Les sources manuscrites des IXe et Xe siècles nous laissent assister à l'apparition d'une forme nouvelle, qui pendant sept siècles connut une floraison sans pareille. Cette forme, la séquence, influence profondément la musique mondaine et représente avec l'hymne un des grands points de départ de l'art moyenâgeux. La question que nous nous posons, c'est, d'où provient l'impulsion pour la formation de cette séquence, si toutefois une telle impulsion paraît possible ou probable. Doit-on supposer que, contrairement à l'hymne, avec une histoire déjà plusieurs fois centenaire au IXe siècle, la séquence soit due à l'invention heureuse d'un personnage inconnu, à une naissance subite, que l'ombre des âges nous cache. Il est à constater que dans l'évolution des formes liturgiques, des formes littéraires ou musicales, une telle naissance ne se trouve que très rarement. Nous questionnons les séquences elles-mâmes pour voir si elles laissent apparaître des liens avec des formes antérieures au IXe siècle.