion de travail en Afrique noire, Le Travail en Afrique Noire, Paris, 1955, pp. 92107 Google Scholar.

(31) « In distribution, the apportionment of the rewards for work short-term effects can be distinguished from long-term effects. In the short run it is the impact of the social obligation that is most marked, the frequent rendering of the service without apparent equivalent return. In the long run contributions and rewards may be assured to even out. The system operates because, in addition to the immediate social satisfactions gained, some material reward is often eventually obtained. Concretely, the work which A does for B as a social obligation is paid back in the long run by gifts which С makes to D. Here В may be the father-in-law of A, D the son of A. The recognition of the long-term trend towards equivalence of service is one of the most important incentives to work in a primitive or peasant society ». Firth, R., The social framework of economic organization, Elements of Social Organization, Londres, 1952, pp. 142143 Google Scholar.

(32) La conformité des valeurs et normes de la culture avec les exigences du système social sera efficace dans la mesure où la culture est rigide et homogène, en ce sens qu'elle offre peu de valeurs et normes alternatives, laissant à l'individu la possibilité de choisir entre une pluralité d'attitudes qui sont toutes acceptables. La rigueur et l'absence relative de valeurs et de normes alternatives dans la culture primitive ont été mises en évidence par Cl. Kluckhohn. Par conséquent, le « range of tolerable deviation » y serait plus étroit que dans les sociétés modernes. Kluckhohn, Cl., Patterning as exemplified in Navaho Culture, Language, Culture and Personality, (éd.) Spier, L., Hallowel, A.I. & Newman, S.S., Menasha, 1941, pp. 109130 Google Scholar.

(33) Dans la société moderne américaine, la structuration des rôles selon un schéma de solidarité primaire est strictement limitée à la famille conjugale. En dehors de la famille conjugale, la structuration solidaire est minimale. Parsons, T., The Kinship System of the Modem United States, American Anthropologist, vol. XLV. n° 1, 1943, pp. 2238 Google Scholar.

(34) Le contrôle politique des économies de subsistance avec leurs circuits fermés doit devenir spécifique, et ne peut être diffus comme dans les sociétés segmentates, pour être efficace. L'exemple du Ruanda peut être invoqué ici, où par l'entremise de l'institution de Yubu-hake, la relation seigneur-client est doublée par un lien de féodalité économique au moyen de la communication de vaches. Maquet, J.J., Le système des relations sociales dans le Ruanda ancien, Tervuren, 1954, p. 171 et svGoogle Scholar.

(35) Magotte, J., Les circonscriptions indigènes, Bruxelles, 1934 Google Scholar; Heusch, H. de, Organisation politique et administrative de la colonie, Bruxelles, 1936 Google Scholar.

(36) Il semble bien qu'en théorie, l'Etat belge n'ait pas élaboré ou préconisé une doctrine coloniale précise. Mais la pratique administrative montre qu'en fait la politique coloniale se rapproche beaucoup plus des méthodes d'administration directe que des méthodes de l'administration indirecte.

(37) « Le problème foncier — il est temps que nous en prenions conscience — se présente, dans la plupart des territoires africains tout au moins, comme un problème de nature politique avant d'être un problème économique, social ou simplement juridique.il l'est devenu le jour où les autochtones se sont rendu compte que la puissance coloniale avait associé l'établissement de sa souveraineté à une sorte d'appropriation du sol que les tribus s'étaient jadis partagé. Grâce à la confusion, si fréquente dans les sociétés patriarcales, entre le dominium et Vimperium, et que l'attitude des puissances coloniales semblait d'ailleurs entretenir, voire confirmer, ils en arrivent aujourd'hui à penser que la récupération de leurs domaines ancestraux sonnera en même temps le glas de la domination coloniale ». Malengreau, G., Propositions pour une solution du problème foncier, Vers la promotion de l’économie indigène, Bruxelles, 1956, p. 435 Google Scholar.

(38) Boelaert, E., Les trois fictions du droit foncier congolais, Zaïre, vol. XI, n° 4, 1957, pp. 399427 Google Scholar.

(39) Mercier, P., Le changement social et l'interprétation des faits de conflit, Cahiers internationaux de sociologie, vol. XXIII, 1957, pp. 6384 Google Scholar.

(40) Baeck, L., Une société rurale en transition: étude socio-économique de la région de Thysville, Zaïre, vol. XI, n° 2, 1957, p. 115 et svGoogle Scholar.

(41) Le blocage social auquel sont contraintes les sociétés colonisées a été signalé, depuis de nombreuses années, par E. Waxweiler. Voir à ce sujet, Calonne-Beaufait, A. de, Etudes Bakwango, Liège, 1912, p. 144 Google Scholar.

(42) Doucy, A., Sociologie coloniale et réformes de structure au Congo belge, Revue de V Université de Bruxelles, n° 2-3, 1957 Google Scholar.

(43) NATIONS UNIES, Structure and Growth of Selected African Economies, New York, 1959, pp. 35 Google Scholar.

(44) La place de l'industrie dans la formation du produit national se présente comme suit: Ghana, période 1948-1953: 11,6%; Kenya, 1947-1953: 16,5 %; Nigèria, 1950-1953: 10,3 %; Rhodésie du Nord, 1947-1953: 62,8 %; Congo belge, pour l'année 1956: 47,5 %. Au Ghana, dans l'ancienne Afrique occidentale française, au Nigèria, les travailleurs salariés par rapport à la population masculine active représentent 8 % au maximum; pour la Rhodésie du Nord et le Congo belge, ces chiffres sont respectivement 60 % et 38 %. Kuznets, S., Industrial Distribution of National Product and Labor Force, Economie Development and Cultural Change, vol. V, n° 4, 1957, pp. 6364 Google Scholar; Bureau International du Travail, Les problèmes du Travail en Afrique, Genève, 1958, p. 737 Google Scholar.

(45) En 1956, des 47,5 % du produit national provenant de l'industrie, 23,5 % sont imputables à l'industrie minière et à la métallurgie de base et 7,5 % à l'industrie manufacturière. Le développement de l'économie de marché s'est concentré d'une façon presque exclusive dans deux enclaves: le Haut Katanga et la Province de Léopoldville. Environ 80 % du produit minier provient du Katanga et 37 % de la production de l'industrie manufacturière. La quote-part de la province de Léopoldville dans la production de l'industrie manufacturière est de 41 %. Evolution et situation économique des provinces au Congo belge, Bulletin de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda IJrundì, n° 12, 1958, pp. 457-467.

(46) Goylen, A.J. Van, Het inlandse arbeidersvraagstuk in Belgisch Kongo, Economisât en Sociaal Tijdschrift, n° 1, 1948, pp. 3551 Google Scholar.

(47) Baeck, L., Economische Ontwikkeling en Sociale Structuur in BelgischKongo, Louvain, 1959, p. 216 et svGoogle Scholar.

(48) L'hypothèse selon laquelle l'élasticité négative de l'offre du travail serait attribuable aux caractéristiques de race et aux conditions climatologiques a été formulée fréquemment dans les écrits sur le développement économique. Elle se base de façon erronée sur une source classique, un texte de A. Marshall, qui est le suivant: « ... experience seems to show that the more ignorant and phlegmatic of races and of individuals, especially if they live in a southern clime, will stay at work a shorter time, and will exert themselves less while at it, if the rate of pay rises so as to give their accustomed enjoyments in return for less work than before ». Marshall, A., Principles of Economics, Londres, 1947, p. 528 Google Scholar. Le phénomène est, nous semble-t-il, plus général et l'explication pourrait en être cherchée dans l'état élémentaire des besoins ainsi que dans la structure sociale de ces populations, offrant un horizon économique fort limité aux individus. Aussi, M. Weber, a-t-il observé l'élasticité négative dans des conditions climatologiques fort différentes: « Only a human lifetime in the past it was futile to double the wages of an agricultural laborer in Silesia who mowed a certain tract of land on a contract, in the hope of inducing him to increase his exertions. He would simply have reduced by half the work expended». Weber, M., General Economic History, New York, 1927, p. 355 Google Scholar.

(49) « Au fur et à mesure que la société grandit, elle se diversifie, la zone des échanges gratuits se restreint au bénéfice de la zone des échanges onéreux ». Guitton, H., Le rapport entre le progrès du bien-être économique et le progrès humain dans un sens plus large, Le Progrès Economique, (éd.) Dupriez, L., Louvain, 1955, p. 118 Google Scholar.

(50) En 1956, la répartition de la production dans le secteur autochtone était de 81,6 % pour les cultures vivrières et alimentaires. Le reste de la production agricole consistait en cultures industrielles, où le coton prédominait. Toutefois, le coton est une des seules cultures industrielles pauvres.

(61) Par culture pauvre nous entendons toute production dans laquelle les facteurs de production sont pauvrement valorisés. La plupart de ces cultures ne valorisent le facteur travail que dans l'ordre de 10 à 20francs maximum, par homme et par jour. Voir pour plus de détails Geortay, G., Données de base pour la gestion de paysannat de cultures vivrières en région equatoriale forestière, Bulletin d’information de l’INÉAC, vol. V, n° 4, pp. 227229 Google Scholar.

(52) Les rapports entre prix au producteur et prix au consommateur peuvent varier de 3 à 1, et parfois de 4 à 1 et plus.

(53) Pour des analyses plus détaillées de la morphologie urbaine africaine, voir: Denis, J., Le phénomène urbain en Afrique Centrale, Bruxelles, 1958 Google Scholar, ainsi que les sources mentionnées dans cet ouvrage.

(54) Gurvitch, G., Traité de sociologie, Paris, 1959, p. 245 Google Scholar.

(55) G. & Wilson, M., The Analysis of Social Change, Cambridge, 1945 Google Scholar; Wilson, G., An Essay on the Detribalization in Northern Rhodesia, Rhodes Livingstone Paper, n° 6, 1941 Google Scholar; Mercier, P., L'affaiblissement des processus d'intégration dans des sociétés en changement, Bulletin de l'fan, Série B, vol. XVI, n° 1-2, 1954 Google Scholar; Balandier, G., Sociologie actuelle de l'Afrique noire, Paris, 1955 Google Scholar.

(56) Watson, W., Tribal Cohesion in a Money Economy, Manchester, 1958, p. 226 Google Scholar.