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La pratique religieuse et l'histoire de la France

Published online by Cambridge University Press:  22 September 2017

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Un pays comme la France — je veux dire un vieux pays de civilisation dont tous les éléments, autochtones ou importés, antiques ou relativement modernes, ont subi finalement l'action puissante et les influences multiples d'une religion, le christianisme, qui lui-même s'est enrichi, au cours de son histoire, de cent apports étrangers tous fondus en lui finalement et marqués de sa marque — un pays comme la France, n'en point pouvoir connaître, pour toutes les époques et pour toutes les parties, le véritable esprit religieux, le véritable esprit chrétien ; n'en point pouvoir prendre la température religieuse aux époques décisives de troubles, de crises et de rénovation ; ne point même poser le problème, alors qu'il s'impose et que tout chercheur intelligent et lucide le voit surgir devant lui ; alors que, s'agissant par exemple de la Révolution Française, il s'est tout de suite dressé devant un Jaurès dont je me rappelle toujours, depuis que je les lus pour la première fois il y a plus de 40 ans, les pages, les belles pages sur l'esprit religieux qui continuait d'animer, à Paris, tant d'hommes du peuple entraînés à jouer un rôle décisif dans le mouvement révolutionnaire : c'est se vouer, d'avance, à une totale incompréhension de tout ce que fut ce pays dans son passé.

Type
Enquêtes et Suggestions
Copyright
Copyright © Les Éditions de l'EHESS 1943

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References

page 31 note 1. C'est le développement qui commence par : « Le peuple de 1789 était habitué par les siècles à considérer qu'il n'y avait pas de vie publique possible sans monarchie et sans religion. Et il ne dépendait pas de la Constituante de défaire en une minute l'œuvre séculaire, etc. Histoire socialiste, t. I, La Constituante, éd. orig. Paris, Rouff, 1900, p. 539 sq.

page 32 note 1. Introduction à l'Histoire de la pratique religieuse en France, fasc. I. Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes, Sciences Religieuses, LVIIe volume. Paris, Presses Universitaires, 1942, in-8°, 128 pp.

page 32 note 2. Etant bien entendu que toute pratique n'implique pas nécessairement tension. Sur ce point, cf. les remarques très judicieuses de G. Le Bras.

page 34 note 1. Et comment ne pas noter, en passant, la corrélation qui existe entre les soucis, et les études de G. Le Bras, et celles d'A. Siegfried dressant le Tableau Politique de la France de l'Ouest dans un livre Classique de géographie des opinions — puis continuant ces études sur la France du Midi, depuis des années, dans ses cours du Collège de France.

page 34 note 2. Bonne mise en garde, entre parenthèses, contre l'acceptation aveugle et sans critique des déplorations ecclésiastiques sur l'état même de l'Eglise — principalement aux époques de crise ? Je songe au XVIe siècle. « L'Eglise se meurt, la foi est morte… » Voilà des siècles que les mécréants nous le disent. Mais les croyants les devancent volontiers. Pour d'autres raisons. Et leurs doléances doivent être prises cum grano salis. Mais il y faut., parfois, toute la salière.

page 35 note 1. La dévotion en France au XVIIe siècle, Revue de Synthèse, t. III, 3, juin 1932, pp. 199-303.