L'assemblée générale de la Société française de secours aux blessés militaires a eu lieu le 21, au Palais d'Orsay, à Paris, sous la présidence de M. le marquis de Voguë.

La lettre de miss Barton que nous avons insérée dans notre fascicule de Janvier, nous annonçait la publication d'une histoire succincte de la Croix-Rouge américaine. Tenant sa promesse, celle qui en a été présidente pendant vingt-trois ans, nous a envoyé l'ouvrage qu'elle a fait récemment paraître et qui est comme le résumé de sa carrière.

Le Bulletin de la Société française de secours aux blessés militaires a publié le règlement général des dispensaires-écoles des dames infirmières pour le temps de guerre, adopté par le Conseil central dans la séance du 23 avril 1904.

Le bulletin de décembre 1904 de la Croix-Rouge espagnole, que nous avons reçu avec un fort retard, consacre un article élogieux à la mémoire de la défunte princesse des Asturies, sœur de S. M. le roi d'Espagne.

Depuis les résultats excellents obtenus au Japon pendant la guerre sino-japonaise el, récemment en Mandchourie, par le pansement Kikuzi à la paille de riz carbonisée, de nombreux essais ont été tentés, en particulier dans les colonies, pour réaliser ce pansement avec d'autres substances végétales analogues. Les pailles de blé, d'orge, d'avoine ont élé employées avec un succès complet.

Le Times a publié l'intéressante lettre qu'on va lire, du Comité central anglais de la Croix-Rouge.

« Le Comité central britannique de la Croix-Rouge désire placer devant le public la très importante question de l'organisation de l'assistance volontaire en Grande-Bretagne, attirer fortement son attention sur elle, et faire un appel de fonds en vue d'étendre et de développer l'organisation de la Croix-Rouge pour la rendre adéquate aux besoins du pays.

Nos lecteurs se souviennent du grand ouvrage illustré que prépare la Société espagnole de la Croix-Rouge et dont nous leur avons présenté le premier volume.

Mile Dr Hamilton publie dans la Revue du christianisme social un article consacré aux ambulancières japonaises.

Après avoir retracé les débuts et l'accroissement rapide de la Croix-Rouge au Japon, basée en dehors de tout sentiment religieux sur l'idée de dette à la patrie et de secours aux soldats, l'auteur montre que la Société japonaise a d'emblée introduit le personnel féminin dans les ambulances, ce que la France n'a pas encore su faire. L'hôpital de la Croix-Rouge, destiné aux malades aussi bien qu'aux blessés est ouvert aux élèves ambulancières, et cela malgré la difficulté résultant des mœurs japonaises, qui n'admettent pas une femme approchant un homme pour le soigner. Il a fallu toute la largesse et la persévérance d'un comité de dames haut placées pour faire comprendre l'idéal élevé de la carrière d'infirmière et réussir à la faire embrasser par des personnes appartenant aux meilleures classes de la société.

La réorganisation de la Société américaine de la Croix-Rouge a comporté, ainsi que nous le faisions ressortir dans notre dernier fascicule, la création de sociétés sectionnaires et régionales, rouage qui n'existait pas à titre permanent sous l'empire de la constitution de l'ancienne Société.

La Croix-Rouge grecque, fondée en 1877 sur l'initiative de la reine Olga, qui en est restée la haute protectrice, a célébré en 1902 le vingt-cinquième anniversaire de son existence. C'est le 6 octobre 1877 que cette Société nouvelle a été reçue dans la famille internationale de ses devancières.

A l'instigation et sous les auspices du roi et de la reine d'Angleterre, il vient de se constituer une nouvelle Société de la Croix-Rouge qui a pour objet de coordonner toutes les sociétés existantes s'occupant de secours aux blessés et malades des armées. La nécessité de cette concentration ayant été reconnue, un comité fut désigné pour réaliser cette réforme : il était présidé par Lord Rothschild, avec Lord Knutsford, le président du Comité central britannique, comme vice-président, et plusieurs autres.

Cette question qui préoccupe les services sanitaires et les secours libres dès longtemps, n'a pas encore trouvé une solution absolument satisfaisante. Déjà lors de la Conférence des sociétés de la Croix-Rouge, à Genève, en 1884, des essais furent tentés sous la direction du baron de Mundy, avec de grands réflecteurs sur chariots, et il semblait à ce moment que le problème fut résolu. Mais les grands réflecteurs projettent des ombres très denses sur les portions déclives du terrain et y rendent toute recherche impossible; ils ne dispensent donc pas de l'emploi de moyens d'éclairage portatifs, surtout dans les localités accidentées. Ces appareils portatifs doivent donner une lumière assez forte pour éclairer nettement à une certaine distance, ils ne doivent pas gêner les mouvements du porteur, ils doivent donner une flamme constante, durable, ils doivent être légers, solides, d'un volume restreint, d'un mécanisme simple et sans danger et pouvoir s'alimenter avec une substance facile à se procurer. Jusqu'ici les nombreux appareils proposés n'ont que partiellement répondu au desideratum.

Dans l'article que nous avons consacré dans notre dernier Bulletin au volume publié par la Société hongroise sur son histoire pendant les vingt-cinq premières années de son existence, nous avons eu l'occasion de mentionner les faits les plus récents de son activité sociale ainsi que les derniers renseignements statistiques. Nous ne laisserons cependant pas passer le compte rendu pour l'année 1903, qui paraît pour la première fois sous forme abrégée en français, sans lui emprunter quelques détails complémentaires.

Nous avons parlé dans notre dernier facicule de l'appel adressé au public par le Comité central anglais en vue de développer la Croix-Rouge en Angleterre.

Nous avons reçu le premier numéro d'un journal américain qui se publie à Chicago et qui est intitulé First Aid. C'est l'organe d'une société récemment fondée et qui a pour objet, selon l'article-programme qui paraît en première page, d'organiser un système national d'instruction populaire dans le domaine des premiers secours à porter aux victimes d'accidents et à ceux qui sont frappés de maladies subites. Elle a adopté comme insigne une croix de Malte blanche sur fond rouge.

Une des librairies de Paris qui contribuent le plus à la diffusion des connaissances humaines, et qui n'a pas coutume de présenter à ses clients des fables pour des vérités, la librairie Hachette, s'est laissée induire en erreur récemment par un de ses collaborateurs, qui a cru sans doute l'initier à une merveilleuse invention.

Nous puisons dans différents journaux les nouvelles suivantes concernant la manière dont sont traités les prisonniers, tant du côté russe que du côté japonais.

Un correspondant anglais accompagnant l'armée russe de l'ouest faisait savoir de Moukden que les prisonniers japonais sont traités avec la plus grande bonté. Dans un hôpital, il a trouvé de simples soldats japonais dans le quartier des officiers. Le corps médical et la société de la Croix-Rouge ont fait preuve du plus grand dévouement. Les blessés ont été pansés et envoyés dans les hôpitaux sans la moindre perte de temps. Le service des subsistances fouctionne d'une manière admirable. Les cuisines portatives ont rendu de très grands services; on les transportait jusque sous le feu pour nourrir les hommes.

Voilà cinq ans déjà que la Croix-Rouge combat avec persévérance le plus grand ennemi de l'agriculture aux alentours de Rome, cette fièvre pernicieuse qui a nom la malaria. La lutte est à mort, et si la victoire n'est pas encore complète, on peut dire que les résultats déjà obtenus sont un acheminement certain à la défaite totale de l'ennemi.

Nous avons l'honneur de vous remetlre deux exemplaires de la note en date du 19 de ce mois, par laquelle le Conseil fédéral nonotifle l'accession des Etats-Unis du Mexique à la Convention de Genève du 22 aoùt 1864, à tous les Etals signataires de cet acte international ou y ayant adhéré par la suite.

Dans l'article que nous avons consacré au mois d'octobre 1904 à l'histoire de la Croix-Rouge hongroise, nous avons mentionné l'emprunt à lots comme ayant été un des moyens employés avec succès par la Société hongroise pour se procurer les ressources financières nécessaires à son développement. Il nous a paru intéressant d'obtenir de cette Société quelques renseignements sur le fonctionnement de ces emprunts que quelques pays connaissent également, mais qui sont étrangers aux habitudes de plusieurs autres.