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Le problème du commencement dans la philosophie de Hegel

Published online by Cambridge University Press:  01 January 2020

Menahem Rosen*
Affiliation:
104, Rue de Fg. St. Antoine, Paris75012, France

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La philosophie, en tant que métaphysique, cherche à expliquer l’expérience humaine. A cette fin, illui faut construire des raisonnements qui fondent cette expérience et lui servent d’éclaircissement, c’est-à-dire transformer l’obscur en clair, le vague en évidence même. Le philosophe pense. Sa pensée, discursive, progresse de concepts en concepts, de jugements en jugements, de syllogismes en syllogismes, et constitue par là-même un ensemble explicateur qui se propose de dévoiler l’essence de la réalité. Dans son activité explicative, le philosophe produit ainsi des chaînes de raisonnement qui se fondent les unes les autres, découlent les unes des autres. Aussi d’emblée se pose le problème suivant: dans cette production d’arguments successifs, comment commencer?

Type
Research Article
Copyright
Copyright © The Authors 1989

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References

1 La philosophie peut également traiter de la probabilité même et lui chercher un fondement; mais ce fondement sera ou bien certain ou rien du tout, pour s’exprimer en langage kantien.

2 Quant à la méthode hypothétique, elle s’appuie sur le principe de réfutation qui lui aussi requiert un fondement. Evidemment, on ne saurait considérer le principe de réfutation lui-même comme une hypothèse.

3 Une critique connue de l’ Ethique reproche à Spinoza d’ avoir décidé de façon assez arbitraire quelle proposition sera considérée come axiome et laquelle comme théorème. Sur ce point, voir par exemple Wolfson, H.-A. The Philosophy of Spinoza, 2 vols. (Cambridge: Harvard University Press 1934), vol. 1, 58Google Scholar.

4 Voir I. Kant Kritik der reinen Vernunft, R. Schmidt, éd. (Hamburg: F. Meiner 1976), 760B-762B, qui refuse à la philosophie tout usage d'‘axiomes.’

5 La suite montrera que la solution dialectique propose précisément une teUe voie, en un sens qu’il faut encore élucider.

6 Ace propos voir Hegel, G. W .F. Wissenschaft der Logik, 2 vols. Lasson, éd. (Hamburg: Meiner 1975), vol. 1, 9Google Scholar.

7 L’étymologie grecque du mot ‘méthode,’ met-hodos, rappelle qu’il s’agit d’une voie qui conduit vers quelque chose. C’est ainsi qu’il convient de comprendre la ’méthode dialectique,’ immanente en son fond, par laquelle un certain contenu se développe.

8 En l’occurence, on ne dira pas qu’une expérience peut en corriger une autre, mais que seule la pensée est à même de décider entre deux sensations contradictoires; comme dans l’exemple classique de la paille droite à moitié plongée dans l’eau et qui paraît cassée. lei, la solution s’appuie sur la permanence supposée des objets matériels intérieurement inanimés et extérieurement en repos.

9 Aristote, dans sa Physique, 225b15, 2 vols. trad. H. Carteron (Paris: ‘Les belles lettres,’ Budé 1926-1931), a montré qu’il n’y ani mouvement de mouvement, ni génération de génération, ni en général changement de changement. En ce sens, donc, le mouvement est constant, et cela du point de vue de la pensée.

10 Voir Logik, vol. 1, 51.

11 Comment réalise-t-on cette considération (Betrachtung)? Seule la dialectique peut nous l’apprendre: la philosophie selon Hegel consiste bien en une certaine activité circulaire. Sur un point de vue analogue, voir Heidegger, M. Die Frage nach dem Ding (Tübingen: M. Niemeyer 1969), 187Google Scholar, et Der Satz vom Grund (Pfulligen: Neske 1957), chap. 2.

12 A. Trendelenburg, dans Logische Untersuchungen (Hirzel: Leipzig 1870), 39-42; 47-56; 69-75, et W. Becker dans Hegels Begriff der Dialektik und das Prinzip des Idealismus (Stuttgart: Kohlhammer 1969), 41-2; 52-60, ont chacun découvert les présupposés empiriques de la ‘pensée pure’ logique. A mon avis, leurs critiques respectives peuvent être interprétées comme une explication de la nature du mouvement dialectique et de ses problèmes.

13 Sur la philosophie de Hegel comme idéalisme subjectif et réalisme, voir Logik, vol. 2, 444. Avant cela, la philosophie de Kant se présentait déjà come idéalisme transcendantal et réalisme empirique.

14 II s’agit, bien entendu, de négation dialectique et d’expression en tant qu’autoparticularisation du Concept universel. L’étude critique montre que cela ne va pas sans sauts ni résidu non mû.

15 Hoffmeister, dans l’introduction à son édition de la Phänomenologie des Geistes (Hamburg: F. Meiner 1952), XVI, s’oppose à cette thèse: apparemment, il reste encore attaché à la pensée formelle d’un début unique. Par contre, dans sa Logik, vol.1, 137, Hegel évoque la possibilité de deux débuts différents, l’un fini et l’ autre infini!

16 Sur ce triple syllogisme, voir Enzyklopädie der philosophischen Wissenschaften 1830 (Hamburg: Meiner 1975), par. 575-7, et ma thèse ‘La dialectique de Hegel en tant que logique philosophique: exposition et critique de ses principales caractéristiques’ (Université Hébraîque de Jérusalem 1983), 2°partie, chap. 5, par.3 (en hébreu, résumé en français).

17 Par ‘puissance de la pensée hegelienne’ j’entends cette exigence de ‘penser ensemble les opposés’; d’ou le double mouvement et le double sens propres à ce mode de philosopher et, ici, le double commencement… Sur les problémes se rapportant à cette activité de ‘penser ensemble; voir la critique de W. Becker, 62-5.

18 Par ‘scepticisme modeme’ j’entends une attitude comme celle que P.-K. Feyerabend exprime dans Against Method (London: NLB 1975), ou encore le relativisme en vogue dans certains milieux de la philosophie contemporaine.

19 En français, ‘aufheben’ est souvent traduit par ‘dépasser.’ Or ‘comprendre,’ par son double sens de ‘concevoir’ et ‘contenir,’ semble également approprié. En ces deux sens-là, le systéme hegelien prétend ‘comprendre’ les différents principes philosophiques découverts par le passé.

20 Voir Kritik, XXXVI B-XXXVII B.

21 Voir Enzyklopädie, par. 10n.

22 Ace propos, dans Prolegomena zu einer jeden Küftigen Metaphysik, Kants Werke IV (Berlin: De Gruyter 1968), 282, Kant remarque que les propriétés de la chose en soi ne peuvent pas se déplacer et passer à notre pouvoir de représentation.

23 Sur le problème du commencement selon !’Introduction à la Phénoménologie, voir M. GroU, ‘Sur le commencement de la philosophie d’après Hegel,’ dans IYYUN, vol.9, 1958 (en hébreu).

24 Par Ià j’entends la voie a priori de l’enfoncement et de l’abstention, dont traite Hegel dans la Phänomenologie, 48-9.

25 Ainsi Hegel, à la place de la Kritik der reinen Vernunft de Kant, propose sa Phénoménologie en tant que critique de la connaissance qui sera aussi une critique de !’objet visé (Hegel ne sépare pas l’épistémologie de l’ontologie).

26 Hegel, dans sa Phänomenologie, 67, joue sur la racine commune des mots Zweifel (doute) et Verzweiflung (désespoir). Traitant de la méthode socratique E. Dupréel, dans La Iégende socratique et les sources de Platon (Bruxelles: R. Sand 1922), 325-34, distingue le Socrate Delphique qui examine, le Socrate Torpille qui engourdit, et le Socrate Accoucheur qui fait naître des Idées.

27 Sur cette double relation, voir Phänomenologie 70 et Enzyklopädie par. 412. En ce qui concerne la contradiction hegelienne, voir Logik, vol.2, 26-62 et mon article Identité, différence et contradiction dialectiques selon Hegel,’ dans Journal of the History of Philosophy vol.23 n°4 (Oct.85), 515-35.

28 Remarquons l’immanence de la méthode seton Hegel: ici la connaissance se juge elle-même sans aucun critère extérieur - elle s’avère ‘criterium sui.’

29 Le chemin de la connaissance avance bien ensemble avec celui de l’être, comme dans l’image de la ligne partagée de La République de Platon, 509d, trad. E. Chambry (Paris: ‘Les belles lettres,’ Budé 1933).

30 Ce point d’unification est annoncé dans Phänomenologie, 140. Toutefois, suivant le double mouvement de la dialectique, n’oublions pas qu’en principe un mouvement d’intériorisation précède tout mouvement d’extériorisation exposé - et inversement.

31 Sur la relation du novice à la philosophie seton Hegel voir Y. Yovel, ‘Raison, réalité et discours philosophique selon Hegel,’ dans IYYUN, vol.26 N°1-3 (1975), 63-4 et 85-7 (en hébreu).

32 Cette stratégie de conversion est proposée par 5. Kierkegaard, en tant que communication indirecte, dans Point de vue explicatif de mon oeuvre d’écrivain, trad. Tisseau, P.M. & Jacquet-Tisseau, E.-M. (Paris: Editions de l’Orante 1971), 17-20Google Scholar.

33 Rappelons que notre domaine de discussion est la pensée de l’être et de la connaissance, alors que le penseur lui-même est et connaît, et non le système formel débutant par des axiomes arbitraires, librement choisis par le chercheur.

34 Voir Phänomenologie, 74. C’est l’essence de la pensée dialectique de comprendre sans rien écarter, de distinguer sans exclure: le chemin se trouve done ‘compris’ dans le résultat.

35 De la sorte, la voie a posteriori de la reconstruction systématique complète celle a priori de l’enfoncement et de l’abstention, signalée à la note 24 ci-dessus. Le développement dialectique se constitue par un double mouvement suivant ces deux dimensions.

36 Sans pour autant verser dans le relativisme. A chaque niveau, la vérité sera relative à l’étape considérée. Cependant le chemin parcouru, lui, se nommera ‘absolu,’ dans la mesure où il est ordonné de l’abstrait au concret, du partiel au tout.

37 Le mouvement dialectique peut ainsi être présenté en tant que position explicite des différentes ‘conditions de possibilité’ de la pensée humaine. En cela il rappelle la déduction transcendantale de Kant.

38 Cette médiation réciproque des opposés suppose l’idéalisme absolu qui est idéalisme subjectif et réalisme; cf. note 13 ci-dessus. En d’autres termes, il s’agit de l’identite (idéelle) et de la différence (réelle) des opposés, saisies ensemble.

39 Ou de Néant absolu. Comme nous le verrons encore, il convient ici de comprendre le Néant non seulement comme négation, mais aussi comme privation.

40 Telle la matière première d’Aristote.

41 En dialectique, comme dans la pensée formelle, la contradiction est comprise comme insupportable - d’où la nécessité d’une ‘solution.’ Toutefois, au lieu d’une annulation univoque il s’y développe un mouvement producteur.

42 Une certaine parenté entre développement dialectique et déduction transcendantale ayant été signalée à la note 37 ci-dessus, nous pourrons parler soit de développement soit de ‘déduction.’

43 Cette assertion se trouve dans la Logik, vol. 1, 52.

44 D’où, dialectiquement parlant, le double sens complémentaire du concept de fin, qui signifie chez Hegel et fin et nouveau commencement.

45 En un sens analogue Kant soutient, dans sa Kritik 758B, que ‘L’exposition imparfaite précède l’exposition parfaite.’

46 A propos de la dialectique prèsentée comme développement selon les moments de l’en-soi, du pour-soi et de l’en-soi-pour-soi, voir notamment Phänomenologie 24, et Logik vol.2, 499. A l’encontre de la division kantienne de la réalité en choses ’en soi’ et phénomènes ‘pour nous,’ Hegel propose leur identité dialectique.

47 Même Kant, lorsqu’il parle d”expérience possible’, se rapporte à une expérience qui, en principe, peut devenir réelle si le chercheur en décide ainsi; contrairement à la fiction, irréalisable pour nous.

48 Sans qu’il soit pour autant question de relativisme; cf. note 36 ci-dessous. C’est dans la Logik, vol.1, 54, que Hegel évoque un ‘commencement absolu’ (qui a sens de ‘commencement abstrait’).

49 Sur l’absolu comme résultat et la vérité comme tout, voir Phänomenologie, 21.

50 Pour la présentation de la dialectique en trois niveaux analogues (ceux de l’entendement, du dialectique et du spéculatif), voir Logik, vol.1, 6 et Enzyklopädie par.79-82.

51 Voir Logik, vol.l, 58. W. Becker, 35, pense que Hegel écrit ‘nichts’ (rien) comme ’Nichts’ (Néant), d’où la dialectique de l’Etre et du Néant. Pour rna part, il me semble que Ies choses ne sont pas si simples.

52 Aristote également évoque un commencement à partir du non-être, compris comme être potentiel; voir La Metaphysique, 1069b15-20.

53 Depuis la Révolution Copernicéenne de Kant, l’homme peut être considéré comme le foyer constructeur de son monde - de Ià les expressions de ‘réalité humaine’ et de ‘pensée humaine.’ Quant à la nature en tant que telle, elle constitue un certain ’résidu,’ irréductible à l’activité humaine théorique. Amon avis, il n’y a pas de dialectique de la nature.

54 II me semble que par Ià Hegel expose également le problème du mouvement, et répond ainsi au paradoxe de la flèche de Zénon (voir la Physique d’ Aristote, 239b5-10). En effet, selon la dialectique hegelienne, la flèche qui vole est et n’est pas à la même place, c’est-à-dire qu’elle se meut.

55 Par ‘syllogisme’ il convient d’entendre chez Hegel un mouvement dialectique reliant entre eux trois jugements; par exemple:

L’un positif: le commencement est.

L’autre négatif: le commencement n’est pas.

Et le troisième unissant les deux précédents: le commencement est et n’est pas, il devient (nous constatons bien que le résultat contient le chemin parcouru).

56 Surles déterminations du Naître (Entstehen) et du Disparaître (Vergehen), voir Logik, vol.l, 92. Quant à l’ambiguîté propre à la dialectique hegelienne, celle-ci a déjà été signalée à la note 17 ci-dessus.

57 Voir Logik, vol.l, 59, et Differenz des Fichte’schen und Schelling’schen Systems der Philosophie (Hamburg: F. Meiner Verlag 1962), 77, également 27 et 42. Dans cette expression on remarquera que la première identité signifie ‘penser ensemble,’ alors que la seconde signifie ‘identité formelle.’

58 Cette expression est devenue célèbre depuis l’ouvrage de G.H. Stirling, Das Geheimnis Hegels.

59 Sur la contradiction dialectique, voir note 27 ci-dessus. Sur !’importance des opposés ’Même’ et ‘Autre,’ voir chez Platon Le Sophiste, trad. A. Diès (Paris: ‘Les belles lettres’ 1969), 254e et Timée, trad. A., Rivaud (Paris: ‘Les belles lettres’ 1970), 35a-b-39c.

60 Ainsi la dialectique peut également se concevoir comme un mouvement de l’immédiat qui se révèle médiatisé, et redevient nouvel immédiat à un niveau supérieur. J.v.d. Meulen, dans Hegel: die gebrochene Mille (Hamburg: F.Meiner Verlag 1958), 45-53, critique ce saut au nouvel immédiat qui lui paraît non valide. lci ‘aufgehoben’ a le sens de ‘résolu.’

61 Mure, G.R.G. aussi, dans An Introduction to Hegel (Oxford: Clarendon Press 1966), 63-6Google Scholar, voit la dialectique comme mouvement de l’expérience à la pensée de cette expérience, la pensée ‘comprenant’ l’expérience. Maintenant, il s’agit de penser cette pensée.

62 Selon Hegel, toute détermination constituerait une relation à l’ autre, à son autre. Ace sujet voir Phänomenologie, 45-6. Quant à G.R.G. Mure, ibid., 144, il ne sépare pas entre qualité et relation, l’une présupposant l’autre et vice-versa.

63 Hegel utilise souvent le langage paradoxal. Ainsi l’isolement est pour lui une relation, car on ne peut être isolé que par rapport à un autre. En ce qui concerne les exemples incongrus comme boue, poil et saleté, voir Platon Parménide, trad. Diés, A. (Paris: ‘Les belles lettres,’ Budé 1923/1974), 130cGoogle Scholar.

64 Par intuition pure Kant entend, dans l’Esthétique transcendantale de la Critique, les représentations de l’espace et du temps; pour Hegel il s’agit, dans la Logique, de pensée vide, non développée - en effet, la logique hegelienne a pour programme de faire abstraction de l’espace et du temps. Même la catégorie de la causalité n’y est pas expliquée par rapport au temps. L’espace et le temps sont étudiés dans I’Encyclopédie, au début de la Philosophie de la nature qui considère l’être réel et non plus l’être logique.

65 Tout cela, soulignons-le, pour autant que l’homme vit bien une expérience totale et unifiée.

66 Ce qui ne représente qu’une autre mainére d’exprimer l’identité de la forme (méthode) et du contenu (systéme). Ainsi, la méthode consisterait en la conscience de la forme structurant le mouvement du contenu lui-meme. Ace sujet voir Logik, vol.l, 35, et note 7 ci-dessus.

67 II est vrai que la Logique de léna précède la Phénoménologie. Aussi, au lieu de mouvement circulaire on pourrait évoquer un mouvement en spirale.

68 Voir Logik, vol.1, 11, et Phänomenologie, 28. Dans I’Enzyklopädie, le par.1 rappelle le sujet en question.

69 Voir Enzyklopädie, par. 387-412.

70 Ces caractéristiques opposées sont indiquées par M. Riedel, Studien zu Hegels Rechtsphilosophie (Frankfurt 1969), 100. II ne faut done pas s’étonner que se soient développés des mouvements hegeliens de droite et de gauche. Si l’ambiguité constitue bien une loi fondamentale de la dialectique, une lecture unilatérale entraînera toujours une telle division en camps adverses.

71 Voir Logik, vol.1, 9. La culture en general et la philosophie se conditionnent l’une l’autre dans la mesure , d’une part, la philosophie est bien la conscience de soi de l’époque; et , d’autre part, dans l’art, la religion et la philosophie, l’Idée logique se réalise sous différentes formes, ce mouvement étant nécessaire à la constitution d’une conscience de soi.

72 Sur cette assertion, voir Phänomenologie, 12.

73 A ce sujet voir Logik, vol.1, 7 et 53.

74 Sur ce nouveau point de vue, voir Enzyklopädie par.13-14.

75 L’évolution d’un penseur ne consiste pas forcément en une progression permanente. Notamment, il se peut que le jeune Hegel se montrait, sur certains points, moins dogmatique et plus ouvert aux problèmes de la réalité que le Hegel adulte.

76 N’oublions pas qu’ Aristote, pour sa part, s’était opposé à toute idée d’une ‘science des sciences.’ D’aprés lui, chaque science traite d’un genre particulier de l’être, et l’être lui-même ne constitue pas un genre.

77 Cet article voit le système hegelien comme composé essentiellement de trois soussystèmes dialectiques: la Phénoménologie, la Logique et l’Encyclopédie. J’ai particuliérement étudié cette question dans ma thése; voir à ce propos note 16 ci-dessus.

78 De cet article, cependant, se dégage indirectement une réponse ambivalente et pondérée, en termes de ‘oui et non, dans une certaine mesure, cela dépend du contexte.’ C’est ce que j’appelle ‘Ia troisiéme voie.’

79 Voir Fulda, H.-F. Das Problem einer Einleitung in Hegels Wissenschaft der Logik (Frankfurt am Main: Klostermann 1975), 273-301Google Scholar.

80 Sur cette expression voir H.-F. Fulda, ibid., 296 et 299-300.

81 Sur l”anarchie épistémologique,’ voir P.-K. Feyerabend.

82 Cette expression se trouve chez Kant, Kritik der praktischen Vernunft, Akademie Textausgabe V (Berlin: De Gruyter 1968), 87.