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La version chinoise de l'islam

Published online by Cambridge University Press:  28 July 2009

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Le frisson que, fort de ses traditions chrétiennes et utilitaristes, un Français du xxe siècle ne manque pas d'éprouver devant chaque avatar de l'islam mondial n'est pas son seul fait. Ne voit-on pas déjà, vers 1867, un bouddhologue russe (V. P. Vasil'ev, 1818–1900) tenter d'attirer l'attention du monde chrétien sur le péril d'engloutissement dont il voyait menacé celui-ci par une Chine prête à sombrer, croyait-il, dans l'islamisme ? À l'époque où rien ne semblait arrêter l'expansion triomphante de l'empire russe à travers une Asie centrale endormie (Tashkent est conquis en 1865, Bukhara et Khiva en 1873), les grands soulèvements musulmans de l'Ouest chinois — au Kansu, dans l'actuel Ninghsia, au Yünnan — paraissaient, eux, lancés pour propager leur incendie d'une communauté musulmane à l'autre, jusqu'aux extrémités de l'empire chinois et au-delà. Les prédictions du savant russe se sont finalement avérées, dix ans plus tard, fausses de bout en bout. Noyé dans des flots de sang, l'islam cessait, à partir de 1876, d'être un problème pour le trône des Ch'ing [Qing]; et la Chine impériale, ainsi que la Chine républicaine qui allait suivre, était bien incapable de déferler sur le monde chrétien.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Archives Européenes de Sociology 1989

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References

Bibliographie

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