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Mort à l'homo œconomicus?

Published online by Cambridge University Press:  28 July 2009

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Abstract

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Notes Critiques
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Copyright © Archives Européenes de Sociology 1980

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References

(1) La parenté spirituelle entre théorie économique et utilitarisme est, bien entendu, plus une «affinité élective» qu'une filiation consciente. Naturellement, Smith précéda Bentham (pas Hume) et sa propre éthique, dominée par l'idée de sympathie, fut préutilitariste. En termes analytiques, l'écono-mie n'avait pas du tout besoin de la morale utilitariste ou de sa philosophic D'autre part, I'alliance entre économie et utilitarisme, incarnée dans Bentham et les Mills, fut aussi reconnue par des néoclassiques comme Jevons. Voir à ce sujet les remarques Schumpeter dans, de JosephHistory of Economics Analysis (Londres 1954), pp. 407409, 1056–1057Google Scholar. Schumpeter, lorsqu'il commente les réserves de Marshall devantl'hédonisme de Jevons, précise que Marshall et Pigou ont, eux aussi, gardé d'autres attaches avec l'utilitarisme des classiques dans leur théorie des utilities and disutilities et du coût réel.

(2) Seckler, David, Thorstein Veblen and the Institutionalists. A study in the social philosophy of economics (Londres 1975), p. 92Google Scholar; souligné par moi. Même raisonnement chez Schumpeter (op. cit. p. 1057): la théorie de la valeur-utilité est indépendante «des postulats ou des philosophies hédo-nistes», car elle ne préjuge en rien la nature des besoins ou des désirs dont elle fait son point de départ.

(3) Cf. Boudon, Raymond, Effets pervers et ordre social (Paris 1977), ch. VIIGoogle Scholar.

(4) Dahrendorf (op. cit.) parle justement d'une «improving society».

(5) Cf. Heilbroner, Robert, Business Civilization in Decline (Harmondsworth 1976)Google Scholar.

(6) Dahrendorf, op. cit. ch. 11.

(7) Gershuny, op. cit. spécialement chs. v et VIII.

(8) C'est la thése Inglehart, de Ronald, The Silent Revolution: changing values and political styles among western publics (Princeton 1977)Google Scholar.

(9) Cf. Rawls, , A Theory of Justice (Oxford 1973), p. 256Google Scholar.

(10) Barry, Voir Brian, The Liberal Theory of Justice. A critical examination of the principal doctrines in A Theory of Justice by John Rawls (Oxford 1973)Google Scholar.

(11) Cf. Macpherson, C. B., Democratic Theory: essays in retrieval (Oxford 1973). ch. IV, 3Google Scholar.

(12) Dworkin, Voir Ronald, Taking Rights Seriously (Londres 1977), ch. VIGoogle Scholar.

(13) L'attaque rawlsienne contre l'uti-litarisme occupe au moins deux places impor-tantes dans sa Theory (pp. 22–27 et 561–567). Au deuxième endroit, le pivot de sa critique est l'allégation que les postulate utilitaristes sont contradictoires avec l'unité du moi. Ce dernier thème sera brillamment repris par Mangabeira unger dans, RobertoKnowledge and Politics (New York 1975), ch. 1Google Scholar. Mangabeira Unger entend bâtir une réfutation du libèralisme surune critique de la psychologie libéralo-utilitariste.

(14) Raymond Boudon, Effet pervers et ordre social, op. cit. ch. VI.

(15) Bell, Daniel, The Cultural Contradictions of Capitalism (Londres 1976), pp. 270272Google Scholar.

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(17) Lively, Jack, Democracy (Oxford 1975), p. 34Google Scholar.

(18) Minogue, Kenneth, Abstractions and political theory, Canadian Journal of Political and Social Theory, III (1979)Google Scholar,

(19) Cf. Habermas, Jürgen, Technik und Wissenschaft ah Ideologic (Francfort 1968)Google Scholar.

(20) Habermas, , Legitimationsprobleme im Spätkapitalismus (Francfort 1973)Google Scholar.

(21) Cf.Habermas, , Zur Logik der Sozialwissenschaften (Tübingen 1967)Google Scholar; Erkenntnis und Interesse (Francfort 1968).

(22) Cf. Habermas, , Protestbewegung und Hochschulreform (Francfort 1969)Google Scholar.

(23) Cf. Aron, Raymond, Plaidoyer pour l'Europe décadente (Paris 1977), p. 120Google Scholar.

(24) Voir à ce sujet Merquior, J. G., The Veil and the Mask: essays on culture and ideology (Londres 1979), pp. 6770Google Scholar.

(25) Colletti, Lucio, Marxism and the dialectic, New Left Review, 93 (1975), 2829Google Scholar. Colletti a repris et développé sa critique de la dialectique marxiste dans son dernier livre, Tra Marxismo e No (Bari 1979)Google Scholar.

(26) Il suffit de dire que Ja distinction, souvent considérée vitale chez Sraffa, entre des marchandises «de base» — les seules dignes de fonctionner comme étalon de la valeur — et des non basics n'a aucune contrepartie dans les façons usuelles de distinguer les produits intermédiaires des produits finis. Cf. à cet égard l'exposé critique Blaug dans, de MarkThe Cambridge Revolution: success or failure? (Londres 1975), ch. IIIGoogle Scholar. Mais tout le monde ne souscrit pas à l'idée que la marchandisc-type est une pièce centrale chez Sraffa (celui-ci ne l'estimait-il pas plutôt un instrument heuristique?); Marco Lippi, par exemple, s'inscrit en faux contre cette conception. Voir son Marx: il lavoro come costo sociale reale (Milan 1976), pp. 115118Google Scholar.

(27) Nell, Edward, The Revival of Political Economy, in Blackburn, Robin (org.), Ideology in Social Science (Londres 1972), p. 95Google Scholar. Déjà Joan Robinson — «pont » important entre l'œuvre de M. Kalecki, «le Keynes de gauche», celle de Sraffa, et celle des jeunes économistes marxisants — prenait la relève de Sraffa pour soutenir que «le taux d'exploitation dépend davantage du pouvoir de négociation des travailleurs que du taux du profit et de la ratio capital/ travail»: Robinson, J., Piero Sraffa and the Rate of Exploitation, New Left Review, 31 (1965), p. 34Google Scholar (traduit par moi). L'expression «la tabula rasa de Sraffa» de Claudio Napoleoni donne le titre à son article dans le dossier publié dans Rinascita, l'hebdo-madaire du PCI, à l'occasion des quatrevingts ans de Sraffa (août 1978), puis reproduit en anglais par la New Left Review, 112 (1978), 7578Google Scholar. Les contributions de Pierangelo Garegnani etsurtout d'Alessandro Roncaglia (sur le rapport Sraffa/Ricardo) sont aussi d'un grand intérêt. N'oublions pas d'autre part l'évolution de Ricardo concernant la problématique de la valeur: ses intuitions protosraffienne datent de la période d'avant les Principes, puts de ses tout derniers écrits, tandis que son ouvrage principal restera dominé par la théorie de la valeur-travail. Sur Ricardo, voir aussi le livre de Napoleoni, , Smith, Ricardo, Marx (Turin 1970)Google Scholar.

(28) Cf. Steedman, Ian, Marx after Sraffa (Londres 1977), p. 14Google Scholar. D'autre part, d'après Marco Lippi, la théorie de la valeur chez Marx serait fondée sur une mythique «production en général», conçue comme une essence à laquelle s'oppose, en tant que forme dégradée, le mode de production capitaliste. C'est la thèse frappante du déjà cité Marx: il lavoro come costo sociale reale.

(29) Cf. Nell, , loc. cit. p. 88Google Scholar.

(30) Cet aspect a été souligné avec force par Humphreys, S. C., Anthropology and the Greeks (Londres 1978), ch. IIGoogle Scholar.

(31) Voir notamment Baechler, Jean, Les origines du capitalisme (Paris 1971)Google Scholar.

(32) Dumont, , Homo aequalis; genèse et épanouissement de l'idéologie économique (Paris 1977), pp. 1415Google Scholar.

(33) Les commentateurs ne se sont d'ailleurs pas trompés, témoins Vincent Descombes (Critique n° 366 (1977), quiappuie (trop) sur la parenté Tocqueville/Dumont.

(34) Cf. Homo aequalis, op. cit. pp. 19–20 (sur l' «impasse» de la science politique).

(35) Toute la deuxième partie de Homo aequalis est consacrée à Marx. La thèse du Marx individualiste placé dans un «horizon libéral» de la pensée vient d'être reprise avec brio par Rosanvallon, Pierre, Le Capitalisme utopique; critique de l'idéologie économique (Paris 1979), ch. VIIIGoogle Scholar.

(36) Dumont, , Homo aequalis, op. cit. p. 1Google Scholar.

(37) Gellner, The essence of egalitrianism, Times Literary Supplement, le lo mars 1978. Gellner oppose à la critique de Dumont une analyse beaucoup plus matérialiste, qui met l'accent sur la technologie du capitalisme primitif, encore favorable à la séparation entre la richesse et le pouvoir. Ceci semble bien s'accorder avec les dernières mises au point historiographiques (voir l'état de la question commenté par Taylor, Arthur J., Laissez-faire and State Intervention in Nineteenth-century Britain (Londres 1972)CrossRefGoogle Scholar, c'est-à-dire, avec — pour l'essentiel — le laisser-faire victorien (la société de marché de Polanyi). Mais l'indi-vidualisme moderne dépend-il à ce point de cette brève parenthèse historique?

(38) Macfarlane, Alan, The Origins of English Individualism: the family, property and social transition (Oxford 1978)Google Scholar.

(39) Homo aequalis p. 24.

(40) Ibid. pp. 98–99.

(41) Letwin, Shirley Robin, The Pursuit of Certainty: David Hume, Jeremy Bentham, John Stuart Mill, Beatrice Webb (Cambridge 1965)Google Scholar, spécialement chs. III et XII.

(42) Gellner, , Thought and Change (Londres 1964), p. 96Google Scholar.

(43) Letwin, Shirley, The Pursuit of Certainty, op. cit. p. 308Google Scholar.

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(46) Verlen, Thorstein, The socialist economics of Karl Mary and his followers (1906), repris dans son The Place of Science in Modern Civilization (New York 1919)Google Scholar.

(47) Sur l'historiosophie en tant que nexus Hegel/Marx, voir Kola-Kowski, Leszek, Main Currents of Marxism (Oxford 1978), vol. I, pp. 7080, 399–408Google Scholar, et aussi son essai «L'antiutopie utopique de Marx», dans le livre L'esprit révolutionnaire, suivi de Marxisme: utopie et antiutopie (Bruxelles 1978)Google Scholar.

(48) J'emprunte le terme d'idéocratie à Aron, Raymond, Plaidoyer pour l'Europe décadente, op. cit.; Sartori, Giovanni (Democratic Theory (Detroit 1962), ch. XVIII, 2Google Scholar, liait plutôt le même mot à l'idéal démocratique.