Les questions qui ont suscité le présent texte concernent la relation entre la théorie et le réel empirique: comment peut-on identifier le contenu empirique d'une théorie? Dans quelle mesure sa prétention à révéler le réel estelle justifiée? La première tâche que ces interrogations commandent est celle d'exposer les conceptions de la structure des théories scientifiques les plus marquantes de ce siècle. Dans cette période la philosophie des sciences a d'abord été dominée par l'empirisme logique et son approche formelle de la structure des théories scientifiques. L'empirisme logique est certes un mouvement qui a eu une histoire mouvementée et qui a été le théâtre de nombreuses modifications, mais une de ses thèses les plus persistantes peut le caractériser de façon générale: sa représentation de la théorie sous la forme d'un système d'énoncés. Pour désigner cette position, nous utiliserons l'expression «conception assertive» comme traduction de statement view. L'approche sémantique est une conception plus récente de la structure de la théorie qui semble peu à peu vouloir prendre la place de la conception assertive. Nous décrirons donc dans un premier temps ces deux approches afin de déterminer chaque fois la fagon dont le rapport de la théorie au réel est envisagé.

L'Æsthetica de Baumgarten est restée depuis plus de deux cents ans dans l'ombre de la «révolution» au moins nominale qu'elle a représentée pour l'histoire de la philosophic moderne. Et de fait, Baumgarten doit moins son importance historique à l'évaluation rigoureuse qu'on a pu faire des concepts qu'il a contribué à développer, qu'à l'ouverture d'un champ théorique et philosophique particulier. Car quelles que soient les limites et les lacunes historiques de son projet théorique, il n'en reste pas moins qu'une grande partie de la tradition philosophique de l'esthétique, en particulier dans le contexte de la philosophie allemande, y a trouvé la possibilité d'une unification et comme la marque d'une «origine». C'est Baumgarten qui, le premier en Allemagne, a réuni les conditions nécessaires pour assurer à la théorie de l'art et du beau une cohérence systématique qui lui avait été auparavant refusée et, par voie de conséquence, pour lui permettre de former un champ théorique et philosophique distinct. On a souvent fait remarquer que Baumgarten avait «inventé» très peu de thèmes nouveaux en esthétique; et il est indéniable qu'il s'est contenté la plupart du temps de réorganiser, dans ses observations, un matériau à la fois ancien et restreint, qu'il tire presque exclusivement de la rhétorique et de la poétique traditionnelles. Mais la pertinence historique de sa pensée tient plutôt au fait qu'il crée une nouvelle perspective unifiée, un nouveau centre de gravité qui permet d'organiser de façon neuve un ensemble de phénomènes qui avaient été traités avant lui de façon indépendante.

In this paper I put forward what I think is a new approach to the problem of induction. I sketched the approach in brief sections of a book published in 1983 (chap. 4, sec. 5 and chap. 6, sec. 7). The same idea had occurred to the English philosopher John Foster and he presented it in a paper at about the same time (1983).

On emploie souvent le mot «réalisme» dans les discussions philosophiques récentes pour désigner le point de vue qui affirme entre autres qu'une proposition est vraie ou fausse peu importe que l'on sache ou non si elle l'est ou, autrement dit, qu'elle est vraie ou fausse indépendamment des croyances que des personnes peuvent avoir au sujet de sa valeur de v´erit´e. L'«antiréalisme» est le point de vue consistant à soutenir au contraire que la vérité ou la fausseté d'une proposition n'est pas en ce sens indépendante des croyances et de la capacité que l'on a de savoir si elle est vraie ou non. Le réalisme reflète apparemment le point de vue du sens commun et, pour beaucoup de philosophes, le rejeter serait nier un truisme et adhérer à une sorte d'idéalisme. Pourtant, l'antiréalisme a aussi ses défenseurs et les arguments que ceux-ci ont avancés contre le réalisme ont une certaine plausibilité. J'examine ici ce qui me semble être un des arguments les plus intéressants des partisans de l'antiréalisme à l'appui de leur point de vue et les réponses que pourraient lui opposer les tenants du réalisme.

In the first section of this paper I offer a necessary condition (Moore's maxim) for members of a particular class of arguments to be acceptable as proofs. (Throughout I ignore proofs within formal systems.) In the second section, I point out that a plausible extension of this principle reveals that a number of additional arguments cannot function successfully as proofs. Finally, I note that a number of theological arguments, particularly cosmological and ontological arguments, are suspect in the light of this extended principle. Standardly in the ontological argument, criticism falls on the conditional, modality-enriching premise which involves a move from possibility (or conceivability) to actuality. I offer two defences of this premise, and argue that—as the use of Moore's extended maxim shows—the problem lies with the premise that asserts mere possibility.

In his critical notice of Russell's Theory of Knowledge, R. E. Tully takes issue with my interpretation of Wittgenstein's criticism of Russell's theory of judgment. Against it he raises two objections and also sketches an alternative interpretation. On Tully's characterization, I believe that Russell was shot out of the tree by a subtle but devastating argument, while Tully believes that he was shaken out of the tree by a much broader but non-lethal attack on his conception of a proposition. The metaphor is not inappropriate. I certainly believe that Wittgenstein's attack was lethal to Russell's theory of judgment and shows extraordinary marksmanship. But I do not want to deny that there was a lot of tree shaking going on at the same time—concerning, in particular, the logical constants and the concept of a proposition, both of which were topics closely related to the theory of judgment. Thus, while I maintain that Russell was shot, I do not subscribe to a single-bullet theory (although it must be admitted that, in such cases, the individuation of bullets is far from precise).

This paper examines the concept of moral responsibility as it applies to the actions of corporations. I argue that it is both conceptually and morally appropriate to hold corporations morally responsible for some of their actions, and I attempt to show that arguments to the contrary are unsound. Although I hold that corporations may legitimately be held morally responsible I also argue that one can expect capitalist corporations to follow moral principles only to a rather limited extent.

The method of Wide Reflective Equilibrium (WRE) has been defended by Kai Nielsen as an exciting new development in the search for a device for increasing our ability to choose between competing moral conceptions. Nonetheless, this confidence will be seen as misplaced unless serious issues are resolved. Lack of clarity surrounds the questions: (1) What is the claimed epistemological role for WRE? (2) What version of WRE is to be employed? In this paper I resolve these ambiguities in a way which supports Kai Nielsen's claim. First, however, I should specify in broad terms the method of WRE.

This is an ambitious and frustrating book. Among the many virtues which Moser claims for it are all of the following: (a) it answers the need to counteract certain “epistemologically harmful muddles with careful distinctions and arguments” (p. 2); (b) it provides the reader with a “forceful” reply to both justification scepticism and knowledge scepticism and argues that both can be “effectively challenged, if not refuted” (p. 3); (c) it “solves” the Gettier problem (p. 233); and (d) it not only removes the “normative mystery” from epistemic concepts such as knowledge and justification, but provides a meta-justification which will allow us, the readers, to see why the theoretical account offered in its pages is preferable to its competitors (p. 2–3). It is worth mentioning that the competitors over whom Moser claims his theory has a “dialectical edge” (p. 3) include accounts authored by Chisholm, Lehrer, Goldman, Alston, Bonjour, Rorty, Foley and Stroud. As I said, this is an ambitious book.

Two important debates have characterized mainstream epistemology in recent years. The first is the debate between foundationalists and anti-foundationalists. The second is the debate over the details of a naturalized epistemology. Both debates have meant that traditional concepts of rationality and justification are now understood in a new light. Both debates have helped focus attention on the future direction of epistemology, its goals and its limitations.